Guy Sajer - Le Soldat oublié

Здесь есть возможность читать онлайн «Guy Sajer - Le Soldat oublié» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, ISBN: 2012, Издательство: Robert Laffont, Жанр: Биографии и Мемуары, military_history, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Soldat oublié: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Soldat oublié»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Guy Sajer n’a pas dix-sept ans quand, en juillet 1942, il endosse l’uniforme de la Wehrmacht. Il est français par son père, allemand par sa mère ; il habite alors l’Alsace. À cause de son jeune âge, il n’est pas affecté à une unité combattante, mais dans le train des équipages. Dès novembre, l’hiver s’abat sur la plaine russe ; le froid, la neige, les partisans rendent la progression des convois extrêmement difficile : jamais l’unité de Sajer n’atteindra Stalingrad qu’elle devait ravitailler ; la vie armée aura capitulé avant. Mais Sajer sait déjà que la guerre n’est pas une partie de plaisir, que survivre dans l’hiver russe est déjà un combat. Et pourtant, ce premier hiver, il n’a pas vraiment fait la guerre. La vraie guerre, celle du combattant de première ligne, il la découvre lorsqu’il est versé dans la division « Gross Deutschland », division d’élite, avec laquelle, à partir de l’été 1943, il va se trouver engagé dans les plus grandes batailles du front d’Ukraine, quand la Wehrmacht plie sous l’offensive russe. De Koursk à Kharkov, de jour comme de nuit, dans la boue, la neige, quand le thermomètre marque 40°, sous le martèlement terrifiant de l’artillerie russe, face aux vagues d’assaut d’un adversaire désormais puissamment armé et qui ne se soucie pas des pertes, les hommes de la « Gross Deutschland », portés toujours aux endroits les plus exposés, toujours en première ligne, combattant à un contre vingt, connaissent l’enfer. La bataille de Bielgorod, le passage du Dniepr (la Bérésina à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale) constituent, vécus au niveau du simple soldat, deux des plus hauts moments de ce récit d’Apocalypse.
Plus tard, quand le front allemand s’est désagrégé, quand l’immense armée reflue, aux combats réguliers s’ajoutera la lutte contre les partisans, plus sauvage et plus impitoyable. Plus tard encore, c’est la retraite des derniers survivants de la division d’élite à travers la Roumanie et les Carpathes jusqu’en Pologne. Dans l’hiver 1944–1945, Sajer et ses camarades sont lancés dans les combats désespérés que les Allemands livrent en Prusse-Orientale pour interdire l’entrée du Vaterland aux Russes. C’est encore Memel, où l’horreur atteint à son comble, et Dantzig, au milieu de l’exode des populations allemandes de l’Est. Enfin, malade, épuisé, Sajer sera fait prisonnier par les Anglais dans le Hanovre…
Si ce récit de la guerre en Russie ne ressemble à aucun autre, s’il surpasse en vérité, en horreur et en grandeur tout ce qui a été écrit, ce n’est pas seulement parce que l’auteur a réellement vécu tout ce qu’il rapporte, ce n’est pas seulement parce que, sous sa plume, les mots froid, faim, fièvre, sang et peur prennent l’accent et la force terrible et de la réalité, c’est aussi parce que Sajer sait voir et faire voir dans le détail avec une puissance de trait vraiment extraordinaire. Alors, le lecteur ne peut douter que tout ce qui est rapporté là est vrai, vrai au détail près ; il sait de science certaine qu’il n’y a pas là de « littérature », pas de morceaux de bravoure – mais que c’était ainsi : ainsi dans le courage et ainsi dans la peur, ainsi dans la misère et ainsi dans l’horreur.

Le Soldat oublié — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Soldat oublié», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

À l’intérieur des cabines, à travers les vitres complètement givrées, j’apercevais, çà et là, le rougeoiement d’une pipe ou d’une cigarette. J’enjambai le hayon de mon camion et cherchai dans l’obscurité mon sac et ma gamelle. J’avalai rapidement, en tenant mon récipient dans mes doigts gourds, quelque chose d’infect qui ressemblait à de la purée de soja, et glacé par surcroît. C’était tellement mauvais que je balançai bientôt le reste hors du camion. En compensation, je dévorai une ration conditionnée.

Dehors, quelqu’un parlait. Je me penchai pour voir. On venait d’allumer dans un trou de neige un petit feu qui brillait gaiement. Je sautai vivement à terre et rappliquai vers cette source de lumière, de chaleur et de joie. Il y avait là trois garçons dont le feldwebel de cet après-midi. Ce dernier ronchonnait tout en brisant des planchettes sur son genou gauche.

— J’en ai assez d’avoir froid ; j’ai eu une congestion, l’hiver dernier. Si cela se reproduit, ici, j’en crèverai. D’ailleurs, si nous sommes épiés, nos bagnoles se voient à deux kilomètres ; ce n’est pas ces quelques brindilles enflammées qui nous feront repérer davantage.

— Vous avez raison, rétorqua un type qui avait au moins quarante-cinq ans. Les Russes, partisans ou non, sont dans leur lit bien au chaud.

— J’aimerais bien être chez moi, dit un autre en fixant la flamme.

Nous étions tous presque dans le bûcher pour recueillir le plus de chaleur possible, sauf le grand feldwebel qui s’acharnait à réduire une caisse en morceaux.

Brusquement, on nous appela.

— Hep ! là-bas !

Une silhouette arrivait entre les camions. Dans l’ombre on distinguait sur sa casquette un motif d’argent qui brillait. Déjà le feldwebel et le vieux piétinaient le feu. Le hauptmann était maintenant sur nous. Nous nous mîmes au garde-à-vous.

— Qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes devenus fous ! Vous ne connaissez pas la consigne ? Puisque vous êtes partis pour la veillée autour du feu de camp, prenez vos armes et faites-moi une patrouille aux alentours. Votre idiotie a sans doute attiré des invités à vos réjouissances ; tâchez de les intercepter. Par patrouille de deux jusqu’au départ ! Compris ?

Il ne manquait plus que cela ! La mort dans l’âme, j’allais chercher encore une fois ce damné fusil. J’étais crevé, fourbu, frigorifié, et que sais-je encore ! Non, jamais je n’aurais la force de piétiner à nouveau dans cette neige abominable dont la surface durcie cachait trente ou quarante centimètres de poudre blanche et où mes bottes disparaissaient. J’étais plein d’une fureur à laquelle je ne pouvais donner libre cours. La fatigue m’empêchait de réagir. Tant bien que mal, je retrouvai mes compagnons d’infortune. Le feldwebel décida que le vieux de quarante-cinq ans passés et moi ferions la première patrouille.

— Nous prendrons votre relève dans deux heures, ce sera moins dur pour vous.

Je n’ai jamais compris pourquoi ; mais j’avais le pressentiment que ce grand salaud m’avait placé exprès avec le gars âgé. Il préférait sans doute patrouiller avec l’autre qui paraissait avoir vingt-cinq ans et avait l’air solide, plutôt qu’avec un gamin de dix-sept ans comme moi ou un vieillard comme celui qui m’accompagnait. Je m’éloignai donc avec mon coéquipier, convaincu que nous étions très vulnérables. Dès les premiers pas je butai et m’étalai de tout mon long. Je m’écorchai les mains sur la neige dure et glacée. Lorsque je me relevai, j’eus grand-peine à retenir une crise de larmes.

Le vieux était un brave type ; lui aussi avait l’air d’en avoir assez.

— Tu ne t’es pas fait mal ? me demanda-t-il d’un ton paternel.

— Merde ! lui répliquai-je en français.

Il ne répondit rien. Il enfonça un peu plus la tête dans sa capote, et me laissa passer devant. Je ne savais trop où aller. Peu importait. Ce qui était sûr, c’est que je ferais demi-tour dès que la masse noire du convoi ne serait plus visible. Je pris une nette avance sur lui malgré ma fatigue. J’avançais nerveusement en respirant le moins possible ; l’air était glacé et me brûlait le nez. Au bout d’un moment, je n’y tins plus, mes genoux se mirent à trembler et je fondis en larmes. Je ne comprenais plus rien à ce qui m’arrivait. Je revis clairement ma famille, la France, l’époque où je jouais au Meccano avec un petit copain. Qu’est-ce que je faisais ici ? Je me souviens avoir dit tout haut, entre deux sanglots :

— Je suis trop petit pour être soldat.

Je ne sais si l’autre avait surpris ou non mon désarroi, mais en me rejoignant il crut bon de me dire :

— Tu marches vite, petit. Il faut m’excuser, si je ne peux pas te suivre. En principe je n’aurais pas dû être soldat ; j’avais été réformé avant la guerre ; mais, il y a six mois, j’ai été malgré tout incorporé. On a besoin de tout le monde, tu sais. Enfin, espérons qu’on en reviendra.

Comme je ne comprenais pas grand-chose aux événements de l’époque et qu’il me fallait un responsable et un déversoir à ma mauvaise humeur, je me mis à attaquer les Russes.

— Et tout ça à cause de ces vaches de popovs ! les sales fumiers ! Le premier que je trouve, il y passe !

Au fond, je ne parvenais pas à oublier l’affaire de l’après-midi : le partisan, et son exécution qui m’avait bouleversé. Le pauvre type me regarda stupéfait, se demandant s’il avait affaire à un militant du Parti ou à un véritable nettoyeur de tranchées.

— Oui, répondit-il sur un ton mi-figue mi-raisin, il faut dire qu’ils nous en font baver. On ferait mieux de les laisser se débrouiller entre eux. Ils ne seront pas toujours sous le joug bolchevik. Nous, dans le fond, ça ne nous regarde pas.

— Et Stalingrad ! Il faut bien leur apporter le ravitaillement, à ceux de la VIe armée ! Mon oncle y est, là-bas. Ça doit barder.

— Certainement, ça doit barder. On ne sait pas tout. Ils auront du mal à venir à bout de Joukov.

— Joukov abandonnera, comme à Kharkov et à Jitomir. Ce n’est pas la première fois que le général von Paulus lui fait prendre la fuite.

Il se tut. Comme nous vivions sans grandes nouvelles du front avancé, la conversation s’arrêta là. Je ne pouvais évidemment me douter que le sort de Stalingrad était déjà presque réglé, et que les soldats de la VIe armée combattaient sans espoir, avec une héroïque ténacité et dans des conditions horribles.

Le ciel était étoilé. Le clair de lune me permettait de consulter à tout instant la petite montre d’écolier que je portais au poignet, souvenir de mon certificat d’études en France. Le temps ne passait pas. Ces deux heures me paraissaient un siècle. Nous marchions lentement en regardant le bout de nos bottes s’enfoncer à chaque pas dans la neige. Il n’y avait pas de vent, mais le froid de plus en plus vif nous traversait littéralement.

De deux heures en deux heures, nous grelottâmes ainsi tout au long de cette nuit maudite. Entre chaque tour de garde, je n’avais pris qu’un repos très relatif ; le petit jour, qui me surprit au pelletage de la neige, éclaira mon visage creusé de fatigue.

Les premières lueurs de l’aube apportèrent un froid plus intense encore. Les gants de laine que nous avions touchés au départ étaient usés ; nous avions entortillé nos mains brûlées par le gel dans des chiffons ou dans la paire de chaussettes de réserve. Malgré l’exercice de la pelle, ce n’était plus tenable. Nous battions nos mains contre nos flancs en tapant des pieds pour faire circuler notre sang refroidi. Le capitaine, compatissant, ordonna de faire chauffer un ersatz de café, que l’on nous servit brûlant. Il fut le bienvenu, car le matin, en guise de petit déjeuner, nous n’avions eu que du fromage blanc gelé. Le caporal cantinier venait d’annoncer que le thermomètre suspendu à l’extérieur de son camion enregistrait 31° au-dessous de zéro.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Soldat oublié»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Soldat oublié» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Soldat oublié»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Soldat oublié» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x