Victor Hugo - Actes et Paroles, Volume 2 - Pendant l'exil 1852-1870

Здесь есть возможность читать онлайн «Victor Hugo - Actes et Paroles, Volume 2 - Pendant l'exil 1852-1870» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Иностранный паблик, Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870 — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Hors la loi, dans le droit.

Le tyran qui vous attaque rencontre pour premier adversaire sa propre iniquite, c'est-a-dire lui-meme, et pour deuxieme adversaire votre conscience, c'est-a-dire Dieu.

Combat, certes, inegal. Defaite certaine du tyran. Allez devant vous, justicier.

Ce sont ces realites que, dans les premieres pages de cette introduction, nous avons essaye d'exprimer en cette ligne:

L'exil, c'est la nudite du droit.

XIV

C'est pourquoi celui qui ecrit ceci a ete pendant ces dix-neuf annees content et triste; content de lui-meme, triste d'autrui; content de se sentir honnete, triste du crime a extension indefinie qui d'ame en ame gagnait la conscience publique et avait fini par s'appeler la satisfaction des interets. Il etait indigne et accable de ce malheur national qu'on appelait la prosperite de l'empire. Les joies d'orgie sont miseres. Une prosperite qui est la dorure d'un forfait ment et couve une calamite. L'oeuf du Deux-Decembre est Sedan.

C'etaient la les douleurs du proscrit, douleurs pleines de devoirs. Il pressentait l'avenir et denoncait dans l'etourdissement des fetes l'approche des catastrophes. Il entendait le pas des evenements auquel sont sourds les heureux. Les catastrophes sont arrivees, ayant en elles la double force d'impulsion qui leur venait de Bonaparte et de Bismarck, d'un guet-apens punissant l'autre. En somme, l'empire est tombe et la France se relevera. Dix milliards et deux provinces, c'est notre rancon. C'est cher, et nous avons droit au remboursement. En attendant, soyons calmes; l'empire de moins, c'est l'honneur de plus. La situation actuelle est bonne. Mieux vaut la France mutilee par une voie de fait qu'amoindrie par un deshonneur. C'est la difference d'une plaie a un virus. On guerit de la plaie, on meurt de la peste. La France eut agonise par l'empire. La honte bue, c'est la France morte. Aujourd'hui la honte est vomie, la France vivra. Le peuple n'a plus rien en lui que de sain et de robuste, a present que le 18 brumaire et le 2 decembre sont recraches.

Dans la solitude ou il meditait l'avenir, les preoccupations de l'exile etaient severes, mais sereines; ses desespoirs etaient meles d'esperances. Il avait, on vient de le voir, la melancolie du malheur public, et en meme temps la joie altiere de se sentir proscrit. L'exil etait pour cet homme une joie, parce qu'il etait une puissance. Une bulle dit de Luther excommunie, mais indompte: Stat coram pontifice sicut Satanas coram Jehovah . La comparaison est juste, et le proscrit qui parle ici le reconnait. Par-dessus le silence fait en France, par-dessus la tribune aplatie, par-dessus la presse baillonnee, le proscrit, libre comme le Satan du vrai devant le Jehovah du faux, pouvait prendre la parole et la prenait. Il defendait le suffrage universel contre le plebiscite, le peuple contre la foule, la gloire contre le reitre, la justice contre le juge, le flambeau contre le bucher, et Dieu contre le pretre. De la ce long cri qui remplit ce livre. De toutes parts, nous venons de le dire et dans ce livre on le verra, les detresses s'adressaient a lui, sachant qu'il ne reculait devant aucun devoir. Les opprimes voyaient en lui l'accusateur public du crime universel. Il suffit, pour accepter cette mission, d'etre une ame, et, pour remplir cette fonction, d'etre une voix. Une ame probe et une voix libre, il a ete cela. Il entendait des appels a l'horizon, et du fond de son isolement il y repondait. C'est la ce qu'on va lire. Toutes les persecutions des maitres se dechainaient sur lui, et il y avait, et il y a encore, sur son nom une inexprimable condensation de haine; mais qu'est-ce que cela fait, et qu'importe? Il n'en a pas moins eu le fier bonheur d'etre proscrit vingt ans, et de tenir tete, lui solitaire a toutes les multitudes, lui desarme a toutes les legions, lui reveur a tous les meurtriers, lui banni a tous les despotes, lui atome a tous les colosses, n'ayant en lui que cette seule force, un rayon de lumiere.

Cette lumiere, c'etait, nous l'avons dit, le droit, l'eternel droit.

Il remercie Dieu. Pendant tout le temps qu'il faut a un front de quarante ans pour devenir un front de soixante ans, il a vecu de cette vie hautaine. Il a ete l'expulse, le traque, le chasse. Il a ete abandonne de tous et n'a abandonne personne. Il a connu l'excellence du desert; c'est au desert qu'est l'echo. La on entend la clameur des peuples. Pendant que les oppresseurs travaillaient au mal sous la fixite de son regard, il a tache de travailler au bien. Il a laisse tous les tyrans manier toutes les foudres au-dessus de sa tete, n'ayant, lui, d'autre souci que la calamite publique. Il a habite un ecueil, il a reve, medite, songe, tranquille sous une nuee de colere et de menaces; et il se declare satisfait; car de quoi peut-on se plaindre quand on a eu vingt ans aupres de soi et avec soi, la justice, la raison, la conscience, la verite, le droit, et la mer aux bruits immenses?

Et dans toute cette ombre il a ete aime. La haine n'a pas ete seule sur lui; un sombre amour rayonnait jusqu'a sa solitude; il a senti la profonde chaleur du peuple doux et triste, l'ouverture des coeurs s'est faite de son cote, il remercie l'immense ame humaine. Il a ete aime de loin et de pres. Il a eu autour de lui d'intrepides compagnons d'epreuve, obstines au devoir, opiniatres au juste et au vrai, combattants indignes et souriants; cet illustre Vacquerie, cet admirable Paul Meurice, ce stoique Schoelcher, et Ribeyrolles, et Dulac, et Kesler, ces vaillants hommes, et toi, mon Charles, et toi, mon Victor… – Je m'arrete. Laissez-moi me souvenir.

XV

Il ne finira pas ces pages, pourtant, sans dire que, durant cette longue nuit faite par l'exil, il n'a pas perdu de vue Paris un seul instant.

Il le constate, et, lui qui a ete si longtemps l'habitant de l'obscurite, il a le droit de le constater, meme dans l'assombrissement de l'Europe, meme dans l'occultation de la France, Paris ne s'eclipse pas. Cela tient a ce que Paris est la frontiere de l'avenir.

Frontiere visible de l'inconnu. Toute la quantite de Demain qui peut etre entrevue dans Aujourd'hui. C'est la Paris.

Qui cherche des yeux le Progres, apercoit Paris.

Il y a des villes noires; Paris est la ville de lumiere.

Le philosophe la distingue au fond de ses songes.

XVI

Voir vivre cette ville, assister a cette grandeur, c'est la pour l'esprit une emotion poignante. Aucun milieu n'est plus vaste; aucune perspective n'est plus inquietante et plus sublime. Ceux qui, par les hasards quelconques de la vie, ont quitte la vision de Paris pour la vision de l'ocean, n'ont eprouve, en changeant de spectacle, aucune hausse d'infini. D'ailleurs, passer de l'horizon des hommes a l'horizon des choses, cela n'efface rien. Ce reve en arriere, auquel s'opiniatre la memoire, est flottant comme le nuage, mais plus tenace. L'espace n'en fait pas ce qu'il veut. Le vent en marche jour et nuit, les quatre ouragans qui alternent a jamais, les bises, les bourrasques, les rafales, n'emportent pas la silhouette des deux tours jumelles, et ne dispersent pas l'arc de triomphe, le gothique beffroi aux tocsins, et la haute colonnade roulee autour du dome souverain; et, derriere les derniers lointains de l'abime, au-dessus du bouleversement des ecumes et des navires, au milieu des rayons, des nuees et des souffles, s'ebauche au fond des brumes l'immense fantome de la cite immobile. Auguste apparition au banni. Paris, etant une idee autant qu'une ville, a l'ubiquite. Les parisiens ont Paris, et le monde l'a. On voudrait en sortir qu'on ne pourrait; Paris est respirable. Quiconque vit, meme sans le connaitre, l'a en soi. A plus forte raison ceux qui l'ont connu. La distraction sauvage de l'ocean se complique de ce souvenir, egal aux tempetes. Quelque orage que fasse la mer, Paris a 93. L'evocation se fait d'elle-meme, les toits semblent surgir parmi les flots, la ville se recomposee dans toute cette onde, et ce tremblement infini s'y ajoute. Dans la cohue des Koules on croit entendre bruire la fourmiliere des rues. Charme farouche. On regarde la mer et on voit Paris. Les grandes paix que comportent ces espaces ne contrarient pas ce songe. Les vastes oublis qui vous environnent n'y font rien; la pensee arrive au calme, mais a un calme qui admet ce trouble; l'epaisse enveloppe des tenebres laisse passer la lueur qui vient de derriere l'horizon, et qui est Paris. On y pense, donc on le possede. Il se mele, indistinct, aux diffusions muettes de la meditation. L'apaisement sublime du ciel constelle ne suffit pas a dissoudre au fond d'un esprit cette grande figure de la cite supreme. Ces monuments, cette histoire, ce peuple en travail, ces femmes qui sont des deesses, ces enfants qui sont des heros, ces revolutions commencant par la colere et finissant par le chef-d'oeuvre, cette toute-puissance sacree d'un tourbillon d'intelligences, ces exemples tumultueux, cette vie, cette jeunesse; tout cela est present a l'absent; et Paris reste inoubliable, et Paris demeure ineffacable et insubmersible, meme pour l'homme abime dans l'ombre qui passe ses nuits en contemplation devant la serenite eternelle, et qui a dans l'ame la stupeur profonde des etoiles.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870»

Обсуждение, отзывы о книге «Actes et Paroles, Volume 2: Pendant l'exil 1852-1870» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x