— Au départ, la Fondation était une toute petite structure…
— J’ai commencé avec Rosa Fréda en 1981, on était seulement deux et puis d’autres sont venus, comme Karl Crabbé… En ce moment, on est sept car nous avons notre exposition, « Avec Brel », un soir de tournée, qui attire beaucoup de touristes…
— C’est la seconde exposition de la Fondation…
— Oui, mais c’est la première installée à demeure, avec reconstitution d’une soirée de Brel, de son arrivée dans la ville jusqu’à la scène du théâtre local en passant par sa loge ; l’autre est une exposition itinérante, « Brel par Brel », qui circule sans arrêt [ ndla : depuis, celle-ci a été réactualisée sous le titre « Je chante, persiste et signe, je m’appelle Jacques Brel », où sont évoquées en quarante-deux panneaux « les différentes facettes de l’homme et de l’artiste » ]. Au début, la Fondation se trouvait dans un quartier assez excentré ; mais depuis que l’on s’est installés ici — on a inauguré les locaux actuels le 27 février 1997 —, l’affluence est très importante… On reçoit aussi bien des adhérents qui viennent du fin fond de la Corrèze, du Québec, d’Allemagne ou du Japon, que des touristes pour lesquels Brel fait partie du patrimoine belge… au même titre qu’Hergé ou Simenon.
— Existe-t-il un portrait type de l’adhérent de la Fondation ?
— Non, car nous comptons aussi bien des hommes que des femmes, des jeunes qui n’ont jamais vu Brel, mais pour lesquels il représente plein de choses, comme de moins jeunes qui l’ont connu…
— Rien à voir avec le comportement habituel, moutonnier et stéréotypé, du « fan »…
— Non, il n’y a pas de cas de figure type, pas de « type brélien » d’adhérent ; chaque lettre reçue, aussi, est différente, chaque témoignage est singulier. Toutes les couches sociales sont représentées… C’est surtout une question d’émotion et de sensibilité personnelle. Il y a des gens, par exemple, qui ne s’intéressent qu’au Brel comédien, pas du tout à l’auteur ou au chanteur ; ou alors c’est quelqu’un qui va prendre sa carte d’adhérent parce qu’il adore l’aviation… et Brel aussi ! D’autres vont mettre en avant son côté humain plutôt que son œuvre : « C’était un gars génial… mais ses chansons, non, je n’aimais pas du tout ! » C’est très étrange. En fait, Brel suscite des choses… et c’est la seule conclusion, finalement, à laquelle on arrive : Jacques Brel suscite des choses !
— Quelle différence y a-t-il entre les Éditions Pouchenel, la Famille Brel et la Fondation ?
— Les trois ont la même adresse, mais la Fondation diffuse des informations, les Éditions Pouchenel gèrent le patrimoine, tandis que la Famille Brel a en charge les documents privés… et la partie de l’œuvre de Brel restée inédite.
— Des projets pour la Fondation ?
— Son ouverture au monde via Internet…
*
Depuis cet entretien, un site Internet très complet a été conçu au nom des Éditions Jacques-Brel ; le bulletin Jef a été remplacé en 2006, au moment où la Fondation a changé d’appellation, par une « lettre d’information » sur Internet (mais la collection complète de Jef reste disponible par correspondance, soit cent dix numéros publiés entre janvier-février-mars 1982 et novembre-décembre 2005) ; une exposition permanente intitulée « J’aime les Belges ! » met l’accent, dans les locaux des Éditions, sur les relations complexes qu’entretenait Brel avec la Belgique, tandis qu’une promenade sur les traces de l’artiste à Bruxelles, « J’aime l’accent bruxellois », est proposée à partir des Éditions dans les rues et places du centre ville avec un guide audio (chansons, extraits d’interviews, commentaires de Miche et de France).
D’autre part, soucieuses de « préserver le patrimoine constitué par les importantes archives collectées et les documents familiaux », Miche et France Brel ont créé, au printemps 2011, une fondation d’utilité publique, dépositaire de ce patrimoine, la Fondation Jacques-Brel dont les buts sont de « réunir, conserver et restaurer tous documents relatifs à l’œuvre, à la vie et la personne de Jacques Brel ; en assurer la pérennité, en améliorer la connaissance, en faciliter la transmission ; diffuser le savoir relatif à ces archives, en développer la notoriété et les rendre accessibles à des fins non lucratives, éducatives ou scientifiques suivant des modalités à définir ».
Contact :
Éditions Jacques-Brel
Place de la Vieille-Halle-aux-Blés 11
B-1000 Bruxelles
Tél. : +32 2 511 10 20
Site : http ://www.jacquesbrel.be/
Discographie
LA CHANSON DE JACKY
Aussi exhaustive que possible [427] Pour plus de précisions encore, voir l’ouvrage de Marc Robine, Grand Jacques, Le Roman de Jacques Brel (Anne Carrière/Chorus, 1998), qui recense chaque enregistrement, avec dates, lieux et notes techniques des séances correspondantes.
, la discographie suivante (établie par Mauricette Hidalgo et l’auteur) se limite aux seuls enregistrements originaux (en studio et en public) de Jacques Brel, parus sous forme d’albums (33 tours 25 et 30 cm) ; soit six 25 cm et un 30 cm Philips puis quatre 25 cm et six 30 cm Barclay (inclus L’Homme de la Mancha et l’album des réenregistrements de 1972). Les références indiquées sont celles d’origine.
ALBUMS PHILIPS
• 1954 (mai) — JACQUES BREL ET SES CHANSONS
La Haine — Grand Jacques — Il pleut (Les Carreaux) — Le Diable (Ça va) — Il peut pleuvoir — Il nous faut regarder — Le Fou du roi — C’est comme ça — Sur la place.
(33 tours 25 cm 76 027, enregistré le 15 février 1954)
• 1957 (mars) — 2
Quand on n’a que l’amour — Qu’avons-nous fait, bonnes gens ? — Les Pieds dans le ruisseau — Pardons — La Bourrée du célibataire — L’Air de la bêtise — Saint Pierre — J’en appelle — Heureux — Les Blés.
(25 cm 76 085, titres enregistrés entre le 11 mars 1955 et le 22 mars 1957)
• 1958 (juin)
Demain l’on se marie (La Chanson des fiancés) — Au printemps — Je ne sais pas — Le Colonel — Dors ma mie — La lumière jaillira — Dites, si c’était vrai (poème) — L’Homme dans la cité — Litanies pour un retour — Voici.
(25 cm 76 423, enregistré du 12 mars au 1 er avril 1958)
• 1959 (novembre)
La Valse à mille temps — Seul — La Dame patronnesse — Je t’aime — Ne me quitte pas — Les Flamandes — Isabelle — La Mort — La Tendresse — La Colombe.
(25 cm 76 483, enregistré du 11 au 17 septembre 1959)
• 1961 (avril) — 5
Marieke — Le Moribond — Vivre debout — On n’oublie rien — Clara — Le Prochain Amour — L’Ivrogne — Les Prénoms de Paris — Les Singes.
(25 cm 76 513, enregistré du 22 février au 12 avril 1961)
• 1961 (novembre)
Les Bourgeois — Les Paumés du petit matin — La Statue — L’Aventure* — Madeleine — Les Biches — Zangra — Voir*.
(25 cm 76 556, *titres enregistrés en studio, les autres à l’Olympia les 27, 28 et 29 octobre 1961)
• 1962 (mars) — ENREGISTREMENT PUBLIC à L’OLYMPIA
Les Prénoms de Paris — Les Bourgeois — Les Paumés du petit matin — Les Flamandes — La Statue — Zangra — Marieke — Les Biches — Madeleine — Les Singes — L’Ivrogne — La Valse à mille temps — Ne me quitte pas — Le Moribond — Quand on n’a que l’amour.
(33 tours 30 cm 77 386, titres enregistrés les 27, 28 et 29 octobre 1961)
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