Anne Golon - Angélique à Québec 2

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Comme autrefois elle songeait en le regardant : « Merveilleux petit Cantor ! »

Elle avait envie d'effleurer du bout du doigt ses sourcils déliés, sa lèvre d'adolescent où se dessinait un duvet blond. Cantor si beau et son glouton au rictus terrifiant.

Un jour elle retournerait voir la Mère Madeleine et lui demanderait : Quel visage avait l'archange ?... Comment se présentait le monstre velu ? Mais, pour l'heure, le dossier de la démone était clos.

C'est alors qu'elle était revenue s'asseoir devant la cheminée, le chat contre son épaule.

Pensive, elle évoquait ce jour où elle était entrée dans une grande pièce encombrée d'instruments scientifiques.

Le Père de Maubeuge, Supérieur des jésuites au Canada, et le comte de Peyrac se penchaient ensemble sur les pages d'un lourd volume disposé sur un lutrin. Le rire de mondaine de cette idiote de Bérengère avait brouillé le déclic qui avait traversé son esprit, l'impression qu'ils se tenaient l'un près de l'autre comme s'ils se connaissaient depuis longtemps.

Devrait-elle envisager que le Père de Maubeuge et Joffrey de Peyrac s'étaient déjà rencontrés autrefois ?

Au temps où Joffrey, jeune homme, parcourait les mers asiatiques ou, plus tard, en Europe ou en Méditerranée, à Palerme ou à Candie ? En Égypte ou en Perse ? Les jésuites étaient partout, croisant les routes de tous les aventuriers du monde. Et leur rencontre se prolongerait aujourd'hui, au Canada ?

Alors tout devenait logique, même la subite, l'incompréhensible disparition du Père d'Orgeval. On l'avait frappé au moment où il triomphait... Et qui pouvait le frapper ? Seul celui qui avait pouvoir sur lui. Seul le Père de Maubeuge, Supérieur de la communauté des jésuites du Canada, son supérieur, avait le pouvoir de faire plier l'échine à un Sébastien d'Orgeval, car, au Père de Maubeuge, l'intraitable missionnaire devait obéissance. Seul il pouvait le contraindre. Lui donner un ordre auquel il ne pouvait se dérober. Chez les jésuites, la discipline, plus qu'ailleurs, est intransigeante... C'est une armée. Le chef de l'ordre à Rome ne porte-t-il pas lui-même le titre de général ?

Il sembla à Angélique qu'elle pouvait imaginer la scène sans peine.

Dans le clair-obscur d'une cellule aux murs blancs sur lesquels se détache l'austère crucifix des jésuites, est entré le missionnaire à la croix marquée d'un rubis, symbole du sang répandu pour la gloire de Dieu.

Celui qui l'a fait appeler a le regard énigmatique d'un Oriental. Entre eux, peu d'affinités, de conformité profondes.

« À genoux, mon fils ! Demain vous quitterez Québec, et vous prendrez le chemin des missions iroquoises... »

Lié par son vœu le jésuite d'Orgeval doit s'exécuter sans un délai, sans un murmure. Impuissant devant le brusque décret qui l'oblige à quitter la ville, il a dû s'éloigner, vers les espaces arides... où l'attend peut-être la mort.

Plus elle réfléchissait et plus Angélique était certaine que les choses avaient dû se passer ainsi.

Deux jours avant l'arrivée de la flotte de Peyrac, le Père de Maubeuge avait donné l'ordre de s'éloigner à son trop puissant subordonné. Et il avait donné cet ordre parce que c'était lui l'allié secret de Joffrey de Peyrac à Québec.

Dominant les bruits de la tempête, on entendit un remue-ménage du côté de la cour et la porte fut ébranlée de coups sourds.

– Je ne pouvais passer notre première tempête à Québec loin de ma dame, dit Joffrey, quand, aidée de Macollet qui s'était extrait de son banc-cercueil, elle eut réussi à tirer la porte déjà bloquée par la neige.

La porte claqua comme arrachée de ses gonds, une trombe de neige s'engouffra et, avec elle, entraient le comte de Peyrac et son écuyer Yann Le Couennec. Ils posèrent leurs raquettes debout contre le mur. Cela avait été une expédition hasardeuse que de franchir ces quelques arpents qui séparaient le manoir de la petite maison.

De leurs vêtements, la neige amoncelée glissait et tombait par paquets. Ils s'arc-boutèrent pour refermer la porte et l'on posa la barre de bois en travers.

Yann Le Couennec irait dormir dans le premier grenier où étaient dressées des « cabanes », sorte de lits clos fermés par des rideaux qui mettaient à l'abri des courants d'air.

Eloi Macollet jeta une nouvelle brassée de genêts, disposa d'énormes bûches et dit qu'il prenait la relève de garde près des feux, comme à Wapassou.

Autour de la maison, défendue de toute intrusion, les grandes orgues du vent s'amplifiaient.

Dans la chambre au vaste lit, il faisait bon. « Il avouerait ses traîtrises », pensait Angélique en regardant Joffrey de Peyrac, « mais pas tout de suite », rectifiait-elle, prise dans le rayonnement de son sourire qui se penchait vers elle et qui représentait pour elle tout le bonheur du monde.

La nuit serait longue, aussi longue que la tempête. Et lorsque celle-ci s'apaiserait, on se réveillerait dans un silence de velours blanc.

Ils s'enlacèrent et s'étreignirent avec jubilation.

Longue nuit d'amour, longue comme une vie et qui semble tout conclure parce que tout résumer, que l'on traverse comme une fin alors qu'elle porte en elle tout le commencement, mais que l'on éprouve ainsi parce que tout s'est aboli de ce qui fut avant, de ce qui pourra venir après. Tout a perdu de l'importance des choses de la vie : gloire, dangers, richesses, ambition, envie, craintes, peur de la misère et peur de l'abaissement, ascension ou chute, poids de la subsistance de la maladie et de la mort.

Le corps est glorieux, l'âme libre. Le cœur bat.

Tout a disparu et « l'ailleurs » vous accueille dans le sanctuaire secret de l'amour.

Leur ailleurs était cette nuit-là une chambre étroite environnée par la tempête en un lieu sauvage comme la malédiction, en une cité plus frêle qu'un fétu issu d'une graine perdue et prête à être arrachée de son rocher par un vent d'apocalypse.

L'univers où ils avaient été transportés s'enfermait dans le cercle de leurs bras et le feu du centre du monde brûlait entre eux.

Sans avoir quitté leurs vêtements, ils restèrent longtemps debout dans cette chambre obscure où vacillait la lueur d'une veilleuse juste nécessaire pour éblouir leurs yeux par l'éclat des yeux de l'autre où tremblait ce reflet comme une étoile, une étincelle, lorsque leurs paupières closes sous le poids de la félicité se soulevaient comme en rêve. Et le visage penché ou offert barrait leur horizon, seule apparition dans le clair-obscur à retenir et séduire leurs pensées ou leurs sens.

Ils s'embrassaient et s'étreignaient en silence.

Enfin la morsure du froid les ramena à la réalité et la fièvre de leur désir les jeta sous les couvertures, nus et riant au fond du grand lit, courtines bien tirées sur l'ombre et la tiédeur de leur refuge. Leurs corps se cherchèrent, attentifs à se retrouver, à se laisser de nouveau envahir par l'ineffable. Il y avait entre eux cet appel. Un don contre lequel on ne peut rien. L'attirance mutuelle et toujours surprenante d'une chair pour une autre, ne se renie pas. Elle ouvre les vannes à la volupté. Entre eux, elle avait toujours existé. Elle avait balayé les colères et les rancunes de leur séparation.

« C'est dans tes bras que je suis le mieux », pensait-elle. « De tous mes amants tu es l'inoubliable... Et cela durera autant que notre vie... Tant que nos mains vivantes pourront se tendre l'une vers l'autre et se toucher. Et nos yeux et nos lèvres se rencontrer. C'est pourquoi nous sommes libres. Parce que liés par le seul lien que nous n'avons pu délier : l'attirance. Emportant où que nous allions la marque de l'autre avec nous. »

Et à partir de ce sortilège de la chair qui les retenait, ils se retrouvaient toujours, retrouvaient le chemin de leurs esprits différents, opposés : homme-femme, mais aussi semblables par une même conception qu'ils avaient de la vie et qu'ils n'avaient cessé de se reconnaître depuis leur première rencontre, à Toulouse.

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