Guy Maupassant - Fort comme la mort

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Mme de Guilleroy demanda:

– Dites comment vous avez fait?

Et la baronne expliqua la méthode employée par toutes les femmes élégantes du jour. On ne buvait pas en mangeant. Une heure après le repas seulement, on se permettait une tasse de thé, très chaud, brûlant. Cela réussissait à tout le monde. Elle cita des exemples étonnants de grosses femmes devenues, en trois mois, plus fines que des lames de couteau. La duchesse exaspérée s'écria:

– Dieu! que c'est bête de se torturer ainsi! Vous n'aimez rien, mais rien, pas même le champagne. Voyons, Bertin, vous qui êtes artiste, qu'en pensez-vous?

– Mon Dieu, Madame, je suis peintre, je drape, ça m'est égal! Si j'étais sculpteur, je me plaindrais.

– Mais vous êtes homme, que préférez-vous?

– Moi? … une … élégance un peu nourrie, ce que ma cuisinière appelle un bon petit poulet de grain. Il n'est pas gras, il est plein et fin.

La comparaison fit rire; mais la comtesse incrédule regardait sa fille et murmurait:

– Non, c'est très gentil d'être maigre, les femmes qui restent maigres ne vieillissent pas.

Ce point-là fut encore discuté et partagea la société. Tout le monde, cependant, se trouva à peu près d'accord sur ceci: qu'une personne très grasse ne devait pas maigrir trop vite.

Cette observation donna lieu à une revue des femmes connues dans le monde et à de nouvelles contestations sur leur grâce, leur chic et leur beauté. Musadieu jugeait la blonde marquise de Lochrist incomparablement charmante, tandis que Bertin estimait sans rivale Mme Mandelière, brune, avec son front bas, ses yeux sombres et sa bouche un peu grande, où ses dents semblaient luire.

Il était assis à côté de la jeune fille, et, tout à coup, se tournant vers elle:

– Écoute bien, Nanette. Tout ce que nous disons là, tu l'entendras répéter au moins une fois par semaine, jusqu'à ce que tu sois vieille. En huit jours tu sauras par coeur tout ce qu'on pense dans le monde, sur la politique, les femmes, les pièces de théâtre et le reste. Il n'y aura qu'à changer les noms des gens ou les titres des oeuvres de temps en temps. Quand tu nous auras tous entendus exposer et défendre notre opinion, tu choisiras paisiblement la tienne parmi celles qu'on doit avoir, et puis tu n'auras plus besoin de penser à rien, jamais; tu n'auras qu'à te reposer.

La petite, sans répondre, leva sur lui un oeil malin, où vivait une intelligence jeune, alerte, tenue en laisse et prête à partir.

Mais la duchesse et Musadieu, qui jouaient aux idées comme on joue à la balle, sans s'apercevoir qu'ils se renvoyaient toujours les mêmes, protestèrent au nom de la pensée et de l'activité humaines.

Alors Bertin s'efforça de démontrer combien l'intelligence des gens du monde, même les plus instruits, est sans valeur, sans nourriture et sans portée, combien leurs croyances sont pauvrement fondées, leur attention aux choses de l'esprit faible et indifférente, leurs goûts sautillants et douteux.

Saisi par un de ces accès d'indignation à moitié vrais, à moitié factices, que provoque d'abord, le désir d'être éloquent, et qu'échauffe tout à coup un jugement clair, ordinairement obscurci par la bienveillance, il montra comment les gens qui ont pour unique occupation dans la vie de faire des visites et de dîner en ville, se trouvent devenir, par une irrésistible fatalité, des êtres légers et gentils, mais banals, qu'agitent vaguement des soucis, des croyances et des appétits superficiels.

Il montra que rien chez eux n'est profond, ardent, sincère, que leur culture intellectuelle étant nulle, et leur érudition un simple vernis, ils demeurent, en somme, des mannequins qui donnent l'illusion et font les gestes d'êtres d'élite qu'ils ne sont pas. Il prouva que les frêles racines de leurs instincts ayant poussé dans les conventions, et non dans les réalités, ils n'aiment rien véritablement, que le luxe même de leur existence est une satisfaction de vanité et non l'apaisement d'un besoin raffiné de leur corps, car on mange mal chez eux, on y boit de mauvais vins, payés fort cher.

– Ils vivent, disait-il, à côté de tout, sans rien voir et rien pénétrer; à côté de la science qu'ils ignorent; à côté de la nature qu'ils ne savent pas regarder; à côté du bonheur, car ils sont impuissants à jouir ardemment de rien; à côté de la beauté du monde ou de la beauté de l'art, dont ils parlent sans l'avoir découverte, et même sans y croire, car ils ignorent l'ivresse de goûter aux joies de la vie et de l'intelligence. Ils sont incapables de s'attacher à une chose jusqu'à l'aimer uniquement, de s'intéresser à rien jusqu'à être illuminés par le bonheur de comprendre.

Le baron de Corbelle crut devoir prendre la défense de la bonne compagnie.

Il le fit avec des arguments inconsistants et irréfutables, de ces arguments qui fondent devant la raison comme la neige au feu, et qu'on ne peut saisir, des arguments absurdes et triomphants de curé de campagne qui démontre Dieu. Il compara, pour finir, les gens du monde aux chevaux de course qui ne servent à rien, à vrai dire, mais qui sont la gloire de la race chevaline.

Bertin, gêné devant cet adversaire, gardait maintenant un silence dédaigneux et poli. Mais, soudain, la bêtise du baron l'irrita, et interrompant adroitement son discours, il raconta, du lever jusqu'au coucher, sans rien omettre, la vie d'un homme bien élevé.

Tous les détails finement saisis dessinaient une silhouette irrésistiblement comique. On voyait le monsieur habillé par son valet de chambre, exprimant d'abord au coiffeur qui le venait raser quelques idées générales, puis, au moment de la promenade matinale, interrogeant les palefreniers sur la santé des chevaux, puis trottant par les allées du bois, avec l'unique souci de saluer et d'être salué, puis déjeunant en face de sa femme, sortie en coupé de son côté, et ne lui parlant que pour énumérer le nom des personnes aperçues le matin, puis allant jusqu'au soir, de salon en salon, se retremper l'intelligence dans le commerce de ses semblables, et dînant chez un prince où était discutée l'attitude de l'Europe, pour finir ensuite la soirée au foyer de la danse, à l'Opéra, où ses timides prétentions de viveur étaient satisfaites innocemment par l'apparence d'un mauvais lieu.

Le portrait était si juste, sans que l'ironie en fût blessante pour personne, qu'un rire courait autour de la table.

La duchesse, secouée par une gaîté retenue de grosse personne, avait dans la poitrine de petites secousses discrètes. Elle dit enfin:

– Non, vraiment, c'est trop drôle, vous me ferez mourir de rire.

Bertin, très excité, riposta:

– Oh! Madame, dans le monde on ne meurt pas de rire. C'est à peine si on rit. On a la complaisance, par bon goût, d'avoir l'air de s'amuser et de faire semblant de rire. On imite assez bien la grimace, on ne fait jamais la chose. Allez dans les théâtres populaires, vous verrez rire. Allez chez les bourgeois qui s'amusent, vous verrez rire jusqu'à la suffocation! Allez dans les chambrées de soldats, vous verrez des hommes étranglés, les yeux pleins de larmes, se tordre sur leur lit devant les farces d'un loustic. Mais dans nos salons on ne rit pas. Je vous dis qu'on fait le simulacre de tout, même du rire.

Musadieu l'arrêta:

– Permettez; vous êtes sévère! Vous-même, mon cher, il me semble pourtant que vous ne dédaignez pas ce monde que vous raillez si bien.

Bertin sourit.

– Moi, je l'aime.

– Mais alors?

– Je me méprise un peu comme un métis de race douteuse.

– Tout cela, c'est de la pose, dit la duchesse.

Et comme il se défendait de poser, elle termina la discussion en déclarant que tous les artistes aimaient à faire prendre aux gens des vessies pour des lanternes.

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