Roger Bussy - Histoire amoureuse des Gaules; suivie des Romans historico-satiriques du XVIIe siècle, Tome III

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Histoire amoureuse des Gaules; suivie des Romans historico-satiriques du XVIIe siècle, Tome III: краткое содержание, описание и аннотация

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Jamais nouvelle n'a causé tant de transports de joie comme celle qui apprit à mademoiselle de Fontange les sentimens que le Roi avoit pour sa personne; elle demeura près d'un quart d'heure sans pouvoir répondre à madame D. L. M., qui lui en portoit la parole; tellement que celle-ci, surprise de son silence, et le prenant pour une marque d'indifférence ou d'insensibilité, lui dit: «Hé quoi! mademoiselle, le Roi vous aime, et vous n'y êtes pas sensible! – Ah! reprit mademoiselle de Fontange, en poussant un soupir du fond du cœur, je la suis, et plus que vous ne pouvez vous l'imaginer.» En effet, la suite en fit bien connoître la vérité: car, l'excès de sa joie étant extraordinaire, elle tomba dans une foiblesse où, perdant l'usage de la parole, elle ne répondoit plus que par des regards languissans et par des soupirs que l'amour le plus tendre tiroit de son cœur. Aussitôt qu'elle fut revenue de cette syncope, elle se fit instruire particulièrement de la manière que le Roi avoit parlé. Madame D. L. M. lui apprit jusqu'aux moindres circonstances, et lui dit comment il s'y falloit prendre pour bien ménager ce commencement de bonne fortune. «Sachez, continua-t-elle, que tout dépend des premières démarches que vous ferez, et qu'il n'y a qu'elles seules qui puissent vous assurer d'une réussite avantageuse. L'expérience m'a donné un peu de connoissance dans ces sortes d'affaires; c'est pourquoi, si vous me croyez, quand vous serez avec le Roi, qui étudiera bien toutes vos manières devant que de s'engager, accompagnez toutes vos paroles d'un air sage et modeste, qui ne tienne rien de la liberté des coquettes; un peu de fierté mêlée avec de la douceur, si vous la ménagez bien, ne pourra produire qu'un bon effet: car il faut que vous sachiez qu'il y en a qui, pour s'être rendues avec trop de facilité, ont perdu leur fortune. Mademoiselle de Ludre 10 10 Marie-Elisabeth de Ludres, chanoinesse de Poussay, tour à tour fille d'honneur de Madame Henriette, de la Reine et de la seconde Madame. , poursuivit-elle, peut vous servir d'exemple: son bonheur fut si court qu'un jour le commença et le suivant le finit; sa complaisance, un peu trop prompte, gâta tout, et, pour vouloir être trop tôt heureuse, elle devint malheureuse en un moment. – Il est néanmoins bien difficile, dit madame de Fontange, d'aimer avec ardeur sans pouvoir le dire, lorsque l'objet que nous chérissons le requiert de nous avec empressement, et je me suis toujours laissé dire que le Roi, en matière d'amour, est ennemi du retardement; qu'il est impatient au dernier point, et que si, dès la première ouverture qu'il fait, on ne lui donne pas à connoître ce qu'on ressent pour lui, il se lasse, il se rebute, et porte son inclination d'un autre côté. Ce seroit beaucoup que de s'exposer à ce malheur par sa conduite. – Vous avez raison, reprit madame D. L. M., et, pour s'assurer du succès d'une affaire, il faut toujours éviter les deux extrémités; il y a un certain milieu entre toutes choses, dont on ne peut s'éloigner sans prendre un mauvais chemin. C'est là mon sentiment, et l'exemple que je vous ai proposé vous doit servir de règle.»

Cependant le Roi n'étoit pas oisif: il ne pensoit qu'à sa belle; le désir de la posséder bientôt lui fit chercher avec un soin extraordinaire l'occasion de lui parler. Il fut deux jours sans pouvoir la trouver assez favorable pour lui dire quelque chose de particulier. Il la voyoit presque tous les jours, tantôt chez la Reine ou chez Madame, et, plus il la regardoit, plus il en devenoit amoureux. Ces deux jours lui durèrent un siècle 11 11 Les éditions qui se sont écartées du texte primitif y rentrent pour un instant, depuis cette phrase. Voy. plus haut. , et l'impatience où il étoit lui fit consulter le duc de Saint-Aignan sur les moyens de pouvoir entretenir seul à seul la personne pour qui il avoit conçu tant de tendresse. Le duc fut ravi de ce que le Roi lui faisoit confidence de ses nouvelles inclinations, comme il avoit fait des premières; il va, il cherche, et fait tant de perquisitions qu'il apprend que madame de Fontange devoit se trouver le lendemain aux Tuileries avec madame D. L. M.; il le dit au Roi, qui y alla, et trouva l'occasion aussi favorable qu'il la pouvoit souhaiter. Il eut une longue conférence avec cette belle, où ses regards lui en apprirent plus que ses paroles, parce que, suivant le conseil qu'on lui avoit donné, elle accompagna tous ses discours de tant de modestie que le Roi ne put s'empêcher de lui reprocher son peu de sensibilité. Elle ne se défendit de ce reproche que sur l'estime qu'elle avoit pour Sa Majesté. «Ah! Dieu, reprit le Roi, l'estime est une chose qui ne me satisfait point quand elle va toute seule; c'est à votre cœur que j'en veux, et tant que vous m'en refuserez la tendresse, je me tiendrai malheureux. Eh quoi! poursuivit-il, est-ce vous blesser que de vous dire que votre mérite me force à ne plus vivre que pour vous, et que, si vous voulez, vous trouverez en m'aimant toutes les douceurs qu'on peut espérer de la plus sincère correspondance! – Ah! Sire, dit mademoiselle de Fontange, ne pouvant perdre le souvenir de ce que vous êtes et de ce que je suis, permettez-moi de vous dire qu'il n'y a guère apparence que Votre Majesté parle sérieusement. – Que faut-il donc, reprit le Roi, pour vous justifier la sincérité de mes intentions? Est-ce que ces paroles ne sont pas expressives: Je vous aime! – Ah! elles ne le sont que trop pour faire souffrir un cœur qui est sensible à l'amour!» Elle dit cela avec un air si embarrassé que ce trouble acheva de charmer le Roi, et on peut dire que sa pudeur lui fut pour lors d'un usage merveilleux, parce que, sa rougeur donnant une nouvelle vivacité à son teint, elle parut aux yeux du Roi la plus belle et la plus aimable qu'il eût jamais vue 12 12 La princesse Palatine, mère du Régent, représente Mlle de Fontanges comme «charmante, mais sans esprit.» – «Elle étoit décidément rousse, mais belle comme un ange de la tête aux pieds. C'étoit une femme furieusement romanesque.» . Ils se séparèrent, et le Roi lui dit en la quittant: «Je me suis bien aperçu, mademoiselle, que la pudeur a empêché votre amour de dire tout ce qu'il pensoit; je demande qu'il s'exprime avec plus de liberté sur le papier, et j'attends un billet de votre part.» A la sortie des Tuileries, M. de Louvois vint au devant de Sa Majesté pour lui communiquer quelques affaires; le Roi lui dit, en parlant de mademoiselle de Fontange, qu'il n'avoit jamais vu une fille si fière et dont la vertu fût plus difficile à ébranler. M. de Louvois, qui savoit de qui le Roi parloit, lui dit: «Eh quoi! Sire, une fille peut-elle conserver de la fierté auprès de Votre Majesté? – Sans doute, reprit-il; mais aussi j'espère que, quand l'amour se sera une fois rendu le maître de ce cœur, qui lui a si longtemps résisté, comme il ne seroit pas assuré d'y rentrer quand il voudroit, il n'abandonnera pas facilement la place.»

Cependant mademoiselle de Fontange fit un fidèle rapport à madame de D. L. M. «C'est à présent, lui dit-elle, qu'il faut agir: il y auroit danger de tout perdre par le retardement, et il est temps de vous déclarer; c'est pourquoi écrivez au Roi une lettre telle que l'amour vous l'inspirera.» Elle la fit aussitôt et la conçut dans ces termes:

Sire, bien que le peu de proportion qu'il y a entre un prince comme vous et une fille comme moi dût m'obliger à prendre plutôt le discours de Votre Majesté pour une galanterie que pour une sincère déclaration, néanmoins, s'il est vrai que les véritables amans connoissent en se voyant ce qui se passe de plus secret dans leur cœur, ce seroit en vain que je vous en voudrois plus longtemps cacher les sentimens. Oui, Sire, je vous l'avoue, le seul mérite de votre personne avoit déjà disposé de moi-même devant que Votre Majesté m'eût fait l'aveu de ses inclinations. Pardonnez-le-moi si j'ai combattu cette passion dès le moment de sa naissance: ce n'étoit pas par aucune répugnance que j'eusse à chérir ce qui me paroissoit si aimable, mais plutôt par la crainte que j'avois que mes yeux ou mes actions ne vous fissent connoître, à l'insu de mon cœur, ce qu'il ressentoit pour vous. Jugez, Sire, de la disposition où je suis par une confession si ingénue de ma foiblesse.

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