Henri Barbusse - Le feu

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– Tu crois à la finition de la guerre, toi? demande l’un.

– T’en fais pas, répond l’autre.

*
* *

Cependant, il se produit un brouhaha sur notre droite, et subitement, on voit déboucher un groupe mouvant et sonore où des formes sombres se mêlent à des formes coloriées.

– Qu’est-c’ que c’est qu’ça?

Biquet s’est aventuré pour reconnaître; il revient, et nous désignant du pouce, par-dessus son épaule, la masse bariolée:

– Eh! les poteaux, v’nez mirer ça. Des gens.

– Des gens?

– Oui, des messieurs, quoi. Des civelots avec des officiers d’état-major.

– Des civils! Pourvu qu’ils tiennent!

C’est la phrase sacramentelle. Elle fait rire, malgré qu’on l’ait entendue cent fois, et qu’à tort ou à raison, le soldat en dénature le sens originel et la considère comme une atteinte ironique à sa vie de privations et de dangers.

Deux personnages s’avancent; deux personnages à pardessus et à cannes; un autre habillé en chasseur, orné d’un chapeau pelucheux et d’une jumelle.

Des tuniques bleu tendre sur lesquelles reluisent des cuirs fauves ou noirs vernis, suivent et pilotent les civils.

De son bras où étincelle un brassard en soie bordé d’or et brodé de foudres d’or, un capitaine désigne la banquette de tir, devant un vieux créneau, et engage les visiteurs à y monter pour se rendre compte. Le monsieur en complet de voyage y grimpe en s’aidant de son parapluie.

Barque dit:

– T’as visé l’chef de gare endimanché qui indique un compartiment de 1 reclasse, gare du Nord, à un riche chasseur, le jour de l’ouverture: «Montez, monsieur le Propriétaire». Tu sais, quand les types de la haute sont tout battants neuf d’équipements, de cuirs et de quincaillerie, et font leurs mariolles avec leur attirail de tueurs de petites bêtes!

Trois ou quatre poilus qui étaient déséquipés, ont disparu sous terre. Les autres ne bougent pas, paralysés, et même les pipes s’éteignent, et on n’entend que le brouhaha des propos qu’échangent les officiers et leurs invités.

– C’est les touristes des tranchées, dit à mi-voix Barque.

Puis, plus haut: «Par ici, mesdames et messieurs!» qu’on leur dit.

– Débloque! lui souffle Farfadet, craignant qu’avec «sa grande gueule» Barque attire l’attention des puissants personnages.

Du groupe, des têtes se tournent de notre côté. Un monsieur se détache vers nous, en chapeau mou et en cravate flottante. Il a une barbiche blanche et semble un artiste. Un autre le suit, en pardessus noir, celui-là, avec un melon noir, une barbe noire, une cravate blanche et un lorgnon.

– Ah! ah! fait le premier monsieur, voilà des poilus… Ce sont de vrais poilus, en effet.

Il s’approche de notre groupe, un peu timidement, comme au Jardin d’Acclimatation, et tend la main à celui qui est le plus près de lui, non sans gaucherie, comme on présente un bout de pain à l’éléphant.

– Hé, hé, ils boivent le café, fait-il remarquer.

– On dit «le jus», rectifie l’homme-pie.

– C’est bon, mes amis?

Le soldat, intimidé lui aussi par cette rencontre étrange et exotique, grogne, rit et rougit, et le monsieur dit: «Hé, hé!»

Puis il fait un petit signe de la tête, et s’éloigne à reculons.

– C’est très bien, c’est très bien, mes amis. Vous êtes des braves!

Le groupe, fait des teintes neutres des draps civils semées de teintes militaires vives, – comme des géraniums et des hortensias parmi le sol sombre d’un parterre – oscille, puis passe et s’éloigne par le côté opposé à celui d’où il est venu. On a entendu un officier dire: «Nous avons encore beaucoup à voir, messieurs les journalistes.»

Quand le brillant ensemble s’est effacé, nous nous regardons. Ceux qui s’étaient éclipsés dans les trous s’exhument, du haut, graduellement. Les hommes se ressaisissent et haussent les épaules.

– C’est des journalistes, dit Tirette.

– Des journalistes?

– Ben oui, les sidis qui pondent les journaux. T’as pas l’air de saisir, s’pèce d’chinoique: les journaux, i’ faut bien des gars pour les écrire.

– Alors, c’est eux qui nous bourrent le crâne? fait Marthereau.

Barque prend une voix de fausset et récite en faisant semblant de tenir un papier devant son nez:

– «Le kronprinz est fou, après avoir été tué au commencement de la campagne, et, en attendant, il a toutes les maladies qu’on veut. Guillaume va mourir ce soir et remourir demain. Les Allemands n’ont plus de munitions, becquètent du bois; ils ne peuvent plus tenir, d’après les calculs les plus autorisés, que jusqu’à la fin de la semaine. On les aura quand on voudra, l’arme à la bretelle. Si on attend quèq’ jours encore, c’est que nous n’avons pas envie d’quitter l’existence des tranchées; on y est si bien, avec l’eau, le gaz, les douches à tous les étages. Le seul inconvénient, c’est qu’il y fait un peu trop chaud l’hiver… Quant aux Autrichiens, y a longtemps, qu’euss i’s n’tiennent plus: i’ font semblant…» V’là quinze mois que c’est comme ça et que l’directeur dit à ses scribes: «Eh! les poteaux, j’tez-en un coup, tâchez moyen de m’décrotter ça en cinq sec et de l’délayer sur la longueur de ces quatre sacrées feuilles blanches qu’on a à salir.»

– Eh oui! dit Fouillade.

– Ben quoi, caporal, tu rigoles, c’est pas vrai, c’qu’on dit?

– Y a un peu de vrai, mais vous abîmez, les petits gars, et vous seriez bien les premiers à en faire une tirelire s’il fallait que vous vous passiez de journaux… Oui, quand passe le marchand de journaux, pourquoi que vous êtes tous à crier: «Moi! moi!»

– Et pis, qu’est-ce que ça peut bien te faire tout ça! s’écrie le père Blaire. T’es là à en faire une tinette sur les journaux, mais fais donc comme moi: y pense pas!

– Oui, oui, en v’là marre! Tourne la page, nez d’âne!

La conversation se tronçonne, l’attention se fragmente, se disperse. Quatre bonhommes se conjuguent pour une manille qui durera jusqu’à ce que le soir efface les cartes. Volpatte fait des efforts pour capturer une feuille de papier à cigarette qui a fui de ses doigts et qui sautille et zigzague au vent sur la paroi de la tranchée comme un papillon fugace.

Cocon et Tirette évoquent des souvenirs de caserne. Les années de service militaire ont laissé dans les esprits une impression indélébile; c’est un fonds de souvenirs riches, bon teint et toujours prêts, où l’on a l’habitude, depuis dix, quinze ou vingt ans, de puiser des sujets de conversation… Si bien qu’on continue, même après avoir fait pendant un an et demi la guerre sous toutes ses formes.

J’entends en partie le colloque, j’en devine le reste. C’est, d’ailleurs, sempiternellement le même genre d’anecdotes que les ex-troupiers sortent de leur passé militaire: le narrateur a cloué le bec à un gradé mal intentionné, par des paroles pleines d’à-propos et de crânerie. Il a osé, il a parlé haut et fort, lui!.. Des bribes me parviennent aux oreilles:

– …Alors, tu crois que j’ai bronché quand Nenœil m’a eu cassé ça? Pas du tout, mon vieux. Tous les copains la fermaient; mais moi, j’y ai dit tout haut: «Mon adjudant, qu’ j’ai dit, c’est possible, mais…» (suit une phrase que je n’ai point retenue)… Oh! tu sais, tel que ça, j’y ai dit. I’ n’a pas pipé. «C’est bon, c’est bon», qu’il a dit en foutant le camp et, après, il a été bath comme tout avec moi.

– C’est comme moi avec Dodore, l’juteux de la 13 equand j’faisais mon congé. Une carne. Main’nant, il est au Panthéon, comme gardien. I’ m’avait dans l’nez. Alors…

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