Claude Seignolle - Les Chevaux de la nuit et autres récits cruels

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Les Chevaux de la nuit et autres récits cruels: краткое содержание, описание и аннотация

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Les portes de l'enfer sont béantes ! Le regard que Claude Seignolle promène sur le monde — mais est-ce bien notre monde ? — nous livre, nue jusqu'à l'os, la réalité quotidienne. Là où nous ne voyons qu'un fiacre, un vieux paysan et un oiseau, il révèle l' « ouvrier de la mort » mené par les chevaux sinistres de la nuit ; lou Siblaire avec ses appeaux maléfiques et le mystérieux Hupeur qu'il ne faut pas, qu'il ne faut jamais tuer... Claude Seignolle est un voyant dont les oeuvres nous aident, nous simples mortels, à basculer sans encombre dans l' « autre » univers. Mais dès que le pas est franchi, dès que nous sommes de l'autre côté du miroir, entre le château de Tiburiac et l'auberge de Larzac, il nous devient presque impossible de rejeter la hantise de ce monde cruel et tendre de la grande nuit.

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» L’autre, Julien, rond et jovial à qui une soutane eût fait obtenir la première cure disponible, rassurait et le savait, ne s’économisant pas en conseils, consolations ou encouragements ; patient à écouter les confessions de tous et leur donnant l’absolution d’un claironnant « ça va s’arranger, ton histoire ! » complété d’une solide bénédiction en forme de tape dans le dos. Mais la guerre ne convenait pas à celui-là et je savais par ses confidences que, plus elle allait, moins il se sentait tranquille dans cette peau de tueur souriant.

« Tout ça finira mal pour moi, mon lieutenant », maugréait-il, sans se donner la peine de s’offrir un coup de son propre « ça va s’arranger, ton histoire ». Et il ajoutait, perplexe et mystérieux : «… Tenez, mon lieutenant, si seulement je pouvais jeter un œil chaque matin chez nous, dans l’armoire aux linges, ça m’aiderait et me mettrait dans le bon vent pour toute la journée…»

» Et il sortait l’énorme portefeuille qui lui faisait un sein sous la vareuse. Portefeuille boudiné à croire celui d’un maquignon après la vente d’une paire de bœufs, mais riche seulement de lettres laissées avec leur enveloppe comme des noix dans leur coquille afin qu’elles y conservent leur saveur ; et, aussi, d’une large photo de toute la famille collée sur son carton frappé du nom d’un photographe de Mortagne et pliée en deux avec une terrible cassure au dos.

» Il en extirpait alors une enveloppe de papier bulle, close et plus froissée que les autres, et me montrait en transparence son contenu, un léger renflement sombre : «… Mon lien avec chez nous, mon lieutenant. » Et il la humait sans joie.

» Chaque fois intrigué, je le questionnais, voulant en savoir davantage sur cette enveloppe si secrètement gardée dont je crois avoir été le seul à connaître l’existence. À part, bien sûr, son frère Armand qui, d’ailleurs, possédait aussi la sienne et dont la plus vive plaisanterie consistait à faire croire à Julien atterré, qu’il l’avait perdue.

» Un matin, au début d’une attaque d’aube, la veille de redescendre au repos, d’où, pour ma part et selon ma chance de survie, je devais partir en permission, mon bon Julien fut en un clin d’œil foudroyé et dépieuté, par un schrapnel qui l’enfonça, écorché vif, en pleine boue. Une mort horrible, là, au milieu de nous qui fûmes aussitôt recouverts et sauvés d’autres éclats grâce à cette terre sanglante.

» Quelques jours après j’étais à Alençon, et, bien que décidé à ne pas me rendre chez les « Vieux » de Julien avant que la maréchaussée n’eût accompli la dure corvée de leur apprendre la triste nouvelle, je ne sais comment je me trouvai frappant à la porte de leur ferme.

» C’est la mère, maigre et osseuse, dont Armand était la réplique exacte, qui vint m’ouvrir. À son abattement extrême, je compris qu’elle savait déjà. Je fus soulagé, mais surpris de cette exceptionnelle rapidité d’information ; habituellement le chemin administratif était bien plus long.

» Je me fis connaître et, gardant sa main dans ma mienne, je lui dis la fin héroïque de son fils, évitant de lui décrire cette boucherie.

« Alors, son merle a donc dit vrai ? » murmura-t-elle en chancelant. Et, comme une louve blessée, elle courut partout dans la ferme hurler la mort de Julien que j’étais, je le compris soudain, le premier à lui apprendre.

» Ce ne fut qu’après la réunion de toute la famille, appelée des champs et venue dans la salle, mère et filles à gémir ou à se griffer les joues ; hommes, père et domestiques, à serrer les poings et à chasser de pesantes larmes, que l’on me redécouvrit dans le coin où je me tenais effacé. Je n’étais pas tant bouleversé par cette seule douleur collective, mais par toutes celles, innombrables, naissant à chaque instant des milliers de morts renouvelées qui, au front, nous troublaient juste le temps de leur spectacle et auxquelles je pensai.

» Le père écarta son monde et, se dirigeant vers un escalier raide, me fit signe de le suivre. Nous montâmes seuls à une chambre où deux lits propres et habillés sentaient suffisamment la poussière et la tristesse pour me donner à comprendre que c’était la chambre des fils soldats.

» Je vis la grande armoire aux linges, si souvent évoquée par Julien. Massive et plaquée au mur, elle paraissait supporter toute la bâtisse. Les battants étaient maintenus grands-ouverts par un banc mis contre. Le père tendit sa main tremblante vers deux des étagères débarrassées de tous les linges et grillagées d’un treillis de fil de fer. À l’intérieur de l’une de ces cages inattendues, se trouvait un merle qui, à notre arrivée, s’anima de vifs sauts et se heurta violemment aux parois. Dans l’autre geôle, gisait la dépouille d’un second merle, crevé, ailes déployées et griffes ramenées comme dans une violente lutte. Un caillot lui tenait le bec ouvert. Les alvéoles du grillage étaient parsemées de ses plumes sanglantes.

« C’était le merle à Julien, me dit le père, d’une voix sourde… on le gardait ici pour qu’il nous montre la santé du gars qui portait sur lui une de ses plumes… Chez nous c’est par là qu’on sait comment vont ceux qui sont au loin à courir des risques… Depuis quelque temps il restait dans un coin à grelotter, mais le mardi soir de la semaine dernière, il s’est mis à tourner en rond comme fou et à se jeter sur le grillage… Il a dû le faire toute la nuit… Le lendemain matin on l’a trouvé comme vous le voyez là… On n’a pas voulu croire et jusqu’à maintenant on avait l’espoir… Dites, mon lieutenant, notre petit ne s’est pas débattu dans les douleurs toute la nuit, comme son merle ?…»

» J’eus un geste pour le rassurer. Alors, me montrant l’autre captif, il retrouva une voix plus ferme.

«… Celui-là, il est à Armand. Regardez comme il est vif et sain. On le verrait sauter de branche en branche. Il est ferme, pas besoin de regarder de près. On ne se fait pas de mauvais sang pour lui. Il doit trotter et siffler l’Armand… Pas vrai, mon lieutenant ? »

» À ce moment, la mère monta nous rejoindre, mais le père, ne voulant sans doute pas qu’elle s’attriste davantage, l’obligea à descendre. Me trouvant seul, j’eus un geste que je ne pus réprimer et qui, sans doute, voulait me rassurer. J’ouvris la porte aménagée dans le treillis et réussis à saisir l’oiseau d’Armand pour me réconforter avec la forte vitalité de mon compagnon. Mais, en serrant ce merle lié à son existence, je sentis qu’un rien pourrait le vaincre. Il n’était sain que d’aspect, seulement gras de plumes. Souffreteux, il dépérissait mais, en désir de liberté, trompait par son ardeur à fuir cette malsaine claustration.

» Je le rentrai hâtivement, le père revenait.

» Et je partis, soucieux.

» Vous étonnerais-je, messieurs, si je vous affirme que ce garçon inusable eut le même sort que son merle. Il traînait un mal de poitrine et fut emporté par une phtisie galopante, deux mois après ma visite à ses parents… Mais, avec ce genre de magie rustique, parfois sournoise, allez savoir lequel entraîna l’autre dans son destin ?

Le chien pourri

C’était en octobre 1939. L’armée française pataugeait et renardait dans ses terriers, ses tranchées ou ses sapes, à l’exemple de la dernière Grande Guerre. Les ruses étaient nos combats ; celles pour la nourriture, le sommeil ou la maladie avec l’espoir de convalescence. La guerre ? oui, nous y trempions mais qu’elle était drôle, cette muette ! Nous, Renards kakis face à d’invisibles et pesantes hordes de Loups verts qui, massées à quelques kilomètres de là, prenaient gravement la guerre au sérieux.

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