Guillaume Apollinaire - Alcools

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Poète prosateur et avant-gardiste, Apollinaire a eu une influence essentielle sur la vie culturelle de l'époque. Evoquant des thèmes tels que l'amour, la mélancolie, le désir ou les paysages de l'Est… Ce recueil se divise en deux : une partie dépourvue de ponctuation et l'autre écrite durant son séjour en prison.

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Et le roi prit deux œufs pochés dans du bouillon

Puis les marmitons apportèrent les viandes

Des rôtis de pensées mortes dans mon cerveau

Mes beaux rêves mort-nés en tranches bien saignantes

Et mes souvenirs faisandés en godiveaux

Or ces pensées mortes depuis des millénaires

Avaient le fade goût des grands mammouths gelés

Les os ou songe-creux venaient des ossuaires

En danse macabre aux plis de mon cervelet

Et tous ces mets criaient des choses nonpareilles

Mais nom de Dieu!

Ventre affamé n'a pas d'oreilles

Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux

Ah! nom de Dieu! qu'ont donc crié ces entrecôtes

Ces grands pâtés ces os à moelle et mirotons

Langues de feu où sont-elles mes pentecôtes

Pour mes pensées de tous pays de tous les temps

Chantre

Et l'unique cordeau des trompettes marines

Crépuscule

A Mademoiselle Marie Laurencin

Frôlée par les ombres des morts

Sur l'herbe où le jour s'exténue

L'arlequine s'est mise nue

Et dans l'étang mire son corps

Un charlatan crépusculaire

Vante les tours que l'on va faire

Le ciel sans teinte est constellé

D'astres pâles comme du lait

Sur les tréteaux l'arlequin blême

Salue d'abord les spectateurs

Des sorciers venus de Bohême

Quelques fées et les enchanteurs

Ayant décroché une étoile

Il la manie à bras tendu

Tandis que des pieds un pendu

Sonne en mesure les cymbales

L'aveugle berce un bel enfant

La biche passe avec ses faons

Le nain regarde d'un air triste

Grandir l'arlequin trismégiste

Annie

Sur la côte du Texas

Entre Mobile et Galveston il y a

Un grand jardin tout plein de roses

Il contient aussi une villa

Qui est une grande rose

Une femme se promène souvent

Dans le jardin toute seule

Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls

Nous nous regardons

Comme cette femme est mennonite

Ses rosiers et ses vêtements n'ont pas de boutons

Il en manque deux à mon veston

La dame et moi suivons presque le même rite

La maison des morts

A Maurice Raynal

S'étendant sur les côtés du cimetière

La maison des morts l'encadrait comme un cloître

A l'intérieur de ses vitrines

Pareilles à celles des boutiques de modes

Au lieu de sourire debout

Les mannequins grimaçaient pour l'éternité

Arrivé à Munich depuis quinze ou vingt jours

J'étais entré pour la première fois et par hasard

Dans ce cimetière presque désert

Et je claquais des dents

Devant toute cette bourgeoisie

Exposée et vêtue le mieux possible

En attendant la sépulture

Soudain

Rapide comme ma mémoire

Les yeux ses rallumèrent

De cellule vitrée en cellule vitrée

Le ciel se peupla d'une apocalypse

Vivace

Et la terra plate à l'infini

Comme avant Galilée

Se couvrit de mille mythologies immobiles

Un ange en diamant brisa toutes les vitrines

Et les morts m'accostèrent

Avec des mines de l'autre monde

Mais leur visage et leurs attitudes

Devinrent bientôt moins funèbres

Le ciel et la terre perdirent

Leur aspect fantasmagorique

Les morts se réjouissaient

De voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière

Ils riaient de voir leur ombre et l'observaient

Comme si véritablement

C'eût été leur vie passée

Alors je les dénombrai

Ils étaient quarante-neuf hommes

Femmes et enfants

Qui embellissaient à vue d'œil

Et me regardaient maintenant

Avec tant de cordialité

Tant de tendresse même

Que les prenant en amitié

Tout à coup

Je les invitai à une promenade Loin des arcades de leur maison

Et tous bras dessus bras dessous

Fredonnant des airs militaires

Oui tous vos péchés sont absous

Nous quittâmes le cimetière

Nous traversâmes la ville

Et rencontrions souvent

Des parents des amis qui se joignaient

A la petite troupe des morts récents

Tous étaient si gais

Si charmants si bien portants

Que bien malin qui aurait pu

Distinguer les morts des vivants

Puis dans la campagne

On s'éparpilla

Deux chevau-légers nous joignirent

On leur fit fête

Ils coupèrent du bois de viorne

Et de sureau

Dont ils firent des sifflets

Qu'ils distribuèrent aux enfants

Plus tard dans un bal champêtre

Les couples mains sur les épaules

Dansèrent au son aigre des cithares

Ils n'avaient pas oublié la danse

Ces morts et ces mortes

On buvait aussi

Et de temps à autre une cloche

Annonçait qu'un autre tonneau

Allait être mis en perce

Une morte assise sur un banc

Près d'un buisson d'épine-vinette

Laissait un étudiant

Agenouillé à ses pieds

Lui parler de fiançailles

Je vous attendrai

Dix ans vingt ans s'il le faut

Votre volonté sera la mienne

Je vous attendrai

Toute votre vie

Répondait la morte

Des enfants

De ce monde ou bien de l'autre

Chantaient de ces rondes

Aux paroles absurdes et lyriques

Qui sans doute sont les restes

Des plus anciens monuments poétiques

De l'humanité

L'étudiant passa une bague

A l'annulaire de la jeune morte

Voici le gage de mon amour

De nos fiançailles

Ni le temps ni l'absence

Ne nous feront oublier nos promesses

Et un jour nous auront une belle noce

Des touffes de myrte

A nos vêtements et dans vos cheveux

Un beau sermon à l'église

De longs discours après le banquet

Et de la musique

De la musique

Nos enfants

Dit la fiancée

Seront plus beaux plus beaux encore

Hélas! la bague était brisée

Que s'ils étaient d'argent ou d'or

D'émeraude ou de diamant

Seront plus clairs plus clairs encore

Que les astres du firmament

Que la lumière de l'aurore

Que vos regards mon fiancé

Auront meilleure odeur encore

Hélas! la bague était brisée

Que le lilas qui vient d'éclore

Que le thym la rose ou qu'un brin

De lavande ou de romarin

Les musiciens s'en étant allés

Nous continuâmes la promenade

Au bord d'un lac

On s'amusa à faire des ricochets

Avec des cailloux plats

Sur l'eau qui dansait à peine

Des barques étaient amarrées

Dans un havre

On les détacha

Après que toute la troupe se fut embarquée

Et quelques morts ramaient

Avec autant de vigueur que les vivants

A l'avant du bateau que je gouvernais

Un mort parlait avec une jeune femme

Vêtue d'une robe jaune

D'un corsage noir

Avec des rubans bleus et d'un chapeau gris

Orné d'une seule petite plume défrisée

Je vous aime

Disait-il

Comme le pigeon aime la colombe

Comme l'insecte nocturne

Aime la lumière

Trop tard

Répondait la vivante

Repoussez repoussez cet amour défendu

Je suis mariée

Voyez l'anneau qui brille

Mes mains tremblent

Je pleure et je voudrais mourir

Les barques étaient arrivées

A un endroit où les chevau-légers

Savaient qu'un écho répondait de la rive

On ne se lassait point de l'interroger

Il y eut des questions si extravagantes

Et des réponses tellement pleines d'à-propos

Que c'était à mourir de rire

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