Anne Golon - La tentation d'Angélique Part 2

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La tentation d'Angélique Part 2: краткое содержание, описание и аннотация

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En fait, la baie grouillait de réfugiés échappant aux massacres indiens. Partout, des barques chargées de vaisselle d'étain, de bibles, de vieux mousquets. Depuis le Bas-Kennebec et l'Androscoggi, la torche abénakis avait répandu sa traînée de feu et, après Newehewanik, Brunschwick-Freeport, Yarmouth, Falmouth, Portland et, plus bas, Saco et Biddeford flambaient. Lorsque, vers la fin du jour, la barque se trouva à l'embouchure de la petite rivière Présumpscot, à deux miles de Portland, l'odeur affreuse des incendies mal éteints et des charniers pourrissants parvenait de la terre, dans la fraîche brise, et se mêlait à l'odeur balsamique des pins. Une petite île toute proche se dressait, parée de variétés de conifères aux nuances et aux dessins harmonieux. Avec appréhension, les occupants regardaient se rapprocher les rochers où battait l'écume de l'estuaire. Ils ballottaient et dansaient à quelques encablures de l'île, et leurs yeux se tournaient avec anxiété vers Jack Merwin, qui ne paraissait pas s'en préoccuper. Cet homme froid naviguait à sa fantaisie. Au cours de la journée, il s'était fréquemment rapproché d'une île ou d'une autre jusqu'à laisser croire qu'il allait aborder. Il examinait avec attention les plages, comme s'il cherchait quelque chose ou quelqu'un, et Angélique finit par se persuader qu'il essayait de reconnaître l'un des siens parmi les réfugiés. Ce qui prouvait déjà qu'il n'était pas virginien. Parfois, il hélait un navire, s'informait de l'approche des Indiens sur la côte...

Chapitre 2

Là, tout à coup, devant l'île, il laissa tomber les voiles, et la barque roula mollement, poussée par la houle et se rapprochant insensiblement du rivage. La petite île ressemblait à une couronne d'émeraudes sous les rayons du soleil couchant qui faisaient scintiller les frondaisons vertes et bleues de brillantes aiguilles vernies. Malgré le bruit du ressac et du vent, il semblait que venait de cette île une musique céleste faite de milliers de chants d'oiseaux.

– C'est l'île de Mackworth, fit le pasteur à mi-voix. Le Paradis des Indiens. Méfiez-vous, ajouta-t-il en se tournant vers le patron de la barque. Il y a beaucoup à parier que cette île est infestée de sauvages aujourd'hui. Ils y viennent de l'intérieur par le lac Sébago et le Présumpscot. C'est leur ancien paradis, disent-ils, et ils n'ont jamais supporté d'y voir les Anglais. L'an dernier, ce damné Français de Pentagoët, le baron de Saint-Castine, s'en est emparé avec ses sauvages. Ils ont joint d'autres Tarratines qui descendaient de Sébago et ils ont massacré tous les fils du vieux Mackworth, et ceux de Richard Vines, et ceux de Samuel Andrews. Depuis, l'île est déserte...

À peine achevait-il ces mots que la barque, doublant une pointe, découvrait une crique, toute scintillante de canoës rougeâtres vides et pressés les uns contre les autres sur le sable d'une plage. Dans cette même lueur dorée du soir, les frêles esquifs d'écorce, sous leur calfat de baume et de résine, brillaient avec la transparence d'élytres d'insectes, hannetons ou scarabées géants. Au même instant, le ciel parut s'obscurcir comme sous une nuée d'orage, l'ombre de la nuit littéralement tomba sur la terre, des milliers d'oiseaux s'envolant soudain par essaims de toutes les ramures de l'île s'unissant en une nappe épaisse gazouillante et criarde, qui, en quelques secondes, parut tendre un voile sur la lumière. Et, muets d'horreur dans ces ténèbres soudaines et mouvantes, voici qu'ils voyaient surgir, fantômes rouges entre les troncs rouges des pins, une multitude d'Indiens aux faces hideuses et bariolées.

Un même mouvement les jeta les uns contre les autres, s'étreignant avec terreur, et plus tard Angélique se souvint qu'elle serrait contre elle en même temps Sammy et Élie Kempton, le colporteur du Connecticut. Ils restèrent là, ballottés de plus en plus profondément par les vagues qui insensiblement les rapprochaient de la barre fermant la plage. Angélique, effarée, jeta un regard traqué vers Jack Merwin. Celui-ci, semblant soudain se réveiller, saisit son gouvernail et, avec une promptitude qui rachetait son imprudence, il tendit en un clin d'œil de nouveau la grand-voile et arracha comme d'un coup d'aile son embarcation des dangereux rouleaux. Cela fait, il ne se pressa pas pour autant de fuir et, après avoir laissé filer quelques nœuds, il changea de nouveau de cap et revint vers l'île Mackworth, se tenant hors de portée d'un jet de flèches, mais défilant si proche qu'aucun détail du harnachement des Indiens ne pouvait leur échapper et qu'ils les voyaient comme composant un tableau immobile et terrifiant, mêlés aux arbres, aux branches, aux rocs de l'île. Le tourbillon immense des oiseaux au-dessus de leurs têtes continuait à les maintenir dans un crépuscule sinistre et criard. L'Anglais Jack Merwin continuait d'inspecter les Indiens, et de passer et repasser devant la plage. Défi, curiosité, provocation ? Bien malin eût été celui qui eût pu lire sur sa physionomie les sentiments qui l'animaient.

Enfin, toujours avec une sorte de nonchalance, il fit signe à son mousse de dresser le foc et mit le cap vers le sud-est, s'éloignant cette fois définitivement de l'île de Mackworth, le paradis des légendes indiennes.

Peu à peu, la clarté revint. Il n'y eut plus que quelques oiseaux, goélands et mouettes, à les escorter.

Angélique tremblait presque autant que les Anglais. Illusion, obsession, elle ne savait plus, mais elle aurait parié que, dans cette ombre caverneuse qui soudain les avait enveloppés, elle avait cru discerner là-bas entre les arbres la face moqueuse du Sagamore Piksarett.

– Vous manquez de prudence, Jack Merwin, fit remarquer aigrement le colporteur ; depuis trois semaines que je voyage avec vous et que je subis vos fantaisies macabres, l'estomac me manque. À chaque instant que nous frôlions un rocher ou que vous décidiez de partir quand l'orage éclate, je peux croire ma dernière heure venue... Et mister Willoagby, la pauvre bête ! Il maigrit de terreur, ne voyez-vous pas ? La peau lui pend, flasque, le long des côtes. Il ne bouge plus, ne peut même plus danser...

– Tant mieux s'il ne bouge plus, grommela Merwin, que ferions-nous sur ce bateau, je vous le demande, d'un ours qui danse ?...

Et il cracha avec un suprême dédain dans les flots.

Angélique ne put s'empêcher de rire. C'était la réaction après la peur. Et il fallait reconnaître que leur assemblée sur cette coquille de noix ne manquait pas de pittoresque. Le négrillon, entortillé d'un capot de bure rouge, rond radis noir aux yeux blancs écarquillés, plantait sur tout cela une sorte de point d'interrogation, un reproche muet, une candide invraisemblance. Où était Adhémar ? S'était-il évanoui ? Non, il était malade. Il vomissait, penché par-dessus bord. Il n'avait jamais pu supporter la mer.

– Et quand vous étiez là à parader devant cette assemblée de serpents rouges, Jack Merwin, continuait de soliloquer le colporteur qui en avait gros sur le cœur, avez-vous jamais songé qu'une flottille de leurs canots pouvait par exemple surgir de derrière la pointe et nous prendre à revers ?

Le patron du sloop ne paraissait pas plus atteint par les récriminations du petit homme que par la piqûre d'une de ses aiguilles.

Curieuse soudain de lui, Angélique le regarda mieux. Sous son bonnet de laine rouge délavé, il avait de longs cheveux très noirs comme peuvent en avoir beaucoup d'Anglais, on ne sait trop pourquoi. Des traits communs, flous dans une face longue, un teint mâle, ni bistré ni rougeaud de nature, un teint d'homme d'Europe soutenu par une santé saine et que le vent de mer avait tanné légèrement.

Quarante ans. Peut-être plus. Peut-être moins... Des yeux noirs, un peu comme du mercure, sous des paupières lourdes qui éteignaient souvent leur lumière et lui donnaient un air d'absence ou d'inintelligence.

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