Frank Herbert - Dune

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Dune: краткое содержание, описание и аннотация

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Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers achète à n’importe quel prix. Richesse très convoitée : quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi mystique. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et qui, à la tête des commandos de la mort, changera le cours de l’histoire. Cependant les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique ; elles veulent créer un homme qui concrétisera tous les dons latents de l’espèce. Tout est fécond dans ce programme, y compris ses défaillances. Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l’Empire ?

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C’était ce silence particulier qui précédait le matin, alors que les oiseaux nocturnes avaient disparu et que les créatures du jour n’avaient pas encore annoncé leur éveil à leur ennemi, le soleil.

« Tu devras cheminer dans le sable à la lumière du jour, avait dit Stilgar, afin que Shai-hulud te voit et qu’il sache que tu n’as pas peur. Aussi nous changerons l’emploi du temps et nous dormirons à la nuit. »

Lentement, Paul s’assit, dans l’ombre de la tente. Ses gestes étaient doux mais Chani l’entendit pourtant. « Il ne fait pas encore complètement jour, mon bien-aimé », dit-elle, ombre dans l’ombre.

« Sihaya », fit-il, et il y avait la trace d’un rire dans sa voix.

« Tu m’appelles ton printemps du désert, mais aujourd’hui, je suis là pour te harceler. Aujourd’hui, je suis la sayyadina qui veille à ce que l’on obéisse aux rites. »

Il entreprit d’ajuster son distille. « Une fois, dit-il, tu m’as cité les paroles du Kitab al-Ibar : “La femme est ton champ ; alors va dans ce champ et cultive-le.” »

« Je suis la mère de ton premier enfant », dit-elle.

Il la devinait dans la pénombre grise, imitant ses gestes, ajustant son distille pour le désert.

« Tu devrais te reposer aussi longtemps que possible », lui dit-elle.

Il sentit l’amour dans sa voix et répondit en plaisantant : « La Sayyadina qui Veille ne doit pas mettre en garde le candidat. »

Elle se glissa à ses côtés et posa la main sur sa joue.

« Aujourd’hui, je suis celle qui veille mais je suis aussi la femme. »

« Tu aurais dû laisser cette tâche à une autre », dit-il.

« Il est aussi dur d’attendre. Je préfère être à tes côtés. »

Il déposa un baiser sur sa main avant d’ajuster le masque facial de son distille. Puis il descella la tente. L’air avait cette fraîcheur légèrement humide qui, avec l’aube, laisserait des traces de rosée sur le désert. Il apportait le parfum de la masse d’épice en gestation qu’ils avaient détectée au nord-est et qui indiquait la présence d’un faiseur.

Paul rampa hors du sphincter d’entrée, se redressa et, debout dans le sable, étira ses muscles, chassant le sommeil. Une pâle luminescence verte apparaissait à l’horizon d’est. Dans la pénombre, les tentes étaient comme autant de petites dunes. Sur sa gauche, Paul décela un mouvement. La garde. Les hommes avaient dû le voir. Ils savaient quel péril il allait affronter aujourd’hui. Chaque Fremen l’avait affronté. Il lui fallait se préparer et ils lui accordaient encore ce moment de solitude.

Ce doit être fait aujourd’hui , se dit-il.

Il songea à la puissance qu’il avait réussi à opposer au pogrom, aux vieux hommes qui, maintenant, lui amenaient leurs fils afin qu’il leur enseigne l’art étrange de la bataille, à ces vieux hommes qui l’écoutaient lors des conseils, qui suivaient ses plans et revenaient vers lui avec le plus grand compliment que pouvait faire un Fremen : « Ton plan a réussi, Muad’Dib. »

Pourtant, le plus petit, le plus médiocre des guerriers fremen était capable d’une chose qu’il n’avait encore jamais réalisée. Et il savait que cette différence pesait sur son rôle de chef.

Il n’avait pas chevauché le faiseur.

Bien sûr, avec les autres il avait participé à des raids mais il n’avait pas encore fait son premier voyage seul. Et jusqu’à ce qu’il l’ait fait, son univers demeurerait limité par les capacités des autres. Il n’était pas de véritable Fremen qui pût permettre cela. Jusqu’à son premier voyage, les vastes territoires du Sud, à quelque vingt marteleurs au-delà de l’erg, lui étaient interdits, à moins qu’il ne voyage dans un palanquin, comme une Révérende Mère ou un malade.

Il se souvint alors de la lutte qu’il avait menée tout au long de la nuit avec sa perception intérieure et il vit là un parallèle étrange : s’il maîtrisait le faiseur, son pouvoir en serait affermi ; s’il maîtrisait sa vision intérieure, il posséderait alors un moyen de contrôle sur lui-même. Mais au-delà, il y avait la zone brumeuse, la grande turbulence qui semblait s’être emparé de l’univers tout entier.

Il était obsédé par les diverses manières dont il percevait l’univers, flou et précis dans le même temps. Il le voyait in situ. Pourtant, quand il était né, quand les pressions de la réalité avaient commencé de s’exercer sur lui, le maintenant avait eu sa vie propre et s’était mis à croître avec ses différences particulières et subtiles. Le but terrible demeurait. Ainsi que la conscience raciale. Et, les dominant, sanglant et sauvage : le jihad.

Chani le rejoignit au-dehors. Les bras serrés sur sa poitrine, elle le regarda en biais, ainsi qu’elle le faisait toujours quand elle cherchait à deviner son état d’âme.

« Parle-moi encore des eaux de ton monde natal, Usul », dit-elle.

Il comprit qu’elle essayait de le distraire, d’apaiser les tensions de son esprit avant la dangereuse épreuve. Le ciel devenait plus clair, maintenant, et Paul vit que certains de ses Fedaykin démontaient déjà leurs tentes.

« J’aimerais mieux que tu me parles du sietch et de notre fils, dit-il. Est-ce qu’il tyrannise toujours ma mère ? »

« Et Ali tout aussi bien. Il grandit vite. »

« Comment est-ce dans le Sud ? »

« Lorsque tu chevaucheras le faiseur, tu le verras toi-même. »

« Mais j’aimerais d’abord le voir par tes yeux. »

« C’est terriblement désolé », dit-elle.

Il tendit la main vers son front et toucha l’écharpe nezhoni qui sortait du rabat de son distille. « Pourquoi ne me parles-tu pas du sietch ? »

« Je t’en ai déjà parlé. Sans nos hommes, c’est un endroit bien désert. C’est un lieu de travail. Nous passons nos heures dans les ateliers. Il faut fabriquer des armes, planter des sondes pour la prévision du temps, récolter l’épice pour les tributs. Les dunes doivent être ensemencées afin de les maintenir. Il faut confectionner des tissus, des tapis, charger les cellules à carburant. Et former les enfants afin que la puissance de la tribu ne diminue jamais. »

« Il n’y a donc rien de plaisant dans le sietch ? »

« Les enfants. Nous observons les rites. Nous avons suffisamment de nourriture. Parfois, l’une d’entre nous peut se rendre dans le nord afin de retrouver son homme. La vie doit continuer. »

« Ma sœur, Alia… est-elle acceptée par les gens ? »

Dans la clarté grise de l’aube, Chani lui fit face, le regard triste. « C’est là une chose dont nous discuterons un autre jour, bien-aimé. »

« Discutons-en maintenant. »

« Tu devrais garder tes forces pour l’épreuve. »

Il vit qu’il avait touché quelque point sensible. La voix de Chani était soudain lointaine. « L’inconnu, dit-il, apporte ses propres peines. »

Chani acquiesça. « Il subsiste encore une certaine… incompréhension, due à l’étrangeté d’Alia. Les femmes la craignent parce qu’une enfant, presque un bébé, ne devrait pas parler de… choses que seul un adulte peut connaître. Elles ne comprennent pas que ce… changement qui s’est produit dans la matrice a rendu Alia… différente. »

« Des ennuis ? » demanda Paul, songeant : J’ai eu la vision d’ennuis sur Alia.

Le regard de Chani se porta sur la ligne claire du soleil. « Certaines des femmes se sont rassemblées pour en appeler à la Révérende Mère. Elles lui ont demandé d’exorciser le démon qui est dans sa fille. Elles ont cité l’écriture : “Point ne tolérera sorcière parmi nous.” »

« Et que leur a dit ma mère ? »

« Elle leur a récité la loi et les a renvoyées dans la confusion. Elle leur a dit : “Si Alia est source d’ennuis, la faute en revient à l’autorité qui n’a pas su prévoir et prévenir ces ennuis.” Puis elle a essayé de leur expliquer de quelle façon le changement avait agi sur Alia, à l’intérieur de sa matrice. Mais les femmes étaient furieuses parce qu’elles étaient confuses et elles sont reparties en maugréant. »

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