Il est aussi à l’origine du projet de Rail Park, une coulée verte et écologique de plus de cinq kilomètres aménagée sur les vestiges d’une ancienne ligne de chemin de fer.
Tentative d’assassinat
En 2003, alors qu’il est en campagne pour solliciter un nouveau mandat, Copeland est victime d’une tentative d’assassinat en quittant son QG. Un déséquilibré de cinquante-trois ans, Hamid Kumar, ouvre le feu, tirant plusieurs balles dans sa direction. Deux d’entre elles atteignent le maire. L’une lui perfore le poumon, l’autre, l’abdomen. Conduit à l’hôpital dans un état grave, Copeland mettra plusieurs mois à se remettre de ses blessures, qui l’empêcheront de briguer un second mandat, mais lui apporteront le soutien de l’opinion. Déjà partisan du contrôle des armes à feu, Copeland voit ses convictions renforcées par cet événement.
Gouverneur de pennsylvanie
En novembre 2004, porté par sa popularité, il détrône le gouverneur démocrate sortant pour être élu gouverneur de Pennsylvanie. Il entre en fonction en janvier 2005 et se positionne sur un programme de stabilité fiscale. Certaines dépenses sont coupées pour être redéployées au bénéfice de l’éducation, des maisons de retraite et surtout de la mise en place d’une réforme de l’assurance maladie permettant aux résidents de Pennsylvanie de bénéficier de l’une des rares et des plus performantes couvertures maladie universelles des États-Unis.
Il est facilement réélu en novembre 2008 et 2012.
Ses mandats suivants prolongent et sculptent son image de réformateur et d’homme politique pragmatique. Copeland se pose aussi en défenseur de l’environnement, faisant voter une série de textes pour accentuer la protection du patrimoine naturel de l’État.
En décembre 2014, il est classé comme le sixième gouverneur le plus populaire du pays avec un taux d’approbation dépassant les 65 %.
Ambitions présidentielles
Malgré sa popularité locale, Copeland ne s’impose jamais comme un candidat naturel pour représenter le Parti républicain aux élections présidentielles.
Pro-avortement, favorable au mariage homosexuel et à un contrôle plus strict des armes à feu, la ligne politique qu’il défend apparaît comme trop modérée pour obtenir l’aval de la base de son parti.
Certains analystes politiques font néanmoins remarquer que sa popularité auprès d’un électorat traditionnellement peu acquis aux républicains — les Latinos, les femmes et les jeunes — en ferait un bon candidat de second tour dans la perspective des prochaines élections présidentielles.
Entre 2014 et 2015, dans tous les sondages concernant les candidats potentiels à la primaire de son parti, Copeland ne récolte jamais plus de 3 % des intentions de vote.
Ces résultats ne l’empêchent pas de continuer à nourrir des ambitions puisque, le 1 er septembre 2015, il se lance officiellement dans la course présidentielle pour 2016.
[…]
Vie privée
Son épouse, Carolyn Ivory, appartient à une vieille famille démocrate de Pennsylvanie. Après avoir été avocate, elle est première assistante du procureur fédéral du district ouest de Pennsylvanie.
Mariés depuis le 3 mai 1988, ils ont un fils, Peter, étudiant en médecine à l’université Johns-Hopkins, et une fille, Natasha, étudiante au Royal College of Art de Londres.
20
Alan et les muckrackers
Tout homme a trois vies. L’une publique, l’autre privée et la troisième secrète.
Gabriel GARCÍA MÁRQUEZ
1.
Midwest
Avant de quitter le diner et de reprendre la route, Marc Caradec régla son plein d’essence et réclama une autre bière. À la radio, Van Morrison avait laissé la place à Bob Dylan qui chantait Sara , l’une de ses compositions préférées. Il se souvenait d’avoir acheté le 33 tours à l’époque : milieu des années 1970, album Desire , juste avant que le chanteur ne divorce d’avec sa femme, la fameuse Sara de la chanson. Dans ce titre, Dylan convoquait les souvenirs, figeant des moments nostalgiques dans ses paroles poétiques : une dune, le ciel, des enfants qui jouaient sur la plage, une femme aimée qu’il comparait à un « joyau éclatant ». La fin de la chanson était plus crépusculaire : la tentative de réconciliation avait échoué. Sur la plage déserte ne restait plus qu’un bateau dévoré par la rouille.
L’histoire de sa vie.
L’histoire de toutes les vies.
— Vous ne voulez pas goûter au plat du jour ? dit la serveuse en posant devant Marc la bouteille de bière qu’il avait commandée.
C’était une « jeune femme » plus très jeune que les habitués appelaient Ginger. Elle avait des cheveux courts, teints en rouge, et des bras tatoués comme ceux d’un biker .
— Qu’est-ce que vous proposez ? demanda-t-il pour la forme.
— Poitrine de poulet aux herbes et mash potatoes à l’ail.
— Je vais passer mon tour, merci.
— Très sexy votre accent, vous venez d’où ? se renseigna-t-elle.
— Paris.
— J’ai une copine qui s’y trouvait en voyage de noces pendant les attentats, s’exclama-t-elle. ça craint…
Caradec n’entra pas dans cette discussion. Chaque fois qu’on évoquait le sujet devant lui, il avait envie de citer la phrase d’Hemingway : « Paris valait toujours la peine, et vous receviez toujours quelque chose en retour de ce que vous lui donniez. »
— Qu’est-ce qui vous amène à Fort Wayne, Indiana ? poursuivit Ginger en voyant qu’il n’embrayait pas.
— Une vieille enquête. Je suis flic.
— Et vous enquêtez sur quoi ?
— Je cherche à retrouver un homme. Un dénommé Alan Kowalkowsky. Je pense qu’il doit vivre dans une ferme un peu plus loin.
Ginger hocha la tête.
— Ouais, je connais cet enfoiré d’Alan. On était à l’école ensemble. Qu’est-ce que vous lui voulez ?
— Juste lui poser quelques questions.
— Vous aurez du mal.
— Pourquoi donc ?
— Parce qu’il est mort depuis dix ans, lâcha-t-elle, flegmatique.
Marc accusa le coup. Il voulut relancer Ginger pour en savoir plus, mais la serveuse était happée par d’autres clients.
Merde.
La nouvelle de cette mort compliquait sa théorie, mais ne l’invalidait pas. Marc pensait toujours que le mail envoyé par Florence Gallo avait atterri sur une boîte de messagerie existante. S’il ne connaissait pas grand-chose en informatique, il avait des réserves de bon sens. Dans le bar à huîtres, il avait eu l’idée de consulter l’annuaire téléphonique en ligne et quelque chose l’avait frappé. Hors liste rouge, sur toute l’étendue du territoire américain, il existait des centaines de l’un d’eux s’appelait Alan et habitait ici, à la frontière de l’Ohio et de l’Indiana !
Depuis qu’il avait fait cette découverte, une rengaine tenace s’était incrustée dans son esprit : et si c’était cet homme qui avait reçu le message de Florence ? Une semblable mésaventure lui était arrivée, à lui, deux ans plus tôt. Un matin, il avait trouvé sur sa messagerie des photos impudiques accompagnées d’un texte plutôt salace adressé par une jeune femme prénommée Marie à son presque homonyme, un certain Marc Karadec qui vivait à Toulouse et avait le même fournisseur d’accès que lui.
Une gorgée de bière fraîche pour éclaircir ses idées. Et une nouvelle interrogation : si cet Alan Kowalkowsky était décédé, comment expliquer que sa ligne soit toujours référencée ?
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