Anne Golon - La tentation d'Angélique Part 2

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La tentation d'Angélique Part 2: краткое содержание, описание и аннотация

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En écoutant la jeune Esther, Angélique éprouvait de l'estime pour la pauvre enfant. Précipitée au milieu d'étrangers parmi lesquels elle découvrait une papiste française et... un ours, elle n'avait marqué aucun effroi et accepté la situation avec beaucoup de dignité. Les Anglais, dans le malheur, n'ont pas la faconde souvent bruyante des Français. Comme si tout s'enfonçait en eux comme un caillou au fond d'un puits obscur, et la surface n'en était que plus lisse, plus immobile.

Angélique, en entendant Esther raconter comment elle avait vu son père, sa mère, ses frères, scalpés par les Indiens, et sa jeune sœur, emmenée par eux, avait envie de se tordre les mains et de pleurer à sa place.

Merwin revint, portant des brassées de branchages, allumer un feu. Il alla remplir d'eau un chaudron de fonte, y jeta un morceau de porc salé et mit le tout à cuire. Ses gestes étaient précis, ceux d'un homme ordonné, habitué à vivre seul. Avec une promptitude étonnante, la mer se retirait, découvrant la plaine brune des algues et chatoyant de mille petites mares, soudain à perte de vue.

Des petits enfants anglais sortirent du bois et se mirent à chercher des coquillages parmi les rochers découverts.

La nuit tombait derrière les arbres noirs et le ciel et la mer étaient tout imprégnés d'une savoureuse couleur d'orange mûre qui s'assombrissait de plus en plus jusqu'à se teinter d'un rosé ardent et lumineux qui semblait ne pas vouloir s'éteindre jamais. Les enfants sautillaient de roche en roche en chantant une ritournelle. Heureux de leur récolte, ils vinrent tendre leurs paniers aux nouveaux arrivants de la plage. Merwin leur acheta deux pintes de praires et de pétoncles et Angélique les pria de chanter la comptine qu'ils fredonnaient tout à l'heure. C'était, expliqua une petite fille qui était née sur l'île, une chanson qui plaisait aux coquillages. Aussitôt, s'élevèrent leurs voix fraîches et bien rythmées qui niaient le malheur proche. Il y avait parmi eux beaucoup d'enfants réfugiés de la côte, enchantés de cette escapade dans la baie, loin des travaux de la ferme ou des heures d'études à la « meeting-house », et ils n'étaient pas les derniers à scander et affirmer avec conviction :

« Cleams is physic the year all trough come cat my clams, bid the doctors adieu. »1

Pour les remercier de leur gentillesse, le colporteur appela son ours et, au grand émerveillement des enfants, celui-ci se dressa sur ses pattes et les salua solennellement, puis, sommé de désigner la fillette la plus jolie, ou la plus maligne, ou le garçon le plus batailleur, il s'exécuta, semblant réfléchir, hésiter, déposant enfin devant la personne de son choix une fleur d'étoffe, un colifichet ou une pièce d'argent.

Toute une compagnie s'assembla bientôt autour du foyer des étrangers. Découvrant parmi les spectateurs un athlète aux bras noueux, Élie Kempton le pria de se mesurer avec son ours. Le combat était loyal. L'homme avait le droit de se servir de ses poings, Mister Willoagby s'engageait à ne pas se servir de ses griffes. Avec un art consommé de comédien, l'ours feignit à plusieurs reprises de chanceler sous les coups, puis, à l'instant où l'homme commençait à croire à sa victoire, il l'envoya, comme d'une chiquenaude, rouler à quelques pas-Après les rires et les applaudissements, le pasteur fit prier tout le monde et l'on se sépara. Angélique ne put dormir. La nuit était froide et elle n'arrivait pas à se réchauffer, même en se mettant près du feu. Les autres s'enveloppaient qui dans une mante, qui dans un capot ou une couverture, et le colporteur ainsi que mister Willoagby ronflaient de concert dans les bras l'un de l'autre. Angélique enviait le petit homme du Connecticut qui devait trouver contre la fourrure de son rustique ami une tiédeur réconfortante.

C'était une résolution à prendre : désormais, où qu'elle fût, elle ne s'endormirait jamais sans avoir à portée de la main son manteau, ses pistolets et ses souliers, et son premier mouvement, avant même d'ouvrir les yeux, serait de s'emparer de ces objets indispensables à la vie ; après quoi seulement, elle pourrait s'occuper de ce qui se passerait autour d'elle, découvrir des pirates prêts à la razzier ou n'importe quoi d'autre. Faute de réaction assez prompte, elle avait cette nuit les bras demi-nus dans son corsage de fine ratine, et le froid la pénétrait jusqu'au cœur bien que l'air fût crépitant d'une sécheresse extrême. Elle se leva et se mit à marcher le long du rivage. L'air était cristallin, vibrant, et l'île endormie respirait avec de grands souffles chantants des plaintes harmonieuses, où tout se mêlait, le vent, les murmures et les respirations des hommes, les abois des phoques, le ressac...

S'éloignant du campement où la lanterne à vitre de corne du marinier Merwin laissait un halo jaune de repère, Angélique marcha vers une autre lueur entrevue entre les arbres et qui baignait la grève voisine plus étendue. On lui avait dit qu'il y avait sur cette île une « plage chantante » ; on l'entendait lorsque soufflaient certaines brises ou une suave mélodie ou comme les pas d'une armée en marche... Était-ce cela qu'elle percevait, telle une hallucination d'âmes en peine ou l'approche des canots des Indiens pourchassant leurs proies à travers les îles enchevêtrées... ?

La lueur, là-bas, ce n'était pas celle de ce leurre comme elle l'avait cru, mais, seulement la clarté de la longue nuit de juin, si lente à mourir, et qui tendait au-dessus de la terre un vélum d'une verte phosphorescence...

Le long de la bande de sable, les loups-marins tenaient colonie, et les grands mâles, ceux qu'on appelle les maîtres des plages, se dressaient par place comme de sombres monolithes tournés vers la mer scintillante, surveillant on ne sait quoi au large, tandis que se lovaient autour d'eux, plus petites et plus noires, les luisantes femelles... Peuple paisible à la grave innocence, et qu'inquiétait l'agitation des humains en ces domaines préservés où il avait régné si longtemps, on se surprenait à les contempler avec une sorte de pitié et de tendresse. Pour ne point les déranger, Angélique longea la lisière du bois et les grands mâles tournèrent vers elle leurs têtes épaisses et moustachues.

Au siècle précédent, un voyageur avait décrit les phoques avec surprise : « Leur tête est faite comme celle des chiens, sans oreilles, et leur robe est de la couleur de bure brune d'ermites mendiants comme celle que portent chez nous les Minimes... »

Angélique avait lu cela quand elle était enfant et qu'elle rêvait de partir aux Amériques... Et voilà, elle était là maintenant, sur cette grève perdue de l'Amérique, une femme au mi-temps de son existence, et non plus l'enfant rêveuse et exaltée du vieux château de Monteloup, et pourtant il lui semblait que peu de choses avaient changé en elle. « Tout est dit en nous dès le premier âge... On ne change que si l'on renie... »

Qu'était-ce au juste que se renier ?... Joffrey, lui, ne s'était jamais renié...

Les bras croisés sur sa poitrine, elle frottait ses épaules et ses avant-bras afin de se réchauffer. La nuit dernière, elle se trouvait sur le vaisseau de Barbe d'Or et Colin l'avait prise dans ses bras. Et elle frissonnait plus encore à ce souvenir... Toute cette histoire semblait dès lors une sorte de rêve un peu troublant, qu'il fallait oublier, enfouir, effacer...

Mais, à l'extrémité de la plage, il y avait un squelette de baleine échoué, qui dressait dans la luminescente nuit une macabre et gigantesque architecture d'un blanc de neige translucide – forêt d'ossements où jouaient les reflets de nacre, et à travers la cage des grands arceaux, comme tracés à la craie sur la nuit, on voyait trembler des étoiles sur l'horizon...

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