Alexandre Dumas - Le Speronare

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Rien ne console
De son adieu:
Je deviens folle,
Mon Dieu! mon Dieu!

Mon âme est vide,
Mon coeur est sourd;
J'ai l'oeil livide
Et le front lourd.

Ma pauvre tête
Est à l'envers:
Adieu la fête
De l'Univers!

En sa présence
Le monde est beau,
En son absence
C'est un tombeau.

A la fenêtre
Son oeil distrait
Me voit paraître
Dès qu'il paraît.

Sa voix m'emporte
Dedans, dehors;
Qu'il entre ou sorte,
J'entre ou je sors.

Joyeuse ou sombre,
Selon sa loi
Je suis son ombre
Et non plus moi.

Et dans ma fièvre
Je crois parfois
Sentir sa lèvre,
Ouïr sa voix.

Et murmurante,
De mots d'amour,
Pâle et mourante.
J'attends qu'un jour

Sa bouche en flamme
Vienne épuiser
Toute mon âme
Dans un baiser!

Rien ne console
De son adieu:
Oh! je suis folle
Mon Dieu! mon Dieu!

La barque passa près de nous, nous jetant cette suave émanation germanique. Je fermai les yeux, et je crus descendre encore le cours rapide du Rhin; puis la mélodie s'éloigna. On avait fait silence pour la laisser passer; une fois perdue dans le lointain, la bruyante hilarité italienne se ranima. Je rouvris les yeux, et je me retrouvai en Sicile, croyant avoir fait, comme Hoffmann, quelque songe fantastique. Le lendemain, le songe me fut expliqué lorsque je vis sur l'affiche du théâtre de l'Opéra le nom de mademoiselle Schulz.

Cependant la nuit s'avançait, les barques devenaient de plus en plus rares. A chaque instant il en disparaissait quelques-unes derrière l'angle de la citadelle; les lumières éparses sur la rive s'éteignaient elles-mêmes comme s'étaient éteintes les lumières errantes sur la mer. Nous commencions à sentir nous-mêmes toute la fatigue de la nuit et de la journée de la veille: nous reprîmes donc la route de notre bâtiment, et, lorsque nous y arrivâmes, nous pûmes voir, du haut du pont, le détroit entier rentré dans l'obscurité, depuis Reggio jusqu'à Messine, et tout s'éteindre, à l'exception du phare qui, pareil au bon génie de ces parages, veille incessamment jusqu'au jour, une flamme au front.

Le lendemain, nous nous éveillâmes avec le jour: ses premiers rayons nous montrèrent la reine du détroit, la seconde capitale de la Sicile, Messine la Noble, que sa situation merveilleuse, ses sept portes, ses cinq places, ses six fontaines, ses vingt-huit palais, ses quatre bibliothèques, ses deux théâtres, son port et son commerce, qui impriment le mouvement à une population de soixante-dix mille âmes, rendent, malgré la peste de 1742 et le terrible tremblement de terre de 1783, une des plus florissantes et des plus gracieuses cités du monde. Cependant, de l'endroit où nous étions, c'est-à-dire à vingt-cinq ou trente pas du rivage, en face du village Della Pace, nous ne pouvions avoir de cette vue qu'une idée imparfaite; mais, dès que nous eûmes levé l'ancre et gagné le milieu du détroit, Messine nous apparut dans toute sa majesté.

Peu de situations sont pareilles à celle de Messine, porte puissante de deux mers, par laquelle on ne peut passer de l'une à l'autre que sous son bon plaisir royal. Adossée à des coteaux merveilleusement accidentés, couverts de figues d'Inde, de grenadiers et de lauriers rosés, elle a en face d'elle la Calabre. Derrière la ville se levait le soleil qui, à mesure qu'il montait sur l'horizon, colorait le panorama qu'il éclairait des plus capricieuses couleurs. A la droite de Messine, s'étend la mer d'Ionie, à sa gauche la mer Tyrrhénienne.

Nous continuions toujours d'avancer, sans plus de mouvement que si nous voguions sur un large fleuve; et à mesure que nous avancions. Messine s'offrait à nous dans ses moindres détails, développant à nos yeux son quai magnifique, qui se recourbe comme une faux jusqu'au milieu du détroit, et forme un port presque fermé. Cependant, au milieu de cette splendeur, une chose singulière donnait un aspect étrange à la ville: toutes les maisons de la Marine, c'est ainsi que l'on nomme le quai qui sert en même temps de promenade, étaient uniformes de hauteur et, comme les maisons de la rue de Rivoli, bâties sur un même modèle, mais inachevées et élevées de deux étages seulement. Les colonnes, coupées à moitié, sont veuves du troisième, qui semble avoir été d'un bout à l'autre de la ville enlevé par un coup de sabre. J'interrogeai alors Pietro, notre cicerone maritime. Il m'apprit que le tremblement de terre de 1783 ayant abattu toute la ville, les familles ruinées par cet accident ne faisaient rebâtir que ce qui leur était strictement nécessaire, et que peu à peu, d'ici à cinquante autres années, la rue s'achèverait. Je me contentai de cette réponse, qui me parut au reste assez plausible.

Notre bâtiment jeta l'ancre en face d'une fontaine d'un rococo magnifique, et représentant Neptune enchaînant Charybde et Scylla. En Sicile, tout est encore mythologique, et Ovide et Théocrite y sont regardés comme des novateurs.

A peine l'ancre avait-elle mordu, et les voiles étaient-elles abaissées, que nous reçûmes l'invitation de nous rendre à la douane, c'est-à-dire à la police. Je mettais déjà le pied sur l'échelle, afin de nous rendre dans la barque, lorsque je fus retenu par un cri lamentable; c'était mon cuisinier napolitain, que j'avais complètement perdu de vue depuis son apparition pendant la tempête, qui commençait à se dégourdir, comme une marmotte qui se réveille après l'hiver. Il sortait de l'écoutille tout chancelant, soutenu par deux de nos matelots, et regardant tout autour de lui d'un air hébété. Le pauvre garçon, quoique n'ayant ni bu ni mangé depuis notre départ, était parfaitement bouffi, et avait les yeux gonflés comme des oeufs, et les lèvres grosses comme des saucisses. Cependant, malgré l'état déplorable où il était réduit, l'immobilité du bâtiment, qui déjà la veille avait amené un mieux sensible, venait de le rendre peu à peu à lui-même, de sorte qu'il se tenait debout ou à peu près, lorsque le bateau vint nous prendre pour nous conduire à terre. Voyant que j'allais y descendre sans lui, il avait compris alors que je l'oubliais, et avait rassemblé toutes ses forces pour jeter le cri lamentable qui m'avait fait retourner. J'avais trop de pitié dans le coeur pour abandonner le pauvre Cama dans une pareille situation, aussi je fis signe à la barque de l'attendre; on l'y descendit en le soutenant par-dessous les épaules; enfin il y prit pied, mais ne pouvait encore supporter le mouvement de la mer, si calme et si inoffensif qu'il fût, il tomba à l'arrière, affaissé sur lui-même.

Arrivé à la douane, et au moment de paraître devant les autorités messinoises, une autre épreuve attendait le pauvre Cama. Il s'était tant pressé de partir en apprenant qu'il allait avoir pour maître un appréciateur de Roland, qu'il n'avait oublié qu'une chose, c'était de se munir d'un passeport. Je crus d'abord que j'allais sur ce point tout arranger à sa satisfaction. En effet, lorsque Guichard avait été prendre à l'ambassade de France le passeport avec lequel je voyageais, sachant que je comptais emmener un domestique en Sicile, il avait fait mettre sur son passeport: Monsieur Guichard et son domestique ; puis il était allé porter le susdit papier au visa napolitain. Là, par mesure de sûreté gouvernementale, on lui avait demandé le nom de ce domestique; il avait dit alors le premier qui lui était venu à l'esprit, de sorte qu'on avait ajouté à ces cinq mots: Monsieur Guichard et son domestique , ces deux autres mots: nommé Bajocco . J'offris donc à Cama de s'appeler momentanément Bajocco, ce qui me paraissait un nom tout aussi respectable que le sien; mais, à mon grand étonnement, il refusa avec indignation, disant qu'il n'avait jamais rougi de s'appeler comme son père, et que pour rien au monde, il ne ferait l'affront à sa famille de voyager sous un nom supposé, et surtout sous un nom aussi hétéroclite que celui de Bajocco. J'insistai, il tint bon; malheureusement, en touchant la terre ferme, ses forces lui étaient revenues comme à Antée, et avec ses forces son entêtement habituel. Nous étions donc au plus fort de la discussion, lorsqu'on vint nous prévenir qu'on nous attendait dans la chambre des visas. Peu sûr moi-même de la validité de mon passeport, je n'avais nullement envie encore de compliquer ma situation de celle de Cama; je l'envoyai donc à tous les diables, et j'entrai.

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