René Boylesve - Madeleine jeune femme
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Dans la bousculade de la sortie, j'entendis qu'Henriette disait à mon mari:
– Mes compliments! elle n'a pas bronché.
Et, en effet, je ne bronchai jamais. Et l'on me tint pour quelqu'un le jour où j'eus accompli, sans broncher, la «tournée» des cafés-concerts, cabarets, tavernes et «bouis-bouis», etc., dont la connaissance me mettait en état, selon l'expression de ma cousine Voulasne, «de pouvoir causer avec n'importe qui». J'acceptai cette épreuve un peu comme une brimade, mais autour de moi on la traitait comme une initiation, faute de quoi il semblait que je n'eusse pas été tout à fait femme.
IV
J'appris ainsi à connaître le milieu ou j'étais appelée à vivre, et à ne pas trouver trop mauvais que mon mari boxât sur la petite scène des Voulasne avec un kanguroo. Comparée à ce que j'avais vu durant six semaines, cette séance chez les Voulasne me parut innocente. Ma cousine Henriette s'y montra bien en élève docile et béatement admirative de la grosse Dédé; mon cousin Gustave et M. Chauffin y incarnèrent bien les types de quelques-uns des plus «pâles voyous» que nous eussions applaudis dans les «boîtes» les plus hardies de la Butte; mais M. Chauffin avait rimé des couplets totalement dépouillés de ce qui faisait ailleurs leur piquant, et édulcorés au goût d'un salon où il se trouvait des jeunes filles. C'était la transcription de l'ineptie énorme et de la révoltante trivialité en petits bouts-rimés inoffensifs et de bon ton: sinistre farce dont il fallait être, comme moi, une étrangère encore, pour saisir le burlesque et la misère, car, à mon tour, je ne vis personne «broncher».
On surélevait, en ces occasions, chez les Voulasne, le sol du petit salon qui formait ainsi la scène. C'était une scène minuscule et d'accès peu commode, mais qui rappelait d'autant mieux la plupart des théâtres à côté qu'il s'agissait précisément de singer. On se pressait, se tassait dans le salon, dans la salle à manger, et jusque dans la salle de billard, d'où l'on ne voyait rien.
Je me trouvai assise à côté d'un monsieur d'un certain âge, fort distingué, à qui un voisin d'arrière souffla mon nom; le monsieur se présenta alors à moi, puis me présenta sa famille groupée devant nous. C'étaient tous les Du Toit. Trois visages se retournèrent en même temps, celui de madame Du Toit, celui de son fils, Albéric, récemment inscrit au barreau, aimé d'Isabelle, et celui d'un autre jeune homme, nommé M. Juillet, un neveu. Ces deux jeunes gens se levèrent, comme mus par un ressort, et me firent un salut, en laissant tomber leur tête en avant, avec un parfait ensemble. Madame Du Toit fut d'une amabilité très marquée. C'était une femme de cinquante-cinq ans environ, à cheveux blancs. Je fus charmée de voir une femme à cheveux blancs: ne m'étais-je pas figuré qu'à Paris toutes les vieilles dames avaient, comme ma belle-mère, la prétention d'être éternellement jeunes! A ses façons, à ses paroles, à son empressement, je devinai que ce qu'on appelait «ma réputation» lui était connu et que son intime vœu eût été de voir son fils épouser quelqu'une de mes pareilles. Ses aménités ne laissaient pas d'être même un peu gênantes pour moi, car en faisant allusion à différents épisodes de ma biographie qu'elle connaissait par cœur, n'avait-elle pas l'air de reprocher au jeune Albéric de n'avoir pas su s'éprendre d'une jeune fille née dans le Jardin de la France, à Chinon, exactement, élevée au Sacré-Cœur de Marmoutier, nulle part ailleurs? Je pensais que ce garçon qui aimait Isabelle Voulasne, allait devenir pour moi un mortel ennemi. Mais non! Albéric était bien élevé lui aussi, il semblait acquiescer en tous points aux idées de sa maman; il me regardait, de confiance, avec une considération excessive.
Isabelle distribuait des programmes; et, chaque fois qu'elle passait devant notre rangée de chaises, ses beaux yeux ennuyés rencontraient ceux d'Albéric. Il était clair qu'elle s'acquittait de son rôle avec une nonchalance calculée, et que si tant de fois on lui signalait des personnes oubliées par elle, elle les avait oubliées pour se ménager l'occasion de repasser près d'Albéric. Il était non moins évident que, ni d'une part ni de l'autre, les parents n'étaient favorables au mariage des deux amoureux. Moi, qui me souvenais d'amours contrariées, je suivais avec sympathie le manège compliqué, dissimulé, passionné des tendres regards, et je ne pouvais m'empêcher de faire des vœux pour que ce mariage se conclût en dépit des obstacles.
Isabelle avait obtenu que sa sœur ne s'exhibât pas, ce soir, sur le tréteau de music-hall, en travesti. Pipette ne cachait ni son dépit, ni sa fureur au jeune avocat et à sa famille, le zèle austère de son aînée n'étant pour tous qu'un hommage aux mœurs «antiques», disait-on, des Du Toit. Antiques ou non, ma conviction était que les mœurs des Du Toit épargnaient, cette fois du moins, à la jeune Voulasne un divertissement qui lui eût été très défavorable.
Je fus humiliée d'être au milieu des Du Toit lorsqu'on applaudit l'assaut entre le kanguroo et M. Trois Astérisques. Il me semblait que ces Du Toit participaient à ma répugnance pour de telles plaisanteries, et tout mon orgueil de famille se hérissait… Je me souvenais d'avoir entendu, quand j'étais petite, une grande salle comble applaudir mon père; c'était lorsqu'il venait de faire un discours sur les sombres devoirs qui incombaient à la jeunesse, après la guerre, et deux hommes le soulevaient pour le mettre debout, parce que sa jambe fracassée par une balle était encore dans un appareil… Mon Dieu! on ne peut pas exiger que l'on n'applaudisse que les invalides glorieux ou les orateurs; mais ce rapprochement, entre les deux hommes qui me tenaient de plus près, mon mari et mon père, s'imposait par hasard à moi, malencontreusement…
On m'accabla de compliments sous le prétexte que mon mari avait eu «le plus joli succès». Personne n'était moins fier que moi du succès remporté par mon mari, et rien ne pouvait m'être plus désagréable, pour une première fois que je me trouvais à Paris dans une réunion assez nombreuse, que d'être remarquée à un pareil titre. J'aurais voulu me cacher sous terre, je me sentais pâlir et verdir de dépit. Pour comble de disgrâce, d'autres personnes m'entendant complimenter s'écrièrent alentour: «Comment! cette charmante jeune femme est madame Achille Serpe!..» et demandèrent à m'être présentées et me félicitèrent de plus belle. J'étais cousine des Voulasne, on ne me le laissait point oublier; de plus, mon mari avait un pied sur leur scène, et l'on me faisait sentir toute la responsabilité que j'endossais du présent spectacle.
– Et vous, madame, comment se fait-il que vous n'ayez pas accepté un rôle?.. Ah! je parie que c'est la timidité qui vous retient!.. Cela vous passera au bout de quelques mois de Paris… D'ailleurs, vous êtes excellente musicienne, m'a-t-on dit: par là, on peut toujours se rendre utile…
– Mais, objecta M. Juillet, le neveu des Du Toit, qui n'avait point parlé jusqu'ici, on peut avoir le talent de Rubinstein et manquer de ce qu'il faut pour accompagner: «Moi j'cass' des noisettes!..»
Ah! ah! il avait la dent un peu dure, ce M. Juillet; mais si son observation était d'une malignité sournoise envers la maison, elle témoignait une fine intuition de mes sentiments, et j'en fus frappée.
J'aurais bien voulu répondre quelque chose qui montrât à ce jeune homme que j'avais compris, que je lui savais gré de me deviner un peu; mais ce que je cherchais, je le trouvai un quart d'heure après. En attendant, je me contentai de rougir comme une sotte.
Aussitôt, mécontente de moi, voilà que je me retourne tout entière contre moi-même, et que je me reproche de manquer de complaisance pour les plaisirs de la maison Voulasne, et de n'être, moi, qu'une orgueilleuse gonflée de prétention. Que je me sentais mal à l'aise! Le spectacle auquel je venais d'assister m'attristait malgré moi, et parce que toute l'âme que l'on m'avait faite se révoltait contre de si piètres distractions; mais dédaigner ces puérilités, mépriser ce qui faisait l'agrément de bonnes gens sans malice, n'était-ce pas manquer de charité, de goût même, et peut-être d'intelligence?
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