Guy Maupassant - L'inutile beauté
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L’abbé, sentant qu’une gêne existait dont il ne devinait pas la cause, essaya de semer une conversation. Il égrenait des sujets sans que ses inutiles tentatives fissent éclore une idée, fissent naître une parole.
La comtesse, par tact féminin, obéissant à ses instincts de femme du monde, essaya deux ou trois fois de lui répondre: mais en vain. Elle ne trouvait point ses mots dans la déroute de son esprit; et sa voix lui faisait presque peur dans le silence de la grande pièce où sonnaient seulement les petits heurts de l’argenterie et des assiettes.
Soudain son mari, se penchant en avant, lui dit:
– En ce lieu, au milieu de vos enfants, me jurez-vous la sincérité de ce que vous m’avez affirmé tantôt.
La haine fermentée dans ses veines la souleva soudain, et répondant à cette demande avec la même énergie qu’elle répondait à son regard, elle leva ses deux mains, la droite vers les fronts de ses fils, la gauche vers les fronts de ses filles, et d’un accent ferme, résolu, sans défaillance:
– Sur la tête de mes enfants, je jure que je vous ai dit la vérité.
Il se leva, et, avec un geste exaspéré ayant lancé sa serviette sur la table, il se retourna en jetant sa chaise contre le mur, puis sortit sans ajouter un mot.
Mais elle, alors, poussant un grand soupir, comme après une première victoire, reprit d’une voix calmée:
– Ne faites pas attention, mes chéris, votre papa a éprouvé un gros chagrin tantôt. Et il a encore beaucoup de peine. Dans quelques jours il n’y paraîtra plus.
Alors elle causa avec l’abbé; elle causa avec Mlle Smith; elle eut pour tous ses enfants des paroles tendres, des gentillesses, de ces douces gâteries de mère qui dilatent les petits coeurs.
Quand le dîner fut fini, elle passa au salon avec toute sa maisonnée. Elle fit bavarder les aînés, conta des histoires aux derniers, et, lorsque fut venue l’heure du coucher général, elle les baisa très longuement puis, les ayant envoyés dormir, elle rentra seule dans sa chambre.
Elle attendit, car elle ne doutait pas qu’il viendrait. Alors, ses enfants étant loin d’elle, elle se décida à défendre sa peau d’être humain comme elle avait défendu sa vie de femme du monde; et elle cacha, dans la poche de sa robe, le petit revolver chargé qu’elle avait acheté quelques jours plus tôt.
Les heures passaient, les heures sonnaient. Tous les bruits de l’hôtel s’éteignirent. Seuls les fiacres continuèrent dans les rues leur roulement vague, doux et lointain à travers les tentures des murs.
Elle attendait, énergique et nerveuse, sans peur de lui maintenant, prête à tout et presque triomphante, car elle avait trouvé pour lui un supplice de tous les instants et de toute la vie.
Mais les premières lueurs du jour glissèrent entre les franges du bas de ses rideaux, sans qu’il fût entré chez elle. Alors elle comprit, stupéfaite, qu’il ne viendrait pas. Ayant fermé sa porte à clef et poussé le verrou de sûreté qu’elle y avait fait appliquer, elle se mit au lit enfin et y demeura, les yeux ouverts, méditant, ne comprenant plus, ne devinant pas ce qu’il allait faire.
Sa femme de chambre, en lui apportant le thé, lui remit une lettre de son mari. Il lui annonçait qu’il entreprendrait un voyage assez long, et la prévenait, en post-scriptum, que son notaire lui fournirait les sommes nécessaires à toutes ses dépenses.
III. C’était à l’Opéra, pendant un entracte de Robert le Diable…
C’était à l’Opéra, pendant un entracte de Robert le Diable. Dans l’orchestre, les hommes debout, le chapeau sur la tête, le gilet largement ouvert sur la chemise blanche où brillaient l’or et les pierres des boutons, regardaient les loges pleines de femmes décolletées, diamantées, emperlées, épanouies dans cette serre illuminée où la beauté des visages et l’éclat des épaules semblent fleurir pour les regards au milieu de la musique et des voix humaines.
Deux amis, le dos tourné à l’orchestre, lorgnaient, en causant, toute cette galerie d’élégance, toute cette exposition de grâce vraie ou fausse, de bijoux, de luxe et de prétention qui s’étalait en cercle autour du grand-théâtre.
Un d’eux, Roger de Salins, dit à son compagnon Bernard Grandin:
– Regarde donc la comtesse de Mascaret comme elle est toujours belle.
L’autre, à son tour, lorgna, dans une loge de face, une grande femme qui paraissait encore très jeune, et dont l’éclatante beauté semblait appeler les yeux de tous les coins de la salle. Son teint pâle, aux reflets d’ivoire, lui donnait un air de statue, tandis qu’en ses cheveux noirs comme une nuit, un mince diadème en arc-en-ciel, poudré de diamants, brillait ainsi qu’une voie lactée.
Quand il l’eut regardée quelque temps, Bernard Grandin répondit avec un accent badin de conviction sincère:
– Je te crois qu’elle est belle!
– Quel âge peut-elle avoir maintenant?
– Attends. Je vais te dire ça exactement. Je la connais depuis son enfance. Je l’ai vue débuter dans le monde comme jeune fille. Elle a… elle a… trente… trente… trente-six ans.
– Ce n’est pas possible?
– J’en suis sûr.
– Elle en porte vingt-cinq.
– Et elle a eu sept enfants.
– C’est incroyable.
– Ils vivent même tous les sept, et c’est une fort bonne mère. Je vais un peu dans la maison qui est agréable, très calme, très saine. Elle réalise le phénomène de la famille dans le monde.
– Est-ce bizarre? Et on n’a jamais rien dit d’elle?
– Jamais.
– Mais, son mari? Il est singulier, n’est-ce pas?
– Oui et non. Il y a peut-être eu entre eux un petit drame, un de ces petits drames de ménage qu’on soupçonne, qu’on ne connaît jamais bien, mais qu’on devine à peu près.
– Quoi?
– Je n’en sais rien, moi. Mascaret est grand viveur aujourd’hui, après avoir été un parfait époux. Tant qu’il est resté bon mari, il a eu un affreux caractère, ombrageux et grincheux. Depuis qu’il fait la fête, il est devenu très indifférent, mais on dirait qu’il a un souci, un chagrin, un ver rongeur quelconque, il vieillit beaucoup, lui.
Alors, les deux amis philosophèrent quelques minutes sur les peines secrètes, inconnaissables, que des dissemblances de caractères, ou peut-être des antipathies physiques, inaperçues d’abord, peuvent faire naître dans une famille.
Roger de Salins, qui continuait à lorgner Mme de Mascaret, reprit.
– Il est incompréhensible que cette femme-là ait eu sept enfants?
– Oui, en onze ans. Après quoi elle a clôturé, à trente ans, sa période de production pour entrer dans la brillante période de représentation, qui ne semble pas près de finir.
– Les pauvres femmes!
– Pourquoi les plains-tu?
– Pourquoi? Ah! mon cher, songe donc! Onze ans de grossesses pour une femme comme ça! quel enfer! C’est toute la jeunesse, toute la beauté, toute l’espérance de succès, tout l’idéal poétique de vie brillante, qu’un sacrifice à cette abominable loi de la reproduction qui fait de la femme normale une simple machine à pondre des êtres.
– Que veux-tu? c’est la nature!
– Oui, mais je dis que la nature est notre ennemie, qu’il faut toujours lutter contre la nature, car elle nous ramène sans cesse à l’animal. Ce qu’il y a de propre, de joli, d’élégant, d’idéal sur la terre, ce n’est pas Dieu qui l’y a mis, c’est l’homme, c’est le cerveau humain. C’est nous qui avons introduit dans la création, en la chantant, en l’interprétant, en l’admirant en poètes, en l’idéalisant en artistes, en l’expliquant en savants qui se trompent mais qui trouvent aux phénomènes des raisons ingénieuses, un peu de grâce, de beauté, de charme inconnu et de mystère. Dieu n’a créé que des êtres grossiers, pleins de germes des maladies, qui, après quelques années d’épanouissement bestial, vieillissent dans les infirmités, avec toutes les laideurs et toutes les impuissances de la décrépitude humaine. Il ne les a faits, semble-t-il, que pour se reproduire salement et pour mourir ensuite, ainsi que les insectes éphémères des soirs d’été. J’ai dit «pour se reproduire salement»; j’insiste. Qu’y a-t-il, en effet, de plus ignoble, de plus répugnant que cet acte ordurier et ridicule de la reproduction des êtres, contre lequel toutes les âmes délicates sont et seront éternellement révoltées. Puisque tous les organes inventés par ce créateur économe et malveillant servent à deux fins, pourquoi n’en a-t-il pas choisi d’autres qui ne fussent point malpropres et souillés, pour leur confier cette mission sacrée, la plus noble et la plus exaltante des fonctions humaines. La bouche, qui nourrit le corps avec des aliments matériels, répand aussi la parole et la pensée. La chair se restaure par elle, et c’est par elle, en même temps, que se communique l’idée. L’odorat, qui donne aux poumons l’air vital, donne au cerveau tous les parfums du monde: l’odeur des fleurs, des bois, des arbres, de la mer. L’oreille, qui nous fait communiquer avec nos semblables, nous a permis encore d’inventer la musique, de créer du rêve, du bonheur, de l’infini et même du plaisir physique avec des sons! Mais on dirait que le Créateur, sournois et cynique, a voulu interdire à l’homme de jamais anoblir, embellir et idéaliser sa rencontre avec la femme. L’homme, cependant, a trouvé l’amour, ce qui n’est pas mal comme réplique au Dieu narquois, et il l’a si bien paré de poésie littéraire que la femme souvent oublie à quels contacts elle est forcée. Ceux, parmi nous, qui sont impuissants à se tromper en s’exaltant, ont inventé le vice et raffiné les débauches, ce qui est encore une manière de berner Dieu, et de rendre hommage, un hommage impudique, à la beauté.
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