“Ayant encore déserté avec douze françois qui, voulant retourner en France, furent à Strasbourg, sur la parole du gouverneur. Les douze françois furent incorporés dans des régimens; mais, elle, étant d’une petite taille, on lui permit de se retirer dans son pays” (Ibid.).
“Il passa auprès d’elle une espèce de monsieur, bien habillé, qui lui demanda si elle vouloit le servir. Elle y consentit. Il la conduisit chez lui, sans quelle scut ce qu’il étoit mais, après quinze jours de résidence, elle s’apperçut qu’il étoit l’exécuteur de Strasbourg. Cette connoissance ne l’obligea point à chercher un autre maître elle prit goût pour le noble emploi de celui-ci” (Ibid.).
“Elle apprit que dans le Languedoc on pourroit avoir besoin de son ministère. Elle partit pour s’y rendre, et arriva à Montpellier, où elle servit de second à l’exécuteur qui y étoit établi mais, comme elle étoit fort habile dans l’art d’expédier les gens pour l’autre monde, elle voulut être maître” (Ibid.).
“Elle sçut qu’à Lyon il n’y avoit point d’exécuteur; elle partit de Montpellier pour s’y rendre, et, dans la route, elle rencontra un soldat qui avoit débauché une fille du com-tat d’Avignon; elle fit connoissance avec elle, elle lui découvrit son dessein et lui dit quelle passerait pour sa femme. Elles partirent ensemble pour Lyon, et abandonnèrent le soldat” (Ibid. P. 2–3).
“Etant arrivée à Lyon, elle fut acceptée pour exécuteur, sous le nom d’Henri, et conduite avec les cérémonies ordinaires, c’est-à-dire avec deux cavaliers de la maréchaussée de Lyon, au fauxbourg de la Guillottière, dans la maison sise auprès de l’église de la Magdelaine, destinée pour ceux qui sont élevés au dit emploi” (Ibid. P. 3).
“Elle avoit exercé à Lyon pendant vingt-sept mois l’office d’exécuteur, sous l’habit d’homme et le nom d’Henri, y ayant pendu, rompu, foüetté et marqué plusieurs criminels. Elle exécutoit avec plaisir les personnes de son sexe, mais avec beaucoup de peines (sic) celles qui ne l’étaient pas” (Ibid. P. 4).
“Le sexe de cet exécuteur femelle fut reconnu sur la fin du mois de janvier dix sept cent quarante neuf, par sa servante qui, en le couchant, reconnut son sexe” (Ibid. P. 3).
“Fit le rapport à monsieur Richard, procureur d’office au fauxbourg de la Guillottière, qui en donna avis à monsieur de Quinsson, procureur du Roi, qui la fit conduire aux prisons de la ville de Lyon” (Ibid.).
“Elle [у] demeura trois mois sous le nom d’Henriette, à la fin desquels elle s’y maria avec un laquais de monsieur de Rochebaron, commandant pour le Roi dans la ditte ville de Lyon” (Ibid.).
“Après son mariage, elle sortit des prisons sous le nom d’Henriette, et elle partit pour son pays avec son mari. Un sujet du roi cf Espagne, né en Catalogne, fut mis en sa place et prit possession de ce tragique emploi le six février dix sept cent quarante neuf” (Ibid. P. 4).
“Le détail de cette histoire a été tiré de l’aveu de la même Henriette qui en a fait le rapport à l’auteur des présents mémoires, lorsqu’elle étoit dans les prisons de Lyon” (Ibid.).
La Bigarure ou Gazette galante, historique, littéraire, critique, morale, satirique, sérieuse et badine. 1751. № 7. P. 56–60 (цит. no: Monseieur de Lyon H http://www. guichetdusavoir.org/viewtopic.php?t=26947, дата обращения — 31.10.2017).
“La fille d’un cordonnier de Langres, en Bourgogne, ayant eu le malheur de se laisser séduire par une de ces infâmes qui font commerce de l’honneur des filles, eut tant de honte de reparaître dans sa famille quelle avait déshonorée, qu’elle résolut de ne jamais revoir ses parents mais d’aller au contraire cacher son infamie dans quelque ville éloignée où jamais on n’entendrait parler d’elle” (Ibid.).
“Elle se travestit en homme et vint à Lyon où, ayant appris que l’emploi de bourreau était vacant, elle le sollicita et l’obtint” (Ibid.).
“S’étant aperçue quelle était enceinte, elle voulut essayer de réparer cette infamie. Elle proposa pour cet effet à son Maître-valet de l’épouser: ce qu’elle ne put faire qu’en lui déclarant son sexe et une partie de ses aventures” (Ibid.).
“Lespérance d’avoir sa place lui fit trahir son serment. Il déclara donc aux magistrats tout ce que cette fille extraordinaire lui avait avoué, et en conséquence, l’emploi de bourreau lui fut ôté et donné à son dénonciateur” (Ibid.).
“Elle quitta la ville et vint ici, (à Montpellier — O. T.) toujours dans le même déguisement, et résolue d’exercer encore la même profession qu’elle avait faite à Lyon… Le bruit de ce qui venait de lui arriver à Lyon étant passé, et ayant éclaté ici où quelques personnes l’ont reconnue, l’exécuteur n’ayant plus voulu la garder lorsqu’il a su qui elle était, l’a payée et renvoyée” (Ibid.).
“On assure que depuis elle a pris la route de l’Espagne où elle est allée exercer ses talents, et satisfaire son animosité contre tous les malfaiteurs de l’un et l’autre sexe qui pourront tomber entre ses mains; animosité qui, à ce qu’on lui a entendu dire ne finira qu’avec sa vie” (Ibid.).
Единственным исключением из этого правила являлась норма, прописанная в ордонансе Людовика IX Святого от 1268 (1269) г. В случае, если девочка в возрасте «от десяти до четырнадцати лет» обвинялась в богохульстве или сквернословии, ее следовало раздеть догола и высечь розгами, и исполнить такой приговор должны были женщины «в отсутствие мужчин»: “Et se celle persone, qui aura ainsi méfiait, soit de l’aige de dix ans, ou de plus, jusques à quatorze ans, il sera batu par la Justice du lieu, tout à nud de verges en apert ou plus ou moins, selon la grieveté du mesfait, ou de la vilaine parole, cest assavoir li homme par hommes et la famé par famés, sans presence d’homme” (Ordonnances des rois de France. T. 1. P. 101, курсив мой — O.T.). Впрочем, ни одного случая соответствия судебной практики данной норме права в истории Франции эпохи Средневековья или Нового времени мы не найдем.
Lynn J.A. The French Wars 1667–1714: The Sun King at War. Oxford, 2002. Ch. 5.
Ibid.
Charles G. Brave l’Angevin. La véritable histoire de Renée Bordereau, cavalier de l’Armée catholique et royale de 1793. P, 1976.
Pigeard A. EArmée Napoléonienne, 1804–1815. P., 1993. P. 617. Подробнее об этих и многих других европейках, служивших в XVII–XIX вв. в армии, часто под видом мужчин, см.: Lynn J.A. Essential Women, Necessary Wives, and Exemplary Soldiers: The Military Reality and Cultural Representation of Women’s Military Participation (1600–1815) // A Companion to Women’s Military History / Ed. by B.C. Hacker, M. Vining. LeidenjBoston, 2012. P. 93–136.
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