Émile Zola - Thérèse Raquin

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Le roman plus noir que noir, par excellence. Thérèse, mariée au souffreteux Camille, vit dans une sombre mercerie… Elle rencontre Laurent, devient sa maîtresse… La clandestinité pèse aux amants, qui vont envisager, puis accomplir, l'irréparable sur la personne du mari. Mais ce meutre de ne leur réussira pas, sera le début de leur fin…

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Quand il fut en haut, il ouvrit sa porte et s’enferma, rapidement. Son premier soin fut de regarder sous son lit, de faire une visite minutieuse dans la chambre, pour voir si personne ne s’y trouvait caché. Il ferma la fenêtre du toit, en pensant que quelqu’un pourrait bien descendre par là. Quand il eut pris ces dispositions, il se sentit plus calme, il se déshabilla, en s’étonnant de sa poltronnerie. Il finit par sourire, par se traiter d’enfant. Il n’avait jamais été peureux et ne pouvait s’expliquer cette crise subite de terreur.

Il se coucha. Lorsqu’il fut dans la tiédeur des draps, il songea de nouveau à Thérèse, que ses frayeurs lui avaient fait oublier. Les yeux fermés obstinément, cherchant le sommeil, il sentait malgré lui ses pensées travailler, s’imposer, se lier les unes aux autres, lui présenter toujours les avantages qu’il aurait à se marier au plus vite. Par moments, il se retournait, il se disait: «Ne pensons plus, dormons; il faut que je me lève à huit heures demain pour aller à mon bureau.» Et il faisait effort pour se laisser glisser au sommeil. Mais les idées revenaient une à une; le travail sourd de ses raisonnements recommençait; il se retrouvait bientôt dans une sorte de rêverie aiguë, qui étalait au fond de son cerveau les nécessités de son mariage, les arguments que ses désirs et sa prudence donnaient tour à tour pour et contre la possession de Thérèse.

Alors, voyant qu’il ne pouvait dormir, que l’insomnie tenait sa chair irritée, il se mit sur le dos, il ouvrit les yeux tout grands, il laissa son cerveau s’emplir du souvenir de la jeune femme. L’équilibre était rompu, la fièvre chaude de jadis le secouait de nouveau. Il eut l’idée de se lever, de retourner au passage du Pont-Neuf. Il se ferait ouvrir la grille, il irait frapper à la petite porte de l’escalier, et Thérèse le recevrait. À cette pensée le sang montait à son cou.

Sa rêverie avait une lucidité étonnante. Il se voyait dans les rues, marchant vite, le long des maisons, et il se disait: «Je prends ce boulevard, je traverse ce carrefour pour être plus tôt arrivé.» Puis la grille du passage grinçait, il suivait l’étroite galerie, sombre et déserte, en se félicitant de pouvoir monter chez Thérèse sans être vu de la marchande de bijoux faux; puis il s’imaginait être dans l’allée, dans le petit escalier par où il avait passé si souvent. Là, il éprouvait les joies cuisantes de jadis, il se rappelait les terreurs délicieuses, les voluptés poignantes de l’adultère. Ses souvenirs devenaient des réalités qui impressionnaient tous ses sens: il sentait l’odeur fade du couloir, il touchait les murs gluants, il voyait l’ombre sale qui traînait. Et il montait chaque marche, haletant, prêtant l’oreille, contentant déjà ses désirs dans cette approche craintive de la femme désirée. Enfin il grattait à la porte, la porte s’ouvrait, Thérèse était là qui l’attendait, en jupon, toute blanche.

Ses pensées se déroulaient devant lui en spectacles réels. Les yeux fixés sur l’ombre, il voyait. Lorsque, au bout de sa course dans les rues, après être entré dans le passage et avoir gravi le petit escalier, il crut apercevoir Thérèse, ardente et pâle, il sauta vivement de son lit, en murmurant: «Il faut que j’y aille, elle m’attend.» Le brusque mouvement qu’il venait de faire chassa l’hallucination: il sentit le froid du carreau, il eut peur. Il resta un instant immobile, les pieds nus, écoutant. Il lui semblait entendre du bruit sur le carré. S’il allait chez Thérèse, il lui faudrait passer de nouveau devant la porte de la cave, en bas; cette pensée lui fit courir un grand frisson froid dans le dos. L’épouvante le reprit, une épouvante bête et écrasante. Il regarda avec défiance dans sa chambre, il y vit traîner des lambeaux blanchâtres de clarté; alors, doucement, avec des précautions pleines d’une hâte anxieuse, il remonta sur son lit, et, là, se pelotonna, se cacha, comme pour se dérober à une arme, à un couteau qui l’aurait menacé.

Le sang s’était porté violemment à son cou, et son cou le brûlait. Il y porta la main, il sentit sous ses doigts la cicatrice de la morsure de Camille. Il avait presque oublié cette morsure. Il fut terrifié en la retrouvant sur sa peau, il crut qu’elle lui mangeait la chair. Il avait vivement retiré la main pour ne plus la sentir, et il la sentait toujours, dévorante, trouant son cou. Alors, il voulut la gratter délicatement, du bout de l’ongle; la terrible cuisson redoubla. Pour ne pas s’arracher la peau, il serra les deux mains entre ses genoux repliés. Roidi, irrité, il resta là, le cou rongé, les dents claquant de peur.

Maintenant ses idées s’attachaient à Camille, avec une fixité effrayante. Jusque-là, le noyé n’avait pas troublé les nuits de Laurent. Et voilà que la pensée de Thérèse amenait le spectre de son mari. Le meurtrier n’osait plus ouvrir les yeux; il craignait d’apercevoir sa victime dans un coin de la chambre. À un moment, il lui sembla que sa couche était étrangement secouée; il s’imagina que Camille se trouvait caché sous le lit, et que c’était lui qui le remuait ainsi, pour le faire tomber et le mordre. Hagard, les cheveux dressés sur la tête, il se cramponna à son matelas, croyant que les secousses devenaient de plus en plus violentes.

Puis, il s’aperçut que le lit ne remuait pas. Il y eut une réaction en lui. Il se mit sur son séant, alluma sa bougie, en se traitant d’imbécile. Pour apaiser sa fièvre, il avala un grand verre d’eau.

«J’ai eu tort de boire chez ce marchand de vin, pensait-il… Je ne sais ce que j’ai, cette nuit. C’est bête. Je serai éreinté aujourd’hui à mon bureau. J’aurais dû dormir tout de suite, en me mettant au lit, et ne pas penser à un tas de choses: c’est cela qui m’a donné l’insomnie… Dormons.»

Il souffla de nouveau la lumière, il enfonça la tête dans l’oreiller, un peu rafraîchi, bien décidé à ne plus penser, à ne plus avoir peur. La fatigue commençait à détendre ses nerfs.

Il ne s’endormit pas de son sommeil ordinaire, lourd et accablé; il glissa lentement à une somnolence vague. Il était comme simplement engourdi, comme plongé dans un abrutissement doux et voluptueux. Il sentait son corps en sommeillant; son intelligence restait éveillée dans sa chair morte. Il avait chassé les pensées qui venaient, il s’était défendu contre la veille. Puis, quand il fut assoupi, quand les forces lui manquèrent et que la volonté lui échappa, les pensées revinrent doucement une à une, reprenant possession de son être défaillant. Ses rêveries recommencèrent. Il refit le chemin qui le séparait de Thérèse: il descendit, passa devant la cave en courant et se trouva dehors; il suivit toutes les rues qu’il avait déjà suivies auparavant, lorsqu’il rêvait les yeux ouverts; il entra dans le passage du Pont-Neuf, monta le petit escalier et gratta à la porte. Mais au lieu de Thérèse, au lieu de la jeune femme en jupon, ce fut Camille qui lui ouvrit, Camille tel qu’il l’avait vu à la morgue, verdâtre, atrocement défiguré. Le cadavre lui tendait les bras, avec un rire ignoble, en montrant une langue noirâtre dans la blancheur des dents.

Laurent poussa un cri et se réveilla en sursaut. Il était trempé d’une sueur glacée. Il ramena la couverture sur ses yeux, en s’injuriant, en se mettant en colère contre lui-même. Il voulut se rendormir.

Il se rendormit comme précédemment, avec lenteur; le même accablement le prit, et dès que la volonté lui eut de nouveau échappé dans la langueur du demi-sommeil, il se remit en marche, il retourna où le conduisait son idée fixe, il courut pour voir Thérèse, et ce fut encore le noyé qui lui ouvrit la porte.

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