Guillaume Apollinaire - Alcools

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Poète prosateur et avant-gardiste, Apollinaire a eu une influence essentielle sur la vie culturelle de l'époque. Evoquant des thèmes tels que l'amour, la mélancolie, le désir ou les paysages de l'Est… Ce recueil se divise en deux : une partie dépourvue de ponctuation et l'autre écrite durant son séjour en prison.

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Et le mort disait à la vivante

Nous serions si heureux ensemble

Sur nous l'eau se refermera

Mais vous pleurez et vos mains tremblent

Aucun de nous ne reviendra

On reprit terre et ce fut le retour

Les amoureux s'entr'aimaient

Et par couples aux belles bouches

Marchaient à distances inégales

Les morts avaient choisi les vivantes

Et les vivants

Des mortes

Un genévrier parfois

Faisait l'effet d'un fantôme

Les enfants déchiraient l'air

En soufflant les joues creuses

Dans leurs sifflets de viorne

Ou de sureau

Tandis que les militaires

Chantaient des tyroliennes

En se répondant comme on le fait

Dans la montagne

Dans la ville

Notre troupe diminua peu à peu

On se disait

Au revoir

A demain

A bientôt

Bientôt entraient dans les brasseries

Quelques-uns nous quittèrent

Devant une boucherie canine

Pour y acheter leur repas du soir

Bientôt je restai seul avec ces morts

Qui s'en allaient tout droit

Au cimetière

Sous les Arcades

Je les reconnus

Couchés

Immobiles

Et bien vêtus

Attendant la sépulture derrière les vitrines

Ils ne se doutaient pas

De ce qui s'était passé

Mais les vivants en gardaient le souvenir

C'était un bonheur inespéré

Et si certain

Qu'ils ne craignaient point de le perdre

Ils vivaient si noblement

Que ceux qui la veille encore

Les regardaient comme leurs égaux

Ou même quelque chose de moins

Admiraient maintenant

Leur puissance leur richesse et leur génie

Car y a-t-il rien qui vous élève

Comme d'avoir aimé un mort ou une morte

On devient si pur qu'on en arrive

Dans les glaciers de la mémoire

A se confondre avec le souvenir

On est fortifié pour la vie

Et l'on n'a plus besoin de personne

Clotilde

L'anémone et l'ancolie

Ont poussé dans le jardin

Où dort la mélancolie

Entre l'amour et le dédain

Il y vient aussi nos ombres

Que la nuit dissipera

Le soleil qui les rend sombres

Avec elles disparaîtra

Les déités des eaux vives

Laissent couler leurs cheveux

Passe il faut que tu poursuives

Cette belle ombre que tu veux

Cortège

A M. Léon Bailby

Oiseau tranquille au vol inverse oiseau

Qui nidifie en l'air

A la limite où notre sol brille déjà

Baisse ta deuxième paupière la terre t'éblouit

Quand tu lèves la tête

Et moi aussi de près je suis sombre et terne

Une brume qui vient d'obscurcir les lanternes

Une main qui tout à coup se pose devant les yeux

Une voûte entre vous et toutes les lumières

Et je m'éloignerai m'illuminant au milieu d'ombres

Et d'alignements d'yeux des astres bien-aimés

Oiseau tranquille au vol inverse oiseau

Qui nidifie en l'air

A la limite où brille déjà ma mémoire

Baisse ta deuxième paupière

Ni à cause du soleil ni à cause de la terre

Mais pour ce feu oblong dont l'intensité ira s'augmentant

Au point qu'il deviendra un jour l'unique lumière

Un jour

Un jour je m'attendais moi-même

Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes

Pour que je sache enfin celui-là que je suis

Moi qui connais les autres

Je les connais par les cinq sens et quelques autres

Il me suffit de voir leur pieds pour pouvoir refaire ces gens à milliers

De voir leurs pieds paniques un seul de leurs cheveux

De voir leur langue quand il me plaît de faire le médecin

Ou leurs enfants quand il me plaît de faire le prophète

Les vaisseaux des armateurs la plume de mes confrères

La monnaie des aveugles les mains des muets

Ou bien encore à cause du vocabulaire et non de l'écriture

Une lettre écrite par ceux qui ont plus de vingt ans

Il me suffit de sentir l'odeur de leurs églises

L'odeur des fleuves dans leurs villes

Le parfum des fleurs dans les jardins publics

O Corneille Agrippa l'odeur d'un petit chien m'eût suffi

Pour décrire exactement tes concitoyens de Cologne

Leurs rois-mages et la ribambelle ursuline

Qui t'inspirait l'erreur touchant toutes les femmes

Il me suffit de goûter la saveur de laurier qu'on cultive pour que j'aime ou que je bafoue

Et de toucher les vêtements

Pour ne pas douter si l'on est frileux ou non

O gens que je connais

Il me suffit d'entendre le bruit de leurs pas

Pour pouvoir indiquer à jamais la direction qu'ils ont prise

Il me suffit de tous ceux-là pour me croire le droit

De ressusciter les autres

Un jour je m'attendais moi-même

Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes

Et d'un lyrique pas s'avançaient ceux que j'aime

Parmi lesquels je n'étais pas

Les géants couverts d'algues passaient dans leurs villes

Sous-marines où les tours seules étaient des îles

Et cette mer avec les clartés de ses profondeurs

Coulait sang de mes veines et fait battre mon cœur

Puis sur cette terre il venait mille peuplades blanches

Dont chaque homme tenait une rose à la main

Et le langage qu'ils inventaient en chemin

Je l'appris de leur bouche et je le parle encore

Le cortège passait et j'y cherchais mon corps

Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même

Amenaient un à un les morceaux de moi-même

On me bâtit peu à peu comme on élève une tour

Les peuples s'entassaient et je parus moi-même

Qu'ont formé tous les corps et les choses humaines

Temps passés Trépassés Les dieux qui me formâtes

Je ne vis que passant ainsi que vous passâtes

Et détournant mes yeux de ce vide avenir

En moi-même je vois tout le passé grandir

Rien n'est mort que ce qui n'existe pas encore

Près du passé luisant demain est incolore

Il est informe aussi près de ce qui parfait

Présente tout ensemble et l'effort et l'effet

Marizibill

Dans la Haute-Rue à Cologne

Elle allait et venait le soir

Offerte à tous en tout mignonne

Puis buvait lasse des trottoirs

Très tard dans les brasseries borgnes

Elle se mettait sur la paille

Pour un maquereau roux et rose

C'était un juif il sentait l'ail

Et l'avait venant de Formose

Tirée d'un bordel de Changaï

Je connais des gens de toutes sortes

Ils n'égalent pas leurs destins

Indécis comme feuilles mortes

Leurs yeux sont des feux mal éteints

Leurs cœurs bougent comme leurs portes

Le voyageur

A Fernand Fleuret

Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant

La vie est variable aussi bien que l'Euripe

Tu regardais un banc de nuages descendre

Avec le paquebot orphelin vers les fièvres futures

Et de tous ces regrets de tous ces repentirs

Te souviens-tu

Vagues poissons arqués fleurs submarines

Une nuit c'était la mer

Et les fleuves s'y répandaient

Je m'en souviens je m'en souviens encore

Un soir je descendis dans une auberge triste

Auprès de Luxembourg

Dans le fond de la salle il s'envolait un Christ

Quelqu'un avait un furet

Un autre un hérisson

L'on jouait aux cartes

Et toi tu m'avais oublié

Te souviens-tu du long orphelinat des gares

Nous traversâmes des villes qui tout le jour tournaient

Et vomissaient la nuit le soleil des journées

O matelots ô femmes sombres et vous mes compagnons

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