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Gérard Villiers: Les canons de Bagdad

Здесь есть возможность читать онлайн «Gérard Villiers: Les canons de Bagdad» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1990, ISBN: 2-7386-0134-0, издательство: Éditions Gérard de Villiers, категория: Шпионский детектив / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Gérard Villiers Les canons de Bagdad

Les canons de Bagdad: краткое содержание, описание и аннотация

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Pour mettre l’opération Osirak sous les meilleurs auspices, Tarik Hamadi, un agent irakien, a donné rendez-vous à Farid Badr, « commerçant » libanais, dans les Alpes bavaroises, au Berchtesgaden (ancien nid d’aigle d’Hitler), pour constater que les krytrons, composants électroniques indispensables à la fabrication d’une bombe nucléaire, étaient bien disponibles. L’opération Osirak envisagée n’est rien de moins que la « vitrification » d’une partie d’Israël, épargnant quand même Al Qods (Jérusalem). En même temps : un Américain « déçu », George Bear, a mis au point un canon capable d’envoyer des charges très lourdes à grande distance. En réunissant les deux technologies, cela devrait faire du bruit ! Malko, pour éviter une apocalypse nucléaire dans la région, devra entre Vienne et Istanbul, en passant par Amboise (France), déjouer tous les pièges d’Irakiens très adeptes du nettoyage par le vide. Il sera assisté, vu l’importance de la mission, de tous ses collaborateurs de base : Elko, Chris, Milton et Mandy, « la sulfureuse ».

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État relativement moderne, l’Irak n’était pas intégriste, en dépit de ses Chiites. En son for intérieur, Tarik Hamadi se moquait bien de Al Qods et des incantations religieuses des croyants fanatisés.

La vitrification éventuelle d’Israël était le deuxième volet d’une vaste opération tendant à propulser l’Irak au rang incontesté de puissance dominante du Moyen-Orient. Avant, il fallait remplir les caisses de Saddam Hussein saignées à blanc par la longue guerre avec l’Iran. Il y avait un plan pour cela, encore ultrasecret. Le retour de la Palestine dans le giron arabe avec, en prime, Al Qods ferait passer au second plan l’Arabie Saoudite, gardienne de la Mecque, donnant à l’Irak une autorité morale qui lui manquait.

L’Arabe qui rendrait Al Qods aux croyants serait placé sur un piédestal pour l’éternité…

Tarik Hamadi appela la serveuse et sortit une liasse de marks. Pour le projet Osirak, l’argent coulait à flots. Alors qu’il ramassait sa monnaie, un bourdonnement se fit entendre de dessous sa veste.

Il sortit de sa poche intérieure un émetteur-radio miniaturisé, pas plus épais qu’un étui à cigarettes et en étira la petite antenne, avant de le coller à son oreille.

Son visage changea d’expression. Il écouta quelques instants, murmura des mots inaudibles même pour son voisin et rangea l’appareil. Ses yeux noirs ressemblaient à deux morceaux d’anthracite.

— Tu as dû être suivi, dit-il d’une voix altérée à Farid Badr. Mes hommes de protection ont repéré un couple suspect. Des gens de la CIA ou des Sionistes.

* * *

Les cuisses bronzées de Heidi Ried, largement découvertes par une mini de cuir jaune, attiraient nettement plus l’attention que les cheveux roux de son compagnon, John Mac Kenzie. Les deux jeunes gens, installés à une des tables en plein air de la terrasse du Kehlstein Haus, ne se distinguaient pas des autres touristes profitant des derniers rayons de soleil. La vue était toujours aussi somptueuse, mais l’air commençait à fraîchir avec l’arrivée des nuages. Un gros corbeau au bec jaune vint se poser sur la table du couple, happa un morceau de fromage et s’envola à tire d’aile.

Ach ! So gemütlich[5] Comme c’est pittoresque !!

Le couple bavards à côté d’eux en frissonnait d’attendrissement. Les oiseaux n’arrêtaient pas de se servir sans vergogne dans les assiettes des clients. John posa sa main sur celle de Heidi.

— Tu n’as pas froid ?

— Non, ça va. J’espère quand même que ces salauds vont bientôt sortir. Qu’est-ce que tu veux faire ?

— Il me faut une photo de cet homme, celui qu’a retrouvé Farid, fit John d’une voix égale, sans cesser de sourire, comme s’ils bavardaient légèrement. Nous ignorons qui il est.

— Tu ne peux pas le suivre ?

— Trop dangereux.

Heidi et John travaillaient tous les deux pour la Division des Opérations de la Central Intelligence Agency. John Mac Kenzie à plein temps après une formation chez les Bérets verts, Heidi Ried comme « stringer », Autrichienne, elle avait été recrutée par la « station » de Vienne. Son job de publiciste à Vienne lui offrait une excellente couverture et personne ne soupçonnait son appartenance à la CIA. Ses deux métiers la passionnaient et elle ne s’était pas encore stabilisée sentimentalement. Sa dernière aventure avait été avec un Italien qui la baisait comme un dieu en l’attachant à un lit de cuivre.

Cela n’avait amusé Heidi que quelques mois. Hyper-féminine, portant toujours des hauts transparents, à travers lesquels on voyait la dentelle de ses soutiens-gorge, des jupes droites et des escarpins à talons aiguilles, elle fascinait les hommes. Son visage de madone légèrement salope, éclairé par de grands yeux gris, les faisait tomber comme des mouches. John Mac Kenzie sourit en regardant sa poitrine : le froid faisait se dresser la pointe de ses seins moulés par son léger pull.

— Je vais voir où ils en sont, proposa-t-il.

— Non, j’y vais, dit-elle. Tu y as déjà été une fois.

Elle se leva et entra dans la salle passant devant le bar où braillaient quelques ivrognes. Elle traversa la salle à manger et eut un coup au cœur. Personne ! Elle se souvint avec soulagement de la salle Eva Braun… Elle se dirigea alors vers le stand de souvenirs, en passant devant la grande cheminée, y acheta un paquet de cartes postales puis revint sur ses pas. Cette fois, elle aperçut les deux hommes avant de ressortir.

John Mac Kenzie semblait frigorifié quand elle le retrouva, le soleil ayant été définitivement caché par les nuages. Il se leva aussitôt.

— Viens, dit-il. Nous allons faire la queue près de l’ascenseur. Comme ça, on ne peut pas les louper. J’essaierai de les shooter quand ils remonteront dans le car.

* * *

— Il ne faut pas qu’ils sachent qui tu as rencontré, scanda Tarik Hamadi d’un ton rageur. Sinon, c’est une catastrophe. Ils vont m’identifier et…

Farid Badr remarqua.

— Ils t’ont déjà vu.

Le regard de Tarik Hamadi le cloua à son siège. D’une voix glaciale, l’Irakien laissa tomber.

— Ils n’auront pas le loisir de le répéter.

— Qui t’a prévenu, tout à l’heure ?

Le responsable des services irakiens eut un sourire pâle et plein de cruauté.

— Je ne me déplace jamais seul. Mes hommes sont montés à pied depuis Intereck pour ne pas laisser de traces. Ils ont tout ce qu’il faut pour faire face à cette situation. Ne t’alarme pas. Nous allons attendre un petit peu.

— Pour quoi faire ?

Tarik Hamadi tendit le bras vers le massif montagneux où les nuages s’amoncelaient, descendant rapidement vers le Nid d’aigle.

— Dans un quart d’heure, nous allons être dans la brume. Les choses seront plus faciles.

— Et s’ils s’en vont avant ?

— J’ai d’autres hommes en bas, à l’arrivée des bus à Intereck. Ils agiront de la façon la plus brutale. Veux-tu un autre café ?

Farid Badr refusa, la gorge nouée par l’angoisse. Tarik Hamadi dissimulait la sienne sous un air triomphant, mais au fond n’en menait pas large. Farid avait raison : il avait été stupide de donner ce rendez-vous à Berchtesgaden par pure sentimentalité, alors qu’un hôtel à Munich eût été plus sûr. Si le président de l’Irak apprenait qu ’Osirak avait échoué à cause d’une fantaisie de sa part, il serait pendu après avoir eu les yeux arrachés. Anxieusement, il surveillait les nuages qui descendaient du Hoch-Kalter, envahissant peu à peu le terre-plein rocheux qui prolongeait la Kehlstein Haus cernée d’à-pics vertigineux.

Déjà, la grande croix, ornée d’un gigantesque edelweiss à la place du Christ, marquant le point le plus élevé – 1834 mètres – disparaissait dans la brume. Les derniers touristes se hâtaient de regagner le restaurant et l’ascenseur, poursuivis par des nuages effilochés. Quelques gouttes de pluie commençaient à tomber et la baraque de souvenirs fermait ses volets. Il regarda sa montre et repoussa sa chaise. Maintenant, ses hommes devaient être en place.

— Allons-y, dit-il. Suis-moi.

Ils traversèrent la grande salle ronde, déjà pratiquement vide, puis le restaurant. Le couloir et le petit hall en face de l’ascenseur étaient noirs de monde : des touristes faisant patiemment la queue. Tarik Hamadi fendit la foule, se dirigeant vers le restaurant en plein air et le terre-plein. Toutes les tables étaient vides, les derniers oiseaux s’envolaient et les serveuses finissaient de nettoyer. Devant lui, la masse cotonneuse et blanchâtre cachait même la grande croix. L’air était presque froid, bien qu’on soit en juin.

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