Жюльетта Бенцони - Suite italienne

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Ce soir-là, Charlotte, perdue dans sa prière, s’était attardée après le salut dans la crypte de l’église déjà obscurcie par la nuit. Elle aimait y goûter une certaine qualité de silence et aussi l’atmosphère un peu mystérieuse dispensée par les lampes à huile tremblant sous les lourdes voûtes de pierre.

Dans sa mante de velours sombre, elle était presque invisible et on l’avait oubliée en partant. Dames et demoiselles étaient reparties en hâte, chassées par le froid humide de la crypte et pressées de retrouver la chaleur et les lumières du château.

Quand le sacristain descendit pour éteindre les lampes avant de fermer l’église, il trouva la jeune fille toujours agenouillée au pied de l’autel et, doucement, lui toucha l’épaule :

— Il est tard, demoiselle… Je dois fermer, pardonnez-moi.

— C’est moi qui dois demander pardon. Je pars tout de suite.

Au seuil, elle s’arrêta un instant sous le porche pour rabattre sur sa tête le grand capuchon de son manteau. La nuit était noire au-delà du cercle de lumière fourni par la torche accrochée près du portail. Le vent soufflait fort, balayant le jardin étendu entre la collégiale et le Logis du Roi, dont les vitres de couleur brillaient dans l’obscurité à une distance qui paraissait énorme.

Resserrant son manteau autour d’elle, Charlotte se mit à courir le long des allées rectilignes bordant des plates-bandes sans fantaisie. Elle allait aussi vite que possible, assez inquiète de l’accueil qu’allait lui faire la reine et baissant la tête pour éviter à sa tendre peau la morsure de la bise, car elle avait oublié le masque que portaient les dames pour protéger leur teint des intempéries.

Ainsi courant, elle ne vit pas deux hommes masqués qui venaient à sa rencontre et alla se jeter, tête baissée, dans les bras du plus grand. Elle faillit tomber sous le choc, mais il la retint d’une main ferme.

— Eh bien ! Où courez-vous donc si vite ?

La voix était impérieuse, cultivée, et teintée d’un accent étranger certain auquel la jeune fille ne put donner de nom. L’homme lui-même était grand, solidement bâti, et toute sa personne répandait un parfum exotique, très musqué et un peu trop puissant pour un homme. Mais il ne l’avait pas lâchée.

— Excusez-moi, messire, murmura la jeune fille en essayant d’échapper à ces mains qui ne semblaient pas disposées à s’écarter. J’espère ne pas vous avoir fait mal.

Elle l’entendit rire.

— Aucunement. Mais je répète tout de même ma question : où couriez-vous si vite, par une telle nuit ?

— À mon service. Je suis fille d’honneur de la reine Anne et je suis déjà en retard.

— En retard ? Comme c’est intéressant. Et qui donc vous a ainsi retenue ? Un… amoureux ?

— Dieu ! riposta Charlotte d’un ton raide. Je viens de l’église. À présent, messire, ayez la bonté de me laisser aller…

— Allons, ne soyez pas si pressée. Quand on est en retard, un peu plus ou un peu moins n’a guère d’importance. La reine est trop pieuse pour en vouloir à l’Église, et quant à moi…

— Mais enfin, que me voulez-vous ? s’écria la jeune fille, qui commençait à perdre patience.

— Presque rien : voir votre visage, et ici on n’y voit goutte. Vous ne voudriez pas que je laisse échapper une femme jeune, et que je devine jolie, quand le Ciel a la bonté de l’envoyer tout droit sur mon cœur ? Micheletto, va me chercher la torche qui brûle sous le porche.

Furieuse, Charlotte pensa étouffer de colère, mais elle savait à présent à qui elle avait affaire, car le nom de Micheletto l’avait renseignée. L’homme de main de César Borgia était presque aussi connu à la cour de France que le Diable en personne, et à peu près aussi favorablement.

Il partit en courant, revint de même, secouant la torche qui crachait des étincelles et qu’il approcha de la jeune fille que maintenait toujours César. Celui-ci prit la torche d’une main, et contempla un moment le joli visage empourpré par la colère.

— J’ai eu raison d’insister. Vous êtes très belle.

— Vous venez de m’en punir ! À présent, laissez-moi aller, je vous en supplie.

— Je vais vous laisser aller… mais pas sans que vous ayez payé votre liberté. Un baiser me semble un prix honnête.

Charlotte alors explosa :

— Pour qui vous prenez-vous, et surtout, pour qui me prenez-vous ? Je ne suis pas une fille de joie : je suis princesse et cousine de la reine.

— Princesse ? Vraiment ? Et qui donc…

Il s’interrompit. Micheletto venait de se pencher à son oreille et murmurait quelque chose.

— Tiens donc, fit-il et elle vit ses dents étinceler sous le masque. Ainsi, vous êtes celle que l’on surnomme « la plus belle fille de France ». Disons que vous ne faillissez pas à votre réputation… eh bien, sachez que je n’en désire ce baiser que plus ardemment, car je suis…

— Oh, je sais qui vous êtes, seigneur duc ! Vous vous prenez pour le pape parce que vous êtes son fils, mais sachez-le, pour moi, vous n’êtes qu’un bâtard et un larron… Et j’aimerais mieux mourir que vous donner un seul baiser.

Brusquement, il la lâcha. D’un geste violent, il arracha enfin son masque et elle put voir, sous la flamme de la torche, un beau visage régulier, des traits impérieux encadrés d’une légère barbe. Il était pâle comme un mort et, sous leurs épais sourcils, ses yeux noirs brûlaient de rage.

— Écoutez bien ce que je vais dire… princesse Charlotte. Sur mon nom et sur mon honneur je jure qu’avant peu vous me donnerez de bon gré ce baiser… et beaucoup d’autres avec. Je jure que vous m’appartiendrez corps et âme ! Je vous aurai ou bien je renonce à m’appeler César.

Reculant de deux pas, il ôta gravement sa toque de velours noir où un gros diamant retenait une souple plume de héron et en balaya le sol en s’inclinant avec grâce :

— N’oubliez pas, Charlotte d’Albret. Un jour, vous serez à moi… Et ce sera bientôt…

Charlotte n’avait pas oublié, mais ce soir-là, elle avait éprouvé tant de honte et de peur que le lendemain même, elle demandait la permission de faire retraite à l’Annonciade de Bourges.

À présent, il lui fallait regagner Blois, Blois, où l’on saurait bien la contraindre à obéir, que cela lui plût ou non, puisque là-bas, en Navarre, on en avait décidé ainsi.

Et en effet, peu de temps après, le 12 mai, au château de Blois où la Cour venait de se réinstaller pour la belle saison, le mariage de César Borgia, duc de Valentinois, et de Charlotte d’Albret était célébré en grande pompe, devant le roi, naturellement, qui avait tenu à ce que ces noces fussent éclatantes.

Louis XII mena lui-même à l’autel la fiancée, merveilleusement belle dans une robe de satin blanc toute brodée d’or, avec des manches et un long manteau d’or frisé bordés d’hermine. Des émeraudes, des perles et des diamants étincelaient à ses poignets, à son cou et sur sa coiffe de satin blanc d’où partait un léger voile étoilé d’or. Mais Charlotte était aussi pâle que sa robe et ne leva même pas les yeux sur son fiancé, très beau cependant, dans un pourpoint de brocart écarlate tissé d’argent, avec une profusion de diamants. Celui qui attachait la plume blanche à sa toque de velours rubis était gros comme un œuf de pigeon et chacun en resta stupéfait d’admiration.

Le cardinal d’Amboise, grand chancelier de France, bénit lui-même le jeune couple dans la chapelle du château pavée de fleurs et où l’on étouffait entre la chaleur d’un brasier de cierges et le soleil du dehors. Puis il y eut un grand festin dans les nouvelles salles qui sentaient encore un peu le plâtre et la peinture. Un interminable festin, au cours duquel les jeunes époux n’échangèrent même pas un regard.

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