Ursula Le Guin - Le nom du monde est Forêt

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Le nom du monde est Forêt: краткое содержание, описание и аннотация

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Davidson, le capitaine, sait ce qu’il a à faire. La Terre manque de bois ; Athshe, la planète-forêt, en fournit autant qu’il faut. Les créâtes, ces singes verts, abattent les arbres sous les ordres de Davidson. Athshe deviendra un vrai paradis et les créâtes n’en profiteront pas.
Le seul qui les protège, c’est Lyubov, ce crétin de spé. Il a sauvé l’un deux, Selver, qui renâclait parce qu’on avait tué sa femme. Un comble ! Et maintenant Selver et quelques autres ont fui dans la forêt ; ils sont un peu moins rêveurs ; ils deviennent violents, commes les umins. Mais le pire, c’est que la Terre entre dans la Ligue des Mondes et qu’il faut arrêter le massacre. Et Selver songe à se venger en chantant. Alors là, non ! non ! NON !

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Sachant à quel point ils estimaient la franchise et la discussion directe à propos des questions effrayantes ou embarrassantes, il s’attendait à ce que les gens de Tuntar parlent avec lui de ces choses, pour exprimer leur triomphe, ou leurs excuses, leur joie, ou leur gêne. Personne ne le fit. Et personne ne lui dit grand-chose.

Il était venu en fin d’après-midi, ce qui était comme arriver dans une ville terrienne juste avant l’aube. Les Athshéens dormaient – l’opinion des colons, comme c’était souvent le cas, ignorait les faits observables – mais leur minimum physiologique se situait entre midi et quatre heures de l’après-midi, alors qu’il se manifeste généralement chez les Terriens entre deux et cinq heures du matin ; et ils avaient un cycle de haute température et de grande activité à double crête, à l’aube et au crépuscule. La plupart des adultes dormaient cinq ou six heures sur vingt-quatre, en plusieurs siestes ; et les hommes initiés ne dormaient souvent que deux heures ; par suite, si l’on rabaissait à la fois leurs siestes et leurs états de rêve au niveau de la « paresse », on pouvait dire qu’ils ne dormaient jamais. Il était plus facile de dire cela que de comprendre ce qu’ils faisaient réellement. À ce moment, dans Tuntar, les choses commençaient seulement à s’animer de nouveau, après la baisse physiologique de fin de journée.

Lyubov remarqua un bon nombre d’étrangers. Ils le regardaient, mais aucun d’eux ne s’approcha ; ce n’étaient que des présences qui passaient sur d’autres sentiers dans la pénombre des grands chênes. Une personne qu’il connaissait remonta finalement son chemin, Sherrar, la cousine de la chef, une vieille femme de peu d’importance et de peu de compréhension. Elle l’accueillit poliment, mais ne répondit pas ou ne voulut pas répondre à ses questions sur la chef et sur ses deux meilleurs informateurs, Égath le Gardien du Verger et Tubab le Rêveur. Oh, la chef était très occupée, et qui était Égath, voulait-il parler de Geban ? et Tubab se trouvait peut-être ici ou peut-être là-bas, ou peut-être pas. Elle s’accrocha à Lyubov, et personne d’autre ne lui adressa la parole. Accompagné par la minuscule commère verte, geignarde et boitillante, il se fraya un chemin en direction de la Loge des Hommes à travers les bois et les clairières de Tuntar. « Ils sont occupés là-dedans », dit Sherrar.

— À rêver ?

— Comment le saurais-je ? Viens par là, maintenant, Lyubov, viens voir… (Elle savait qu’il voulait toujours voir des choses, mais elle ne parvenait pas à penser à ce qu’elle pourrait lui montrer pour l’attirer.) Viens voir les filets de pêche, dit-elle faiblement.

Une fille qui passait, une des Jeunes Chasseresses, leva les yeux vers lui : un regard noir, un regard d’animosité tel qu’il n’en avait encore jamais reçu de la part d’aucun Athshéen, sauf peut-être d’un petit enfant effrayé par sa hauteur et par son visage imberbe, au point de le menacer en grimaçant. Mais cette fille n’était pas effrayée.

— D’accord, dit-il à Sherrar en sentant que son seul recours était la docilité.

Si les Athshéens avaient vraiment acquis – finalement, et d’une manière brusque – le sens de l’hostilité de groupe, alors il devait l’accepter, et s’efforcer simplement de leur montrer qu’il demeurait un ami fidèle et digne de confiance.

Mais comment leur façon de sentir et de penser avait-elle pu changer si vite, après si longtemps ? Et pourquoi ? Au Camp Smith, la provocation avait été immédiate et intolérable : même les Athshéens seraient portés à la violence par la cruauté de Davidson. Mais cette ville, Tuntar, n’avait jamais été attaquée par les Terriens, n’avait subi aucun raid esclavagiste, n’avait pas vu sa forêt locale abattue ou brûlée. Lui, Lyubov lui-même, avait vécu ici – l’ethnologue ne peut pas toujours effacer sa propre ombre du tableau qu’il peint – mais n’y était plus venu depuis deux mois. Ils avaient eu des nouvelles de Smith, et il y avait maintenant parmi eux des réfugiés, des ex-esclaves, qui avaient souffert des Terriens et qui en parlaient. Mais des nouvelles et des ouï-dire changeraient-ils ceux qui écoutent, les changeraient-ils radicalement ? – alors que leur non-agressivité s’ancrait si profondément en eux, dans leur culture et leur société, et tout au fond de leur subconscient, leur « temps du rêve », et peut-être même jusque dans leur physiologie ? Qu’un Athshéen puisse être amené par une horrible cruauté à accomplir une tentative de meurtre, il le savait : il avait déjà vu cela se produire… une fois. Qu’une communauté démembrée puisse y être amenée de façon semblable, par des outrages pareillement intolérables, il devait bien le croire : cela s’était passé au Camp Smith. Mais que de simples bruits, aussi excessifs soient-ils, puissent déchaîner une communauté bien établie d’Athshéens au point de les faire agir à l’encontre de leurs coutumes et de leur raison, de les amener à rejeter complètement leur style de vie tout entier, il ne pouvait y croire. C’était psychologiquement invraisemblable. Il devait manquer un élément.

Le vieux Tubab sortit de la Loge au moment même où Lyubov passait devant. Derrière le vieil homme s’avançait Selver.

Selver se dégagea de l’entrée du tunnel, se redressa, cligna les yeux dans la clarté du jour, d’un gris pluvieux atténué par les feuillages. En remontant, son regard sombre rencontra celui de Lyubov. Aucun d’eux ne dit mot. Lyubov sentit monter en lui une crainte affreuse.

Dans la puce, en rentrant vers la base, il tenta de découvrir quel nerf avait été ébranlé, et il pensa : pourquoi la peur ? Pourquoi ai-je eu peur de Selver ? Une indémontrable intuition ou simplement une mauvaise analogie ? Irrationnelle de toute façon.

Rien n’avait changé entre Selver et Lyubov. Ce que Selver avait fait au Camp Smith pouvait être justifié ; et même si l’on ne parvenait pas à trouver de justification, cela ne faisait aucune différence. L’amitié qui les liait était trop profonde pour être altérée par un doute moral. Ils avaient travaillé très dur tous les deux ; chacun avait enseigné son langage à l’autre, et pas seulement au sens littéral. Ils s’étaient confiés l’un à l’autre sans réserve. Et l’amour de Lyubov pour son ami était augmenté par cette reconnaissance qu’éprouve le sauveur envers celui dont il a eu le privilège de sauver la vie.

En fait, jusqu’à cet instant, il ne s’était guère rendu compte à quel point son amitié et sa loyauté pour Selver étaient profondes. Sa peur avait-elle été en réalité la crainte personnelle que Selver, ayant appris la haine raciale, pût le rejeter, dédaigner sa loyauté et le considérer, non plus comme « toi », mais comme « l’un d’eux » ?

Après ce premier long regard, Selver s’était avancé lentement vers Lyubov pour l’accueillir en lui tendant les mains.

Le toucher était un important moyen de communication parmi les gens de la forêt. Chez les Terriens, le toucher implique généralement la menace, l’agression, et pour eux il n’y a souvent rien entre la poignée de main formelle et la caresse sexuelle. Chez les Athshéens, tout ce vide était rempli par diverses coutumes de toucher. Entre eux, la caresse était essentielle pour signaler, pour rassurer, comme elle l’est entre la mère et l’enfant, ou entre deux amants ; mais sa signification était sociale, pas seulement maternelle ou sexuelle. Cela faisait partie de leur langage. Elle était donc réglée, codifiée, et pourtant modifiable à l’extrême. « Ils sont toujours en train de se tripoter », disaient certains colons d’un ton méprisant, incapables de voir dans ces échanges tactiles autre chose que leur propre érotisme qui, d’abord forcé de se concentrer uniquement sur le sexe, puis réprimé, frustré, envahissait et empoisonnait le moindre plaisir sensuel, la moindre réponse humaine : la victoire d’un Cupidon furtif et aveugle sur la grande mère protectrice de tous les océans et de toutes les étoiles, de toutes les feuilles des arbres, de tous les gestes des hommes, Vénus Genitrix…

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