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Ben Bova: Colonie 2

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Ben Bova Colonie 2

Colonie 2: краткое содержание, описание и аннотация

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«Né » en laboratoire sur David est parti vers la Terre, prêt à tout pour sauver la planète menacée, pour sauver ses frères humains. Déjà la Terre est à feu et à sang, le Front Révolutionnaire des Peuples frappe partout, la navette spatiale de David est détournée… et il se retrouve dans une région perdue de l'Argentine. Vers lui le hasard a conduit Bahjat, une jeune Irakienne, membre du F.R.P. Durant leur marche héroïque, une tendresse naît, qui n'empêche pas Bahjat de livrer David au chef de Front, à New York. Maître de la Terre, le F.R.P. veut plus : conquérir source de toutes les énergies. Dans le vaisseau qui fonce vers sa patrie, David, gardé en otage, imagine une riposte. D'une perfection technologique sans pitié. Bahjat périrait... Il y va de la suivie espoir et avenir de l'homme !

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— Vous ne pouvez pas non plus voyager si vous êtes malade.

— Si… je pourrai.

David alla passer les boîtes de conserve en revue. Presque toutes étaient autochauffantes. Il ouvrit le couvercle de deux boîtes de potage et d’une de ragoût de viande dont le contenu se mit immédiatement à grésiller et, s’asseyant sur le bord de la couchette, il aida Bahjat à boire un peu de bouillon. À même la boîte car il n’y avait ni assiettes, ni couverts, ni bols.

Et pas davantage de médicaments.

— La route…, balbutia-t-elle. On pourrait faire de l’auto-stop… Il doit sûrement passer des camions…

— Qui ont des talkies-walkies et notre signalement détaillé aimablement fourni par la police, l’armée ou que sais-je encore !

Quand Bahjat eut avalé quelques bouchées de ragoût, sa toux s’apaisa. David finit ce qui restait sans tenir compte des faibles protestations de la jeune fille : elle redoutait de le contaminer s’il mangeait dans le même récipient qu’elle. Lorsqu’il eut bu le potage, il remplit deux boîtes d’eau fraîche et claire à la pompe et les posa à côté de Bahjat.

— Maintenant, dormez un peu. C’est ce que je vais faire moi-même.

— J’ai froid.

David eut beau fouiller soigneusement la cabane, il ne trouva pas de couvertures, pas même de draps. Le soleil qui entrait par la fenêtre était chaud mais il n’allait pas jusqu’à la couchette encastrée dans le mur et, par conséquent, inamovible. En désespoir de cause, il déshabilla Bahjat, étendit ses vêtements mouillés par terre au milieu de la flaque de soleil et revint vers elle.

On dirait un bébé moineau, fragile et ravissant, songea-t-il en regardant son corps nu. Il s’allongea à côté d’elle et la prit dans ses bras. Elle se pelotonna contre lui. Elle avait encore des frissons. David entreprit de lui masser le dos et les fesses. Après avoir toussé plusieurs fois, elle s’endormit. Il en fit autant. La fatigue était plus forte que le désir : telle fut sa dernière pensée avant de sombrer dans le sommeil.

Ce fut un bruit de moteur qui le réveilla. Il ouvrit les yeux, tous ses sens en alerte. Les tuiles de bois servant de plafond, Bahjat dans ses bras et le puissant grondement d’un moteur à explosion qui se dirigeait vers la bicoque… ce n’était pas un électrocyclo. Ni un hélicoptère. Un camion, peut-être.

Il se dégagea doucement pour ne pas réveiller la jeune fille endormie dont la respiration était rauque et sifflante. La tache de soleil s’était déplacée mais les vêtements posés sur le plancher étaient secs. Il en recouvrit précipitamment le corps nu de Bahjat avant d’enfiler son pantalon et sa chemise.

Par la fenêtre, il pouvait voir la route qui s’étirait, toute droite, jusqu’à l’horizon. Un gros camion poussif s’y traînait. D’après ce que proclamaient les mots peints sur ses flancs blancs — DON QUIXOTE CERVESA —, il transportait de la bière dans ses entrailles réfrigérées.

Pas moyen d’aller jusqu’à la route pour l’arrêter, se dit David. Mieux vaut, d’ailleurs, ne pas même essayer : ce serait probablement une erreur. Mais elle a besoin d’un médecin ou, au moins, d’une pharmacie.

Il se retourna. Bahjat était en train de s’asseoir sur la couchette, une main cachant ses seins, l’autre tenant l’épaule opposée comme si elle posait pour un peintre. Mais elle avait les yeux cernés et une toux déchirante la secouait.

— Il ne faut pas rester là, dit-elle.

— Je sais.

— Il passera d’autres camions.

— Mais ils ont la radio et ils préviendront la police.

Elle réussit à sourire.

— Je vais vous apprendre comment un maquisard qui connaît son métier fait du camion-stop.

David, tapi sur la berme, attendait, crispé. Il avait cru à maintes reprises entendre des moteurs mais, chaque fois, ce n’avait été que son imagination qui lui jouait des tours. À un moment donné, un hélicoptère le survola et il se cacha avec le cyclo dans les hautes herbes jaunâtres qui poussaient le long de la route. Apparemment, l’hélico n’y vit que du feu car il s’éloigna sans même se donner la peine de tourner en rond au-dessus du site.

Enfin, David perçut réellement le bruit d’un poids lourd qui approchait. Il se retourna. Bahjat était sur le toit de la cabane. Elle leva le bras et disparut à sa vue. David alla alors déposer la bécane au milieu de la chaussée.

— Espérons que ça marchera, murmura-t-il en étreignant la crosse du pistolet glissé dans sa ceinture.

C’était la seule solution qui resterait si le camion ne s’arrêtait pas.

Il se rua ventre à terre en direction de la cabane. Bahjat arriva en courant à sa rencontre. Il la prit dans ses bras et rebroussa chemin. Elle voulut protester mais une quinte de toux la réduisit au silence.

Tous deux se cachèrent derrière le talus à une dizaine de mètres de la bécane abandonnée.

Le camion freina avec force halètements. Le chauffeur et son aide descendirent nonchalamment de la cabine et s’abîmèrent dans la contemplation du cyclo. Ils échangèrent un coup d’œil, haussèrent les épaules et scrutèrent la plaine. David et Bahjat s’aplatirent encore davantage au sol.

Le plus grand des deux routiers se gratta le crâne et dit quelque chose en espagnol. Cela ressemblait à une question. Et il avait prononcé le mot terroristas. L’autre se mit à rire et tendit le doigt vers le véhicule. Son collègue hocha la tête et dit encore quelque chose. Où il y avait le mot policia. Le plus petit des deux hommes cracha par terre.

— Policia ! Pah !

Après avoir encore échangé quelques propos, ils relevèrent la bécane et la poussèrent jusqu’à l’arrière du camion. Le grand chauffeur avait l’air beaucoup plus hésitant que son collègue qui forma allégrement la combinaison numérique pour ouvrir le hayon. David surveillait attentivement les mouvements de ses doigts.

Ils soulevèrent la machine en ahanant, la chargèrent dans la remorque, refermèrent bruyamment les battants de la porte et remontèrent dans la cabine. Tirant Bahjat par le bras, David s’élança. La jeune fille porta sa main libre à sa bouche et se plia en deux tandis que son compagnon composait le code de la serrure à combinaison. La porte de la remorque se rouvrit.

Le camion redémarra au moment où David aidait Bahjat à se hisser. Il dut courir pour rattraper le véhicule et y grimper d’un rétablissement. Il referma la porte lentement, soigneusement. La serrure cliqueta.

Il faisait noir à l’intérieur et il fallut un certain temps pour que leurs yeux s’accoutument à l’obscurité. Ils étaient environnés de piles de caisses en plastique transparent à travers lesquelles on distinguait vaguement des meubles dans la pénombre.

— Dommage que tout soit emballé, dit David d’une voix forte pour dominer le bruit des pneus et du moteur. Il y a tout le confort qu’on peut souhaiter, ici. Des divans, des fauteuils…

— C’est merveilleux, fit Bahjat dans un soupir guttural. Nous sommes en sécurité… pour le moment.

Et elle s’effondra dans les bras de son compagnon.

24

Beaucoup de gens réagirent devant les satellites énergétiques solaires comme ils avaient réagi une génération plus tôt à l’énergie nucléaire : avec leurs glandes, pas avec leur cerveau. Les émeutes qui éclatèrent à Delhi quand le premier champ de capteurs fut mis en place près de la capitale indienne illustrèrent de façon exemplaire les déchaînements hystériques que déclenchèrent les satellites solaires en de nombreux points du monde. Quelqu’un fit courir le bruit que les faisceaux de micro-ondes émis par le satellite étaient directement braqués sur la ville pendant la nuit dans l’intention délibérée de rendre les femmes stériles !On aurait pu penser, alors que les victimes de la famine s’amoncelaient comme feuilles en automne et que les épidémies ravageaient le pays, que ces imbéciles accueilleraient avec satisfaction une forme de contrôle des naissances parfaitement indolore. Mais non ! Ce fut l’émeute. Il y eut des centaines de morts. Les factieux endommagèrent àtel point les capteurs que la compagnie de distribution d’énergie locale déposa son bilan. Cela nous était absolument égal : nous avons simplement pointé le satellite sur l’Afrique du Nord qui approvisionnait l’Europe en énergie. Et l’Inde continua à croupir dans sa misère.

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