Anne Golon - La route de l'espoir 2

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La route de l'espoir 2: краткое содержание, описание и аннотация

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Or, aujourd'hui, Bertille Mercelot était l'épouse dudit Garret, mais par les méandres de quels hasards tragiques ?

La charmante Jenny Manigault aurait-elle pu prévoir dans sa jeunesse heureuse et gâtée de La Rochelle, que d'être née huguenote la jetterait un jour, avec sa famille, sur les chemins de l'exil et qu'à leur fuite de proscrits, elle ajouterait deux dramatiques privilèges : celui d'avoir mis au monde le premier enfant de Gouldsboro, né dans les premiers jours de leur débarquement et que l'on avait nommé Charles-Henri, et celui d'avoir payé la première leur tribut à la cruelle Amérique : quelques jours après ses relevailles, comme elle se rendait avec les siens au camp Champlain, elle avait été enlevée par un parti d'Indiens qui rôdaient, Iroquois ou Algonquins, on n'avait pu le savoir, et elle avait disparu à jamais.

Dures prémices à offrir aux dieux sauvages de l'Amérique du Nord pour obtenir d'y survivre et d'y recommencer une nouvelle vie.

Chez les Manigault, longtemps assombris et révoltés, la plaie commençait à se cicatriser. Leurs autres filles étaient belles et bonnes. Jérémie grandissait, on en ferait un entreprenant armateur du Nouveau Monde et pour commencer, il irait étudier lui aussi à Harvard en Nouvelle-Angleterre. Les affaires prenaient tournure. Chez eux, on ne parlait jamais de l'aînée, Jenny, morte sans tombe où la pleurer. Bertille, en séduisant et en épousant dès le premier hiver le jeune veuf désemparé, avait montré en l'occurrence plus de hâte que de jugeote. Cela ne l'avait en rien rapprochée des Manigault, et elle aurait pu réfléchir qu'il y avait différence à devenir la parente des Manigault de La Rochelle lorsqu'ils habitaient leur somptueux hôtel particulier, ou celle des semi-naufragés sous toit de chaume et cabane de rondins ou de planches, tels que furent les immigrants, les premiers temps, tous pionniers d'Amérique, logés à la même enseigne, nés riches ou pauvres. Aussi, le nouveau ménage Garret n'avait jamais bien marché. Bertille n'aimait pas le petit Charles-Henri. Elle s'en débarrassait chez sa voisine Abigaël, les grands-parents Manigault se désintéressant eux aussi de ce petit-fils qui leur rappelait un cruel deuil, et en fait, ne pouvant supporter sa vue. Bertille, pour sa part, se trouvait la plupart du temps chez ses parents et on continuait à l'appeler Bertille Mercelot. Elle revenait parfois chez elle, reprenant l'enfant avec de grandes démonstrations d'attachement afin qu'on pût dire qu'elle était parfaite, touchante, dévouée. Ses réapparitions coïncidaient, remarqua-t-on, avec l'arrivée des navires d'Europe, l'annonce de visiteurs intéressants de la baie Française, parfois avec les retours de Joseph, son époux, qui, pour le compte d'une compagnie mi-anglaise, mi-hollandaise, s'était associé à des bosslopers ou bushrangers, comme on désignait les coureurs de bois anglais qui allaient chez les Indiens acheter et collecter les fourrures.

En bref, tout le monde à Gouldsboro était soulagé que Bertille Mercelot fût absente. Dans les chroniques futures, l'ambiance qui régna au cœur de l'été en question serait jugée idyllique et l'on en reparlerait souvent. Et tout d'abord, de ce retour de L'arc-en-ciel qui était entré dans la rade tout chargé d'oriflammes et de « lisses » écarlates comme un vaisseau royal et de celui du comte et de la comtesse de Peyrac, ces deux personnages qui n'étaient pas comme les autres, que l'on croyait parfois haïr, redouter et rejeter, mais qui finissaient par tant vous plaire par leur sens de la fête et leur ardeur de vivre, et qui étaient revenus cette fois avec deux enfants miraculeux, en robes de velours, beaux comme des « amours » sur leurs coussins brodés. Et l'existence à Gouldsboro était suffisamment dure pour qu'on n'eût pas à bouder son plaisir et à se laisser empoisonner par des filles malfaisantes comme Bertille. Il y aurait aussi le retour du Gouldsboro et du Rochelais, avec leurs cargaisons superbes. Et la population s'attachait de plus en plus à sa ville, il y avait un mouvement fou de troc et de commerce, de visites et d'alliances...

Mais rien ne valait mieux que l'absence de cette Bertille Mercelot. On venait de comprendre qu'on ne se trompait pas en la considérant comme un véritable poison.

Abigaël, toujours charitable, dut en convenir elle aussi.

– Mais qu'adviendra-t-il de ce petit-là avec une si mauvaise mère ?

Angélique continuait d'espérer qu'il ne s'agissait que de broutille, que la jeune femme s'amenderait. Bien qu'elle ait servi de cible aux mauvais propos de Bertille, elle la considérait seulement comme une enfant un peu sotte. Qu'on lui construise un jour à Gouldsboro une jolie demeure telle qu'elle en avait vu en Nouvelle-Angleterre, et elle s'y plairait autant qu'ailleurs. Cela lui permettrait de parader.

Il fallait surtout obtenir que son mari revienne des bois. Ne pourrait-il être plus utile ici, comme ancien officier du roi, à s'occuper de la milice, à former une escouade de bons militaires, plutôt qu'à suivre les bushrangers anglais pour négocier de la fourrure dont ici ils ne faisaient qu'un petit échange afin de ne pas déplaire aux Indiens ?

– Par contre, dit-elle, si un jour lui, qui est un Français réformé, c'est-à-dire hérétique, accompagnant des Anglais concurrents, tombe sur des Français de Canada qui sont si jaloux de ce monopole, et qui considèrent que toutes les fourrures de l'Amérique du Nord leur sont dues, je ne donne pas cher de sa chevelure.

Abigaël eut un sursaut effrayé et soupira :

– Pauvre garçon !

Puis en regardant Charles-Henri qu'elle voyait déjà privé de tout soutien paternel et maternel :

– Pauvre petit !

Gabriel Berne approuva Angélique dans ses avis. Faisant fi de pronostics trop sombres, tous trois décidèrent que plutôt que d'essayer de convaincre les Manigault de s'occuper de leur petit-fils, ils entreprendraient Garret à son retour, lui créant des obligations et des responsabilités civiques pouvant le retenir à Gouldsboro au logis, près de sa jeune femme et de son fils. On allait en parler au gouverneur Paturel.

Chapitre 23

Gouldsboro était devenu si peuplé que tout le monde ne s'y connaissait pas et maintenant pour Angélique une grande partie de la population sous la juridiction de Colin Paturel lui était étrangère. Elle ne pouvait se faire présenter à tous et durant ce séjour, elle allait surtout revoir ses amis et les personnes de connaissance qui venaient à Gouldsboro pour la rencontrer.

– Madame de Peyrac ! Madame de Peyrac !

Angélique qui traversait la place en courant choisit de faire la sourde oreille à ces appels qui vingt fois par jour lui parvenaient dès qu'elle mettait le pied dehors.

Aux onomatopées qui s'échangeaient lorsque canots et chaloupes amenaient les occupants d'un navire vers la plage, on pouvait apprendre de quels points de la côte ou de quelles îles ils arrivaient, voix anglaises ou françaises, ou parfois cordialement mélangées lorsqu'il s'agissait de la lointaine île de Monégan ou des établissements de l'embouchure du Kennébec, dont plusieurs bannières gardaient l'entrée, jusqu'à celle du marchand hollandais Peter Boggen.

On avait annoncé des Acadiens de Port-Royal. Angélique, qui s'était attardée de nouveau chez les Berne, essayait de passer sans se faire remarquer de la compagnie dans le souci de regagner le fort afin de « s'arranger » un peu au cas où Mme de la Roche-Posay serait parmi les arrivants. Elle voulait aussi jeter un coup d'œil sur ses jumeaux qu'elle se reprochait de délaisser, malgré, et peut-être, à cause du nombre de personnes qui en assumaient la garde et les soins sur le bateau. Un vieux matelot, Circassien d'origine, voyant quel essaim de cottes et de coiffes s'ébattait autour des deux trésors, l'avait à plusieurs reprises mise en garde, en lui assénant d'un air sinistre un proverbe russe, fruit de la sagesse et de l'expérience populaires :

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