Janet Evanovich - Deux fois n’est pas coutume

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Deux fois n’est pas coutume: краткое содержание, описание и аннотация

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Stéphanie Plum est chasseuse de prime. Sa spécialité : ramener les libérés sous caution récalcitrants au tribunal. Un job sans grande surprise, sauf quand il s'agit de mettre la main sur Kenny Mancuso. Un vrai coriace trempé dans une affaire de trafic d'armes, qui passe son temps à découper des cadavres et à envoyer les morceaux à Stéphanie. Sans compter les quarante cercueils disparus d'une entreprise de pompes funèbres. Un vrai casse-tête. Évidemment, tout irait mieux si Morelli, flic et pot de colle, n'était pas toujours pendu à ses basques. Heureusement, Stéphanie à une grand-mère qui s'y connaît en flingues et en salons funéraires.

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— Non mais regarde-moi cette cravate, me dit-elle, les yeux rivés sur Gunzer. Avec des têtes de petits chevaux imprimées dessus, je n’avais jamais vu ! Ça me donnerait presque envie d’être un homme pour pouvoir être exposée avec une cravate pareille.

Des bruits de pas traînants se firent entendre au fond de la salle, et les conversations cessèrent tandis que les Chevaliers de Colomb faisaient leur entrée, avançant deux par deux. Mamie Mazur se mit sur la pointe des pieds et pivota sur ses hauts talons pour mieux les voir. Un de ses talons se prit dans la moquette et ma grand-mère partit à la renverse, raide comme un piquet.

Elle atterrit sur le cercueil avant que j’aie eu le temps de la retenir, battant l’air de ses bras en quête d’un appui qu’elle finit par trouver sous la forme d’un guéridon en fer forgé sur lequel était posé un bouquet de glaïeuls dans un énorme vase en pâte de verre. Le guéridon tint bon mais le vase tomba et alla s’écraser sur Danny Gunzer, lui éclatant le front. De l’eau se répandit dans ses oreilles et lui dégoulina sur le menton. Les glaïeuls atterrirent sur son costume anthracite en un désordre bariolé. L’assistance en fut glacée d’horreur, s’attendant à moitié à ce que Gunzer se redresse en poussant un grand cri. Ce dont il s’abstint.

Mamie Mazur fut la seule à ne pas se démonter. Elle se redressa, rajusta sa robe, et lança à la cantonade :

— Eh bien, c’est encore une chance qu’il soit mort. Au moins, il n’y a pas de mal.

— Pas de mal ? Pas de mal ? glapit sa veuve, les yeux hagards. Regarde sa chemise ! Sa cravate est fichue ! Je te signale que j’ai dû payer un supplément pour cette cravate !

Je bredouillai des excuses à Mrs. Gunzer et lui promis de la dédommager pour la cravate. Mais Mrs. Gunzer piquait sa crise et ne voulait rien entendre.

Elle brandit son poing en direction de ma grand-mère.

— On devrait vous enfermer, toi et ta maboule de petite-fille ! Chasseuse de primes ! Et puis quoi encore ?

— Je vous demande pardon ? dis-je, plissant les yeux, les poings sur les hanches.

Mrs. Gunzer fit un pas en arrière (craignant sans doute que je lui tire dessus) et j’en profitai pour battre en retraite. Je tirai mamie Mazur par le coude et la guidai vers la porte, manquant, dans ma hâte, de renverser Spiro.

— C’est un accident, lui dit ma grand-mère. Je me suis pris le talon dans votre moquette. Ça aurait pu arriver à n’importe qui.

— Bien entendu, lui répondit Spiro. Je suis certain que Mrs. Gunzer s’en rend compte.

— Pas vraiment, cria celle-ci. Cette femme est un danger public.

Spiro nous escorta jusqu’au hall d’entrée.

— J’ose espérer que cet incident ne vous empêchera pas de revenir nous voir, dit-il. Nous apprécions toujours la visite de jolies femmes.

Il approcha ses lèvres de mon oreille et chuchota sur un ton de conspirateur :

— J’aimerais vous parler en privé au sujet d’une affaire personnelle.

— Quel genre d’affaire ?

— Quelque chose qu’il faut retrouver, et l’on m’a dit que vous étiez très douée pour ça. Je me suis renseigné sur vous après que vous m’avez posé des questions sur Kenny.

— Pour tout vous dire, je suis assez prise en ce moment. Et je ne suis pas détective privé. Je n’ai pas de licence.

— Mille dollars, me chuchota Spiro. Net.

Le temps s’arrêta tandis que je me livrais mentalement à une orgie de dépenses.

— Bien entendu, dis-je, si tout cela reste entre nous, je ne vois aucun mal à aider un ami.

Je baissai d’un ton.

— Qu’est-ce que nous cherchons ?

— Des cercueils, me souffla Spiro. Vingt-quatre.

En arrivant chez moi, je trouvai Morelli qui m’y attendait, adossé contre le mur, mains dans les poches, jambes croisées aux chevilles. Il leva vers moi un regard interrogateur tandis que je sortais de l’ascenseur et sourit en voyant le sachet de provisions que je portais.

— Laisse-moi deviner, dit-il. Des restes.

— Maintenant je comprends pourquoi tu es détective.

— Je peux faire mieux.

Il huma l’air ambiant.

— Du poulet, dit-il.

Il me tint le sachet pendant que j’ouvrais ma porte.

— Dure journée ? me demanda-t-il.

— Surtout depuis cinq heures. Si je ne retire pas ces vêtements tout de suite, je vais être bouffée par la rouille.

Morelli passa dans la cuisine et sortit du sachet un morceau de poulet protégé par de l’aluminium, ainsi qu’un Tupperware de farce, un de sauce, et un de purée. Il mit la sauce et la purée au four à micro-ondes qu’il régla sur trois minutes.

— Et la liste ? Tu en as tiré quelque chose d’intéressant ?

Je lui tendis une assiette, des couverts et sortis une bière du réfrigérateur.

— Rien avec un grand R. Personne ne l’a vu.

— Tu as une idée précise de notre prochaine étape ?

— Pas la moindre.

Mais si ! Son courrier ! J’avais complètement oublié que je l’avais dans mon sac. Je le sortis et l’étalai sur le comptoir de la cuisine – facture de téléphone, relevés de carte bancaire, un tas de prospectus, et un rappel par écrit que Kenny était attendu chez son dentiste pour un check-up.

Morelli balaya le tas de paperasses du regard tout en étalant de la sauce sur le poulet farci et la purée.

— C’est son courrier ?

— Tu n’as rien vu.

— Bon sang, rien n’est donc sacré pour toi ?

— Si : la tarte aux pommes de ma mère. Qu’est-ce que je dois faire ? Décacheter ces enveloppes à la vapeur ?

Morelli les jeta par terre et les piétina. Je les ramassai et les examinai. Elles étaient froissées et sales.

— Reçues en mauvais état, dit Morelli. Commence par la note de téléphone.

Je la parcourus et fus étonnée d’y trouver quatre appels à l’étranger.

— Qu’est-ce que tu en dis ? demandai-je à Morelli. Tu connais ces indicatifs ?

— Les deux premiers sont ceux du Mexique.

— Tu peux trouver le nom des abonnés ?

Morelli posa son assiette sur le comptoir, tira l’antenne de mon téléphone portable, et composa un numéro.

— Salut Murphy, dit-il. J’ai besoin de tes services. Il faudrait que tu me trouves des noms et des adresses à partir de numéros de téléphone.

Il les lui donna et patienta en mangeant. Quelques minutes plus tard, Murphy reprenait la ligne et Morelli écouta les informations qu’il lui donnait. Il raccrocha, avec ce visage impassible que j’en étais venue à considérer comme sa tête de flic.

— Les deux derniers numéros sont au Salvador. Murphy ne pouvait pas être plus précis.

Je lui chipai un morceau de poulet et commençai à le grignoter.

— Reste à savoir pourquoi Kenny téléphone au Mexique et au Salvador, dis-je.

— Il projette peut-être d’y partir en vacances.

Je ne croyais pas Morelli quand il avait ce regard vide. Habituellement, on lisait sur son visage à livre ouvert.

Il ouvrit le relevé MasterCard.

— Kenny n’y a pas été de main morte, dit-il. Il a dépensé près de deux mille dollars le mois dernier.

— En billets d’avion ?

— Non.

Il me tendit le relevé.

— Regarde par toi-même.

— Surtout des vêtements. Des boutiques du coin.

Je posai le relevé sur le comptoir.

— Au sujet de ces numéros de téléphone…

Morelli avait la tête plongée dans le sac à provisions.

— N’est-ce pas la tarte aux pommes que je vois là ? dit-il.

— Si tu y touches, tu es un homme mort.

Morelli me prit par le menton.

— J’adore quand tu joues les dures. J’aimerais bien rester pour en profiter davantage, mais il faut que je file.

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