Жюльетта Бенцони - Suite italienne
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— Je sais que je peux à présent être heureuse sans contrainte… et sans crainte, confia-t-elle un jour à sa belle-sœur Sancia, sa plus habituelle compagne. César a bien autre chose à faire que penser à nous.
Sancia se contenta de sourire. Elle ne voulait pas troubler, si peu que ce fût, le bonheur de son frère et de Lucrèce, qu’elle aimait bien, mais elle était secrètement inquiète car, ayant longtemps été la maîtresse de César, elle avait conscience de le connaître mieux que personne. Elle le savait incapable de construire un bonheur normal. Il ne pouvait trouver ses meilleures jouissances que dans la violence et la domination, l’asservissement des autres. Superstitieuse, la Napolitaine voyait en lui, avant tout, un être destructeur, une sorte de génie du mal. Elle se contentait de prier Dieu pour que César demeurât longtemps en France et s’il pouvait y rester toujours, ce serait pour tout le monde une vraie bénédiction.
Hélas, les craintes de Sancia ne tardèrent pas à se préciser dangereusement. En France, le roi Louis commençait à tourner lui aussi ses regards vers l’Italie, comme l’avait fait son prédécesseur Charles VIII. Il désirait conquérir Milan, qu’il tenait pour son héritage. Lui et César avaient tout intérêt à unir leurs ambitions et leurs désirs.
Or, Louis XII devenu maître de Milan, aidant César à s’attribuer les Romagnes, objet des convoitises italiennes du nouveau duc, l’alliance des Borgia avec Naples devenait inutile, voire gênante, car le roi de France pouvait souhaiter reprendre également Naples, perdue par Charles VIII son devancier.
C’est ce que vint expliquer un soir à la sœur d’Alphonse le cardinal Ascanio Sforza, frère du duc de Milan, Ludovic le More, qui n’ignorait rien des appétits français.
— Je viens vous dire adieu, Madame, car je quitte Rome demain… et je viens aussi vous engager à suivre mon exemple, car votre position ici est presque aussi dangereuse que la mienne.
— Que voulez-vous dire ?
— Que si vous tenez à la vie, vous et votre frère devriez quitter Rome au plus vite, rentrer à Naples comme je rentre à Milan.
— Que vous soyez inquiet pour votre sécurité, je le conçois, mais qu’avons-nous à craindre, mon frère et moi ? Nous sommes de la famille.
— Il n’y a de famille valable que celle de leur propre sang pour les Borgia. J’admets que le danger vous soit moins immédiat qu’à moi, car après tout, vous êtes pour eux des otages précieux, mais ce que je crains c’est qu’avant peu, vous ne soyez plus que cela : des otages !
Il y avait du vrai dans les paroles du cardinal, mais Sancia, en dépit de son jeune âge et de son goût immodéré du plaisir, était une femme courageuse. Fuir lui faisait horreur, et elle avait pour la lutte ouverte un certain attrait. Elle y trouva l’audace d’aller, en pleine cour pontificale, faire au pape Alexandre une scène tellement violente que les échos du Vatican en retentirent longtemps et que Sa Sainteté en demeura pantoise : en bonne Napolitaine, Sancia s’entendait aux colères spectaculaires.
Or, en échange de sa bordée d’injures, elle reçut de son beau-père la très paternelle assurance que ni elle ni aucun des siens n’avaient quoi que ce soit à craindre.
— Comment pourrions-nous vouloir du mal à l’épouse de notre fils, à l’époux de notre fille bien-aimée ?… Revenez sur terre, chère Sancia, et considérez plutôt quelle affection nous a toujours uni à vous depuis votre arrivée à Rome. Nous espérons d’ailleurs que vous n’êtes pas allée troubler, avec ces idées folles, le bonheur de Lucrèce, ajouta le pape quand la fureur de la jeune femme fut un peu calmée.
— Non… pas encore. Et je souhaite n’avoir jamais à le faire !
— J’espère que vous n’en doutez pas.
Elle rentra chez elle un peu rassurée. On ne pouvait tromper une femme avec une mine aussi chaleureuse, aussi sincère, que celle de l’ex-Rodrigue Borgia. C’était vrai qu’il lui avait toujours montré de l’affection, mais peut-être était-ce surtout parce qu’elle était une très jolie femme ?
Néanmoins, elle décida de se taire et de ne rien dire de ses craintes à son frère Alphonse.
C’était bien inutile, car quelqu’un s’en était chargé pour elle. Avant de quitter Rome, Ascanio Sforza avait trouvé le temps d’un entretien avec le jeune duc de Bisceglia, et comme celui-ci ne possédait pas, et de loin, le caractère viril de sa sœur, il fut pris d’une véritable panique.
Les bruits et cancanages du Vatican lui avaient, depuis son mariage, appris trop de choses sur l’espèce de malédiction attachée aux hommes qui recevaient le droit de tenir Lucrèce entre leurs bras. On lui avait parlé de Jean Sforza, chassé après avoir bu jusqu’à la lie la coupe du ridicule, de Perrotto et de Juan Borgia, tous deux égorgés et jetés au Tibre. Si lui voulait vivre, il fallait qu’il mît très vite une appréciable distance entre lui et cette famille monstrueuse. Même sa gracieuse et douce épouse lui inspirait tout à coup une peur affreuse.
Le 2 août 1499, Alphonse d’Aragon, duc de Bisceglia, suivi d’une très petite escorte, monta à cheval dès l’aube et s’enfuit de Rome à l’ouverture des portes, vainement poursuivi, avec quelque retard, par les sbires de Sa Sainteté. Et quand Lucrèce s’éveilla tard, fatiguée par une nuit de plaisir, ce fut pour s’apercevoir que son bien-aimé l’avait abandonnée. Elle poussa de tels cris de douleur que ses femmes, un moment, craignirent pour sa raison. Puis les larmes vinrent et, avec elles, la réflexion.
Huit jours plus tard, l’atmosphère avait un peu changé, et c’était au tour du pape de connaître les affres de l’inquiétude et de l’incertitude, car il s’était aperçu très vite que la fuite d’Alphonse le mettait dans une situation impossible.
Certes, son esprit politique en était venu à juger que ce mariage de Lucrèce avec un prince napolitain, cependant si fort désiré naguère, n’avait plus d’intérêt du moment où ses regards se tournaient vers la France, mais le coup de panique d’Alphonse, plantant là sa fille sans le moindre avertissement, n’arrangeait rien. Car non seulement il y avait la menace que représentait à présent le fugitif, mais Sa Sainteté devait aussi affronter Lucrèce elle-même, Lucrèce, dont elle ne savait plus que faire.
Il y avait une semaine que la jeune femme pleurait sans désemparer et, que sachant bien la puissance de ses larmes sur son père, elle le suppliait de la laisser rejoindre Alphonse, dont elle avait assez vite reçu des nouvelles : il était réfugié sur les terres du prince Colonna, vieil ami de sa famille, à Gennazzano, où il se sentait en sûreté. De là, il envoyait à Lucrèce lettre sur lettre pour la pousser à quitter Rome et à venir le rejoindre.
« Si tu m’aimes autant que tu le dis, tu dois prendre soin de ta vie et de celle de ton enfant. Or l’une et l’autre seront en péril ; si tu veux vraiment demeurer mon épouse bien-aimée… »
Lucrèce, en effet, était enceinte de six mois et naturellement, elle brûlait de rejoindre le séduisant garçon qui était son amant plus encore que son époux et d’aller vivre son amour sous le chaud soleil de Naples, au bord d’une mer bleue comme ses rêves.
Mais ce départ, Alexandre VI n’en voulait à aucun prix. Laisser sa chère fille vivre à Naples, c’eût été donner à l’ennemi un otage beaucoup trop précieux. Non seulement il n’accordait pas la permission demandée mais encore Lucrèce avait reçu l’interdiction formelle de quitter Rome.
— Si seulement elle voulait bien cesser de pleurer, confia-t-il un matin, après la messe, à son maître des cérémonies, le digne Johannès Burchardt, un Alsacien pompeux, mais dont il appréciait l’esprit d’observation. La voir pleurer est pour nous un spectacle intolérable, mais il est impossible de lui céder sur un point aussi important, de la laisser aller, peut-être, à sa perte… Non, cent fois non, elle n’ira pas à Naples !
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