Guy Maupassant - Fort comme la mort

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Elle s'était à peine assise, quand le même domestique cria: – Monsieur le baron et madame la baronne de Corbelle.

Ils étaient jeunes, le baron chauve et gros, la baronne fluette, élégante, très brune.

Ce couple avait une situation spéciale dans l'aristocratie française, due uniquement au choix scrupuleux de ses relations. De petite noblesse, sans valeur, sans esprit, mû dans tous ses actes par un amour immodéré de ce qui est select, comme il faut et distingué, il était parvenu, à force de hanter uniquement les maisons les plus princières, à force de montrer ses sentiments royalistes, pieux, corrects au suprême degré, à force de respecter tout ce qui doit être respecté, de mépriser tout ce qui doit être méprisé, de ne jamais se tromper sur un point des dogmes mondains, de ne jamais hésiter sur un détail d'étiquette, à passer aux yeux de beaucoup pour la fine fleur du high-life. Son opinion formait une sorte de code du comme il faut, et sa présence dans une maison constituait pour elle un vrai titre d'honorabilité.

Les Corbelle étaient parents du comte de Guilleroy.

– Eh bien, dit la duchesse étonnée, et votre femme?

– Un instant, un petit instant, demanda le comte. Il y a une surprise, elle va venir.

Quand Mme de Guilleroy, mariée depuis un mois, avait fait son entrée dans le monde, elle fut présentée à la duchesse de Mortemain, qui tout de suite l'aima, l'adopta, la patronna.

Depuis vingt ans, cette amitié ne s'était point démentie, et quand la duchesse disait «ma petite», on entendait encore en sa voix l'émotion de cette toquade subite et persistante. C'est chez elle qu'avait eu lieu la rencontre du peintre et de la comtesse.

Musadieu s'était approché, il demanda:

– La duchesse a-t-elle été voir l'exposition des Intempérants?

– Non, qu'est-ce que c'est?

– Un groupe d'artistes nouveaux, des impressionnistes à l'état d'ivresse. Il y en a deux très forts.

La grande dame murmura avec dédain:

– Je n'aime pas les plaisanteries de ces messieurs.

Autoritaire, brusque, n'admettant guère d'autre opinion que la sienne, fondant la sienne uniquement sur la conscience de sa situation sociale, considérant, sans bien s'en rendre compte, les artistes et les savants comme des mercenaires intelligents chargés par Dieu d'amuser les gens du monde ou de leur rendre des services, elle ne donnait d'autre base à ses jugements que le degré d'étonnement et de plaisir irraisonné que lui procurait la vue d'une chose, la lecture d'un livre ou le récit d'une découverte.

Grande, forte, lourde, rouge, parlant haut, elle passait pour avoir grand air parce que rien ne la troublait, qu'elle osait tout dire et protégeait le monde entier, les princes détrônés par ses réceptions en leur honneur, et même le Tout-Puissant, par ses largesses au clergé et ses dons aux églises.

Musadieu reprit:

– La duchesse sait-elle qu'on croit avoir arrêté l'assassin de Marie Lambourg?

Son intérêt s'éveilla brusquement, et elle répondit:

– Non, racontez-moi ça?

Et il narra les détails. Haut, très maigre, portant un gilet blanc, de petits diamants comme boutons de chemise, il parlait sans gestes, avec un air correct qui lui permettait de dire les choses très osées dont il avait la spécialité. Fort myope, il semblait, malgré son pince-nez, ne jamais voir personne, et quand il s'asseyait on eût dit que toute l'ossature de son corps se courbait suivant la forme du fauteuil. Son torse plié devenait tout petit, s'affaissait comme si la colonne vertébrale eût été en caoutchouc; ses jambes croisées l'une sur l'autre semblaient deux rubans enroulés, et ses longs bras retenus par ceux du siège, laissaient pendre des mains pâles, aux doigts interminables. Ses cheveux et sa moustache teints artistement, avec des mèches blanches habilement oubliées, étaient un sujet de plaisanterie fréquent.

Comme il expliquait à la duchesse que les bijoux de la fille publique assassinée avaient été donnés en cadeau par le meurtrier présumé à une autre créature de moeurs légères, la porte du grand salon s'ouvrit de nouveau, toute grande, et deux femmes en toilette de dentelle blanche, blondes, dans une crème de malines, se ressemblant comme deux soeurs d'âge très différent, l'une un peu trop mûre, l'autre un peu trop jeune, l'une un peu trop forte, l'autre un peu trop mince, s'avancèrent en se tenant par la taille et en souriant.

On cria, on applaudit. Personne, sauf Olivier Bertin, ne savait le retour d'Annette de Guilleroy, et l'apparition de la jeune fille à côté de sa mère qui, d'un peu loin, semblait presque aussi fraîche et même plus belle, car, fleur trop ouverte, elle n'avait pas fini d'être éclatante, tandis que l'enfant, à peine épanouie, commençait seulement à être jolie, les fit trouver charmantes toutes les deux.

La duchesse ravie, battant des mains, s'exclamait:

– Dieu! qu'elles sont ravissantes et amusantes l'une à côté de l'autre! Regardez donc, Monsieur de Musadieu, comme elles se ressemblent!

On comparait; deux opinions se formèrent aussitôt. D'après Musadieu, les Corbelle et le comte de Guilleroy, la comtesse et sa fille ne se ressemblaient que par le teint, les cheveux, et surtout les yeux, qui étaient tout à fait les mêmes, également tachetés de points noirs, pareils à des minuscules gouttes d'encre tombées sur l'iris bleu. Mais d'ici peu, quand la jeune fille serait devenue une femme, elles ne se ressembleraient presque plus.

D'après la duchesse, au contraire, et d'après Olivier Bertin, elles étaient en tout semblables, et seule la différence d'âge les faisait paraître différentes.

Le peintre disait:

– Est-elle changée, depuis trois ans? Je ne l'aurais pas reconnue, je ne vais plus oser la tutoyer.

La comtesse se mit à rire.

– Ah! par exemple! Je voudrais bien vous voir dire «vous» à Annette.

La jeune fille, dont la future crânerie apparaissait sous des airs timidement espiègles, reprit:

– C'est moi qui n'oserai plus dire «tu» à M. Bertin.

Sa mère sourit.

– Garde cette mauvaise habitude, je te la permets. Vous referez vite connaissance.

Mais Annette remuait la tête.

– Non, non. Ça me gênerait.

La duchesse, l'ayant embrassée, l'examinait en connaisseuse intéressée.

– Voyons, petite, regarde-moi bien en face. Oui, tu as tout à fait le même regard que ta mère; tu seras pas mal dans quelque temps, quand tu auras pris du brillant. Il faut engraisser, pas beaucoup, mais un peu; tu es maigrichonne.

La comtesse s'écria:

– Oh! ne lui dites pas cela.

– Et pourquoi?

– C'est si agréable d'être mince! Moi je vais me faire maigrir.

Mais Mme de Mortemain se fâcha, oubliant, dans la vivacité de sa colère, la présence d'une fillette.

– Ah toujours! vous en êtes toujours à la mode des os, parce qu'on les habille mieux que la chair. Moi je suis de la génération des femmes grasses! Aujourd'hui c'est la génération des femmes maigres! Ça me fait penser aux vaches d'Égypte. Je ne comprends pas les hommes, par exemple, qui ont l'air d'admirer vos carcasses. De notre temps, ils demandaient mieux.

Elle se tut au milieu des sourires, puis reprit:

– Regarde ta maman, petite, elle est très bien, juste à point, imite-la.

On passait dans la salle à manger. Lorsqu'on fut assis, Musadieu reprit la discussion.

– Moi, je dis que les hommes doivent être maigres, parce qu'ils sont faits pour des exercices qui réclament de l'adresse et de l'agilité, incompatibles avec le ventre. Le cas des femmes est un peu différent. Est-ce pas votre avis, Corbelle?

Corbelle fut perplexe, la duchesse étant forte, et sa propre femme plus que mince! Mais la baronne vint au secours de son mari, et résolument se prononça pour la sveltesse. L'année d'avant, elle avait dû lutter contre un commencement d'embonpoint, qu'elle domina très vite.

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