Эжен Сю - Le morne au diable

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Après avoir versé un verre de vin au chevalier, le curé lui dit: – A votre santé, mon fils.

– Merci, mon père, dit le chevalier en approchant son verre. Portez aussi la santé de ma future; cela sera pour moi de bon augure.

– Comment, de votre future? reprit le curé, que voulez-vous dire?

– Je parle de la Barbe-Bleue, mon père.

– Ah! toujours cette joyeuseté! Franchement, je croyais les gens de votre pays plus inventifs, mon fils, dit le père Griffon en souriant avec malice, et il vida son verre à petits coups.

– Je n’ai de ma vie parlé plus sérieusement, mon père. Vous avez entendu le serment que j’ai fait à bord de la Licorne .

– L’impossibilité relève de tout serment, mon fils; parce que vous auriez juré de combler l’Océan, seriez-vous engagé par cette promesse?

– Comment, mon père? le cœur de la Barbe-Bleue serait-il un abîme sans fond comme l’Océan? s’écria gaiement Croustillac.

– Un poëte anglais a dit de la femme: «Perfide comme l’onde», mon fils.

– Quant aux perfidies des femmes, mon digne hôte, dit le chevalier avec suffisance, nous savons les conjurer… et nous essaierons de nouveau notre puissance conjuratrice sur la Barbe-Bleue.

– Vous ne le tenterez même pas, mon fils; je suis bien tranquille.

– Permettez-moi de vous dire, mon père, que vous vous trompez. Demain, au point du jour, je vous demanderai un guide pour me conduire au Morne-au-Diable, et j’abandonnerai le reste de l’aventure à mon étoile.

Le chevalier parlait avec un accent de conviction si sérieuse, que le père Griffon posa brusquement sur la table le verre qu’il allait porter à ses lèvres, et regarda le chevalier avec autant d’étonnement que de défiance.

Jusqu’alors il avait réellement cru qu’il s’agissait d’une plaisanterie ou d’une fanfaronnade.

– Comment, mon fils, vous avez sincèrement cette résolution! Mais c’est une folie, mais…

– Pardonnez-moi, mon bon père, de vous interrompre, dit le chevalier; mais vous voyez devant vous un cadet de famille qui a tenté toutes les fortunes, épuisé toutes les ressources, et à qui rien n’a réussi. La Barbe-Bleue est riche, très riche, j’ai tout à gagner, rien à perdre.

– Rien à perdre!

– La vie? peut-être, direz-vous. D’abord j’en fais bon marché; et puis, si barbare que soit ce pays, si impuissante qu’y soit la justice, je ne puis croire que la Barbe-Bleue oserait me traiter, tout d’abord, comme un de ses trois maris; vous sauriez que j’ai été victime… et vous lui demanderiez compte de ma mort. Je ne risque donc rien que de voir mes hommages repoussés. Eh bien! s’il en est ainsi, si elle me repousse, je continuerai de faire les délices du capitaine Daniel dans ses traversées, en avalant des bougies allumées et en mettant des bouteilles en équilibre sur le bout de mon nez; certes, cette condition est honorable et récréative, mais je préférerais une autre existence. Ainsi donc, quoi que vous me disiez, mon père, je suis résolu à tenter l’aventure et à aller au Morne-au-Diable. Je ne sais quel pressentiment secret me dit que je réussirai, que je suis à la veille de voir ma destinée se résoudre de la manière la plus éblouissante… L’avenir me semble couleur de rose et or; je ne rêve que palais et magnificence, richesse et beauté: il me semble (pardonnez-moi cette comparaison païenne) que l’Amour et la Fortune viennent me prendre par les mains en me disant: – Polyphème Croustillac, le bonheur t’attend. Vous me direz peut-être, mon père, ajouta la chevalier en jetant un regard railleur sur son justaucorps fané, que je suis assez piètrement vêtu pour me produire en cette belle et galante compagnie de la fortune et du bonheur; mais la Barbe-Bleue, qui doit être connaisseuse, devinera tout de suite, sous cette enveloppe, le cœur d’un Amadis, l’esprit d’un Gascon et le courage d’un César.

Après être resté un moment silencieux, le curé, au lieu de sourire des plaisanteries du chevalier, lui répondit d’un ton presque solennel:

– Votre résolution est bien prise?

– Invariablement et absolument prise, mon père.

– Écoutez-moi donc; j’ai reçu la confession du chevalier de Crussol, le dernier gouverneur de cette île; celui qui, lors de la disparition du troisième mari de cette femme, s’était rendu seul au Morne-au-Diable.

– Eh bien! mon père?

– Tout en respectant le secret de sa confession, je puis, je dois vous dire que si vous persistez dans votre projet insensé, vous vous exposerez à de grands et d’inévitables périls. Sans doute, si vous perdiez la vie, votre mort ne demeurerait pas impunie; mais il n’y aurait aucun moyen de prévenir le sort fatal au-devant duquel vous voulez courir. Qui vous oblige à aller au Morne-au-Diable? L’habitante de ce séjour veut y vivre solitaire; les abords de cette demeure sont tels que vous ne pourriez les franchir sans violence; or, en tous pays, et surtout dans celui-ci, ceux qui violent la propriété d’autrui s’exposent à de grands dangers, dangers d’autant plus vains que toute tentative d’union avec cette veuve est impossible, lors même que vous seriez aussi riche que vous êtes pauvre, lors même que vous seriez d’une maison princière.

Ces paroles révoltèrent l’incommensurable amour-propre du Gascon, et il s’écria:

– Mon père, cette femme est femme… et je suis Croustillac!

– Qu’est-ce que cela veut dire, mon fils?

– Que cette femme est libre, qu’elle ne m’a pas vu… et qu’un regard… un seul regard peut changer complétement ses résolutions.

– Je ne le pense pas.

– Mon révérend, j’ai la plus grande, la plus aveugle confiance dans votre parole; je sais toute son autorité… mais il s’agit du beau sexe… et vous ne pouvez connaître le cœur des femmes comme je le connais; vous ne savez pas de quels inexplicables caprices elles sont capables; vous ne savez pas que ce qui leur plaît aujourd’hui leur déplaît demain, et qu’elles veulent aujourd’hui ce qu’elles ne voulaient pas hier… Les femmes, mon révérend, les femmes… avec elles il faut oser pour réussir… Si ce n’était votre robe, je vous raconterais de curieuses témérités, d’audacieuses entreprises dont j’ai été bien amoureusement récompensé.

– Mon fils!

– Je comprends votre susceptibilité, mon père, et, pour en revenir à la Barbe-Bleue, une fois en présence, je la traiterai non seulement avec effronterie, avec hauteur… je la traiterai en conquérant… je n’ose dire en lion qui vient fièrement enlever sa proie.

Ces réflexions du chevalier furent interrompues par un accident imprévu.

Il faisait très chaud, la porte de la salle à manger qui donnait sur le jardin était restée entr’ouverte.

Le chevalier, tournant le dos à cette porte, était assis dans un fauteuil dont le dossier de bois n’était pas très élevé.

On entendit un sifflement assez aigu, et un coup sec vibra dans la partie pleine du siège du chevalier.

A ce bruit le père Griffon bondit sur sa chaise, courut prendre son fusil à un râtelier placé dans sa chambre, et se précipita dehors en s’écriant:

Jean! Monsieur! prenez vos fusils! A moi, mes enfants, à moi! voici les Caraïbes!

CHAPITRE VI.

L’AVERTISSEMENT

Tout ceci s’était passé si rapidement que le chevalier restait ébahi.

– Debout! lui cria le père Griffon, debout!! les Caraïbes! les Caraïbes!! Regardez au dossier de votre fauteuil! et ne restez pas près de la lumière.

Le chevalier se leva vivement et vit en effet une flèche de trois pieds de long profondément enfoncée dans le dossier de son fauteuil.

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