1 ...7 8 9 11 12 13 ...23 Et ceux qui habitaient Phéra, auprès du lac Boibèis, et Boibè, et Glaphyra, et Iôlkos, étaient commandés, sur onze nefs, par le fils bien-aimé d'Admètès, Eumèlos, qu'Alkèstis, la gloire des femmes et la plus belle des filles de Pèlias, avait donné à Admètès.
Et ceux qui habitaient Mèthônè et Thaumakè, et Méliboia et l'aride Olizôn, Philoktètès, très excellent archer, les commandait, sur sept nefs. Et dans chaque nef étaient cinquante rameurs, excellents archers, et très braves. Et Philoktètès était couché dans une île, en proie à des maux terribles, dans la divine Lèmnôs, où les fils des Akhaiens le laissèrent, souffrant de la mauvaise blessure d'un serpent venimeux. C'est là qu'il gisait, plein de tristesse. Mais les Argiens devaient bientôt se souvenir, dans leurs nefs, du roi Philoktètès. Et ses guerriers n'étaient point sans chef, s'ils regrettaient celui-là. Et Médôn les commandait, et il était fils du brave Oileus, de qui Rhènè l'avait conçu.
Et ceux qui habitaient Trikkè et la montueuse Ithomè, et Oikhaliè, ville d'Eurytos Oikhalien, étaient commandés par les deux fils d'Asklèpios, Podaleirios et Makhaôn. Et ils étaient venus sur trente nefs creuses.
Et ceux qui habitaient Orménios et la fontaine Hypéréia, et
Astériôn, et les cimes neigeuses du Titanos, étaient commandés par
Eurypylos, illustre fils d'Évaimôn. Et ils étaient venus sur
quarante nefs noires.
Et ceux qui habitaient Argissa et Gyrtônè, Orthè et Élonè, et la blanche Oloossôn, étaient commandés par le belliqueux Polypoitès, fils de Peirithoos qu'engendra l'éternel Zeus. Et l'illustre Hippodaméia le donna pour fils à Peirithoos le jour où celui-ci dompta les centaures féroces et les chassa du Pèliôn jusqu'aux monts Aithiens. Et Polypoitès ne commandait point seul, mais avec Léonteus, nourrisson d'Arès, et fils du magnanime Koronos Kainéide. Et ils étaient venus sur quarante nefs noires.
Et Gouneus avait amené de Kyphos, sur vingt-deux nefs, les Éniènes et les braves Péraibes qui habitaient la froide Dôdônè, et ceux qui habitaient les champs baignés par l'heureux Titarèsios qui jette ses belles eaux dans le Pènéios, et ne se mêle point au Pènéios aux tourbillons d'argent, mais coule à sa surface comme de l'huile. Et sa source est Styx par qui jurent les dieux.
Et Prothoos, fils de Tenthrèdôn, commandait les Magnètes qui habitaient auprès du Pènéios et du Pèliôn aux forêts secouées par le vent. Et l'agile Prothoos les commandait, et ils étaient venus sur quarante nefs noires.
Et tels étaient les rois et les chefs des Danaens.
Dis-moi, Muse, quel était le plus brave, et qui avait les meilleurs chevaux parmi ceux qui avaient suivi les Atréides.
Les meilleurs chevaux étaient ceux du Phèrètiade Eumèlos. Et ils étaient rapides comme les oiseaux, du même poil, du même âge et de la même taille. Apollôn à l'arc d'argent éleva et nourrit sur le mont Piérè ces cavales qui portaient la terreur d'Arès. Et le plus brave des guerriers était Aias Télamônien, depuis qu'Akhilleus se livrait à sa colère; car celui-ci était de beaucoup le plus fort, et les chevaux qui traînaient l'irréprochable Pèléiôn étaient de beaucoup les meilleurs. Mais voici qu'il était couché dans sa nef éperonnée, couvant sa fureur contre Agamemnôn. Et ses guerriers, sur le rivage de la mer, lançaient pacifiquement le disque, la pique ou la flèche; et les chevaux, auprès des chars, broyaient le lotos et le sélinos des marais; et les chars solides restaient sous les tentes des chefs; et ceux-ci, regrettant leur roi cher à Arès, erraient à travers le camp et ne combattaient point.
Et les Akhaiens roulaient sur la terre comme un incendie; et la terre mugissait comme lorsque Zeus tonnant la fouette à coups de foudre autour des rochers Arimiens où l'on dit que Typhôeus est couché. Ainsi la terre rendait un grand mugissement sous les pieds des Akhaiens qui franchissaient rapidement la plaine.
Et la légère Iris, qui va comme le vent, envoyée de Zeus tempêtueux, vint annoncer aux Troiens la nouvelle effrayante. Et ils étaient réunis, jeunes et vieux, à l'agora, devant les vestibules de Priamos. Et la légère Iris s'approcha, semblable par le visage et la voix à Politès Priamide, qui, se fiant à la rapidité de sa course, s'était assis sur la haute tombe du vieux Aisyètas, pour observer le moment où les Akhaiens se précipiteraient hors des nefs.
Et la légère Iris, étant semblable à lui, parla ainsi:
— Ô vieillard! tu te plais aux paroles sans fin, comme autrefois, du temps de la paix; mais voici qu'une bataille inévitable se prépare. Certes, j'ai vu un grand nombre de combats, mais je n'ai point encore vu une armée aussi formidable et aussi innombrable. Elle est pareille aux feuilles et aux grains de sable; et voici qu'elle vient, à travers la plaine, combattre autour de la ville. Hektôr, c'est à toi d'agir. Il y a de nombreux alliés dans la grande ville de Priamos, de races et de langues diverses. Que chaque chef arme les siens et les mène au combat.
Elle parla ainsi, et Hektôr reconnut sa voix, et il rompit l'agora, et tous coururent aux armes. Et les portes s'ouvrirent, et la foule des hommes, fantassins et cavaliers, en sortit à grand bruit. Et il y avait, en avant de la ville, une haute colline qui s'inclinait de tous côtés dans la plaine; et les hommes la nommaient Batéia, et les immortels, le tombeau de l'agile Myrinnè. Là, se rangèrent les Troiens et les alliés.
Et le grand Hektôr Priamide au beau casque commandait les Troiens, et il était suivi d'hommes nombreux et braves qui désiraient frapper de la pique.
Et le vaillant fils d'Ankhisès, Ainéias, commandait les Dardaniens. Et la divine Aphroditè l'avait donné pour fils à Ankhisès, s'étant unie à un mortel, quoique déesse, sur les cîmes de l'Ida. Et il ne commandait point seul; mais les deux Anténorides l'accompagnaient, Arkhilokhos et Akamas, habiles à tous les combats.
Et ceux qui habitaient Zéléia, aux pieds de la dernière chaîne de l'Ida, les riches Troadiens qui boivent l'eau profonde de l'Aisèpos, étaient commandés par l'illustre fils de Lykaôn, Pandaros, à qui Apollôn lui-même avait donné son arc.
Et ceux qui habitaient Adrèstéia et Apeisos, et Pithyéia et les hauteurs de Tèréiè, étaient commandés par Adrèstos et par Amphios à la cuirasse de lin. Et ils étaient tous deux fils de Mérops, le Perkôsien, qui, n'ayant point d'égal dans la science divinatoire, leur défendit de tenter la guerre qui dévore les hommes; mais ils ne lui obéirent point, parce que les kères de la noire mort les entraînaient.
Et ceux qui habitaient Perkôtè et Praktios, et Sèstos et Abydos, et la divine Arisbè, étaient commandés par Asios Hyrtakide, que des chevaux grands et ardents avaient amené des bords du fleuve Sellèis.
Et les tribus Pélasgiques habiles à lancer la pique, et ceux qui
habitaient Larissa aux plaines fertiles, étaient commandés par
Hippothoos et Pyleus, nourrissons d'Arès, fils du Pélasge Lèthos
Teutamide.
Et Akamas commandait les Thrakiens, et le héros Peirôs ceux qu'enferme le Hellespontos rapide.
Et Euphèmos commandait les braves Kikoniens, et il était fils de
Troizènos Kéade, cher à Zeus.
Et Pyraikhmès commandait les archers Paiones, venus de la terre lointaine d'Amydôn et du large Axios qui répand ses belles eaux sur la terre.
Et le brave Pylaiméneus commandait les Paphlagones, du pays des
Énètiens, où naissent les mules sauvages. Et ils habitaient aussi
Kytôros et Sésamos, et les belles villes du fleuve Parthénios, et
Krômna, et Aigialos et la haute Érythinos.
Et Dios et Épistrophos commandaient les Halizônes, venus de la lointaine Alybè, où germe l'argent.
Читать дальше