Жорж Санд - La Daniella, Vol. II
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J'ai compris, en voyant partir ces enfants qui m'amusaient, les joies mélancoliques des prisonniers, le besoin d'entendre le son de la voix humaine et de contempler les ébats des êtres libres; mais j'ai compris cela seulement par la réflexion, car je suis le captif le plus docile et le plus satisfait qui existe. Je resterais certes ici toute ma vie avec joie dans les conditions où je m'y trouve. La pensée que Daniella doit infailliblement arriver à une heure fixe fait pour moi de l'isolement une volupté perpétuelle. Je suis là du matin au soir, dans l'attente d'un rendez-vous d'amour, dont je savoure le souvenir en même temps que l'espérance. Ma passion a ses heures de profond recueillement. C'est comme une idée religieuse méditée dans la solennité d'une vie d'anachorète.
J'écoute aussi avec plaisir des paroles lointaines que m'apportent les bouffées du vent, et j'aime à interpréter les situations auxquelles ces lambeaux de conversation peuvent se rapporter. Le chemin des Camaldules à Frascati passe très-près d'ici, et j'entends les bouviers crier après leurs boeufs, et les paysans s'entretenir ensemble à voix haute sur leurs chars à quatre roues. C'est, chaque fois, un petit événement pour moi, car ces chemins sont peu fréquentés, et ces bruits rares rompent la monotonie des bruits continus de la cascade et des girouettes.
Mais ce qui m'intéresse davantage, c'est ce qui peut arriver à mon oreille et à ma vue du côté de la villa Taverna. La végétation est si épaisse autour de cette résidence, que je n'en aperçois que les toits. Aussi Daniella a-t-elle imaginé de monter à une fenêtre en mansarde d'où je peux voir le point blanc de son fichu de tête, et distinguer le signe qu'elle me fait à midi, en allant sonner le goûter des gens de la maison. Elle a cassé exprès la corde pour avoir le prétexte d'aller dans ce grenier secouer la cloche. Elle aime à pouvoir m'avertir elle-même de l'heure de ma collation.
Quelquefois aussi, en allant et venant sons les yeux de ses ouvrières, elle agite et frappe son tambour de basque, comme prise d'un vertige de gaieté. Quant le vent vient du couchant, il m'apporte cet appel amoureux qui me fait tressaillir et trembler de bonheur.
Le temps se maintient magnifique, et ce climat est délicieux au moment où nous sommes. Pourtant, il ne faut pas se faire trop d'illusions: c'est à peu de chose près, quant à présent, la température du centre de la France; il y a tout au plus huit jours d'avance sur la floraison des arbres fruitiers, et j'ai laissé la Provence plus avancée, sous ce rapport, que ne l'est la campagne de Rome aujourd'hui. Ce qui trompe la sensation dans ce pays-ci, c'est l'éternelle verdure des arbres à feuilles persistantes. Dans l'immense parc que j'ai sous les yeux, tout est chênes verts, pins, oliviers, bois et myrtes. Les âcres parfums des diverses espèces de lauriers qui abondent à l'état d'arbres en fleur montent jusqu'à moi au point d'être quelquefois incommodes. C'est une très-bonne senteur d'amande amère, mais trop violente. Des milliers d'abeilles bourdonnent au soleil. Le ciel est d'un bleu étincelant. A midi, on se croirait en plein été; mais la mer et les montagnes amènent incessamment des nuages superbes, qui, tout à coup, rendent l'air très-frais. Les oiseaux ne songent pas encore à bâtir leurs nids; les papillons de ces climats ne sont pas en avance et ne font pas leur apparition plus tôt que chez nous. Les châtaigniers et les platanes ne font que bourgeonner; les taillis de chênes ne songent pas encore à dépouiller leur feuillage sec de l'année dernière. Mon oncle le curé avait donc raison en me disant qu'à Rome les arbres ne poussaient pas les racines en l'air et que notre pays en valait bien un autre. Mais, fût-il ici, il ne pourrait comprendre combien la physionomie du moindre caillou diffère de celle d'un caillou de chez nous. Toute chose a son air particulier, son expression, son accent, sa gamme pour ainsi dire, et je me sens réellement bien loin de la France, bien absent du milieu qui faisait comme partie de moi-même, bien voyageur, bien surpris, bien badaud et bien intéressé par le moindre brin d'herbe que je rencontre.
Les nuits sont excessivement froides. Heureusement, nous avons découvert, dans certaines salles basses, des lits de charbon, provenant de l'incendie des boiseries ou des meubles du château, lors de l'occupation par les Autrichiens. Nous pouvons donc réchauffer nos petites chambres du casino sans produire de fumée dans les cheminées, et nous avons, dans l'appartement complet dont nous nous sommes emparés, une petite cuisine avec des fourneaux où un foyer de braise, constamment allumé sous la cendre, nous permet de puiser à toute heure.
Tout cet appartement s'est rempli et meublé, comme par magie, des ustensiles nécessaires à une véritable installation. Daniella trouve moyen d'apporter tous les jours quelque chose, et moi, en furetant dans les appartements du château, je découvre des vases brisés, des meubles éclopés ou des débris d'objets d'art, qu'avec quelque réparation, je fais servir au confort ou à l'ornement de notre intérieur.
Je n'ai qu'un souci en tête, c'est la crainte que cette douce existence ne prenne fin trop vite. On n'a aucune nouvelle certaine de mon affaire. Le capucin Cyprien, oncle de Daniella, qui va la voir tous les jours à la villa Taverna, lui dit que l'on me cherche, et que les carabinieri (ce sont les gendarmes du pays) s'informent de moi dans tous les environs. On sait que, malgré l'assertion de la Mariuccia, je n'ai pas paru à Tivoli. On a parlé de fouiller les villas, mais on y a renoncé, ce qui ferait croire que mon mystérieux protecteur a agi. Dans tout ceci, j'ignore si la police française a reçu avis de ce qui me concerne. Si cela est, elle me cherche peut-être à Rome pour me donner mes passe-ports et l'ordre de quitter les États romains. J'imagine que ce serait là le parti qu'elle croirait devoir prendre à mon égard: aussi je me garderai bien de réclamer la protection de mon gouvernement en cette circonstance.
Un fait bizarre complique ma situation. Frère Cyprien a ouï dire que les agents de police, en furetant dans ma chambre de Piccolomini, d'où la Mariuccia s'était très-prudemment empressée de retirer mes bagages, avaient trouvé par terre un petit carré de métal percé de signes cabalistiques. On a demandé à la Mariuccia si cet objet m'appartenait. Elle n'en savait rien; mais, à tout hasard, elle a répondu que cela avait été laissé dans cette chambre par un voyageur qui m'y avait précédé de quelques mois, et dont elle a feint de ne pouvoir retrouver le nom. On n'a pas ajouté tout à fait foi à cette réponse, et on s'est emparé de l'objet mystérieux, que l'on paraît reconnaître pour un signe de ralliement révolutionnaire. S'il en est ainsi, j'ai reçu ce signe de la main d'un agent provocateur déguisé en capucin ou capucin pour tout de bon, et je n'aurais pas beau jeu devant le saint-office contre un mouchard de cette espèce.
Ce qui me confirme dans cette pensée, c'est que, deux fois déjà, depuis huit jours que je suis caché ici, j'ai vu ce même moine noir et blanc, que j'avais remarqué dans les ruines de Tusculum, rôder sur le Terrazzone . Ces gens-là entrent partout, et je ne serais pas étonné qu'il eût fait part de ses méfiances au fermier Felipone, car celui-ci passe de temps en temps sous le casino d'un air inquiet et les yeux attachés sur les balustres, d'où je puis suivre tous ses mouvements. Quant au moine, qui est, je crois, un dominicain ou un individu caché sous le costume de cet ordre, il ne m'a même pas paru examiner le palais. Le plus souvent, il me tournait le dos et semblait contempler le paysage immense que domine la terrasse. Mais peut-être observait-il avec l'oreille, et moi, instinctivement, malgré la hauteur d'où je plongeais sur lui, je retenais ma respiration. J'ai demandé à Daniella si elle l'avait quelquefois rencontré dans les environs. Elle m'a dit ne connaître et n'avoir jamais remarqué aucun dominicain en particulier dans les environs.
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