Quand elle eut repris son sérieux:
– Écoute, me dit-elle, il s’agit de l’Égypte. Je veux qu’il me mène à Ronda, où j’ai une sœur religieuse… (Ici nouveaux éclats de rire.) Nous passons par un endroit que je te ferai dire. Vous tombez sur lui: pillé rasibus! Le mieux serait de l’escoffier, mais, ajouta-t-elle avec un sourire diabolique qu’elle avait dans de certains moments, et ce sourire-là, personne n’avait alors envie de l’imiter, – sais-tu ce qu’il faudrait faire? Que le Borgne paraisse le premier. Tenez-vous un peu en arrière; l’écrevisse est brave et adroit: il a de bons pistolets… Comprends-tu?…
Elle s’interrompit par un nouvel éclat de rire qui me fit frissonner(она прервала свою речь новым хохотом, от которого я содрогнулся; frissonner – чувствовать озноб, дрожать; содрогаться; frisson, m – дрожь, озноб; содрогание ).
– Non, lui dis-je(нет, – сказал я ей) : je hais Garcia, mais c’est mon camarade(я ненавижу Гарсию, но он мой товарищ; haïr ) . Un jour peut-être je t’en débarrasserai(однажды, может быть, я тебя избавлю от него) , mais nous réglerons nos comptes à la façon de mon pays(но мы сведем счеты по обычаям моей страны; régler – линовать; согласовывать, улаживать; compte, m ) . Je ne suis Égyptien que par hasard(я цыган лишь случайно) ; et pour certaines choses, je serai toujours franc Navarrais, comme dit le proverbe 41(и в некоторых вещах я всегда буду честным наваррцем, как говорит пословица).
Elle s’interrompit par un nouvel éclat de rire qui me fit frissonner.
– Non, lui dis-je: je hais Garcia, mais c’est mon camarade. Un jour peut-être je t’en débarrasserai, mais nous réglerons nos comptes à la façon de mon pays. Je ne suis Égyptien que par hasard; et pour certaines choses, je serai toujours franc Navarrais, comme dit le proverbe.
Elle reprit(она продолжала) :
– Tu es une bête, un niais, un vrai payllo (ты дурак, глупец, настоящий паильо) . Tu es comme le nain qui se croit grand quand il a pu cracher loin 42(ты как карлик, который считает себя высоким, когда он сможет плюнуть далеко) . Tu ne m’aimes pas, va-t’en(ты меня не любишь, ступай прочь).
Quand elle me disait: Va-t’en(когда она говорила мне «убирайся») , je ne pouvais m’en aller(я не мог уйти) . Je promis de partir, de retourner auprès de mes camarades et d’attendre l’Anglais(я пообещал уйти, вернуться к моим товарищам и ждать англичанина) ; de son côté, elle me promit d’être malade jusqu’au moment de quitter Gibraltar pour Ronda(со своей стороны, она пообещала мне, что скажется нездоровой: «будет болеть» до того момента, как отправится из Гибралтара в Ронду; quitter – покидать ).
Elle reprit:
– Tu es une bête, un niais, un vrai payllo . Tu es comme le nain qui se croit grand quand il a pu cracher loin. Tu ne m’aimes pas, va-t’en.
Quand elle me disait: Va-t’en, je ne pouvais m’en aller. Je promis de partir, de retourner auprès de mes camarades et d’attendre l’Anglais; de son côté, elle me promit d’être malade jusqu’au moment de quitter Gibraltar pour Ronda.
Je demeurai encore deux jours à Gibraltar(я пробыл еще два дня в Гибралтаре; demeurer – жить; оставаться; пребывать ) . Elle eut l’audace de me venir voir déguisée dans mon auberge(она имела смелость прийти ко мне в гостиницу переодетой; audace, f ) . Je partis(я уехал) ; moi aussi j’avais mon projet(у меня тоже был план; projet, m – проект, замысел; план ) . Je retournai à notre rendez-vous(я вернулся в условленное место: «в место нашей встречи») , sachant le lieu et l’heure où l’Anglais et Carmen devaient passer(зная где и когда англичанин и Кармен должны будут проезжать; lieu, m – место; heure, f – час; время ) . Je trouvai le Dancaïre et Garcia qui m’attendaient(я нашел Данкайре и Гарсию, которые ждали меня) . Nous passâmes la nuit dans un bois(мы провели ночь в лесу) auprès d’un feu de pommes de pin qui flambait à merveille(возле костра из сосновых шишек, который великолепно горел; pomme, f – яблоко; pin, m – сосна ) . Je proposai à Garcia de jouer aux cartes(я предложил Гарсии сыграть в карты) . Il accepta(он согласился).
Je demeurai encore deux jours à Gibraltar. Elle eut l’audace de me venir voir déguisée dans mon auberge. Je partis; moi aussi j’avais mon projet. Je retournai à notre rendez-vous, sachant le lieu et l’heure où l’Anglais et Carmen devaient passer. Je trouvai le Dancaïre et Garcia qui m’attendaient. Nous passâmes la nuit dans un bois auprès d’un feu de pommes de pin qui flambait à merveille. Je proposai à Garcia de jouer aux cartes. Il accepta.
À la seconde partie je lui dis qu’il trichait(/когда мы играли/ вторую партию я сказал ему, что он жульничает; tricher – обманывать; жульничать /в игре/ ) ; il se mit à rire(он расхохотался: «принялся смеяться») . Je lui jetai les cartes à la figure(я бросил карты ему в лицо) . Il voulut prendre son espingole(он хотел схватить свой мушкетон) ; je mis le pied dessus, et je lui dis(я наступил на него ногой: «поставил ногу поверх» и сказал ему) : « On dit que tu sais jouer du couteau comme le meilleur jacques de Malaga(говорят, что ты умеешь играть = владеешь ножом, как лучший парень из Малаги; jacques, m – мужик ) , veux-tu t’essayer avec moi(хочешь попробовать со мной) ? » Le Dancaïre voulut nous séparer(Данкайре хотел разнять нас; séparer – отделять; разлучать; разнимать ) . J’avais donné deux ou trois coups de poing à Garcia(я нанес два или три удара кулаком Гарсии) . La colère l’avait rendu brave(гнев сделал его смелым) ; il avait tiré son couteau, moi le mien(он вынул свой нож, я – свой).
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