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Iain Banks: Une forme de guerre

Здесь есть возможность читать онлайн «Iain Banks: Une forme de guerre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1993, ISBN: 2-221-07256-1, издательство: Robert Laffont, категория: Космическая фантастика / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Iain Banks Une forme de guerre

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Horza est un Métamorphe, un des derniers sur­vivants de cette variété de l’espèce humaine qui peut modifier à sa guise. Et il est engagé dans une croisade personnelle contre la Culture. Son combat, comme celui de Balveda, l’envoyée de la section Circonstances Spéciales de la Culture, n’est qu’une escarmouche insignifiante sur la toile de fond de la guerre qui oppose la Culture et les ldirans. Une guerre qui embrase la Galaxie. Une guerre inexpiable comme toute guerre de religion. Une guerre où aucun compromis n’est pos­sible, qui se soldera par la victoire d’un seul camp. Celui des Idirans qui veulent soumettre à leur divinité tous les peuples de la Galaxie. Ou bien celui de la Culture qui est parfaitement tolérant et qui, à ce titre, ne peut accepter aucune intolérance. Comme dans et , lain Banks décrit ici une immense société galactique, complexe, rusée, bigarrée, baroque et attachante, qui prendra place dans les annales de l’Histoire du Futur aux côtés de et d’

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Il avait mentalement écarté la souffrance que lui causaient ses poignets et ses épaules alors même que quatre gardes robustes (dont deux perchés sur des échelles) le fixaient en position. En même temps, il éprouvait au fond de son crâne une sensation insistante signifiant qu’il aurait dû souffrir. Mais elle s’était progressivement atténuée à mesure que le niveau de la fange s’élevait dans la petite cellule et, par la même occasion, soulevait tout son corps.

Il avait entrepris de se mettre en transe dès le départ des gardes, tout en sachant très bien qu’il n’y avait sans doute plus d’espoir. Cela n’avait pas duré bien longtemps : quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrait à nouveau, un garde abaissait une passerelle métallique sur le sol au dallage humide et une lumière émanant du couloir perçait l’obscurité de sa cellule. Il avait donc interrompu la transe de la métamorphose, et tendu le cou pour voir qui venait.

Tenant à la main un court bâton qui irradiait une lueur bleutée, apparut alors la silhouette grisonnante et voûtée d’Amahain-Frolk, ministre de la Sécurité de la Gérontocratie de Sorpen. Le vieil homme lui sourit, eut un hochement de tête approbateur et, d’une main fine et décolorée, invita une seconde personne, restée dehors, à s’engager sur la passerelle et entrer à son tour. Il avait prévu que ce serait l’agent de la Culture, Balvéda, et ne se trompait pas. Elle franchit la passerelle d’un pas léger, regarda lentement autour d’elle, puis riva ses yeux à son corps à lui. Il sourit et s’efforça de la saluer d’un signe de tête. Ses oreilles frottèrent contre ses bras nus.

— Balvéda ! Je pensais bien te revoir un jour. Alors, on est venue voir l’hôte de la soirée ?

Il se força à sourire. Officiellement, c’était en effet son banquet à lui. Il en était l’hôte d’honneur. Encore une des petites plaisanteries de la Gérontocratie. Il espéra que sa voix ne trahissait nulle nuance de peur.

Pérosteck Balvéda, agent de la Culture, dépassait d’une bonne tête le vieillard qui la flanquait, et restait étonnamment belle sous la clarté blafarde de la torche bleutée ; elle secoua lentement sa tête mince et délicate. Sa courte chevelure noire reposait comme une ombre sur son crâne.

— Non, fit-elle. Je ne voulais ni te voir ni te dire adieu.

— C’est à cause de toi si je suis là, Balvéda, répondit-il calmement.

— Certainement, et l’endroit vous sied, rétorqua Amahain-Frolk en s’avançant autant qu’il le pouvait sur la plate-forme sans perdre l’équilibre et donc sans se retrouver contraint de poser le pied sur le sol détrempé. Je voulais qu’on vous torture d’abord, mais la demoiselle Balvéda ici présente… (le ministre tourna la tête vers l’arrière et sa voix aiguë, éraillée, résonna dans la cellule)… a plaidé en votre faveur. Dieu seul sait pourquoi. Mais vous êtes bien à votre place ici, assassin !

Il agita son bâton en direction de l’homme quasi nu plaqué contre la paroi immonde de la cellule.

Balvéda contemplait ses pieds, à peine visibles sous l’ourlet de sa longue robe grise toute simple. Au bout d’une chaîne passée à son cou, un pendentif circulaire brillait sous la lumière du couloir. Amahain-Frolk recula jusqu’à elle et leva son bâton lumineux en regardant le captif, les yeux plissés.

— Encore maintenant, je jurerais presque voir Egratin suspendu là à sa place, vous savez. J’ai… (il secoua sa tête osseuse)… j’ai du mal à croire qu’il n’en est rien, tant que cet homme n’ouvre pas la bouche en tout cas. Mon Dieu, quelles créatures dangereuses et effrayantes que ces Métamorphes !

Il se tourna vers Balvéda, qui lissa ses cheveux sur sa nuque et toisa le vieillard.

— Ce sont aussi les membres d’une race ancienne et fière, monsieur le Ministre, dont il ne reste que très peu de représentants. Puis-je vous supplier une dernière fois ? S’il vous plaît ? Laissez-lui la vie sauve. Il peut s’avérer…

Le Gérontocrate balaya sa supplique de sa main fine mais noueuse, et une grimace déforma ses traits.

— Non ! Vous feriez bien, mademoiselle Balvéda, de ne plus demander ainsi à ce qu’on épargne ce… cet assassin, ce traître et meurtrier espion. Croyez-vous donc que nous prenions à la légère la contrefaçon et le lâche assassinat de notre ministre de l’Extérieur ? Je n’ose imaginer les dommages que cette… chose aurait pu causer ! Je vous rappelle que, quand nous l’avons arrêtée, deux de nos gardes ont péri pour avoir été simplement égratignés par cette créature ! Un autre restera à jamais aveugle depuis que ce monstre lui a craché dans l’œil ! Enfin… (Amahain-Frolk adressa un sourire sarcastique à l’homme enchaîné.) Il n’y a plus rien à craindre de ce côté-là. Et comme il a les mains liées, il ne peut même pas se servir de ses ongles sur lui-même. (Il se retourna vers Balvéda.) Vous dites qu’ils sont peu nombreux ? Eh bien, tant mieux ; il y en aura bientôt un de moins. (Les paupières mi-closes, le vieillard dévisagea la jeune femme.) Nous vous sommes certes reconnaissants, à vous et à votre peuple, d’avoir démasqué ce meurtrier, ce faussaire, mais cela ne vous donne pas le droit de nous dicter notre conduite. Il y a au sein de la Gérontocratie des éléments qui refusent l’influence extérieure, quelle qu’elle soit, et leurs voix s’enflent de jour en jour à mesure que la guerre approche. Vous avez intérêt à ne pas vous aliéner ceux d’entre nous qui plaident votre cause.

Balvéda fit la moue et baissa à nouveau les yeux en joignant ses mains graciles derrière son dos. Amahain-Frolk reporta son attention sur le prisonnier et, agitant son bâton dans sa direction, reprit :

— Vous n’en avez plus pour longtemps, imposteur ; et avec vous mourront les desseins que nourrissaient vos maîtres avides de dominer notre pacifique système ! Le même sort les attend s’ils tentent de nous envahir. Nous-mêmes et la Culture sommes…

L’homme secoua la tête du mieux qu’il put et coupa en rugissant :

— Frolk, vous êtes un imbécile ! (Le vieil homme recula comme s’il l’avait frappé.) Ne voyez-vous donc pas que vous serez absorbés de toute façon ? Probablement par les Idirans, sinon par la Culture. Vous n’êtes plus maîtres de vos destinées ; la guerre a mis fin à tout cela. Bientôt, ce secteur tout entier fera partie du front, à moins que vous ne l’incluiez de vous-mêmes dans la sphère idirane. On m’a simplement envoyé vous dire ce que vous auriez déjà dû comprendre : ne vous abusez pas vous-mêmes, au risque de le regretter plus tard. Pour l’amour du ciel, l’ami, les Idirans ne vont pas vous manger…

— Ha ! Ils en ont pourtant l’air capables ! Des monstres à trois pieds ! Des envahisseurs, des tueurs, des infidèles… Et vous voudriez que nous nous acoquinions avec eux ? Ces monstres longs de trois enjambées ? Que nous nous fassions fouler par leurs sabots ? Que nous soyons contraints d’adorer leurs faux dieux ?

— Au moins ils ont un dieu, Frolk. La Culture, elle, n’en a aucun. (La douleur était revenue dans ses bras tandis qu’il se concentrait sur son discours. Il tenta tant bien que mal de changer de position et baissa à nouveau les yeux sur le ministre.) Eux au moins pensent de la même façon que vous. Ce qui n’est pas le cas de la Culture.

— Oh non, mon ami. Pas de ça. (Amahain-Frolk leva la main, paume tournée vers le captif, et secoua la tête.) Ce n’est pas ainsi que vous sèmerez la discorde.

— Mon Dieu, mais que ce vieillard est bête ! s’esclaffa l’homme. Voulez-vous savoir qui est le vrai représentant de la Culture sur cette planète ? Ce n’est pas elle, poursuivit-il en désignant la jeune femme d’un mouvement du menton, mais ce tranchoir à viande sur piles dont elle se fait suivre partout : son missile-couteau. C’est peut-être elle qui prend les décisions, et peut-être fait-il ce qu’elle lui ordonne ; mais le véritable émissaire, c’est lui. Voilà le cœur de la Culture : les machines. Parce que Balvéda a deux jambes et la peau douce, vous pensez devoir vous ranger de son côté, mais ce sont les Idirans qui sont du côté de la vie, dans cette guerre…

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