Émile Zola - Thérèse Raquin
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«Sûrement, j’étais ivre, pensait-il; cette femme m’avait soûlé de caresses. Bon Dieu! ai-je été bête et fou! Je risquais la guillotine, avec une pareille histoire… Enfin, tout s’est bien passé. Si c’était à refaire, je ne recommencerais pas.»
Laurent s’affaissa, devint mou, plus lâche et plus prudent que jamais. Il engraissa et s’avachit. Quelqu’un qui aurait étudié ce grand corps, tassé sur lui-même, et qui ne paraissait avoir ni os ni nerfs, n’aurait jamais songé à l’accuser de violence et de cruauté.
Il reprit ses anciennes habitudes. Il fut pendant plusieurs mois un employé modèle, faisant sa besogne avec un abrutissement exemplaire. Le soir, il mangeait dans une crémerie de la rue Saint-Victor, coupant son pain par petites tranches, mâchant avec lenteur, faisant traîner son repas le plus possible; puis il se renversait, il s’adossait au mur, et fumait sa pipe. On aurait dit un bon gros père. Le jour, il ne pensait à rien; la nuit, il dormait d’un sommeil lourd et sans rêves. Le visage rose et gras, le ventre plein, le cerveau vide, il était heureux.
Sa chair semblait morte, il ne songeait guère à Thérèse. Il pensait parfois à elle, comme on pense à une femme qu’on doit épouser plus tard, dans un avenir indéterminé. Il attendait l’heure de son mariage avec patience, oubliant la femme, rêvant à la nouvelle position qu’il aurait alors. Il quitterait son bureau, il peindrait en amateur, il flânerait. Ces espoirs le ramenaient, chaque soir, à la boutique du passage malgré le vague malaise qu’il éprouvait en y entrant.
Un dimanche, s’ennuyant, ne sachant que faire, il alla chez son ancien ami de collège, chez le jeune peintre avec lequel il avait logé pendant longtemps. L’artiste travaillait à un tableau qu’il comptait envoyer au salon, et qui représentait une Bacchante nue, vautrée sur un lambeau d’étoffe.
Dans le fond de l’atelier, un modèle, une femme était couchée, la tête ployée en arrière, le torse tordu, la hanche haute. Cette femme riait par moments et tendait la poitrine, allongeant les bras, s’étirant, pour se délasser. Laurent, qui s’était assis en face d’elle, la regardait, en fumant et en causant avec son ami. Son sang battit, ses nerfs s’irritèrent dans cette contemplation. Il resta jusqu’au soir, il emmena la femme chez lui. Pendant près d’un an, il la garda pour maîtresse. La pauvre fille s’était mise à l’aimer, le trouvant bel homme. Le matin, elle partait, allait poser tout le jour, et revenait régulièrement chaque soir à la même heure; elle se nourrissait, s’habillait, s’entretenait avec l’argent qu’elle gagnait, ne coûtant ainsi pas un sou à Laurent, qui ne s’inquiétait nullement d’où elle venait ni de ce qu’elle avait put faire. Cette femme mit un équilibre de plus dans sa vie, comme un objet utile et nécessaire qui maintient un corps en paix et en santé; il ne sut jamais si il l’aimait et jamais il ne lui vint à l’idée qu’il était infidèle à Thérèse. Il se sentait plus gras et plus heureux. Voila tout.
Cependant le deuil de Thérèse était fini. La jeune femme s’habillait de robes claires, et il arriva qu’un soir Laurent la trouva rajeunie et embellie. Mais il éprouvait toujours un certain malaise devant elle; depuis quelque temps, elle lui paraissait fiévreuse, pleine de caprices étranges, riant et s’attristant sans raison. L’indécision où il la voyait l’effrayait, car il devinait en partie ses luttes et ses troubles. Il se mit à hésiter, ayant une peur atroce de compromettre sa tranquillité; lui, il vivait paisible, dans un contentement sage de ses appétits, il craignait de risquer l’équilibre de sa vie en se liant à une femme nerveuse dont la passion l’avait déjà rendu fou. D’ailleurs, il ne raisonnait pas ces choses, il sentait d’instinct les angoisses que la possession de Thérèse devait mettre en lui.
Le premier choc qu’il reçut et qui le secoua dans son affaissement fut la pensée qu’il lui fallait enfin songer à son mariage. Il y avait près de quinze mois que Camille était mort. Un instant, Laurent pensa à ne pas se marier du tout, à planter là Thérèse, et à garder le modèle, dont l’amour complaisant et à bon marché lui suffisait. Puis, il se dit qu’il ne pouvait avoir tué un homme pour rien; en se rappelant le crime, les efforts terribles qu’il avait faits pour posséder à lui seul cette femme qui le troublait maintenant, il sentit que le meurtre deviendrait inutile et atroce, s’il ne se mariait pas avec elle. Jeter un homme à l’eau afin de lui voler sa veuve, attendre quinze mois, et se décider ensuite à vivre avec une petite fille qui traînait son corps dans tous les ateliers, lui parut ridicule et le fit sourire. D’ailleurs, n’était-il pas lié à Thérèse par un lien de sang et d’horreur? Il la sentait vaguement crier et se tordre en lui, il lui appartenait. Il avait peur de sa complice; peut-être, s’il ne l’épousait pas, irait-elle tout dire à la justice, par vengeance et jalousie. Ces idées battaient dans sa tête. La fièvre le reprit.
Sur ces entrefaites, le modèle le quitta brusquement. Un dimanche, cette fille ne rentra pas; elle avait sans doute trouvé un gîte plus chaud et plus confortable. Laurent fut médiocrement affligé; seulement, il s’était habitué à avoir, la nuit, une femme couchée à son côté, et il éprouva un vide subit dans son existence. Huit jours après ses nerfs se révoltèrent. Il revint s’établir, pendant des soirées entières, dans la boutique du passage, regardant de nouveau Thérèse avec des yeux où luisaient des lueurs rapides. La jeune femme, qui sortait toute frissonnante des longues lectures qu’elle faisait, s’alanguissait et s’abandonnait sous ses regards.
Ils en étaient ainsi revenus tous deux à l’angoisse et au désir, après une longue année d’attente écœurée et indifférente. Un soir Laurent, en fermant la boutique, retint un instant Thérèse dans le passage.
«Veux-tu que je vienne ce soir dans ta chambre?» lui demanda-t-il d’une voix ardente.
La jeune femme fit un geste d’effroi.
«Non, non, attendons…, dit-elle; soyons prudents.
– J’attends depuis assez longtemps, je crois, reprit Laurent; je suis las, je te veux.»
Thérèse le regarda follement; des chaleurs lui brûlaient les mains et le visage. Elle sembla hésiter; puis, d’un ton brusque:
«Marions-nous, je serai à toi.»
Chapitre 17
Laurent quitta le passage, l’esprit tendu, la chair inquiète. L’haleine chaude, le consentement de Thérèse venaient de remettre en lui les âpretés d’autrefois. Il prit les quais, et marcha, son chapeau à la main, pour recevoir au visage tout l’air du ciel.
Lorsqu’il fut arrivé rue Saint-Victor, à la porte de son hôtel, il eut peur de monter, d’être seul. Un effroi d’enfant, inexplicable, imprévu, lui fit craindre de trouver un homme caché dans sa mansarde. Jamais il n’avait été sujet à de pareilles poltronneries. Il n’essaya même pas de raisonner le frisson étrange qui le prenait; il entra chez un marchand de vin et y resta pendant une heure, jusqu’à minuit, immobile et muet à une table, buvant machinalement de grands verres de vin. Il songeait à Thérèse, il s’irritait contre la jeune femme, qui n’avait pas voulu le recevoir le soir même dans sa chambre, et il pensait qu’il n’aurait pas eu peur avec elle.
On ferma la boutique, on le mit à la porte. Il rentra pour demander des allumettes. Le bureau de l’hôtel se trouvait au premier étage. Laurent avait une longue allée à suivre et quelques marches à monter, avant de pouvoir prendre sa bougie. Cette allée, ce bout d’escalier, d’un noir terrible, l’épouvantaient. D’ordinaire, il traversait gaillardement ces ténèbres. Ce soir-là, il n’osait sonner, il se disait qu’il y avait peut-être, dans un certain renfoncement formé par l’entrée de la cave, des assassins qui lui sauteraient brusquement à la gorge quand il passerait. Enfin, il sonna, il alluma une allumette et se décida à s’engager dans l’allée. L’allumette s’éteignit. Il resta immobile, haletant, n’osant s’enfuir, frottant les allumettes sur le mur humide avec une anxiété qui faisait trembler sa main. Il lui semblait entendre des voix, des bruits de pas devant lui. Les allumettes se brisaient entre ses doigts. Il réussit à en allumer une. Le soufre se mit à bouillir, à enflammer le bois avec une lenteur qui redoubla les angoisses de Laurent; dans la clarté pâle et bleuâtre du soufre, dans les lueurs vacillantes qui couraient, il crut distinguer des formes monstrueuses. Puis l’allumette pétilla, la lumière devint blanche et claire. Laurent, soulagé, s’avança avec précaution, en ayant soin de ne pas manquer de lumière. Lorsqu’il lui fallut passer devant la cave, il se serra contre le mur opposé; il y avait là une masse d’ombre qui l’effrayait. Il gravit ensuite vivement les quelques marches qui le séparaient du bureau de l’hôtel, et se crut sauvé lorsqu’il tint sa bougie. Il monta les autres étages plus doucement, en élevant la bougie, en éclairant tous les coins devant lesquels il devait passer. Les grandes ombres bizarres qui vont et viennent, lorsqu’on se trouve dans un escalier avec une lumière, le remplissaient d’un vague malaise, en se dressant et en s’effaçant brusquement devant lui.
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