Paul Bourget - La terre promise
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Elle avait, pour poser cette question, des yeux si tendrement effarouchés, une surprise si évidemment sincère, qu'il la serra contre lui presque avec délire, comme pour étouffer dans cette étreinte le funeste démon qu'il venait de sentir passer entre la pauvre femme et son cœur. Quand elle fut partie, ce jour-là, il demeura longtemps le visage enfoncé dans l'oreiller, qui gardait encore la forme imprimée de cette chère tête, l'arome de ses longs et souples cheveux. Il se sentait en proie à une mortelle tristesse. Le démon avait déjà reparu à la minute même de ce départ. N'avait-elle pas regardé l'heure à un moment donné, et ne s'était-elle pas arrachée d'auprès de lui en disant:
– «Je m'oublie et je dois être prête si tôt aujourd'hui! Nous dînons à sept heures pour aller au théâtre tout de suite après…»
Qu'ils étaient innocents, ces quelques mots! Pourtant Francis n'oubliait pas comme ils l'avaient laissé, par cette fin d'après-midi et dans le crépuscule, sur une impression pénible. Vainement s'était-il avoué cette innocence, et que lui-même avait désiré, exigé qu'elle ne changeât rien aux habitudes de sa vie mondaine, afin de ne pas éveiller la curiosité et le soupçon. Vainement s'était-il démontré combien Pauline avait été véritable et simple avec lui, combien peu coquette. Vainement avait-il relu les lettres où Julie lui parlait de son amie, se contraignant de songer à leurs communes larmes au chevet de leur douce morte. Il avait douté du cœur de sa maîtresse, et si le doute sur un cœur de femme est toujours fatal à l'avenir d'un sentiment, il l'est davantage quand il s'applique à quelqu'un avec qui l'on ne passe que des heures éparses, et venant de quelqu'un qui s'est noirci à l'avance le cœur par des rêveries et par des lectures désenchantantes. Et puis, Francis ne s'en rendait pas compte, comme tous ceux en qui l'imagination a comme émoussé la fleur de la sensibilité, peut-être avait-il besoin de souffrir pour sentir. – Affreuse disposition morale qui conduit ceux qu'elle possède à exaspérer en eux les moindres blessures! – Il lui avait semblé qu'il aimait sa maîtresse plus qu'elle ne l'aimait. Sans s'être formulé cette première défiance avec cette netteté, il s'était demandé si elle éprouvait pour lui une passion aussi profonde qu'elle le disait. Il avait souffert qu'elle ne fût pas à lui davantage encore, et, tout en comprenant que de prendre un ombrage pour de pareilles misères était insensé, il s'était senti absurdement, injustement, enfantinement jaloux en effet, jaloux à vide, et sans raison distincte, de ce monde avec lequel il la partageait. Que la route est rapide d'une défiance de cet ordre à d'autres plus précises, et qu'il faut peu de temps pour transformer dans un cœur inquiet la vague souffrance d'un mécontentement sans objet en une douleur positive, la peur d'une déception en une sécheresse, cette sécheresse elle-même en un injurieux soupçon! Francis se rappelait si bien comme il avait lutté contre son propre orgueil pour ne pas se livrer, dans les semaines suivantes, à une tentation continue, celle d'une déshonorante enquête sur les personnes qui formaient la société de Pauline. Puis il y avait cédé, lui posant tantôt une question, tantôt une autre: – «Où avait-elle dîné et avec qui?.. – Quelles visites avait-elle faites et qui avait-elle rencontré?..» Aujourd'hui qu'il n'était plus brûlé de cette honteuse fièvre, il rougissait encore de cette inquisition douloureuse et timide, par laquelle il avait peu à peu envenimé une plaie d'abord si légère, jusqu'à l'instant où l'inévitable conflit avait éclaté entre eux. Quoique cette scène n'eût pas duré plus de quelques instants, avec quelle netteté il se la rappelait! Comme un tournant de route change soudain tout le paysage, il se rendait compte que tout leur amour avait changé au premier nom propre prononcé entre lui et Pauline, qui avait fixé, comme cristallisé, les éléments flottants de sa défiance. C'était de nouveau à un de leurs rendez-vous, et au coin de sa cheminée, dans la garçonnière de hasard qu'il avait à demi installée après la mort de sa sœur. Il ne se doutait guère qu'il n'achèverait jamais de la meubler et qu'il la quitterait si vite pour n'y plus retrouver le spectre de pareilles heures. Ils avaient été, ce jour-là, particulièrement heureux. Pauline était gaie et rieuse, avec une enfantine malice dans ses yeux clairs, et voici que d'elle-même elle se mit à détailler sa soirée de la veille. Elle s'était trouvée à table chez une de ses amies à côté d'un certain baron Armand de Querne qui cherchait sans doute à se rapprocher d'elle, car il se faisait inviter depuis quelque temps un peu dans tous les endroits où elle allait.
– «Je crois,» dit-elle, «qu'il aurait bien l'idée de me faire la cour. Il n'ose pas, – et que cela m'amuse de le voir tourner autour de compliments qu'il ne sait pas finir! Il a de l'esprit, et il ne devine pas que je suis gardée par mon cher bonheur…»
– «J'espère,» répondit Francis, «que vous n'allez plus le recevoir…»
– «Moi,» fit-elle, «et pourquoi cela? Pour avoir l'air d'en avoir peur et le rendre tout à fait amoureux? Tu peux en croire mon tact de femme. Dans ces sortes de choses, le vrai moyen pour nous est de take no notice , comme disent les Anglais…» Puis, comme il se taisait, elle le regarda avec des yeux tristes, cette fois, et ce fut d'une voix un peu altérée qu'elle ajouta: – «Mon ami, est-ce que tu n'as pas confiance en moi?» Et, comme il continuait à se taire, elle reprit, avec un accent qu'il ne lui connaissait pas: – «Je t'en conjure, mon Francis, ne m'inflige jamais cet affront… J'ai commis une si grande faute en me donnant à toi! Ah! Ne me fais jamais penser que tu ne m'estimes pas à cause de cela. Je souffrirais tant que j'en deviendrais mauvaise. Notre bonheur est à ce prix: que tu saches bien comme les choses sont et que je t'aime pour toujours et uniquement. Si tu en doutais, vois-tu, je serais désespérée, parce que je ne pourrais rien te prouver, séparés comme nous sommes…»
– «Si je te demandais pourtant de me sacrifier quelqu'un?» avait-il insisté.
– «Te sacrifier quelqu'un? Mais je ne pourrais pas,» avait-elle répondu en se forçant à sourire. «Il faudrait que je tinsse à qui que ce fût en dehors de toi, et ce n'est pas possible…»
– «Tu me comprends parfaitement…» avait-il repris, froissé malgré lui par cette manière d'éluder sa question. Ces souplesses féminines, si voisines de la ruse, irritent tant l'homme qu'elles ne charment pas. Et il avait continué: – «Je veux dire: si je te demandais de fermer ta porte à quelqu'un, à ce M. de Querne, par exemple?»
– «Naturellement, j'obéirais si je pouvais,» avait-elle repris en haussant les épaules; «mais tu ne me le demanderas pas. Ce serait tant m'insulter, tant m'humilier…»
Devant cette simplicité de défense, Francis n'avait pas prolongé ce petit combat. Puis il avait, comme tous les jaloux, discuté avec lui-même, indéfiniment, les moindres mots, les moindres intonations de voix, toutes les nuances du visage de sa maîtresse, tandis qu'elle se dérobait. Car elle s'était dérobée. Il ne lui faisait pas le crédit de se mettre à sa place et de se demander ce qu'elle pensait de lui, comment elle comprenait son caractère à lui, ce qu'elle en savait, et, par conséquent, quel retentissement de semblables paroles éveillaient en elle. Il ne voyait qu'une chose: pourquoi ne lui avait-elle pas répondu, tout uniment, qu'il ordonnât et qu'elle obéirait? Quand on commence de souffrir, on a de ces despotismes presque monstrueux auxquels les femmes qui aiment se soumettent, – quand elles n'ont pas vingt-six ans. Il faut avoir vécu pour comprendre qu'il n'y a pas de légers malentendus en amour, et il faut avoir vécu ainsi pour se rendre compte du degré où s'exalte chez certains hommes la folie du soupçon, la fièvre si douloureuse de la défiance. Hélas! Tant qu'il y aura d'imprudentes Desdémones pour sourire, sans penser à mal, à Cassio qui les salue, il y aura des Othellos pour détruire leur commun bonheur à cause de cet innocent sourire, et il n'est pas besoin pour cela d'un traître à côté de nous qui nous injecte le venin de la calomnie. Nous sommes si vite nos propres Yagos et plus ingénieux que l'autre à nous torturer, à nous lier sur la roue du supplice. Francis appartenait à cette race malheureuse d'amants qui ont sans cesse besoin d'évidence. L'ironie du sort veut qu'ils soient aussi les plus trompés; car, s'ils rencontrent une coquine, elle excelle à leur donner des preuves matérielles toujours faciles à combiner, et, s'ils se heurtent à une femme fière, ils la blessent si profondément qu'elle en devient mauvaise, comme Pauline l'avait dit dans l'ingénuité de son cœur, sans vraiment savoir quelle funeste prophétie elle énonçait. Le jeune homme était donc sous l'impression non dissipée de ce malaise intime, lorsqu'il alla, trois jours après ce pénible entretien, rendre visite à M meRaffraye, chez elle. Ces visites étaient devenues plus rares depuis qu'elle était sa maîtresse, et il les faisait d'ordinaire après le déjeuner, à un moment où il savait que la porte de la jeune femme était ouverte. Il était par conséquent très naturel qu'il ne la rencontrât pas seule. Il n'était pas moins naturel, après ce qu'elle lui avait dit l'autre jour, que la même idée de visite fût venue au baron de Querne. Ce fut à ce dernier que se heurta par hasard Francis. Un peu d'embarras dans l'attitude et dans le regard de Pauline, un peu de familiarité dans la conversation de la part d'Armand, et des allusions à de menus événements de leur société que Nayrac ignorait, – il n'en fallut pas davantage pour qu'une fois demeurés en tête-à-tête, les deux amants se trouvassent vis-à-vis l'un de l'autre dans un silence gros de tempêtes. Pauline essaya de le rompre la première en se levant, et, s'approchant de Francis pour lui prendre la main:
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