Paul Bourget - Un Coeur de femme

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Et Gabrielle de commencer le récit, – légèrement romancé, comme tous les récits de femme, – de son accident de voiture, tandis que Juliette l'écoutait en ponctuant ce discours de légères exclamations. C'était bien le plus doux nid pour un intime entretien d'amies, et d'amies vraies comme ces deux-là, que cette pièce attiédie toute la matinée par le soleil de mars et réchauffée maintenant par la flamme paisible d'un feu nourri de longues et larges bûches. Vous y auriez cherché en vain le fouillis d'étoffes et de bibelots un peu disparates habituel aux Parisiennes d'aujourd'hui. Par une spirituelle fantaisie d'aristocratie, la marquise avait tout simplement transporté rue Matignon l'ameublement d'un des boudoirs de Nançay, en sorte que les moindres détails, dans ce petit salon, révélaient le goût du temps de Louis XVI, – époque où le château a été restauré par l'aïeul de M mede Tillières, Charles de Nançay, le protecteur de Rivarol. Les teintes blanches et un peu neutres de ces bois gracieusement ouvrés, les nuances bleues des étoffes vieillies s'harmonisaient avec les quelques portraits anciens appendus aux murs dans leurs cadres dédorés. Juliette avait-elle eu l'intuition que ce décor d'il y a cent ans convenait mieux qu'un autre au caractère particulier de sa beauté? Il est certain qu'avec un nuage de poudre sur ses cheveux blonds, – d'un blond aussi cendré que le blond des cheveux de Gabrielle était doré, – avec une mouche au coin de sa bouche fine, avec du rouge à sa joue rosée, avec des mules hautes à ses pieds si minces et une robe à la Marie-Antoinette autour de sa souple taille, elle eût paru la contemporaine de la célèbre marquise Laure de Nançay, dont le portrait faisait, sur la cheminée, pendant à celui du marquis Charles. Et même sans mouches ni poudre, sans rouge et sans mules, elle ressemblait, d'une ressemblance presque inquiétante, à cette arrière-grand'mère, si indignement récompensée de la plus romanesque passion, – dans un temps qui ne l'était guère, – par un passage affreux des mémoires de Tilly! Chez Juliette comme chez cette jolie ancêtre, l'air gracieux, enfantin, presque d'un Saxe trop fragile, était corrigé par l'expression profonde du regard et le pli triste du sourire. Un détail de physionomie achevait de transformer chez M mede Tillières en charme rêveur la joliesse un peu mignarde du XVIII esiècle. Dans les instants où elle était émue sans vouloir le paraître, la dilatation soudaine de la pupille, jusqu'à faire paraître noirs ses beaux yeux d'un bleu sombre et tendre, donnait la sensation d'une nervosité maladive, contenue par la volonté la plus ferme. Ce visage, où il y avait à la fois tant de noblesse de race et tant de passion renfermée, présentait un contraste singulier avec le visage de M mede Candale, aussi délicatement patricien, aussi affiné par une hérédité séculaire, mais tout en énergie et en action. La comtesse, qui vit comme hypnotisée par son culte pour le terrible maréchal de Candale, l'ami de Montluc et son rival en massacres, eût été, au siècle des luttes religieuses, une de ces rudes guerrières dont L'Estoile raconte les audaces cruelles, et, plus près de nous, une chouanne, une de ces amazones de la Vendée et du Cotentin qui firent le coup de feu le long des routes, braves comme les plus braves de leurs compagnons. La marquise de Tillières, toute tendresse et toute douceur, faisait songer à ces héroïnes de la vie amoureuse dont l'histoire a incarné le type dans la touchante figure d'une La Vallière ou d'une Aïssé. L'une était un Van Dyck descendu de sa toile par la vertu de l'atavisme, et l'autre un pastel de jadis comme animé par un mystérieux enchantement. Mais si aux analogies extérieures correspondait une analogie morale, s'il y avait en effet, chez l'une, des frémissements secrets d'héroïsme, et chez l'autre des abîmes voilés de passion, cela, leur causerie sur ce coin de canapé n'aurait pu l'apprendre au plus subtil des écouteurs: car, aussitôt le récit de l'accident terminé, ce Van Dyck habillé par Worth et ce pastel paré par Doucet avaient commencé de se raconter leur semaine, et c'était simplement le papotage de deux amies qui, tour à tour, parlent chiffons, visites ou soirées, qui potinent enfin, – pour employer le vilain mot actuel qui sert à désigner ce jolis gazouillis d'oiseaux moqueurs, – jusqu'à cette phrase inévitable prononcée par la comtesse:

– «Voyons, quand viens-tu dîner chez moi, pour causer vraiment? Veux-tu demain?»

– «Demain? Non,» fit M mede Tillières, «j'ai ma cousine de Nançay chez moi. Veux-tu après-demain jeudi?»

– «Jeudi? jeudi? C'est moi qui ne suis pas libre, je dîne chez ma sœur d'Arcole. Veux-tu vendredi?»

– «C'est une gageure,» reprit Juliette en riant, «je dîne chez les d'Avançon. Imagine-toi qu'il faut que ce soit moi qui mette la paix dans le ménage de mon adorateur. Seulement M med'Avançon se couche très tôt, et si c'est ton jour de loge à l'Opéra et que tu n'aies personne…»

– «Personne… Cela, c'est parfait. Ne fais pas atteler, j'irai te prendre à neuf heures chez les d'Avançon… Mais c'est loin, vendredi, c'est très loin. J'ai une idée, si tu venais ce soir, tout simplement?»

– «Mais,» répondit M mede Tillières, «regarde sur mon bureau, cette lettre que je finissais quand tu es entrée… J'écrivais à Miraut qui me demande un jour depuis très longtemps, et comme j'étais seule avec ma mère…»

– «Tu n'enverras pas la lettre, voilà tout,» fit la comtesse, «et tu me rendras service… C'est un peu une corvée, ce dîner… Toute la chasse de Pont-sur-Yonne… Tu les connais, les chasseurs. Prosny, d'Artelles, Mosé…» – Et, avec un mouvement d'hésitation: – «Enfin, un dernier que tu n'auras peut-être pas envie de connaître, lui… Tu es tellement ce que les Anglais appellent particular …»

– «Et les Français prude ou chipie,» interrompit Juliette en recommençant à rire. «Et tout cela parce que je ne veux pas venir chez toi les jours de cohue… Et quel est-il, ce mystérieux personnage que je dois te défendre de me présenter?..»

– «Oh! pas bien mystérieux,» reprit Gabrielle; «c'est Raymond Casal.»

– «Celui de M mede Corcieux?» interrogea Juliette; et sur un geste affirmatif de la comtesse: – «Le fait est,» ajouta-t-elle avec malice, «que le sévère Poyanne désapprouvera… Je n'échapperai pas à la phrase: «Pourquoi M mede Candale reçoit-elle des hommes comme celui-là?»

Sans doute l'ami dont M mede Tillières raillait gaiement la surveillance un peu ombrageuse n'était pas en grande faveur auprès de la comtesse, car cette dernière eut dans les yeux un petit éclair de joie mauvaise à cette moquerie, et, comme encouragée, elle reprit:

– «D'abord, tu lui diras que c'est l'ami de mon mari bien plus que le mien. Et puis, veux-tu que je te parle franchement? Casal, n'est-ce pas, cela signifie pour toi, pour Poyanne, pour n'importe qui, un mauvais sujet qui ne fréquente les femmes que pour les perdre, un fat qui a compromis M mede Hacqueville, M meEthorel, M mede Corcieux et mille et trois autres, un joueur qui a tenu au cercle des parties extravagantes, un brutal qui ne se lève de la table de jeu que pour monter à cheval, faire des armes, chasser et finir la nuit, drunk as a lord ? Le voilà, ton Casal et celui de ton Poyanne…»

– «Mon Casal!» interrompit Juliette, «je ne le connais pas, et mon Poyanne, – cela, non, je ne veux pas être responsable des antipathies de mes amis, sois juste.»

– «Mais si, mais si, ton Poyanne,» insista la comtesse. «Voyons, s'il était veuf au lieu d'être simplement séparé, et si sa coquine de femme lui faisait la surprise de mourir à Florence, où elle mène une vie?..»

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