Émile Zola - Thérèse Raquin
Здесь есть возможность читать онлайн «Émile Zola - Thérèse Raquin» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Thérèse Raquin
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Thérèse Raquin: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Thérèse Raquin»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Thérèse Raquin — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Thérèse Raquin», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Il se vautrait sur son lit, en sueur, à plat ventre, collant sa face moite dans l’oreiller où avait traîné le chignon de Thérèse. Il prenait la toile entre ses lèvres séchées, il buvait les parfums légers de ce linge, et il restait là, sans haleine, étouffant, voyant passer des barres de feu le long de ses paupières closes. Il se demandait comment il pourrait bien tuer Camille. Puis quand la respiration lui manquait, il se retournait d’un bond, se remettait sur le dos, et, les yeux grands ouverts, recevant en plein visage les souffles froids de la fenêtre, il cherchait dans les étoiles, dans le carré bleuâtre de ciel, un conseil de meurtre, un plan d’assassinat.
Il ne trouva rien. Comme il l’avait dit à sa maîtresse, il n’était pas un enfant, un sot; il ne voulait ni du poignard ni du poison. Il lui fallait un crime sournois, accompli sans danger, une sorte d’étouffement sinistre, sans cris, sans terreur, une simple disparition. La passion avait beau le secouer et le pousser en avant; tout son être réclamait impérieusement la prudence. Il était trop lâche, trop voluptueux, pour risquer sa tranquillité. Il tuait afin de vivre calme et heureux.
Peu à peu le sommeil le prit. L’air froid avait chassé du grenier le fantôme tiède et odorant de Thérèse. Laurent, brisé, apaisé, se laissa envahir par une sorte d’engourdissement doux et vague. En s’endormant, il décida qu’il attendrait une occasion favorable, et sa pensée, de plus en plus fuyante, le berçait en murmurant: «Je le tuerai, je le tuerai.» Cinq minutes plus tard, il reposait, respirant avec une régularité sereine.
Thérèse était rentrée chez elle à onze heures. La tête en feu, la pensée tendue, elle arriva au passage du Pont-Neuf, sans avoir conscience du chemin parcouru. Il lui semblait qu’elle descendait de chez Laurent, tant ses oreilles étaient pleines encore des paroles qu’elle venait d’entendre. Elle trouva Mme Raquin et Camille anxieux et empressés; elle répondit sèchement à leurs questions, en disant qu’elle avait fait une course inutile et qu’elle était restée une heure sur un trottoir à attendre un omnibus.
Lorsqu’elle se mit au lit, elle trouva les draps froids et humides. Ses membres, encore brûlants, eurent des frissons de répugnance. Camille ne tarda pas à s’endormir, et Thérèse regarda longtemps cette face blafarde qui reposait bêtement sur l’oreiller, la bouche ouverte. Elle s’écartait de lui, elle avait des envies d’enfoncer son poing fermé dans cette bouche.
Chapitre 10
Près de trois semaines se passèrent. Laurent revenait à la boutique tous les soirs; il paraissait las, comme malade; un léger cercle bleuâtre entourait ses yeux, ses lèvres pâlissaient et se gerçaient. D’ailleurs, il avait toujours sa tranquillité lourde, il regardait Camille en face, il lui témoignait la même amitié franche. Mme Raquin choyait davantage l’ami de la maison, depuis qu’elle le voyait s’endormir dans une sorte de fièvre sourde.
Thérèse avait repris son visage muet et rechigné. Elle était plus immobile, plus impénétrable, plus paisible que jamais. Il semblait que Laurent n’existât pas pour elle; elle le regardait à peine, lui adressait de rares paroles, le traitait avec une indifférence parfaite. Mme Raquin, dont la bonté souffrait de cette attitude, disait parfois au jeune homme: «Ne faites pas attention à la froideur de ma nièce. Je la connais; son visage paraît froid, mais son cœur est chaud de toutes les tendresses et de tous les dévouements.»
Les deux amants n’avaient plus de rendez-vous. Depuis la soirée de la rue Saint-Victor, ils ne s’étaient plus rencontrés seul à seul. Le soir, lorsqu’ils se trouvaient face à face, en apparence tranquilles et étrangers l’un à l’autre, des orages de passion, d’épouvante et de désir passaient sous la chair calme de leur visage. Et il y avait dans Thérèse des emportements, des lâchetés, des railleries cruelles; il y avait dans Laurent des brutalités sombres, des indécisions poignantes. Eux-mêmes n’osaient regarder au fond de leur être, au fond de cette fièvre trouble qui emplissait leur cerveau d’une sorte de vapeur épaisse et âcre.
Quand ils pouvaient, derrière une porte, sans parler, ils se serraient les mains à se les briser, dans une étreinte rude et courte. Ils auraient voulu, mutuellement, emporter des lambeaux de leur chair, collés à leurs doigts. Ils n’avaient plus que ce serrement de mains pour apaiser leurs désirs. Ils y mettaient tout leur corps. Ils ne se demandaient rien autre chose. Ils attendaient.
Un jeudi soir, avant de se mettre au jeu, les invités de la famille Raquin, comme à l’ordinaire, eurent un bout de causerie. Un des grands sujets de conversation était de parler au vieux Michaud de ses anciennes fonctions, de le questionner sur les étranges et sinistres aventures auxquelles il avait dû être mêlé. Alors Grivet et Camille écoutaient les histoires du commissaire de police avec la face effrayée et béante des petits enfants qui entendent Barbe - Bleue ou le Petit Poucet . Cela les terrifiait et les amusait.
Ce jour-là, Michaud, qui venait de raconter un horrible assassinat dont les détails avaient fait frissonner son auditoire ajouta en hochant la tête.
«Et l’on ne sait pas tout… Que de crimes restent inconnus! que d’assassins échappent à la justice des hommes!
– Comment! dit Grivet étonné, vous croyez qu’il y a, comme ça, dans la rue, des canailles qui ont assassiné et qu’on n’arrête pas?»
Olivier se mit à sourire d’un air de dédain.
«Mon cher monsieur, répondit-il de sa voix cassante, si on ne les arrête pas, c’est qu’on ignore qu’ils ont assassiné.»
Ce raisonnement ne parut pas convaincre Grivet. Camille vint à son secours.
«Moi, je suis de l’avis de M. Grivet, dit-il avec une importance bête… J’ai besoin de croire que la police est bien faite et que je ne coudoierai jamais un meurtrier sur un trottoir.»
Olivier vit une attaque personnelle dans ces paroles.
«Certainement, la police est bien faite, s’écria-t-il d’un ton vexé… Mais nous ne pouvons pourtant pas faire l’impossible. Il y a des scélérats qui ont appris le crime à l’école du diable; ils échapperaient à Dieu lui-même… N’est-ce pas, mon père?
– Oui, oui, appuya le vieux Michaud… Ainsi, lorsque j’étais à Vernon – vous vous souvenez peut-être de cela, Mme Raquin -, on assassina un roulier sur la grand-route. Le cadavre fut trouvé coupé en morceaux, au fond d’un fossé. Jamais on n’a pu mettre la main sur le coupable… Il vit peut-être encore aujourd’hui, il est peut-être notre voisin, et peut-être M. Grivet va-t-il le rencontrer en rentrant chez lui.»
Grivet devint pâle comme un linge. Il n’osait tourner la tête; il croyait que l’assassin du roulier était derrière lui. D’ailleurs, il était enchanté d’avoir peur.
«Ah bien! non, balbutia-t-il, sans trop savoir ce qu’il disait, ah bien! non, je ne veux pas croire cela… Moi aussi, je sais une histoire: il y avait une fois une servante qui fut mise en prison, pour avoir volé à ses maîtres un couvert d’argent. Deux mois après, comme on abattait un arbre, on trouva le couvert dans un nid de pie. C’était une pie qui était la voleuse. On relâcha la servante… Vous voyez bien que les coupables sont toujours punis.»
Grivet était triomphant. Olivier ricanait.
«Alors, dit-il, on a mis la pie en prison.
– Ce n’est pas cela que M. Grivet a voulu dire, reprit Camille, fâché de voir tourner son chef en ridicule… Mère, donne-nous le jeu de dominos.»
Pendant que Mme Raquin allait chercher la boîte, le jeune homme continua, en s’adressant à Michaud:
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Thérèse Raquin»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Thérèse Raquin» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Thérèse Raquin» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.