Victor Hugo - Actes et Paroles, Volume 2 - Pendant l'exil 1852-1870

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Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870: краткое содержание, описание и аннотация

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Si le Bonaparte vient, faites cela!

Mais, belges, si, un jour, le front dans la lumiere, agitant au vent joyeux des revolutions un drapeau d'une seule couleur sur lequel, vous lirez: Fraternite des Peuples. Etats-Unis d'Europe , – grande, libre, fiere, tendre, sereine, des epis et des lauriers dans les mains, la France, la vraie France vient a vous, oh! levez-vous encore cette fois, belges, mais pour remplacer le baton ferre par le rameau fleuri! levez-vous, mais pour aller au-devant de la France, et pour lui dire: Salut!

Levez-vous pour lui tendre la main, a notre mere, comme nous, ses fils, nous vous la tendons, et pour lui ouvrir les bras comme nous vous les ouvrons. Car cette France-la, ce ne sera pas la conquerante, ce sera l'initiatrice; ce ne sera pas la France qui subjugue, ce sera la France qui delivre; ce ne sera pas la France des Bonapartes, ce sera la France des nations!

Recevez-la comme une grande amie. Accueillez-la, cette victorieuse, comme, proscrite, vous l'avez accueillie. Car c'est elle que vous acclamez en ce moment; car c'est la France qui est ici. C'est elle qui, a cette heure, quelquefois meurtrie par vos gouvernants, toujours relevee et consolee par vous, pleure a la porte de vos villes sous la blouse de l'ouvrier ou sous le sarrau de toile du laboureur exile.

Amis, la persecution et la douleur, c'est aujourd'hui; les Etats-Unis d'Europe, les Peuples-Freres, c'est demain. Lendemain inevitable pour nos ennemis, infaillible pour nous. Amis, quelles que soient les angoisses et les duretes du moment qui passe, fixons notre pensee sur ce lendemain splendide, deja visible pour elle, sur cette immense echeance de la liberte et de la fraternite. C'est dans cette contemplation que vous puisez votre calme, proscrits de France. Quelquefois, comme je vous le rappelais tout a l'heure, dans la nuit lugubre ou vous etes, on s'etonne de voir dans vos yeux tant de lumiere. Cette lumiere, c'est la clarte de l'avenir dont vous etes pleins.

Citoyens francais et belges, en face des tyrans, levons haut les nationalites; en presence de la democratie, inclinons-les. La democratie, c'est la grande patrie. Republique universelle, c'est patrie universelle. Au jour venu, contre les despotes, les nationalites et les patries devront pousser le cri de guerre; l'oeuvre faite, l'unite, la sainte unite humaine deposera au front de toutes les nations le baiser de paix. Montons d'echelon en echelon, d'initiation en initiation, de douleur en douleur, de misere en misere, aux grandes formules. Que chaque degre franchi elargisse l'horizon. Il y a quelque chose qui est au-dessus de l'allemand, du belge, de l'italien, de l'anglais, du francais, c'est le citoyen; il y a quelque chose qui est au-dessus du citoyen, c'est l'homme. La fin des nations, c'est l'unite, comme la fin des racines, c'est l'arbre, comme la fin des vents, c'est le ciel, comme la fin des fleuves, c'est la mer. Peuples! il n'y a qu'un peuple. Vive la republique universelle!

II

EN ARRIVANT A JERSEY

Le 5 aout 1852.

Victor Hugo ne fit que traverser l'Angleterre. Le 5 aout, il debarqua a Jersey. Il fut recu a son arrivee par le groupe des proscrits francais, qui l'attendaient sur le quai de Saint-Helier.

Citoyens,

Je vous remercie de votre fraternelle bienvenue. Je la rapproche avec attendrissement de l'adieu de nos amis de Belgique. J'ai quitte la France sur le quai d'Anvers, je la retrouve sur la jetee de Saint-Helier.

Amis, je viens de voir en Belgique un touchant spectacle: toutes les divisions oubliees, toutes les nuances republicaines reconciliees; une concorde profonde, tous les systemes rallies au drapeau de l'Idee, le rapprochement des proscrits dans les bras de l'affliction; chacun cherchant son adversaire pour en faire son ami, et son ennemi, pour en faire son frere; toutes les rancunes evanouies dans le doux et fier sourire du malheur; j'ai vu cela, j'en viens, j'en ai le coeur plein, c'est beau. Oui, toutes les mains venant les unes au-devant des autres, tous les democrates et tous les socialistes ne faisant plus qu'un seul republicain; pas un regard farouche, pas un front a l'ecart; nulle exclusion; tous les passes honnetes s'acceptant, toutes les dates de l'epreuve fraternisant, toutes les natures les plus diverses mises d'accord, toutes, depuis les militants jusqu'aux philosophes, depuis Charras, l'homme de guerre, jusqu'a Agricol Perdiguier, l'homme de paix; depuis ceux qui, enfants de troupe de l'Idee, ont eu le bonheur de naitre et de grandir dans la foi republicaine, jusqu'a ceux qui, comme moi, nes dans d'autres rangs, ont monte de progres en progres, d'horizon en horizon, de sacrifice en sacrifice, a la democratie pure.

J'ai vu cela, je le repete, et c'est a nous, les nouveaux venus, d'en feliciter la republique.

Je dis les nouveaux venus, car nous autres, les republicains d'apres Fevrier, nous sommes, je le sais et j'y insiste, les ouvriers de la derniere heure; mais on peut s'en vanter, quand cette derniere heure a ete l'heure de la persecution, l'heure des larmes, l'heure du sang, l'heure du combat, l'heure de l'exil.

J'ai vu en Belgique l'admirable spectacle de la souffrance doucement et fermement supportee. Tous prennent part aux amertumes de l'epreuve comme a un banquet commun. Ils s'aiment et ils croient. Oh! vous qui etes leurs freres, laissez-moi, par une derniere illusion, prolonger ici l'adieu que je leur ai fait! Laissez-moi glorifier ces hommes qui souffrent si bien! ces ouvriers arraches a la ville qui nourrissait leur corps et illuminait leur intelligence, ces paysans deracines du champ natal; et les autres non moins meritants, lettres, professeurs, artistes, avocats, notaires, medecins, car toutes les professions ont eu tous les courages; laissez-moi glorifier ces bannis, ces chasses, ces persecutes, et, au milieu de tous, ces representants du peuple qui, apres avoir lutte trois ans a la tribune contre une coalition de reactions, de trahisons et de haines, ont lutte quatre jours dans la rue contre une armee! Ces representants, je les ai connus, ils sont mes amis, laissez-moi vous en parler, permettez-moi ces effusions, je les ai vus dans les melees; je les ai vus sur le penchant des catastrophes; j'ai vu leur calme dans les barricades; j'ai vu, ce qui est plus rare que le courage militaire, leur front intrepide dans les luttes parlementaires, pendant que l'avenir mysterieux les menacait, pendant que les fureurs de la majorite s'acharnaient sur eux, pendant que la presse monarchique, c'est-a-dire anarchique, les insultait, que les journaux bonapartistes, complices des premeditations sinistres de l'Elysee, leur prodiguaient a dessein la boue et l'injure, et que la calomnie les faisait bons pour la proscription.

Je les ai vus ensuite apres l'ecroulement, dans la peine, dans la grande epreuve, conduisant au desert de l'exil la lugubre colonne des sacrifies, et, moi qui les aimais, je les ai admires.

Voila ce que j'ai vu en Belgique, voila, je le sais, ce que je vais revoir ici. Car ce grand exemple de la concorde des proscrits, dont la France a besoin, ce beau spectacle de la fraternite pratiquee devant lequel tombent les calomnies, la Belgique, certes, n'est point la seule a le donner. Il se retrouve sur tous les autres radeaux de la Meduse, sur tous les autres points ou les naufrages de la proscription se sont groupes; il se retrouve particulierement a Jersey. Je vous en remercie, amis, au nom de notre malheur!

Oh! scellons, consolidons, cimentons cette concorde! abjurons toute dissidence et tout desaccord! puisque nous n'avons plus qu'une couleur a notre drapeau, la pourpre, n'ayons plus qu'un sentiment dans nos ames, la fraternite! La France, je le repete, a besoin de nous savoir unis. Divises, nous la troublons; unis, nous la rassurons. Soyons unis pour etre forts, et soyons unis pour etre heureux!

Heureux! quel mot! Et peut-on le prononcer, helas, quand la patrie est loin, quand la liberte est morte? Oui, si l'on aime. S'aimer dans l'affliction, c'est le bonheur du malheur.

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