René Descartes - Discours de la méthode

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" Le temps a détruit les opinions de Descartes, mais sa gloire subsiste. Il est semblable à ces rois détrônés qui, sur les ruines même de leur empire, paroissent nés pour commander aux hommes. Tant que la philosophie et la vérité seront quelque chose sur la terre, on honorera celui qui a jeté les fondements de nos connaissances, et recréé, pour ainsi dire, l'entendement humain. On louera Descartes par admiration, par reconnoissance, par intérêt même; car si la vérité est un bien, il faut encourager ceux qui la cherchent. Ce seroit aux pieds de la statue de Newton qu'il faudroit prononcer l'éloge de Descartes; ou plutôt ce seroit à Newton à louer Descartes. Qui mieux que lui seroit capable de mesurer la carrière parcourue avant lui? Aussi simple qu'il étoit grand, Newton nous découvriroit toutes les pensées que les pensées de Descartes lui ont fait naître. Il y a des vérités stériles, et pour ainsi dire mortes, qui n'avancent de rien dans l'étude de la nature: il y a des erreurs de grands hommes qui deviennent fécondes en vérités. Après Descartes, on a été plus loin que lui; mais Descartes a frayé la route. Louons Magellan d'avoir fait le tour du globe; mais rendons justice à Colomb, qui le premier a soupçonné, a cherché, a trouvé un nouveau monde. "

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J’ai tâché de suivre Descartes dans tous ses ouvrages; j’ai parcouru presque toutes les idées de cet homme extraordinaire; j’en ai développé quelques unes, j’en ai indiqué d’autres. Il a été aisé de suivre la marche de sa philosophie et d’en saisir l’ensemble. On l’a vu commencer par tout abattre afin de tout reconstruire; on l’a vu jeter des fondements profonds; s’assurer de l’évidence et des moyens de la reconnoître; descendre dans son âme pour s’élever à Dieu; de Dieu redescendre à tous les êtres créés; attacher à cette cause tous les principes de ses connoissances; simplifier ces principes pour leur donner plus de fécondité et d’étendue, car c’est la marche du génie comme de la nature; appliquer ensuite ces principes à la théorie des planètes, aux mouvements des deux, aux phénomènes de la terre, à la nature des éléments, aux prodiges des météores, aux effets et à la marche de la lumière, à l’organisation des corps bruts, à la vie active des êtres animés; terminant enfin cette grande course par l’homme, qui était l’objet et le but de ses travaux; développant partout des lois mécaniques qu’il a devinées le premier; descendant toujours des causes aux effets; enchaînant tout par des conséquences nécessaires; joignant quelquefois l’expérience aux spéculations, mais alors même maîtrisant l’expérience par le génie; éclairant la physique par la géométrie, la géométrie par l’algèbre, l’algèbre par la logique, la médecine par l’anatomie, l’anatomie par les mécaniques; sublime même dans ses fautes, méthodique dans ses égarements, utile par ses erreurs, forçant l’admiration et le respect, lors même qu’il ne peut forcer à penser comme lui.

Si on cherche les grands hommes modernes avec qui on peut le comparer, on en trouvera trois: Bacon, Leibnitz, et Newton. Bacon parcourut toute la surface des connoissances humaines; il jugea les siècles passés, et alla au-devant des siècles à venir: mais il indiqua plus de grandes choses qu’il n’en exécuta; il construisit l’échafaud d’un édifice immense, et laissa à d’autres le soin de construire l’édifice. Leibnitz fut tout ce qu’il voulut être: il porta dans la philosophie une grande hauteur d’intelligence; mais il ne traita la science de la nature que par lambeaux, et ses systèmes métaphysiques semblent plus faits pour étonner et accabler l’homme que pour l’éclairer. Newton a créé une optique nouvelle, et démontré les rapports de la gravitation dans les cieux. Je ne prétends point ici diminuer la gloire de ce grand homme, mais je remarque seulement tous les secours qu’il a eus pour ces grandes découvertes. Je vois que Galilée lui avoit donné la théorie de la pesanteur; Kepler, les lois des astres dans leurs révolutions; Huygens, la combinaison et les rapports des forces centrales et des forces centrifuges; Bacon, le grand principe de remonter des phénomènes vers les causes; Descartes, sa méthode pour le raisonnement, son analyse pour la géométrie, une foule innombrable de connoissances pour la physique, et plus que tout cela peut-être, la destruction de tous les préjugés. La gloire de Newton a donc été de profiter de tous ces avantages, de rassembler toutes ces forces étrangères, d’y joindre les siennes propres, qui étaient immenses, et de les enchaîner toutes par les calculs d’une géométrie aussi sublime que profonde. Si maintenant je rapproche Descartes de ces trois hommes célèbres, j’oserai dire qu’il avoit des vues aussi nouvelles et bien plus étendues que Bacon; qu’il a eu l’éclat et l’immensité du génie de Leibnitz, mais bien plus de consistance et de réalité dans sa grandeur; qu’enfin il a mérité d’être mis à côté de Newton, parce qu’il a créé une partie de Newton, et qu’il n’a été créé que par lui-même; parceque, si l’un a découvert plus de vérités, l’autre a ouvert la route de toutes les vérités; géomètre aussi sublime, quoiqu’il n’ait point fait un aussi grand usage de la géométrie; plus original par son génie, quoique ce génie l’ait souvent trompé; plus universel dans ses connoissances, comme dans ses talents, quoique moins sage et moins assuré dans sa marche; ayant peut-être en étendue ce que Newton avoit en profondeur; fait pour concevoir en grand, mais peu fait pour suivre les détails, tandis que Newton donnoit aux plus petits détails l’empreinte du génie; moins admirable sans doute pour la connoissance des deux, mais bien plus utile pour le genre humain, par sa grande influence sur les esprits et sur les siècles.

C’est ici le vrai triomphe de Descartes; c’est là sa grandeur. Il n’est plus, mais son esprit vit encore: cet esprit est immortel; il se répand de nation en nation, et de siècle en siècle; il respire à Paris, à Londres, à Berlin, à Leipsick, à Florence; il pénètre à Pétersbourg; il pénétrera un jour jusque dans ces climats où le genre humain est encore ignorant et avili; peut-être il fera le tour de l’univers.

On a vu dans quel état étoient les sciences au moment où Descartes parut; comment l’autorité enchaînoit la raison; comment l’être qui pense avoit renoncé au droit de penser. Il en est des esprits comme de la nature physique: l’engourdissement en est la mort; il faut de l’agitation et des secousses; il vaut mieux que les vents ébranlent l’air par des orages, que si tout demeuroit dans un éternel repos. Descartes donna l’impulsion à cette masse immobile. Quel fut l’étonnement de l’Europe, lorsqu’on vit paroître tout-à-coup cette philosophie si hardie et si nouvelle! Peignez-vous des esclaves qui marchent courbés sous le poids de leurs fers: si tout-à-coup un d’entre eux brise sa chaîne, et fait retentir à leurs oreilles le nom de liberté, ils s’agitent, ils frémissent, et des débris de leurs chaînes rompues accablent leurs tyrans. Tel est le mouvement qui se fit dans les esprits d’un bout de l’Europe à l’autre. Cette masse nouvelle de connoissances que Descartes y avoit jetée se joignit à la fermentation de son esprit. Réveillé par de si grandes idées et par un si grand exemple, chacun s’interroge et juge ses pensées, chacun discute ses opinions. La raison de l’univers n’est plus celle d’un homme qui existoit il y a quinze siècles; elle est dans l’âme de chacun, elle est dans l’évidence et dans la clarté des idées. La pensée, esclave depuis deux mille ans, se relève, avec la conscience de sa grandeur; de toutes parts on crée des principes, et on les suit; on consulte la nature, et non plus les hommes. La France, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre travaillent sur le même plan. La méthode même de Descartes apprend à connoître et à combattre ses erreurs. Tout se perfectionne, ou du moins tout avance. Les mathématiques deviennent plus fécondes, les méthodes plus simples; l’algèbre, portée si loin par Descartes, est perfectionnée par Halley, et le grand Newton y ajoute encore. L’analyse est appliquée au calcul de l’infini, et produit une nouvelle branche de géométrie sublime. Plusieurs hommes célèbres portent cet édifice à une hauteur immense: l’Allemagne et l’Angleterre se divisent sur cette découverte, comme l’Espagne et le Portugal sur la conquête des Indes. L’application de la géométrie à la physique devient plus étendue et plus vaste: Newton fait sur les mouvements des corps célestes ce que Descartes avoit fait sur la dioptrique, et sur quelques parties des météores; les lois de Kepler sont démontrées par le calcul; la marche elliptique des planètes est expliquée; la gravitation universelle étonne l’univers par la fécondité et la simplicité de son principe. Cette application de la géométrie s’étend à toutes les branches de la physique, depuis l’équilibre des liqueurs jusqu’aux derniers balancements des comètes dans leurs routes les plus écartées. Ces astres errants sont mieux connus: Descartes les avoit tirés pour jamais de la classe des météores, en les fixant au nombre des planètes; Newton rond compte de l’excentricité de leurs orbites; Halley, d’après quelques points donnés, détermine le cours et fixe la marche de vingt-quatre comètes. Les inégalités de la lune sont calculées; on découvre l’anneau et les satellites de Saturne; on fait des satellites de Jupiter l’usage le plus important pour la navigation. Les cieux sont connus comme la terre. La terre change de forme; son équateur s’élève et ses pôles s’aplatissent, et la différence de ses deux diamètres est mesurée. Des observatoires s’élèvent auprès des digues de la Hollande, sous le ciel de Stockholm, et parmi les glaces de la Russie. Toutes les sciences suivent cette impulsion générale. La physique particulière, créée par le génie de Descartes, s’étend et affermit sa marche par les expériences: il est vrai qu’il avoit peu suivi cette route; mais sa méthode, plus puissante que son exemple, devoit y ramener. Les prodiges de l’électricité se multiplient. Les déclinaisons de l’aiguille aimantée s’observent selon la différence des lieux et des temps. Halley trace dans toute l’étendue du globe une ligne qui sert de point fixe, où la déclinaison commence, et qui, bien constatée, peut-être pourroit tenir lieu des longitudes. L’optique devient une science nouvelle, par les découvertes sublimes sur les couleurs. La Dioptrique de Descartes n’est plus la borne de l’esprit humain: l’art d’agrandir la vue s’étend; on substitue, pour lire dans les cieux, les métaux aux verres, et la réflexion de la lumière à la réfraction. La chimie, qui auparavant étoit presque isolée, s’unit aux autres sciences; on l’applique à la fois à la physique, à l’histoire naturelle et à la médecine. La circulation du sang, découverte par Harvey, embrassée et défendue par Descartes, devient la source d’une foule de vérités. Le mécanisme du corps humain est étudié avec plus de zèle et de succès: on découvre des vaisseaux inconnus et de nouveaux réservoirs. Borelli tente d’assujettir au calcul géométrique les mouvements des animaux. Leuwenhoeck, le microscope à la main, surprend ces atomes vivants qui semblent être les éléments de la vie de l’homme; Ruisch perfectionne l’art de donner par des injections une nouvelle vie à ce qui est mort; Malpighi transporte l’anatomie aux plantes, et remplit un projet que Descartes n’avoit pas eu le temps d’exécuter. Son génie respire encore après lui dans la métaphysique: c’est lui qui, dans Malebranche, démêle les erreurs de l’imagination et des sens; c’est lui qui, dans Locke, combat et détruit les idées innées, fait l’analyse de l’esprit humain, et pose d’une main hardie les limites de la raison; c’est lui qui, de nos jours, a attaqué et renversé les systèmes. Son influence ne s’est point bornée à la philosophie: semblable à cette âme universelle des stoïciens, l’esprit de Descartes est partout; on l’a appliqué aux lettres et aux arts comme aux sciences. Si dans tous les genres on va saisir les premiers principes; si la métaphysique des arts est créée; si on a cherché dans des idées invariables les règles du goût pour tous les pays et pour tous les siècles; si on a secoué cette superstition qui jugeoit mal parce qu’elle admiroit trop, et donnoit des entraves au génie en resserrant trop sa sphère; si on examine et discute toutes nos connoissances; si l’esprit s’agite pour reculer toutes les bornes; si on veut savoir sur tous les objets le degré de vérité qui appartient à l’homme: c’est là l’ouvrage de Descartes. L’astronome, le géomètre, le métaphysicien, le grammairien, le moraliste, l’orateur, le politique, le poëte, tous ont une portion de cet esprit qui les anime. Il a guidé également Pascal et Corneille, Locke et Bourdaloue, Newton et Montesquieu. Telle est la trace profonde et l’empreinte marquée de l’homme de génie sur l’univers. Il n’existe qu’un moment; mais cette existence est employée tout entière à quelque grande opération, qui change la direction des choses pour plusieurs siècles.

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