Pietro Aretino - L'oeuvre du divin Arétin, deuxième partie

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Pippa. – Quel bénéfice retirerai-je de semblables histoires?

Nanna. – Elles t'enfonceront dans les bonnes grâces de l'homme qui te désire et lui feront paraître mille ans de t'attendre une heure. Combien crois-tu qu'il y ait de benêts qui se passionnent rien que pour entendre les chambrières vanter leurs patronnes, et à qui l'eau vient à la bouche pendant que ces menteuses, ces dupeuses portent la dame au ciel du four?

Pippa. – Les chambrières sont donc de la même pâte que les valets?

Nanna. – Pires encore. Maintenant, tu te rendras chez l'homme de bien que je te prends pour exemple et j'irai avec toi. Aussitôt que tu arriveras, il viendra à ta rencontre; sois sur le seuil de la porte; remets bien d'aplomb toute ta personne, qui aura pu se déranger en route, rassemble tes bras près du corps, et après avoir jeté un coup d'œil en sous-main sur ses amis, qui seront raisonnablement un peu en arrière, fixe humblement tes yeux sur les siens, arrondis une révérence parfumée et dégaine ton salut à la façon des épousées et des empaillées, comme dit la Perugina, quand les parents ou les compères du mari leur touchent la main.

Pippa. – Je deviendrai peut-être rouge à le faire.

Nanna. – Et moi bien aise! Le fard que la pudeur met sur les joues des jeunes filles vous arrache l'âme aux gens.

Pippa. – Bien, alors.

Nanna. – Les cérémonies achevées, selon la condition de celui avec qui tu dois dormir, la première chose c'est qu'il te fera asseoir à côté de lui et, en te prenant la main, il me cajolera moi aussi, qui, pour faire trotter les têtes des convives vers la tienne, ne cesserai de fixer les yeux sur ton visage, comme si j'étais en extase devant tes charmes. Il commencera par te dire: «Madonna, votre mère a bien raison de vous adorer; les autres fabriquent des filles et elle des anges!» Si, par hasard, en te disant de semblables choses, il se penchait pour te baiser l'œil ou le front, tourne-toi doucement de son côté et lâche un soupir qui ne soit à peine entendu que de lui; s'il est possible que sur ce temps-là tu te colores les joues du rose que je t'ai dit, tu le rissoleras du coup.

Pippa. – Oui, vraiment?

Nanna. – Oh! que oui.

Pippa. – La raison?

Nanna. – La raison, c'est que soupirer et rougir tout ensemble c'est signe d'amour, c'est le commencement du coup de marteau. Comme les autres n'osent se familiariser avec toi et se tiennent sur la réserve, celui qui doit t'avoir cette nuit-là commencera de se donner à croire que tu es malade de lui, et d'autant plus s'en persuadera-t-il que tu le persécuteras davantage de tes regards. En conversant avec toi, il t'attirera petit à petit dans un coin et, à l'aide des plus tendres paroles, des plus gracieuses qu'il trouvera, il t'amènera aux folâtreries; c'est là qu'il s'agira pour toi de répondre à propos, et, d'une voix suave, de tâcher de dire quelques mots qui ne sentent pas le bordel. A ce moment, la société qui sera en train de badiner avec moi se rapprochera de toi, comme autant de couleuvres qui se glissent dans l'herbe, et l'un te dira ceci, l'autre cela, par plaisanterie; toi, garde ton sang-froid et, soit que tu parles, soit que tu te taises, arrange-toi de sorte que la conversation ou le silence paraissent aussi agréables l'un que l'autre, dans ta bouche. S'il t'arrive de te tourner vers celui-ci ou vers celui-là, fixe-le sans lasciveté, regarde-le comme regardent les moines les chastes religieuses, c'est l'ami qui t'offre le souper et le gîte, c'est lui seulement que tu régaleras d'œillades affamées et de paroles attractives. S'il te plaît de rire, ne va pas élever putanesquement la voix, en élargissant la mâchoire de façon à montrer ce que tu as au fond de la gorge, ris de telle sorte qu'aucun des traits de ton visage ne s'enlaidisse; bien mieux, embellis-les d'un sourire, d'un clignement de l'œil, et laisse-toi plutôt arracher une dent qu'un vilain mot; ne jure ni par Dieu, ni par les saints; ne t'obstine pas à soutenir: Cela ne s'est point passé comme ça; ne t'irrite pas, quoi que puisse te dire un de ceux dont c'est le bonheur de taquiner celles de ta condition. Toute fille qui fait chaque jour nouvelles épousailles doit s'habiller plutôt d'agrément que de velours et se montrer une princesse dans ses moindres actes. Lorsqu'on t'appellera au souper, quoique tu doives toujours être la première à te laver les mains et à te mettre à table, fais-le-toi dire plus d'une fois: rien ne vous rehausse comme la modestie.

Pippa. – J'y ferai attention.

Nanna. – A la salade, ne va pas te jeter dessus comme les vaches sur le fourrage; fais de toutes petites, petites bouchées, et presque sans te graisser le bout des doigts, porte-les à ta bouche, que tu ne pencheras pas, comme pour avaler les viandes jusque sur l'assiette, ainsi que maintes fois je le vois faire à des malapprises. Tiens-toi avec majesté, allonge la main gracieusement; pour demander à boire, fais un signe de tête et, si les carafes sont sur la table, sers-toi toute seule; ne remplis pas ton verre jusqu'au bord, dépasses-en à peine la moitié, puis porte-le gentiment à tes lèvres et ne bois jamais tout.

Pippa. – Et si j'ai grand'soif?

Nanna. – Bois peu, quand même, pour ne pas t'attirer le renom de goulue et de soularde. Ne mâche pas chaque morceau la bouche ouverte, en ruminant fastidieusement et salaudement; fais en sorte qu'à peine il semble que tu manges; tout le long du souper, parle le moins que tu pourras et à moins qu'on ne t'en prie; tâche que le bavardage ne provienne pas de toi. Si celui qui découpe à la table où tu es t'offre une aile, un devant de chapon ou de perdrix, accepte-le avec une révérence, tout en jetant un coup d'œil à ton amant, avec un geste qui lui demande la permission sans la lui demander. Fini de manger, ne va pas roter, pour l'amour de Dieu!

Pippa. – Qu'arriverait-il, s'il m'en échappait un?

Nanna. – Oh! pouah! Tu donnerais mal au cœur, non seulement aux salops, mais à la saloperie en personne.

Pippa. – Si j'observe tout ce que vous m'avez enseigné et d'autres choses encore, qu'en sera-t-il?

Nanna. – Il en sera que tu acquerras le renom de la plus discrète et de la plus gracieuse courtisane qui vive et que chacun dira, en te comparant aux autres: «Soyez tranquilles, mieux vaut l'ombre des vieilles savates de la signora Pippa qu'une telle ou telle, chaussée et vêtue.» Ceux qui te connaîtront resteront tes esclaves, iront partout prêcher tes perfections et tu en seras plus recherchée que ne sont évitées celles qui ont des manières de rôdeuses et de gourgandines. Pense si je me rengorgerai.

Pippa. – Que dois-je faire quand nous aurons soupé?

Nanna. – Entretiens-toi un moment avec celui qui sera près de toi, sans jamais te lever d'à côté de ton amant. L'heure de dormir venue, tu me laisseras m'en retourner à la maison; puis, après avoir dit respectueusement: «Bonsoir à Vos Seigneuries», garde-toi mieux que du feu d'être aperçue ou entendue pisser, te lâcher le ventre, prendre un mouchoir pour te nettoyer: ces choses-là feraient vomir des poulets, qui pourtant becquètent toute espèce de crottin. Quand tu seras dans la chambre, la porte fermée, cherche pourtant si tu vois quelque essuie-main, quelque coiffe qui te plaise, et, sans rien demander, trouve à ta convenance essuie-main et coiffe.

Pippa. – A quelle fin?

Nanna. – Afin que le chien, qui est bien attaché à sa chienne, t'offre l'un ou l'autre.

Pippa. – Et s'il me les offre?

Nanna. – Applique-lui un baiser, avec un petit coup de langue, et accepte.

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