Lucie des Ages - La destinée

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– Il refusera peut-être de le laisser voir Sarah s'il entrevoit la nécessité de débourser quelque chose à la fin de ma consultation.

– Je l'ai prévenu, et il est résigné à payer une somme modeste.

– Alors, sois tranquille; je demanderai un prix raisonnable, afin de ne pas effaroucher son avarice.

– Oh! cette avarice jettera toujours les hauts cris, il faut s'y attendre. Rien ne peut donner une idée de l'amour du bonhomme pour son argent; il s'y cramponne et pleurerait la perte d'un sou! Pauvre petite Rose de Bengale! ajouta Jacques pensivement.

Il avait pris l'habitude, en parlant de Sarah, de l'appeler ainsi.

– Elle semble dépaysée chez Nicolas, reprit-il.

– Tu t'intéresses à elle?

– Elle me fait pitié. Son grand-père lui fournit à peine le strict nécessaire et l'habille de misérables vêtements.

– Et quelle éducation reçoit-elle?

– Aucune. Elle ignore les premiers éléments de toute science humaine et ne connaît ni Dieu ni ses semblables.

– Pauvre enfant!

– Ce vilain vieillard ne sacrifierait pas un centime pour elle. Cependant, elle est intelligente; on n'a pas ces regards-là quand on ne l'est pas. Ses yeux brillent parfois comme des étoiles et expriment une profonde reconnaissance quand on lui témoigne un peu de bonté. L'autre jour, en allant payer mon terme à Nicolas, j'avais joint à l'argent un jouet pour Sarah; c'est sans doute le seul qu'elle ait reçu dans toute sa petite vie. Si tu savais avec quelle joie elle l'a accueilli! Mais elle n'en a pas joui longtemps; son vieux monstre de grand-père l'a vendu le lendemain à une personne venue chez lui pour acheter des meubles. J'étais outré quand la petite m'a raconté cela, et j'en ai fait le reproche à Nicolas. Crois-tu qu'il en ait rougi? Pas le moins du monde! Il m'a répondu avec cynisme que les jouets étaient faits pour les enfants riches, et que sa petite-fille n'avait pas le temps de jouer. Vois-tu cela? A dix ans! Il vendrait sa propre chair s'il espérait en tirer un peu de monnaie!

– Eh bien! je te promets de soigner de mon mieux ta petite protégée, dit le docteur, et de tâcher d'arracher à son grand-père un peu de bien-être pour elle.

– Cela, tu ne saurais y parvenir, répondit Jacques avec conviction.

– Et maintenant, causons, reprit Robert, prenant une chaise en face de son ami.

– Mais il me semble que c'est ce que nous faisons depuis mon arrivée chez toi. De quoi ou de qui plutôt désires-tu causer? D'Anne, sans doute?

Le docteur rougit.

– Que faut-il en dire? demanda le jeune officier en souriant, C'est à toi de parler sur un pareil sujet. Tu en as le coeur plein, n'est-ce pas?

– Et toi? reprit Robert en regardant son ami.

– Moi? dit celui-ci avec étonnement. Que veux-tu dire?

– Tu la vois souvent chez ma mère?

– Souvent, oui.

– Anne est élevée un peu à l'américaine, jouissant d'une liberté d'allures qu'on refuse d'ordinaire aux jeunes filles françaises.

– C'est vrai; mais quel inconvénient y vois-tu? Elle n'en abuse certainement pas et n'a guère occasion de flirter , comme disent les Anglais.

Les yeux du docteur demeuraient fixés sur son ami avec une persistance qui étonnait Jacques, dont le regard ouvert et souriant restait calme; rien en lui ne trahissait qu'il eût saisi le motif de la préoccupation de Robert.

– En es-tu sûr?

– Sûr!.. Pourquoi me fais-tu une pareille question? Ta cousine est très jolie, c'est vrai; mais…

Un changement soudain s'était fait sur les traits du jeune

Martelac, et son visage exprimait une si réelle souffrance que

Jacques s'arrêta subitement.

– Qu'as-tu donc?

Robert se leva d'un brusque mouvement. Il n'était pas dans sa nature de louvoyer longtemps, et, la droiture de son âme triomphant de l'humiliation qu'il éprouvait, il dit en tendant la main au lieutenant:

– Pardonne-moi, mon ami. Ta statue a des pieds d'argile, et la supériorité que tu prétends me reconnaître me laisse les faiblesses humaines. Je suis jaloux!

– Jaloux! Toi! Et de qui, mon Dieu?

– Ne te fâche pas; ne t'étonne pas. C'est une folie, je le sais, et je cherche à la combattre. Tiens, le rouge me monte au front en avouant cette misère, qui me torture parfois et crie soudain à travers les aridités absorbantes de mes études: je suis loin, et tu vois Anne si souvent!

– Anne est ta cousine, l'amie de ta jeunesse, puisque tu ne te rappelles pas un jour où tu ne l'aies aimée; plus que cela, elle est à peu près ta fiancée, si j'ai bien compris. Je ne vois rien autre chose en elle.

– Mais elle? Oh! ce n'est pas de toi dont j'ai peur! Tu es trop généreux pour m'enlever l'affection…

Le docteur s'interrompit un instant, comme si ce mot exprimait mal sa pensée. Il reprit avec un sourire amer:

– L'affection! Cela méritait-il un pareil nom? C'était une sorte d'habitude de me considérer comme son futur mari, et, en attendant, comme son esclave. Elle le sait bien. N'a-t-elle pas fait de moi tout ce qu'elle voulait depuis sa plus petite enfance? Depuis le jour où, pour cueillir une fleur qu'elle désirait et ne plus voir ses yeux remplis de larmes désespérées de son caprice, je me jetai à l'eau, où je faillis mourir, emporté par un courant furieux, jusqu'à celui où, devenue femme, elle jura de n'épouser qu'un homme riche et fit naître en moi une soif de richesse, pourtant incompatible avec ma nature, et que je suis honteux de constater!

Jacques fit un mouvement d'incrédulité.

– Toi, dit-il, tu auras beau faire; tu ne parviendras pas à te rendre ambitieux sous ce rapport. Ton âme est grande, et tout l'amour de ton coeur ne saurait la rabaisser jusqu'au désir du gain

– Qui sait? dit tristement le jeune docteur. Tu parlais tout à l'heure de mon dévoûment à l'humanité et de ma passion pour la science; ces sentiments-là, certes, ils existent en moi; ils m'élèvent, je le sens; mais il en est un autre bien différent. Celui-ci s'est attaché à mon coeur et l'humilie jusqu'à la recherche de l'or, et c'est mon amour pour Anne! Elle veut être riche; elle est si belle! Peut-on lui reprocher de désirer un entourage élégant et digne de sa beauté?

Un sourire d'indulgente tendresse souligna ces dernières paroles.

– Pourquoi doutes-tu de l'amour de ta cousine?

– Pourquoi! reprit le docteur, dont le visage avait repris son expression grave. Parce que je lui fais peur; parce qu'elle me trouve sévère; parce que je ne puis m'empêcher d'essayer de ramener à la raison cette jeune âme pétrie de vanité et de coquetterie; parce que, parfois enfin, je la juge froide et incapable d'aimer.

– Comment peux-tu, la jugeant ainsi, lui rester attaché?

– Je ne sais. Le jugement est juste pourtant, je le crains. Je la connais depuis son enfance, où elle possédait déjà cette fatale beauté qui m'ensorcelle. Je me suis habitué à obéir à un signe de ses grands yeux, et cependant jamais une étincelle de tendresse ne brille à travers leurs éclairs. D'autres peuvent être, comme moi, victimes de ce don qu'elle a reçu du ciel.

– D'autres? Moi, tu veux dire?

Le docteur inclina la tête en rougissant. Il éprouvait une profonde humiliation à mettre ainsi à nu la faiblesse de son coeur.

Jacques plaça la main sur le bras de son ami.

– Je le jure devant Dieu! Seul, il nous entend en ce moment. Je briserais mon coeur en mille éclats plutôt que de le laisser aller à cette lâcheté!

Et, comme Robert demeurait les yeux baissés sans répondre:

– Me crois-tu? dit-il.

Le jeune Martelac saisit dans ses deux mains la main appuyée sur son bras.

– Oui, je te crois. Pardonne-moi d'avoir eu cette pensée. Si tu savais combien il est dur d'être attaché à un coeur qui nous échappe sans cesse sous l'empire de l'égoïsme ou de la vanité!

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