STEFAN WUL - RETOUR A «0»

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RETOUR A «0»: краткое содержание, описание и аннотация

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Stefan Wul est un écrivain de Science Fiction français né en 1922 (c'est donc maintenant un vieux monsieur de presque 80 ans). Il se mit assez tard à la SF, vers 1950. Il avait écrit avant cette date, mais se lance dans le genre presque par hasard. Son premier roman "Retour à 0" propose l'idée de médecins réduits en taille introduits dans le corps du patient... idée qui sera reprise dans le film "Le voyage fantastique".

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– Voyons, aucune raison de s'inquiéter. Mon scaphandre est une merveille de perfection. Je ne cours aucun danger. Ma situation est particulièrement excitante.

Le fleuve de lave continuait à couler devant lui avec une telle force qu'il lui fut impossible, malgré ses efforts, de vaincre le courant. A chaque fois qu'il essayait de sortir de l'espèce de grotte dans laquelle il était prisonnier, il se sentait violemment repoussé en arrière. Il fallut se résigner à l'attente. Se laissant couler, il s'accroupit sur le sol dur et patienta pendant des heures qui lui parurent des siècles.

Enfin, la nappe brûlante qui l'enveloppait sembla stagner. Jâ avança lentement dans l'enfer, frôlant de son gantelet levé le plafond de sa prison. Celui-ci parut s'élever. Bientôt sa présence ne fut plus perceptible, mais en admettant qu'il s'arrêtait là, Jâ n'en était pas plus avancé. Il était impossible de remonter, la viscosité de la lave retenant le scaphandre en bas. Jâ se résigna à avancer au hasard. Penché en avant, il poussait fortement des semelles sur le sol, tandis que ses bras effectuaient un mouvement de brasse au ralenti.

Une pensée l'effraya: et si la lave se solidifiait? Certes, la rapidité du torrent qui l'avait emporté indiquait qu'il était formé de laves basiques, devant en principe rester très longtemps fluides. Mais si la nuit tombait sur cette région de la lune, la surface pouvait très bien se figer sous l'action d'un froid terrible de moins cent degrés. Et il serait condamné à une mort lente dans une poche de feu, sous une gangue de roc: un fossile idéal à découvrir pour les générations futures.

Sous l'action de la fatigue, ses gestes devenaient plus lents. Quoique cette idée fût absurde, il s'imagina que la lave devenait pâteuse et lutta pour avancer le plus vite possible et trouver une issue quelque part. Sa marche provoquait des remous donnant naissance à de grosses bulles gazeuses, de l'hydrogène sulfuré sans doute, qui lui montaient le long des jambes.

Bientôt, il entendit crever ces bulles au-dessus de lui et en déduisit que la surface n'était pas loin. Redoublant d'ardeur, il parvint à grimper sur un renflement plus élevé du sol et son casque émergea. A cet endroit, la lave beaucoup moins liquide le retenait de toutes parts. Il eut à fournir de gros efforts pour s'extirper de la pâte gluante et réussit enfin à en sortir en faisant craquer des croûtes solides dans une poussée désespérée. Une fraîcheur délicieuse envahit le scaphandre. Mais elle se mua rapidement en un froid vif et Jâ coupa son réfrigérateur. Il s'étendit à quelques mètres de la coulée infernale et reprit son souffle.

Quand il fut plus calme, il se gorgea de Drinil et absorba deux pastilles. Il s'assit et alluma son phare pour observer les environs, car la nuit était très sombre. Sa déception fut vive de se trouver dans une grotte spacieuse. Une fatalité le ramenait toujours à explorer les entrailles de la Lune, alors qu'il n'aspirait qu'à la surface.

Il regarda la lave dont il était sorti, qui paraissait former un bouchon à l'entrée de la grotte et un phénomène qui lui avait échappé le frappa. Des bulles s'en dégageaient et montaient vers les hauteurs. Et celles-ci ne se dégageaient pas seulement de la lave mais prenaient également naissance aux endroits qui voisinaient avec celle-ci. Jâ comprit qu'il était dans une poche d'eau, et non dans le vide ou l'oxygène. Et cette eau bouillait au contact des matières surchauffées vomies par le volcan.

La chose était normale d'ailleurs, car si la lave avait rencontré des gaz ou du vide, elle aurait envahi la grotte sans difficulté, alors que l'eau avait constitué un barrage efficace.

Il fallait sortir de là. Les parois étaient assez accidentées pour permettre une ascension. Jâ monta lentement, profitant des moindres aspérités. Par endroits, la tâche était relativement facile. A d'autres places, le jeune homme manqua plusieurs fois de glisser par le fond et de perdre ainsi le chemin parcouru. Il lui sembla bientôt que le liquide qui l'entourait devenait verdâtre et opaque et s'ahurit de constater qu'il se trouvait vraisemblablement dans une poche pétrolifère.

«Ce serait la preuve qu'il a existé des mers sur la Lune, se, dit-il». Il continua son ascension à tâtons, gêné par l'opacité et par la viscosité qui rendait les roches très glissantes. Enfin il émergea. La peine de persévérer lui fut épargnée. Un craquement terrible ébranla le sous-sol lunaire. Jâ retomba dans le liquide, accompagné de gros blocs de roche. Il se sentit tournoyer, puis aspiré par un courant ascendant, fut projeté par une force terrible dans l'espace. Il jaillit à une trentaine de mètres au-dessus de la surface, soulevé comme une plume par un puissant jet de pétrole, et retomba lourdement dans l'épaisse couche de cendres qui amortit sa chute. Le sol frémit encore deux ou trois fois, sans que Jâ s'en effrayât le moins du monde, ayant subi de plus terribles épreuves qui l'avaient vacciné contre la peur.

Il fut aussitôt entouré d'êtres revêtus de combinaisons gonflées comme des ballons. Il s'inquiéta sur le moment, mais reconnut des visages humains derrière la membrane transparente qui protégeait leur figure. Il leur fit un signe de la main, voulut se redresser et réprima un gémissement; sa jambe gauche ne le portait plus, sans doute brisée dans la chute. Il se laissa traîner dans un bizarre appareil en farine d'œuf et s'évanouit.

CHAPITRE XIII

– Mon rôle est terminé, dit Mox à l'Excellence. Ça n'a pas marché tout seul. Ce type a une chance extraordinaire. Pensez qu'il est resté quatre jours sous la lave. Son casque de quintuplex a dû mollir à la chaleur, il était tout gondolé. Une petite fissure et c'était la mort immédiate.

– Finalement, il a tout de même accompli ses quinze jours d'épreuve, quoique nous fussions résolus à les lui épargner, dit pensivement l'Excellence. Dans un sens, cela simplifie nos projets. Quand il connaîtra le règlement, il ne s'étonnera de rien et n'aura pas à se poser de questions, à se demander pourquoi nous tenions tant à l'épargner. La petite mise en scène destinée à lui cacher la loi des quinze jours n'a plus de raisons d'être.

L'Excellence se tourna vers Tem.

– Eh bien, Citoyen, tout est-il organisé de votre côté?

– Tout est prêt, Excellence, quand il sortira de la clinique, il trouvera chez lui la plus belle femme de la Lune. J'ai eu du mal à lui dénicher une personne à la fois sensationnellement jolie et parfaitement intelligente. C'est une femme de nos services, naturellement.

– Qui est-ce?

– Nira Slid.

Le gros homme fronça les sourcils.

– Nira Slid? dit-il pensivement.

– Oui, Excellence, agent A.E.712. Une blonde magnifique, fille de Gome Slid, mort l'an dernier dans l'accident du cirque 13.

– Ah, oui, parfaitement! dit l'Excellence. Votre choix n'est pas mauvais.

– D'autre part, Jâ Benal m'aura pour voisin immédiat. Je jouerai le jeu comme vous me l'avez demandé.

Un son perlé retentit dans la pièce.

– Entrez, dit l'Excellence.

Son secrétaire parut.

– Des nouvelles de Jâ Benal, Excellence.

– Eh bien?

– Sa jambe verdit.

– Au nom du ciel, que dites-vous là?

– Le Professeur en personne est en communication. Si vous voulez lui parler…

– Transmettez vite.

Le secrétaire sortit. L'Excellence appuya sur un bouton. Un homme au visage strié de rides profondes apparut sur l'écran situé sur une cloison.

– Eh bien, Professeur? Que m'annonce-t-on?

– C'est vrai, Excellence. Cette fracture était ouverte; on voit la jambe verdir d'heure en heure. J'ai tenu à vous le faire savoir. Je crois que vous teniez à la vie de cet homme.

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