Жорж Санд - La Daniella, Vol. II

Здесь есть возможность читать онлайн «Жорж Санд - La Daniella, Vol. II» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: literature_19, foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La Daniella, Vol. II: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La Daniella, Vol. II»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

La Daniella, Vol. II — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La Daniella, Vol. II», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Je vous la donne, m'écriai-je; mais ne peut-elle m'écrire?

– Elle le voulait, j'ai refusé de me charger de sa lettre. Je pouvais être arrêté et fouillé. C'était nous perdre tous. Voyons, calmez-vous, et causons; mais donnez-moi quelque chose à manger, car c'est l'heure de mon souper, et j'ai une belle trotte à faire pour regagner mon couvent.

Je me hâtai de servir le bonhomme, qui dégusta sa part de macaroni avec un appétit remarquable. Tout agité qu'il était, je vis qu'il prenait grand plaisir à manger, et cela me gênait beaucoup pour obtenir des réponses nettes aux mille questions que je lui adressais. Le pauvre homme n'est peut-être pas gourmand, mais il est affamé. Ce fut bien pis quand Tartaglia, que j'avais oublié, reparut avec un jeune esturgeon cuit au vin, et un plat d'artichauts frits dans la graisse. Il n'y eut plus moyen de tirer du moine un mot de bon sens, et, pendant plus d'une heure, il fallut me résigner à le voir engloutir ces mets, et à manger moi-même pour satisfaire Tartaglia, que je ne pouvais plus regarder comme un ennemi, et dont le dévouement méritait mieux de moi que des soupçons et des rebuffades.

Ma situation devenait de plus en plus étrange avec ces hôtes nouveaux. Mon chagrin et mon inquiétude se heurtaient aux contrastes d'un appétit de capucin qui profitait d'une rare circonstance pour s'assouvir, et d'une servilité de valet comique dont, en ce moment, l'unique préoccupation était de me prouver ses talents culinaires.

– Mangez, mangez, Excellence, me disait-il; vous aurez du café succulent pour digérer, car la Daniella m'a dit: «Surtout, soigne-lui son café; il n'a pas d'autre gourmandise.»

Ce détail était si bien dans les habitudes de gâterie féminine de Daniella, que je me rendis tout à fait à la sincérité de Tartaglia, attestée d'ailleurs par la confiance et l'espèce d'amitié que le capucin lui témoignait. Il me restait bien une épine dans le coeur, en songeant que cette amitié était réelle et sérieuse chez Daniella, et je me sentais profondément humilié, non pas d'accepter les services de cet homme (je pouvais les payer un jour), mais de le voir immiscé dans les secrets de coeur de Daniella, et comme initié aux mystères de mon bonheur.

Je ne pus me retenir d'en témoigner quelque chose à frère Cyprien.

– Vous n'étiez donc pas là quand elle a fait cette chute? lui demandai-je pendant que Tartaglia allait chercher le café.

– Eh! vraiment, non, dit-il; mais, quand même j'y aurais été, ce n'est ni moi, ni Olivia, ni ma soeur Mariuccia qui aurions pu nous charger de veiller sur vous et de vous empêcher de mourir de faim. Ces deux femmes sont trop surveillées dans ce moment-ci; et, quant à moi, je suis un pauvre homme trop assujetti à la règle de son ordre. Croyez-moi, Tartaglia est l'ami qu'il vous fallait, et il ne sera jamais arrêté en venant vous voir, lui!

– Ah! ah! et pourquoi cela?

– Je ne sais pas, mais c'est ainsi. Tout le monde le connaît, et il est bien avec tout le monde.

– Même avec la police?

– Eh! chi lo sa ! répondit le moine, du même ton que prenait sa soeur Mariuccia quand elle voulait dire: «Ne m'en demandez pas davantage, je ne veux pas le savoir.»

Tout en prenant le café, j'essayai de me distraire de mes préoccupations en faisant la conversation avec ce moine. Je fus surpris de sa nullité et même de sa stupidité. D'après les avertissements qu'il avait su donner à sa famille à propos de moi, et d'après la visite généreuse qu'il me faisait en ce moment, je devais le croire pénétrant, hardi et actif. Rien de tout cela! Il est ignorant, timide et paresseux. En outre, il est dépourvu de toute notion, même élémentaire, sur quoi que ce soit au monde, et complètement abruti par la règle de son ordre et par la mendicité. C'est pourtant une bonne et douce créature, qui n'a conservé de facultés aimantes que pour sa soeur et pour sa nièce, et qui, malgré la sincérité de sa dévotion, manquera tant qu'elles voudront à l'esprit de corps monastique pour les servir et les obliger; mais son ineptie doit rendre son assistance à peu près nulle. Sa cervelle est une tête de pavot percée de trous, par où, depuis longtemps, le vent a fait tomber toute la graine. Il n'a ni ordre dans les idées, ni mémoire, ni lucidité sur aucun sujet. Il sait à peine le nom, l'âge et la profession des êtres avec lesquels il se trouve en relations fréquentes, et quand, par hasard, il s'en souvient, il en est si enchanté qu'il répète son dire cinq ou six fois avec une complaisance hébétée. Quant à la nature qui l'environne et dont il vante, à tout propos, la beauté et la fertilité par un phrase banale stéréotypée, il les voit à travers un crêpe, et ne distinguerait pas, j'en réponds un chardon d'avec une rose. Rien de particulier ne frappe cette organisation émoussée, très-inférieure à celle du paysan le plus fiévreux et le plus indolent de la Campagne de Rome. En fait de religion, il est impossible de savoir s'il a la notion de Dieu à quelque degré que ce soit. Il parle chapelle, reliques, cierges, offices et chapelet; mais je ne crois pas qu'au-dessus du matériel du culte, il ait une idée, un sentiment religieux quelconques.

Quant à la société religieuse et politique de son pays, ce sont lettres closes pour lui. Il confond dans la même soumission béate et souriante tout ce qu'il peut avoir de respect et de foi pour le pape de 1848 et pour le pape d'aujourd'hui; et non seulement il approuve et bénit le pape passant d'un système au système opposé, mais encore il admire et bénit, parmi les princes de l'Église, les plus ardents ennemis de tout système émanant du pape. Pourvu qu'on soit cardinal, évéque ou seulement abbate , on est un personnage nimbé, qui l'éblouit et le subjugue. Bref, on ne peut rien tirer de lui, et Dieu sait bien que je ne voulais en tirer autre chose que des renseignements à mon usage sur ma situation personnelle; mais cela même fut impossible: tout aboutissait à cet éternel Chi lo sa? qui est arrivé à me porter sur les nerfs. Mes questions l'effrayaient; il ne les comprenait même pas. Il ne savait pas si le cardinal avait agi réellement; il ne savait pas si mon affaire était poursuivie au civil ou au religieux, si j'avais affaire au giudice processante , juge d'instruction du pays, ou à l'inquisiteur de droit , président du tribunal ecclésiastique, ou enfin au saint-office proprement dit; car ces trois juridictions fonctionnent tour à tour et peut-être simultanément dans les poursuites politiques, civiles et religieuses. Or, dans ce pays-ci, l'accusation portée contre moi peut être envisagée sous ces trois faces.

Quand je vis que mes questions étaient superflues, j'engageai Tartaglia à reconduire le capucin à son couvent; mais celui-ci, pris de terreur, refusa de sortir avant deux heures du matin.

– A l'heure qu'il est, dit-il (il était dix heures), mon couvent est fermé, et il ne sera rouvert que lorsqu'on sonnera matines. Ne vous inquiétez pas de moi; je m'éveillerai de moi-même à ce moment-là; je vas m'étendre sur votre lit et faire un somme.

Cette proposition me révolta, car le bonhomme était d'une malpropreté classique. Tartaglia m'en préserva en lui disant qu'il ne fallait pas risquer d'être surpris dans ma chambre, et il l'emmena coucher dans le cellier à la paille, où, en cas d'événement, il pourrait se tenir coi et n'être pas découvert.

XXXII

Mondragone, 20 avril.

Comme il m'eût été impossible de dormir, j'enlevai le souper, je donnai de l'air à ma chambre, puis je m'enfermai et rallumai la bougie afin de tromper l'inquiétude et la tristesse en reprenant ce journal. Mais je n'avais pas écrit une ligne que l'on frappa de nouveau à ma porte. Un pareil incident m'eût bouleversé hier, lorsque je me sentais seul au monde avec Daniella. Aujourd'hui que je ne l'attends plus et que toutes mes précautions pour conjurer le destin seraient à peu près inutiles, je me sens préparé à tout et déjà habitué à cette vie d'éventualités plus ou moins sérieuses.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La Daniella, Vol. II»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La Daniella, Vol. II» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «La Daniella, Vol. II»

Обсуждение, отзывы о книге «La Daniella, Vol. II» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x