Robert Silverberg - Gianni

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Gianni: краткое содержание, описание и аннотация

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Robert Silverberg

Gianni

« Mais pourquoi pas Mozart ? » a dit Hoaglund en secouant la tête. « Schubert, même ? Ou tu aurais pu ramener Bix Beiderbecke, pour l’amour du ciel, si tu voulais ressusciter un grand musicien !

— Beiderbecke faisait dans le jazz, lui ai-je retourné. Le jazz ne m’intéresse pas. Personne ne s’intéresse au jazz à part toi.

— Et les gens s’intéressent encore à Pergolèse en 2008 ?

— Moi, je m’y intéresse.

— Mozart aurait été une meilleure publicité. Tu auras besoin de subventions supplémentaires tôt ou tard. Tu dis au monde que tu as Mozart en coulisses en train de ficeler un nouvel opéra, et tu peux imposer les conditions que tu veux. Mais qu’est-ce que tu as à gagner avec Pergolèse ? Pergolèse est complètement oublié.

— Seulement par le populo, Sam. Et puis, pourquoi donner une seconde chance à Mozart ? Il est peut-être mort jeune, mais pas tant que ça, et il a accompli son œuvre, une œuvre considérable. Gianni est mort à vingt-six ans, vois-tu. Il aurait pu être plus grand que Mozart s’il s’était vu accorder une douzaine d’années de plus.

— Johnny ?

— Gianni. Giovanni Battista. Pergolèse. Il se fait appeler Gianni. Viens faire sa connaissance.

— Mozart, Dave. Tu aurais dû prendre Mozart.

— Arrête de faire l’idiot. Quand tu l’auras rencontré, tu verras que j’ai joué le bon numéro. Mozart nous aurait créé des problèmes, de toute façon. Les histoires que j’ai apprises sur la vie privée de Mozart te feraient dresser les cheveux sur la tête. Suis-moi. »

Je l’ai entraîné dans le long corridor qui, partant du bureau, desservait la salle de l’appareillage lourd, la cage du harpon temporel et le sas menant au motel jumelé où logeait Gianni depuis que nous l’avions harponné. Nous avons fait halte dans le sas, le temps de subir une petite pulvérisation. Sam a froncé les sourcils. « Les micro-organismes infectieux ont connu pas mal de mutations depuis le XVIII esiècle, lui ai-je expliqué. Tant que nous n’avons pas amélioré ses capacités de résistance, nous le maintenons dans un environnement pratiquement stérile. Quand nous l’avons ramené, il était vulnérable à tout un tas de trucs – un simple rhume de cerveau l’aurait probablement tué. Sans compter qu’il était à l’agonie quand nous l’avons récupéré : un poumon rongé par la tuberculose et l’autre en piteux état.

— Holà ! » s’est exclamé Hoaglund.

J’ai ri. « Tu n’attraperas rien à son contact. Il en est au stade de la rémission, Sam. Nous ne l’avons pas ramené à si grands frais rien que pour le voir mourir. »

Le sas s’est ouvert et nous sommes entrés dans la chambre de contrôle qui, avec ses rangées d’instruments télémétriques, brillait comme un plateau de cinéma. L’infirmière de jour, Claudia, examinait des relevés diagnostiques. « Il vous attend, docteur Leavis. Il est tout guilleret ce matin.

— Guilleret ?

— Enjoué. Vous savez. »

Oui. Collée à la porte de Gianni, une carte qui n’était pas là la veille proclamait en caractères résolument baroques :

GIOVANNI BATTISTA PERGOLESI

Jesi, 3 janvier 1710 – Pozzuoli, 17 mars 1736

Los Angeles, 20 décembre 2007

Original à l’œuvre !!!

Per piacere, Frappez Avant d’Entrer !

« Il parle anglais ? s’est étonné Hoaglund.

— À présent, oui. On lui a fait passer des bandes pendant son sommeil la première semaine. Il apprend vite de toute façon. » J’ai souri de toutes mes dents. « Original à l’œuvre, hein ? Dans le sens d’authentique ou d’excentrique. C’est le genre d’astuce que j’aurais plutôt attendu de Mozart.

— Tous les mêmes, ces artistes », a fait Hoaglund.

J’ai frappé.

« Chi va là ? a lancé Gianni.

— Dave Leavis.

Avanti, dottore illustrissimo !

— Il me semblait t’avoir entendu dire qu’il parlait anglais, a murmuré Hoaglund.

— Il est d’humeur guillerette aujourd’hui. Tu ne te souviens pas de ce que nous a dit Claudia ? »

Nous sommes entrés. Comme d’habitude les stores étaient baissés, faisant écran à l’éclatant soleil de janvier, au flamboiement des fleurs d’acacia juste de l’autre côté de la fenêtre, à la masse écarlate de la bougainvillée, à la vue plongeante sur la vallée et aux montagnes au-delà. Peut-être le paysage ne l’intéressait-il pas – ou alors, plus probablement, il préférait donner à sa chambre l’allure d’une petite cellule bien close, d’un îlot hors du temps. Il avait eu pas mal de chocs psychologiques à encaisser au cours des dernières semaines : ça devait faire un sacré décalage horaire à digérer de sauter de 271 ans dans le futur.

Mais il avait l’air plein d’entrain, presque taquin – petit homme tout de grâce et de délicatesse, l’œil vif, le geste prompt et élégant, de la prestance et de l’assurance. Comme il avait changé en seulement quelques semaines ! Quand nous l’avions péché dans son XVIII esiècle, il faisait triste figure : un visage marqué et hagard, des cheveux déjà gris à vingt-six ans, un corps décharné, voûté, tremblotant. Il ressemblait à ce qu’il était, un tuberculeux à l’article de la mort. Ses cheveux étaient toujours gris, mais il avait pris cinq kilos ; le voile qui lui recouvrait les yeux avait disparu ; ses joues avaient pris des couleurs.

« Gianni, ai-je attaqué, je voudrais vous présenter Sam Hoaglund. C’est lui qui va s’occuper de la publicité et de tout le travail promotionnel pour notre projet. Capisce ? Il vous fera connaître au monde et vous donnera un nouveau public pour votre musique. »

Un grand sourire a éclairé son visage. « Bene. Écoutez ça. »

La pièce était une véritable jungle électronique, festonnée d’une débauche de gadgets : un synthétiseur, un écran télé, une fortune d’enregistrements audio, cinq espèces de terminaux et toutes sortes d’autres choses parfaitement adaptées à votre salon pur XVIII esiècle italien. Gianni adorait cette ambiance et maîtrisait son matériel avec une aisance confondante, à la limite de l’effrayant. Il a pivoté vers le synthétiseur, l’a réglé façon clavecin et a effleuré le clavier. Du nuage de minibaffles en suspension a jailli le thème d’ouverture d’une sonate, ravissante, lyrique, d’un mélodieux immanquablement pergolésien, mais non dépourvue d’une certaine bizarrerie. En dépit de sa beauté, on y remarquait quelque chose de forcé, de gauche, de retenu, comme l’aurait été un ballet exécuté par des danseurs en galoches. Plus il jouait, plus je me sentais mal à l’aise. Finalement il s’est tourné vers nous et a lancé : « Ça vous plaît ?

— Qu’est-ce que c’est ? Quelque chose de vous ?

— De moi, oui. Mon nouveau style. En ce moment je suis sous l’influence de Beethoven. Haydn hier, demain Chopin. J’essaie tout, non ? D’ici Pâques j’en serai aux vilains compositeurs. Mahler, Berg, Debussy – ces hommes étaient fous, savez-vous ? Une musique folle, si vilaine. Mais j’apprendrai.

— Debussy, vilain ? m’a soufflé Hoaglund.

— Pour lui Bach est de la musique moderne. Haydn est la voix du futur.

— Je serai très célèbre, a déclamé Gianni.

— Oui. Sam fera de vous l’homme le plus célèbre du monde.

— Je suis devenu très célèbre après… euh… ma mort. » Il a tapoté un de ses terminaux. « J’ai lu des tas de choses sur moi. J’étais si célèbre que tout le monde a contrefait ma musique et qu’on l’a publiée comme étant du Pergolèse, savez-vous ? J’en ai joué aussi, de ce “Pergolèse”. Merda, pour l’essentiel. Pas tout. Les concerti armonici… pas mal – pas de moi, mais pas mal. Presque tout le reste… du toc. » Il a cligné de l’œil. « Mais vous me rendrez célèbre de mon vivant, hein ? Bien. Très bien. » Il s’est rapproché de nous et, baissant la voix, a ajouté : « Voulez-vous dire à Claudia que, côté blennorragie, je suis parfaitement guéri ?

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