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Guy Maupassant: Fort comme la mort

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Guy Maupassant Fort comme la mort

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Dès qu'elle fut dans la rue, elle eut envie de s'asseoir au bord du trottoir, tant elle se sentait écrasée, les jambes rompues. Un fiacre passait, elle l'appela et dit au cocher: «Allez doucement, promenez-moi où vous voudrez.» Elle se jeta dans la voiture, referma la portière, se blottit au fond, se sentant seule derrière les glaces relevées, seule pour songer.

Pendant quelques minutes, elle n'eut dans la tête que le bruit des roues et les secousses des cahots. Elle regardait les maisons, les gens à pied, les autres en fiacre, les omnibus, avec des yeux vides qui ne voyaient rien; elle ne pensait à rien non plus, comme si elle se fût donné du temps, accordé un répit avant d'oser réfléchir à ce qui s'était passé.

Puis, comme elle avait l'esprit prompt et nullement lâche, elle se dit: «Voilà, je suis une femme perdue.» Et pendant quelques minutes encore, elle demeura sous l'émotion, sous la certitude du malheur irréparable, épouvantée comme un homme tombé d'un toit et qui ne remue point encore, devinant qu'il a les jambes brisées et ne le voulant point constater.

Mais au lieu de s'affoler sous la douleur qu'elle attendait et dont elle redoutait l'atteinte, son coeur, au sortir de cette catastrophe, restait calme et paisible; il battait lentement, doucement, après cette chute dont son âme était accablée, et ne semblait point prendre part à l'effarement de son esprit.

Elle répéta, à voix haute, comme pour l'entendre et s'en convaincre: «Voilà, je suis une femme perdue.» Aucun écho de souffrance ne répondit dans sa chair à cette plainte de sa conscience.

Elle se laissa bercer quelque temps par le mouvement du fiacre, remettant à tout à l'heure les raisonnements qu'elle aurait à faire sur cette situation cruelle. Non, elle ne souffrait pas. Elle avait peur de penser, voilà tout, peur de savoir, de comprendre et de réfléchir; mais, au contraire, il lui semblait sentir dans l'être obscur et impénétrable que crée en nous la lutte incessante de nos penchants et de nos volontés, une invraisemblable quiétude.

Après une demi-heure, peut-être, de cet étrange repos, comprenant enfin que le désespoir appelé ne viendrait pas, elle secoua cette torpeur et murmura: «C'est drôle, je n'ai presque pas de chagrin.»

Alors elle commença à se faire des reproches. Une colère s'élevait en elle, contre son aveuglement et sa faiblesse. Comment n'avait-elle pas prévu cela? compris que l'heure de cette lutte devait venir? que cet homme lui plaisait assez pour la rendre lâche? et que dans les coeurs les plus droits le désir souffle parfois comme un coup de vent qui emporte la volonté.

Mais quand elle se fut durement réprimandée et méprisée, elle se demanda avec terreur ce qui allait arriver.

Son premier projet fut de rompre avec le peintre et de ne le plus jamais revoir.

A peine eut-elle pris cette résolution que mille raisons vinrent aussitôt la combattre.

Comment expliquerait-elle cette brouille? Que dirait-elle à son mari? La vérité soupçonnée ne serait-elle pas chuchotée, puis répandue partout?

Ne valait-il pas mieux, pour sauver les apparences, jouer vis-à-vis d'Olivier Bertin lui-même l'hypocrite comédie de l'indifférence et de l'oubli, et lui montrer qu'elle avait effacé cette minute de sa mémoire et de sa vie?

Mais le pourrait-elle? aurait-elle l'audace de paraître ne se rappeler rien, de regarder avec un étonnement indigné en lui disant: «Que me voulez-vous?» l'homme dont vraiment elle avait partagé la rapide et brutale émotion?

Elle réfléchit longtemps et s'y décida néanmoins, aucune autre solution ne lui paraissant possible.

Elle irait chez lui le lendemain, avec courage, et lui ferait comprendre aussitôt ce qu'elle voulait, ce qu'elle exigeait de lui. Il fallait que jamais un mot, une allusion, un regard, ne pût lui rappeler cette honte.

Après avoir souffert, car il souffrirait aussi, il en prendrait assurément son parti, en homme loyal et bien élevé, et demeurerait dans l'avenir ce qu'il avait été jusque-là.

Dès que cette nouvelle résolution fut arrêtée, elle donna au cocher son adresse, et rentra chez elle, en proie à un abattement profond, à un désir de se coucher, de ne voir personne, de dormir, d'oublier. S'étant enfermée dans sa chambre, elle demeura jusqu'au dîner étendue sur sa chaise longue, engourdie, ne voulant plus occuper son âme de cette pensée pleine de dangers.

Elle descendit à l'heure précise, étonnée d'être si calme et d'attendre son mari avec sa figure ordinaire. Il parut, portant dans ses bras leur fille; elle lui serra la main et embrassa l'enfant, sans qu'aucune angoisse l'agitât.

M. de Guilleroy s'informa de ce qu'elle avait fait. Elle répondit avec indifférence, qu'elle avait posé comme tous les jours.

– Et le portrait, est-il beau? dit-il.

– Il vient fort bien.

A son tour, il parla de ses affaires qu'il aimait raconter en mangeant, de la séance de la Chambre et de la discussion du projet de loi sur la falsification des denrées.

Ce bavardage, qu'elle supportait bien d'ordinaire, l'irrita, lui fit regarder avec plus d'attention l'homme vulgaire et phraseur qui s'intéressait à ces choses; mais elle souriait en l'écoutant, et répondait aimablement, plus gracieuse même que de coutume, plus complaisante pour ces banalités. Elle pensait en le regardant: «Je l'ai trompé. C'est mon mari, et je l'ai trompé. Est-ce bizarre? Rien ne peut plus empêcher cela, rien ne peut plus effacer cela! J'ai fermé les yeux. J'ai consenti pendant quelques secondes, pendant quelques secondes seulement, au baiser d'un homme, et je ne suis plus une honnête femme. Quelques secondes dans ma vie, quelques secondes qu'on ne peut supprimer, ont amené pour moi ce petit fait irréparable, si grave, si court, un crime, le plus honteux pour une femme… et je n'éprouve point de désespoir. Si on me l'eût dit hier, je ne l'aurais pas cru. Si on me l'eût affirmé, j'aurais aussitôt songé aux affreux remords dont je devrais être aujourd'hui déchirée. Et je n'en ai pas, presque pas.»

M. de Guilleroy sortit après dîner, comme il faisait presque tous les jours.

Alors elle prit sur ses genoux sa petite fille et pleura en l'embrassant; elle pleura des larmes sincères, larmes de la conscience, non point larmes du coeur.

Mais elle ne dormit guère.

Dans les ténèbres de sa chambre, elle se tourmenta davantage des dangers que pouvait lui créer l'attitude du peintre; et la peur lui vint de l'entrevue du lendemain et des choses qu'il lui faudrait dire, en le regardant en face.

Levée tôt, elle demeura sur sa chaise longue durant toute la matinée, s'efforçant de prévoir ce qu'elle avait à craindre, ce qu'elle aurait à répondre, d'être prête pour toutes les surprises.

Elle partit de bonne heure, afin de réfléchir encore en marchant.

Il ne l'attendait guère et se demandait, depuis la veille, ce qu'il devait faire vis-à-vis d'elle.

Après son départ, après cette fuite, à laquelle il n'avait pas osé s'opposer, il était demeuré seul, écoutant encore, bien qu'elle fût loin déjà, le bruit de ses pas, de sa robe, et de la porte retombant, poussée par une main éperdue.

Il restait debout, plein d'une joie ardente, profonde, bouillante. Il l'avait prise, elle! Cela s'était passé entre eux! Était-ce possible? Après la surprise de ce triomphe, il le savourait, et pour le mieux goûter, il s'assit, se coucha presque sur le divan où il l'avait possédée.

Il y resta longtemps, plein de cette pensée qu'elle était sa maîtresse, et qu'entre eux, entre cette femme qu'il avait tant désirée et lui, s'était noué en quelques moments le lien mystérieux qui attache secrètement deux êtres l'un à l'autre. Il gardait en toute sa chair encore frémissante le souvenir aigu de l'instant rapide où leurs lèvres s'étaient rencontrées, où leurs corps s'étaient unis et mêlés pour tressaillir ensemble du grand frisson de la vie.

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