Raphaël Cardetti - Les larmes de Machiavel

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Les larmes de Machiavel: краткое содержание, описание и аннотация

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En ce début d'année 1498, les brumes hivernales pèsent sur le dôme de la cathédrale Santa Maria del Flore, plongeant Florence dans l'humidité glaciale. Mais pour l'heure les habitants ont d'autres préoccupations: depuis la chute des Médicis, la vindicte populaire gronde, avivée par les sermons du moine Savonarole. La découverte de cadavres atrocement mutilés échauffe davantage les esprits. Témoin d'un des meurtres, Niccolo Machiavel, jeune secrétaire de chancellerie, met à profit sa connaissance des rouages politiques pour mener son enquête et se trouve plongé au cœur du plus grand scandale de l'époque.

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Sans se préoccuper du reste, il se dirigea droit vers le joyau de la collection des Médicis, dont le bâtiment tout entier n'était en fait que l'écrin. Laurent l'avait déniché dans la collection d'un aristocrate mort en exil à Athènes. Il l'avait fait ramener par l'intermédiaire d'un marchand byzantin et le conservait jalousement dans un petit cabinet jouxtant sa chambre à coucher.

Lorsque Laurent le lui avait montré, Ficino avait manqué défaillir. Sa première réaction avait été de tomber à genoux pour remercier le Seigneur de ce don inestimable. Aussi, à la mort du Magnifique, avait-il discrètement subtilisé le livre, de peur que les fils du maître de la ville, aussi incultes que cupides, ne songent à le vendre au plus offrant. Depuis ce jour, le précieux manuscrit était entreposé dans la pièce de la bibliothèque réservée aux incunables, dont seul Ficino avait la clé. Les privilégiés qui en connaissaient l'existence se comptaient sur les doigts des deux mains, ceux qui avaient eu l'honneur de le feuilleter sur les doigts d'une seule.

Un regard suffit à Ficino pour constater que son trésor avait disparu. Affolé, il courut frénétiquement d'étagère en étagère, jetant pêle-mêle sur le sol tous les ouvrages qui lui tombaient sous la main, parfaitement conscient qu'il ne faisait ainsi que retarder l'inéluctable constat.

Au bout de deux ou trois minutes, il mit un terme à sa recherche. Le doute n'était plus permis: le manuscrit du De monarchia avait disparu. Il s'agissait du seul texte autographe de Dante Alighieri ayant échappé à l'incendie qui, un an seulement avant sa mort, avait détruit la demeure du plus grand poète que la terre toscane eût jamais porté.

Sans un mot, le vieil homme s'assit alors par terre au milieu des livres renversés et se mit à pleurer.

5

- Mais enfin, réfléchissez un peu, pourquoi vous obstinez-vous à refuser nos offres?

Furieux, l'ambassadeur du roi de France s'était dressé face au gonfalonier, dont le visage était resté impassible. Aucun signe apparent ne trahissait chez lui l'extrême tension du moment. Tout juste avait-il esquissé un geste de surprise lorsque l'ambassadeur français s'était brutalement relevé du siège qui faisait face à l'imposant fauteuil tendu d'azur sur lequel il se tenait lui-même.

- C'est incompréhensible! Mon maître est prêt à vous offrir des conditions extrêmement favorables. Que faut-il pour que vous deveniez enfin raisonnable? Si vous persistez dans cette attitude négative, nous serons contraints de vous convaincre de manière moins... agréable, disons.

Le gonfalonier l'interrompit d'un geste las. Les yeux luisants de mépris, il le fixa longuement, puis sa voix s'éleva, solennelle:

- Allons, calmez-vous, cardinal. Il me semble que votre conduite frise les limites de ce que nous, Italiens, appelons politesse. À vous voir, il apparaît que Tite-Live n'exagérait guère lorsqu'il traitait vos ancêtres de barbares.

Assis à côté du gonfalonier, Malatesta parvint à grand-peine à réprimer un sourire.

Le cardinal de Saint-Malo dut se retenir pour éviter de prononcer les paroles cinglantes qui lui brûlaient les lèvres. La perspective de se faire conduire manu militari hors des frontières de l'État toscan et de devoir piteusement rentrer en France sans avoir rempli sa mission parut le calmer quelque peu.

Son visage fermé était empreint d'une dignité sévère qui s'accordait parfaitement avec ses traits distendus. Son corps rondelet, emmailloté dans la pourpre cardinalice, était caractéristique des prélats de la cour de Rome. Il se relâcha, tandis que son lourd postérieur s'enfonçait de plusieurs centimètres dans le coussin du fauteuil.

Il décida d'abattre sa dernière carte.

- Si cinquante mille ducats représentent une trop grosse somme, nous pouvons peut-être nous entendre sur quarante-cinq mille.

Voyant que le gonfalonier était toujours aussi impassible, il poursuivit, dans son italien hésitant:

- Bon d'accord, disons quarante mille. Mais je ne peux pas descendre plus bas.

Une intonation féroce gonfla cette fois la voix de Soderini:

- À vous entendre, Éminence, j'ai l'impression d'avoir devant moi un vulgaire marchand de tissus. Peut-être avez-vous des dispositions pour ce métier? Si la carrière ecclésiastique vous pèse un jour ou que vous vous lassiez des privations et des jeûnes qui, d'évidence, sont votre lot quotidien, peut-être devriez-vous y songer.

À ces mots, un immense éclat de rire saisit toute la salle, dans laquelle, à l'exception de l'ambassadeur français et de ses deux aides de camp, ne se trouvaient que des Italiens.

Dans un coin de la pièce, Niccolò Machiavel, penché sur son pupitre, tentait de retranscrire ce vif échange en l'expurgeant des saillies les plus acerbes. Il considéra l'un après l'autre les huit membres de la signoria, le conseil chargé de seconder le gonfalonier dans les décisions importantes. À la droite de Soderini était assis Bernardo Rucellai, chargé de faire respecter les intérêts de la noblesse en compagnie d'Antonio Malegonnelle, son second, et de Gino Capponi, dont le sourire disgracieux se noyait sous un bouc très fourni.

Un peu plus loin se tenait Piero Parenti, élu par les corporations d'artisans, assis à côté de Gianni Corsoli, un usurier dont la bedaine énorme était secouée de spasmes lorsqu'il riait. En face, Francesco Gualterotti et Tommaso Valori, les représentants des masses populaires, joignaient exceptionnellement leurs rires à ceux de leurs adversaires habituels. Seule la sombre silhouette de Savonarole semblait en retrait, comme si le moine se refusait à participer à la curée avec les autres.

Les sièges des membres de la signoria étaient disposés en deux rangées parallèles, au centre desquelles avait été installée la délégation française, si bien que le cardinal de Saint-Malo put pleinement goûter le flot de sarcasmes qui pleuvait sur lui. Une rafale de flèches acérées n'aurait pu le blesser davantage, et l'effort manifeste qu'il faisait pour se contenir ne fit qu'accroître l'hilarité de ses hôtes.

Faisant preuve d'une maîtrise de soi inattendue, le prélat articula, les dents serrées:

- Je vous prie de cesser. Je n'ai pas traversé la moitié de ce fichu pays pour me faire humilier de la sorte. N'oubliez pas qu'à travers moi, c'est mon roi que vous frappez. Si, comme représentant de Dieu, le pardon m'est aisé, je doute qu'il en aille de même pour mon maître.

Un simple coup d'œil du gonfalonier aux membres de l'assemblée fit immédiatement cesser les rires. Tous les visages redevinrent brusquement sérieux. La salle s'emplit d'un profond silence que Soderini, toujours soucieux de ses effets oratoires, mit quelques secondes à rompre.

- D'accord, Éminence, il est temps de jouer franc jeu. Vous nous proposez de garantir notre défense en échange de... de combien, déjà? Ah oui! Quarante mille ducats. Contre cette somme, votre maître s'engage à envoyer des hommes si nous sommes attaqués par un voisin trop gourmand. Mais il veut pouvoir compter sur notre soutien lorsqu'il attaquera le royaume de Naples et entend faire de Florence sa base arrière. C'est bien cela, n'est-ce pas?

- Dans les grandes lignes, vous avez parfaitement résumé notre projet, Excellence.

- Il y a cependant une chose que je m'explique mal: pourquoi est-ce à nous de payer le roi de France? Après tout, il y a réciprocité d'intérêts, dans l'affaire, non?

- Oui, sans doute, à la différence que vous n'avez pas d'armée, si ce n'est quelques miliciens dépenaillés qui ne pourraient même pas défendre la vertu d'une pucelle. Tandis que nos troupes sont puissantes...

- Et composées pour moitié de mercenaires suisses et gascons! le coupa Soderini.

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