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Gérard Villiers: Les canons de Bagdad

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Gérard Villiers Les canons de Bagdad

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Pour mettre l’opération Osirak sous les meilleurs auspices, Tarik Hamadi, un agent irakien, a donné rendez-vous à Farid Badr, « commerçant » libanais, dans les Alpes bavaroises, au Berchtesgaden (ancien nid d’aigle d’Hitler), pour constater que les krytrons, composants électroniques indispensables à la fabrication d’une bombe nucléaire, étaient bien disponibles. L’opération Osirak envisagée n’est rien de moins que la « vitrification » d’une partie d’Israël, épargnant quand même Al Qods (Jérusalem). En même temps : un Américain « déçu », George Bear, a mis au point un canon capable d’envoyer des charges très lourdes à grande distance. En réunissant les deux technologies, cela devrait faire du bruit ! Malko, pour éviter une apocalypse nucléaire dans la région, devra entre Vienne et Istanbul, en passant par Amboise (France), déjouer tous les pièges d’Irakiens très adeptes du nettoyage par le vide. Il sera assisté, vu l’importance de la mission, de tous ses collaborateurs de base : Elko, Chris, Milton et Mandy, « la sulfureuse ».

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Son regard redescendit, croisant celui de la jeune femme, s’attardant sur la bouche tuméfiée, le regard humide où une sorte de supplication demeurait au fond des yeux gris, comme un abandon de femelle.

Brutalement son ventre s’embrasa. Au lieu d’enfoncer le poignard, il le retira. Son regard rivé dans celui d’Heidi Ried, il glissa les deux mains sous la mini de cuir jaune, saisissant l’élastique du slip. Il le tira vers le bas, le faisant rouler le long des cuisses musclées, puis plus bas jusqu’à ce qu’il tombe à terre. En équilibre sur le rebord de pierre, Heidi Ried dut s’appuyer des deux mains pour ne pas tomber en arrière. Elle remonta involontairement ses genoux, découvrant le haut de ses cuisses à Ibrahim Kamel.

Celui-ci sentit le sang lui monter à la tête. Avec un grognement heureux, il se rapprocha encore plus, saisit Heidi sous les genoux, l’attirant vers lui. Puis, ses mains remontèrent le long des cuisses charnues, palpant, serrant, repoussant le cuir jaune de la mini. Jusqu’à ce qu’elle soit enroulée autour des hanches. Heidi se laissait faire, assommée de douleur et de terreur. Le sang continuait à couler de sa blessure au ventre et les coups reçus à la tête l’élançaient douloureusement. Quand le pantalon d’Ibrahim commença à se frotter contre son sexe découvert, elle tenta vaguement de lui échapper mais, pour cela, il lui fallait se laisser tomber en arrière dans le vide.

Or, elle n’avait aucune envie de mourir. Confusément, elle se dit que si elle se laissait violer, son bourreau lui laisserait la vie sauve… Ce dernier la tenait maintenant aux hanches, se frottant à elle de plus en plus fort. Il écarta une main et se mit à malaxer un sein ferme, à travers le pull. Discrètement, ses deux complices s’étaient éloignés pour fumer une cigarette. On n’entendait plus que le souffle court de l’Irakien et celui, plus léger, de la jeune femme. Elle cria lorsqu’il lui pinça un sein.

Ibrahim Kamel n’en pouvait plus. Maintenant la jeune femme en équilibre d’une seule main, il descendit rapidement le zip de son pantalon. L’extrémité rougeâtre d’un sexe épais passait le nez au-dessus du slip. L’Irakien baissa celui-ci et son membre bondit comme un ressort, se détachant de son ventre, raide, gorgé de sang, d’une longueur inhabituelle. Il ne pouvait pas impressionner sa victime : Heidi Ried avait fermé les yeux.

Tout son corps eut un sursaut lorsque l’Irakien la pénétra brutalement d’un seul coup de reins qui le projeta en avant. Elle hurla. Sa muqueuse sèche ne laissait pas entrer le sexe massif. Son cri se transforma en une longue plainte quand Ibrahim Kamel se propulsa une nouvelle fois en elle, relevant en même temps ses cuisses à la verticale pour l’attirer à lui. Le pantalon sur les chevilles, le slip à mi-cuisses, il était ridicule, mais ne s’en souciait guère. Heidi Ried avait l’impression que son ventre éclatait… Les dents serrées, l’Irakien allait et venait, élargissant les parois élastiques d’un mouvement rotatif, regardant fasciné, son gros sexe disparaître au milieu des poils blonds.

Maintenant, la tête d’Heidi pendait au-dessus du vide. La douleur avait fait place à quelque chose de plus diffus, de plus sournois. Ce viol la laissait indifférente, comme s’il s’agissait d’une autre.

Ibrahim Kamel avait l’impression d’être le maître du monde, en train de labourer à son gré cette esclave sexuelle. Il aurait voulu prolonger indéfiniment ses délices. Hélas, trop excité par la muqueuse resserrée, il ne put se contenir longtemps. Avec des râles qui se terminèrent par un cri rauque, il explosa au fond du ventre de la jeune femme, projetant une semence épaisse le plus loin possible. Heidi Ried ne réagit pas. Ibrahim retira son sexe encore raide et se rajusta en quelques secondes. Heidi demeura inerte, la tête dans le vide et les jambes reposant de l’autre côté. Ibrahim se retourna.

— Mahmoud ! Selim !

Les deux hommes accoururent aussitôt savourant d’avance leur gâterie.

— Amusez-vous aussi ! proposa l’Irakien, grand seigneur.

Ils ne se le firent pas dire deux fois. À tour de rôle, ils prirent Heidi de la même façon que leur chef, tandis qu’Ibrahim fumait une cigarette. Tarik Hamadi, son chef, serait content, il avait parfaitement rempli sa mission… Un cri rauque, presque d’agonie lui fit tourner la tête vers la scène du viol. Ses deux complices avaient retourné Heidi sur le ventre, l’allongeant dans le sens de la rambarde. Mahmoud était penché au-dessus d’elle et on voyait une partie de son sexe émerger des fesses de la jeune femme qu’il était en train de sodomiser.

Fugitivement, Ibrahim éprouva un regret. Il aurait dû la prendre de cette façon aussi, mais c’était trop tard. Agacé, il lança.

— Il faut partir. Dépêchez-vous.

Même sans son injonction, Mahmoud aurait atteint le plaisir. Il fut secoué d’un bref spasme et se redressa, demandant respectueusement.

— Qu’est-ce qu’on en fait ?

— Finissez-la ! jeta Ibrahim Kamel.

Mahmoud retourna la jeune femme. Elle était inanimée, des larmes inondant son visage. Il leva le bras et, de toutes ses forces, abattit le tranchant de sa main sur la gorge d’Heidi Ried.

La jeune femme eut un bref sursaut, émettant le bruit d’un soufflet qui se vide. L’Irakien frappa de nouveau, achevant de lui broyer le larynx. Cette fois, elle ne bougea plus. Par précaution, il souleva une de ses paupières. La prunelle était fixe. Elle était morte. Ibrahim Kamel s’approcha. Il regarda le cadavre quelques instants, puis, du pied, le poussa dans le vide et le suivit des yeux tandis qu’il dévalait la pente raide. Un sapin arrêta le corps beaucoup plus bas, là où il était presque invisible du promontoire. Ibrahim regarda sa montre. Leur petit intermède avait quand même pris vingt-cinq minutes. Il dirait que l’interrogatoire avait traîné. Et puis, Tarik Hamadi s’en moquait. Les deux espions sionistes étaient éliminés.

C’était le principal.

— On descend, annonça-t-il.

Ils regagnèrent la route déserte et se mirent à descendre à la file indienne. Pas âme qui vive. Avant d’arriver à Intereck, où ils avaient rendez-vous avec Tarik, ils bifurqueraient pour récupérer leur voiture garée dans un discret parking.

Chapitre III

Il n’y avait pas grand monde à la sortie de l’église de Kahlenberg, le long du Danube, au nord de Vienne. Quelques femmes en noir, un homme très digne aux yeux rouges – le père de Heidi Ried –, une poignée d’amis, deux photographes de presse et plusieurs vieilles femmes dont les enterrements étaient la seule distraction. Respectueux, un groupe de touristes attendait la fin de la cérémonie, Leica en bandoulière, pour visiter l’église. Leurs regards curieux s’étaient braqués sur Malko et Alexandra lorsqu’ils étaient descendus de la Rolls bleue pour se joindre au cortège. Par contre personne n’avait prêté attention à un homme de haute taille, distingué, grisonnant, très oxfordien, qui avait fait déposer une énorme couronne sans inscription sur le cercueil.

Comment les habitants de ce charmant faubourg viennois auraient-ils pu deviner qu’il s’agissait de Jack Ferguson, le chef de station de la Central Intelligence Agency à Vienne ?

Officiellement, Heidi Ried était morte d’une chute accidentelle dans le massif de l’Obersalzberg. Sa famille ignorait qu’elle avait été violée. À la demande du BND [6] Services spéciaux allemands , la police bavaroise avait été extrêmement discrète. D’ailleurs, personne ne s’était préoccupé de cette affaire dans la presse. Le corps de John Mac Kenzie avait été renvoyé aux États-Unis dans un cercueil plombé. Là aussi, la presse allemande avait accepté la version de la chute provoquée par le brouillard. Cependant, les vêtements et les corps des deux victimes avaient été examinés par les meilleurs spécialistes du BKA, la police criminelle allemande, qui avait transmis ses observations au BND, qui les avait remis à la CIA.

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