Pierre Lemaitre - Sacrifices

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Sacrifices: краткое содержание, описание и аннотация

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« UN ÉVÉNEMENT EST CONSIDÉRÉ COMME DÉCISIF LORSQU’IL DÉSAXE COMPLÈTEMENT VOTRE VIE.
PAR EXEMPLE, TROIS DÉCHARGES DE FUSIL À POMPE SUR LA FEMME QUE VOUS AIMEZ. »
« Lemaitre hisse le genre noir à une hauteur rarissime chez les écrivains français : celle où se tient la littérature. » Jean-Claude Buisson, Atmosphère glaçante, écriture sèche, mécanique implacable : Pierre Lemaitre a imposé son style et son talent dans l’univers du thriller. Après
il achève ici une trilogie autour du commandant Verhœven, initiée avec
.

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— Sept.

Camille désigne son bonnet.

— Et une cavale est toujours une affaire complexe. À propos, votre chimio, je peux savoir où vous la faites ?

Hafner attend un moment, puis :

— En Belgique mais j’ai arrêté.

— Trop chère ?

— Non, trop tard.

— Donc trop chère.

Hafner laisse passer un semblant de sourire, bien peu de chose, juste une ombre quelque part sur les lèvres.

— En janvier déjà, reprend Camille, il ne vous reste pas beaucoup de temps pour mettre à l’abri votre petite famille. Alors vous organisez le Grand Braquage. Quatre cibles en une journée. Le gros paquet. Vos complices habituels sont peu disponibles — peut-être aussi que vous avez des scrupules à leur faire un sale coup —, bref, vous engagez Ravic, le Serbe, et Maleval, l’ancien flic. À ce propos, je ne savais pas qu’il faisait dans l’attaque à main armée.

Hafner prend son temps.

— Il a un peu cherché sa voie quand vous l’avez viré, dit-il enfin. Il a pas mal fait dans la cocaïne.

— Oui, j’ai cru comprendre…

— Mais le braquage, c’est ce qu’il préfère. C’est assez dans sa morphologie.

Depuis qu’il a compris, Camille essaye d’imaginer Maleval en braqueur, il a du mal à y parvenir. Il n’a pas beaucoup d’imagination. Et aussi Maleval et Louis sont nés dans son équipe, ils sont difficiles à imaginer hors cadre. Comme les hommes qui n’auront jamais d’enfants, Camille est un spécialiste de la proposition paternelle. Sa taille y est pour beaucoup. Il s’est ainsi fabriqué des fils, deux, d’un côté Louis le fils parfait, le bon élève, l’irréprochable, qui vous récompense de tout, et Maleval, le violent, le généreux, l’obscur, celui qui l’a trahi, qui lui a coûté sa femme. Qui portait la menace jusque dans son nom.

Hafner attend la suite. Au-dessus d’eux, la voix de la femme s’est tue progressivement, elle doit bercer l’enfant.

— En janvier, reprend Camille, à un mort près, tout se passe comme prévu. (Il faudrait être naïf pour attendre la moindre réaction d’un homme comme Hafner.) Vous avez prévu de doubler tout le monde et de vous barrer avec le fric. Tout le fric. (Camille désigne à nouveau le plafond de l’index.) C’est normal, quand on a le sens du devoir, on veut mettre les siens à l’abri. Au fond, le fruit de ces braquages, c’était une sorte de donation testamentaire, si on veut. Je n’ai jamais su, c’est imposable, ces trucs-là ?

Hafner ne bouge pas d’un cil. Rien ne le fera dévier de sa trajectoire. À celui qui est venu le déloger jusqu’ici, ce porteur de mauvaises nouvelles, cet annonciateur de la fin, il ne fera pas l’aumône d’un sourire, ni d’une confidence, d’une quelconque connivence.

— Sur le plan moral, poursuit Camille, votre position est inattaquable. Vous faites comme tout bon père de famille, vous essayez simplement de mettre votre nichée à l’abri du besoin. Mais vos complices, allez savoir pourquoi, prennent mal la chose. Ce qui est vain parce que vous avez bien préparé votre coup. Ils peuvent toujours essayer de vous mettre la main dessus, vous avez anticipé, vous avez acheté une identité, coupé tous les fils qui vous reliaient à votre ancienne vie. Je suis étonné que vous n’ayez pas préféré l’étranger.

Hafner d’abord ne dit rien mais il va avoir besoin de Camille, il le sent. Contraint de lâcher un peu de lest, le minimum.

— C’est pour la petite…, lâche-t-il.

Camille ne sait pas s’il désigne la mère ou l’enfant. D’ailleurs, c’est la même chose.

Les réverbères de la rue s’éteignent subitement, à cause de l’heure ou d’une panne de courant. La lumière, dans le salon, descend d’un degré. La silhouette d’Hafner se découpe en contre-jour, comme une grande carcasse vide et menaçante, fantomatique. Au-dessus d’eux, le bébé se remet à pleurer doucement, de nouveau des pas précipités et feutrés, les pleurs cessent. Camille resterait bien là, finalement. Cette demi-pénombre, ce silence. Et ensuite, qu’est-ce qui l’attend ? Il pense à Anne. Allons.

Hafner, lui, décroise et recroise ses jambes, si lentement qu’on dirait qu’il ne veut pas faire peur à Camille. À moins qu’il souffre. Peut-être. Allons.

— Ravic…, commence Camille. (Il constate que sa voix s’est synchronisée à l’atmosphère de la maison, un ton plus bas, amorti.) Ravic, je ne l’ai pas connu personnellement mais je suppose qu’il n’était pas content de s’être fait doubler et de se retrouver sans un rond. D’autant que cette histoire lui valait une accusation de meurtre. Oui, je sais, c’est sa faute, manque de sang-froid, etc. N’empêche. Il avait gagné sa part et vous êtes parti avec. Vous savez ce qu’il est devenu, Ravic ?

Camille croit distinguer, chez Hafner, un imperceptible raidissement.

— Il est mort. Sa petite amie, ou tenant lieu, a écopé d’une balle dans la tête. Et Ravic, lui, avant de rendre l’âme, s’est vu découper les dix doigts, un par un. Au couteau de chasse. Le type qui a fait ça est un sauvage, à mon avis, Ravic était serbe mais enfin, la France est une terre d’asile, non ? Vous trouvez ça bon pour le tourisme, vous, de découper des étrangers en petits morceaux ?

— Vous me faites chier, Verhœven.

Intérieurement, Camille pousse un soupir de soulagement. S’il ne parvient pas à le faire bouger de son mutisme, il n’en tirera rien, se verra condamné à un monologue. Or il a besoin d’un dialogue.

— Vous avez raison, dit-il, l’heure n’est pas aux récriminations. Le tourisme est une chose, le braquage en est une autre. Quoique. Et donc Maleval. Lui, contrairement à Ravic, avant qu’il découpe des mains entières au poignard de chasse, je l’ai pas mal connu.

— À votre place, je l’aurais tué.

— Je vous comprends, ça vous épargnerait de l’avoir aujourd’hui sur les talons. Parce qu’il n’est pas seulement devenu un gros méchant, un sanguinaire, mon Maleval, il est resté un petit malin. Il n’a pas apprécié non plus de se faire doubler, il vous a cherché très activement…

Hafner acquiesce lentement. Il a ses informateurs, il a dû suivre, de loin, les étapes de la recherche de Maleval.

— Mais avec votre changement d’identité, votre manière assez radicale de couper les ponts avec tout et avec tout le monde, la complicité active de tous ceux qui vous estiment ou qui vous craignent, Maleval a pu remuer ciel et terre, il n’avait pas vos appuis, vos relations, votre réputation, il a dû se rendre à l’évidence, il ne vous trouverait pas.

Hafner fronce les sourcils.

— Il a eu une très bonne idée.

Hafner attend la chute.

— Il a confié ce travail à la police. (Camille écarte les mains largement.) C’est votre serviteur qu’il a chargé de l’enquête. Et il a eu raison parce que je suis un flic assez compétent, il me faut moins de vingt-quatre heures pour trouver un type comme vous quand je suis motivé. Et pour développer la motivation d’un homme, quoi de mieux qu’une femme… Surtout une femme battue, vous imaginez, sensible comme je suis, rien de plus efficace. Quelques mois plus tôt, il me l’a mise dans les pattes, sur le coup j’ai été flatté.

Hafner hoche la tête. Il a beau se retrouver dans la nasse, sentir s’approcher l’instant où il va devoir se battre à son tour, il admire le coup. Peut-être, là-bas, dans la pénombre, sourit-il légèrement.

— Pour me confier cette enquête, Maleval organise un braquage qui rappelle irrésistiblement votre manière, qui porte votre patte, si je puis dire : la joaillerie, le Mossberg à canon scié, la manière forte. Pour nous, pas de doute, le braquage du passage Monier, c’est du Hafner tout craché. Moi, je suis très concerné. Que voulez-vous, la femme qui est dans ma vie est tabassée quasiment à mort en venant prendre livraison d’un bijou à m’offrir, forcément ça me fout en boule, je fonce. Je fais tout pour avoir l’enquête et comme je suis assez malin, je l’obtiens. Pour confirmer mon intuition, lors de l’identification, la femme qui est le seul témoin — et qui, bien sûr, ne vous a jamais vu que sur une photo que Maleval a dû lui montrer — vous reconnaît formellement. Vous et Ravic. Elle prétend même avoir entendu des mots en serbe, vous imaginez ! Pour nous, le braquage du passage Monier, c’est vous, c’est garanti, estampillé, pas l’ombre d’une hésitation.

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