Paul Bourget - Mensonges
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II
ÂMES NAÏVES
Ce fut donc avec une mine souriante, presque railleuse, que Claude entra dans l'étroite salle à manger où se trouvait rassemblée « la compagnie, » comme disait Françoise: René d'abord, le héros de ce qui semblait à toute la maison une aventure extraordinaire, madame Fresneau et son mari, enfin madame Offarel, la femme d'un sous-chef de bureau au ministère de la guerre, avec ses deux filles, Angélique et Rosalie. Ces six personnes étaient rangées autour de la table en noyer, et assises sur des chaises du même bois que recouvrait une étoffe en crin noir rendue luisante par l'usage. Ce mobilier de salle à manger, acheté par l'avoué de province lors de son installation, s'était conservé intact depuis le départ de Vouziers, grâce à des soins d'une minutie hollandaise. Un poêle mobile, engagé dans la cheminée, alourdissait l'atmosphère de la pièce déjà resserrée, et attestait l'économie de la ménagère. Émilie n'admettait le feu de bois que dans la chambre de René. Une lampe de porcelaine suspendue à des chaînettes de cuivre éclairait le cercle des têtes qui se tournèrent du côté du visiteur, et ses derniers reflets venaient mourir sur le mur tendu d'un papier à ramages jaunâtres où miroitaient quelques plats anciens. Sous ce coup de lumière, les jeux divers des physionomies apparurent plus vivement à l'écrivain qui entrait. D'ailleurs, les sympathies et les antipathies ne se dissimulent guère dans le petit monde: l'animal humain y est moins apprivoisé, moins usé aussi par le mensonge continu des politesses. Émilie tendit la main à Claude, geste rare chez elle, avec un sourire ouvert sur ses lèvres heureuses, avec un éclair dans ses yeux bruns; tout son être exprimait sa franche joie à voir quelqu'un par qui elle sentait son frère aimé.
– « N'est-ce pas, que son habit lui va bien?.. » Ce fut un des premiers mots qu'elle dit au nouveau venu, avant qu'il eût échangé les premiers saluts avec les assistants et pris place lui-même dans le cercle. Et c'était vrai que René présentait en ce moment un exemplaire accompli de cette sorte de créature si rare à Paris: un beau jeune homme. À vingt-cinq ans, l'auteur du Sigisbée offrait encore aux regards ce front sans rides, ces joues fraîches, cette bouche pure et ces yeux clairs qui témoignent d'une âme entière et d'un tempérament inattaqué. Il ressemblait beaucoup au médaillon, trop peu connu, que le sculpteur David a exécuté d'après Alfred de Musset adolescent. Mais la chevelure épaisse de René, sa barbe blonde et déjà abondante, ses épaules carrées, corrigeaient, par un air de robustesse et de santé, ce que le masque du poète des Nuits garde d'un peu efféminé, de presque trop frêle. Les yeux surtout, d'un bleu d'ordinaire très sombre, traduisaient en ce moment un bonheur naïf et sans mélange, et l'exclamation d'Émilie était justifiée par une grâce native qui se révélait même sous le frac de soirée et dans cette tenue inusitée. La prévoyance de la tendre sœur était allée jusqu'à songer aux petits boutons d'or du plastron et des manchettes, qu'elle avait achetés, sur ses économies, chez un bijoutier de la rue de la Paix, après avoir demandé mystérieusement conseil à Claude. C'était elle-même qui avait noué le nœud de la cravate de son frère, elle-même qui avait inspecté cette toilette de mondain avec les mêmes soins qu'elle avait mis, quatorze ans plus tôt, à inspecter la toilette de premier communiant de ce frère idolâtré.
– « Pauvre sœur, » fit ce dernier avec un joli rire qui découvrit ses dents blanches et bien rangées, « pardonnez-lui, Claude, je suis sa seule coquetterie… »
– « Hé bien! Vous nous débauchez encore René? » dit à son tour Fresneau en prenant la main de Larcher. Le professeur commençait à grisonner. Il était très grand et lourd d'encolure, avec des cheveux mal peignés et une barbe non faite. Il avait, étalées devant lui et couvertes de notes au crayon, des feuilles de papier à grandes marges, ses copies du lendemain. Il les ramassa en ajoutant: « Vous ne connaissez plus cette corvée de la correction des devoirs, heureux homme!.. Prenez-vous un petit verre pour vous réchauffer? » Il soulevait un carafon à demi rempli d'eau-de-vie et qui était demeuré, le café une fois emporté, sur la table de cette pièce qui servait de salon, dans le train ordinaire de la vie. – Le vrai salon, situé lui aussi sur le devant, n'était occupé que dans les occasions solennelles… – « Une cigarette?.. » ajouta Fresneau en tendant un bol rempli d'un tabac brunâtre qui s'échevelait autour d'un cahier de papier.
Claude eut un geste de dénégation, tout en s'inclinant pour saluer les trois autres dames, sans qu'aucune lui tendît la main. Elles travaillaient, la mère à un bas de laine bleue qu'elle tricotait en grattant par moments sa tête avec une des aiguilles, les deux demoiselles à un ouvrage de broderie appliqué sur de la toile cirée verte. Les cheveux de la mère étaient tout blancs, sa figure ridée et carrée; à travers les lunettes qui se tenaient tant bien que mal sur son nez un peu court, ses yeux envoyèrent à l'arrivant un regard de profonde aversion. Une des deux filles, Angélique, réprima un sourire parce que l'écrivain, en s'asseyant entre Émilie et René, avait dit: « Je me mettrai ici… » et prononcé mettrai comme si l' e de ce mot eût été muet, – incorrigible défaut dès longtemps remarqué par la jeune personne. Elle appartenait, avec ses yeux noirs, à la fois futés et fugaces, avec ses rougeurs aussi faciles que ses rires, à la grande espèce des timides moqueuses. Quant à la seconde des deux sœurs, Rosalie, elle avait incliné la tête sans lever ses beaux yeux, aussi noirs que ceux de sa sœur, mais d'une expression douce et craintive. Quelques minutes plus tard les paupières qui voilaient ses yeux se déplièrent, elle regarda du côté de René, et son aiguille trembla entre ses doigts en suivant le dessin qui indiquait la préparation de la broderie. Elle pencha sa tête davantage encore, et ses cheveux châtains brillèrent sous la lampe. Rien de ce petit manège n'avait échappé à Claude. Il connaissait de longue date les habitudes et les caractères de ces dames Offarel, – comme disait Fresneau avec une formule toute provinciale. Elles avaient dû venir dès sept heures, aussitôt après leur dîner pris dans leur appartement de la rue de Bagneux, tout auprès. Le père Offarel les avait amenées; il avait gagné de là le café Tabourey, au coin de l'Odéon, et il y lisait avec conscience tous les journaux. Claude n'avait pas eu beaucoup de peine à deviner que la vieille madame Offarel nourrissait le rêve d'un mariage entre Rosalie et René; il soupçonnait son jeune ami d'avoir encouragé cette espérance par un goût instinctif pour le romanesque, et il ne doutait pas que Rosalie ne se fût prise, elle, plus sérieusement qu'il n'aurait fallu, à l'attrait de l'esprit et de la jolie physionomie du poète. Il sentait si bien que la jeune fille l'aimait et le redoutait à la fois, lui, Claude Larcher. Elle l'aimait parce qu'il était dévoué à René; elle le redoutait parce qu'il entraînait ce dernier dans un courant nouveau d'événements. Pour l'innocente enfant, comme pour tous les membres de ce petit cercle, la soirée chez madame Komof revêtait les apparences d'une expédition lointaine, dans un pays fantastique et inexploré. Chacun y plaçait des espérances chimériques ou des appréhensions folles. Émilie Fresneau, qui avait toujours caressé pour son frère des ambitions démesurées, le voyait accoudé à une cheminée, disant des vers au milieu d'une assemblée de duchesses, aimé par une « princesse russe. » Quand elle prononçait ces deux mots, l'inconnu de toutes les supériorités sociales se développait devant ses songes. Rosalie, elle, était la victime de la plus aiguë des perspicacités, celle de la femme qui aime. Les yeux de René l'épouvantaient, quoiqu'elle se le reprochât, par la joie absolue qu'ils exprimaient d'aller dans un monde où elle, sa demi-fiancée, ne pouvait pas aller. Ils étaient bien autrement liés que n'imaginait Claude, s'étant fait l'un à l'autre des promesses secrètes, par un soir de printemps de l'année dernière. René, à ce moment-là, était inconnu. Elle l'avait pour elle toute seule. Il trouvait tout charmant d'elle, et tout insipide sans elle. Aujourd'hui elle entrevoyait, du fond d'une ignorance qu'illuminait son inconsciente jalousie, de quelles dangereuses comparaisons elle était menacée. Avec ses robes coupées à la maison et où gauchissait sa jolie taille, avec ses chaussures achetées toutes faites et où se perdait son pied menu, avec la modestie de ses cols blancs et de ses pauvres manchettes, elle se sentait comme devenir humble à la pensée des grandes dames qu'allait rencontrer René. Voilà pourquoi son aiguille tremblait, pourquoi ses paupières battaient plus vite, pourquoi son cœur se serrait d'une vague épouvante, tandis que le professeur insistait afin que Claude acceptât un verre de liqueur et roulât une cigarette de maryland:
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