Henri Barbusse - Le feu

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Près de la porte jaune, on rencontre une forme pliée. Blaire, le pied sur la borne, dégrossit avec son couteau le bloc de son soulier, et en fait tomber des plâtras… Il a l’air de faire de la sculpture.

– T’as jamais eu les pieds si blancs, goguenarde Barque.

– Fouterie à part, dit Blaire, tu saurais pas où elle est, c’t’ espèce de voiture?

Il s’explique:

– Faut que j’ cherche la voiture-dentiste, à cette fin qu’on m’accroche c’râtelier et qu’i’s m’ôtent les vieux dominos qui m’ restent. Oui, paraît qu’a stationne ici, c’te voiture pour la gueule.

Il replie son couteau, l’empoche et s’en va le long du mur, hanté par la résurrection de sa mâchoire.

Une fois de plus, nous servons notre boniment de mendigots:

– Bonjour, madame, vous n’auriez pas un petit coin pour manger? On paierait, on paierait, bien entendu…

– Non…

Un bonhomme lève, dans la lueur d’aquarium de la fenêtre basse, une figure curieusement plate, striée de rides parallèles et semblable à une vieille page d’écriture.

– T’as bien l’ chenil, ilo.

– Y a pas d’ place dans l’ chenil et pisqu’on y fait la lessive du linge.

Barque saisit la balle au bond.

– Ça ira, p’têt’ ben. On pourrait voir?

– On y fait la lessive, marmonne la femme en continuant de balayer.

– Vous savez, dit Barque en souriant, d’un air engageant, nous n’sommes pas d’ces gens pas convenables qui s’ soûlent et font du foin. On pourrait voir, hé?

La bonne femme a lâché son balai. Elle est maigre et sans relief. Son caraco pend sur ses épaules comme sur un porte-manteau. Elle a une tête inexpressive, figée, cartonnière. Elle nous regarde, hésite, puis, à contre-cœur, nous conduit dans un local très sombre, en terre battue, encombré de linge sale.

– C’est magnifique, s’écrie Lamuse, sincère.

– Est-elle mignonne, cette tite gosse! dit Barque, et il tapote la face ronde, en caoutchouc peint, d’une petite fille qui nous dévisage, son petit nez sale levé dans la pénombre. C’est à vous, madame?

– Et c’ui-là? risque Marthereau, en avisant un bébé monté en graine, à la joue tendue comme une vessie où des traces luisantes de confiture engluent la poussière de l’air.

Et Marthereau tend une caresse hésitante vers cette face peinturlurée et juteuse.

La femme ne daigne pas répondre.

Nous sommes là à nous dandiner, en ricanant, comme des mendiants non encore exaucés.

– Pourvu qu’al’ marche, c’te vieille saloperie! me souffle Lamuse, rongé d’appréhension et de désir. C’est épatant, ici, et tu sais, ailleurs, tout est poiré!

– Y a pas d’ table, dit enfin cette femme.

– N’ vous en faites pas pour la table, s’exclame Barque. Tenez, v’la, remisée dans c’ coin, une vieille porte. Elle nous servira de table.

– Vous n’allez pas m’ trimballer et m’ mettre en l’air toutes mes affaires! répond la femme en carton, méfiante, regrettant visiblement de ne pas nous avoir chassés tout de suite.

– N’ vous en faites pas, j’ vous dis. Tenez, vous allez voir. Eh, Lamuse, mon vieux coco, aide-moi.

On dispose la vieille porte sur deux tonneaux, sous l’œil mécontent de la virago.

– Avec un petit nettoyage, dis-je, ce sera parfait.

– Eh oui, maman, un bon coup d’ balai nous servira de nappe.

Elle ne sait trop que dire; elle nous regarde haineusement.

– Y a qu’ deux escabeaux, et combien vous êtes?

– Une douzaine, à peu près.

– Une douzaine, Jésus Maria!

– Qu’est-ce que ça fait, ça ira bien, attendu qu’y a une planche ici là: c’est un banc tout trouvé. Pas, Lamuse?

– Nature! dit Lamuse.

– C’te planche-là, fait la femme, j’y tiens. Des soldats qui étaient avant vous ont déjà essayé de m’la prendre.

– Mais nous, on n’est pas des voleurs, insinue Lamuse, avec modération pour ne pas irriter la créature qui dispose de notre bien-être.

– J’dis pas, mais vous savez, les soldats, i’s abîment tout. Ah quelle misère que c’te guerre!

– Alors comme ça, combien ça s’ra, la location de la table et aussi pour faire chauffer quelque chose sur le fourneau?

– Ça s’ra vingt sous par jour, articula l’hôtesse avec contrainte, comme si on lui extorquait cette somme.

– C’est cher, dit Lamuse.

– C’est c’que donnaient les autres qui étaient ici, et même i’s étaient bien gentils, ces messieurs, et on profitait de leur manger. J’sais bien que pour les soldats c’est pas difficile. Si vous trouvez qu’ c’est trop cher, j’suis pas en peine d’trouver d’autres clients pour c’te chambre et c’te table et l’fourneau, et qui seront pas douze. I’ va en v’nir tout le temps et qui paieraient même plus cher encore, si on voulait. Douze!..

– J’dis «c’est cher», mais enfin, ça ira, se hâta d’ajouter Lamuse, hein, vous autres?

A cette interrogation de pure forme, nous opinâmes.

– On boirait bien un p’tit coup, fit Lamuse. Vous vendez du vin?

– Non, dit la bonne femme.

Elle ajouta avec un tremblotement de colère:

– Vous comprenez, l’autorité militaire force ceux qui tiennent du vin à le vendre quinze sous. Quinze sous! Quelle misère que c’te maudite guerre! On y perd, à quinze sous, monsieur. Alors, j’n’en vends pas d’vin. J’ai bien du vin pour nous. J’dis pas que quéqu’fois, pour obliger, j’en cède pas à des gens qu’on connaît, des gens qui comprennent les choses, mais vous pensez bien, messieurs, pas pour quinze sous.

Lamuse fait partie de ces gens qui comprennent les choses. Il empoigne son bidon qui pend par habitude à son flanc.

– Donnez-m’en un litre. Ce s’ra combien?

– Ce s’ra vingt-deux sous, l’prix qu’i’ m’coûte. Mais vous savez, c’est pour vous obliger parce que vous êtes des militaires.

Barque, à bout de patience, grommelle quelque chose à l’écart. La femme lui jette de côté un regard hargneux et elle fait le geste de rendre le bidon à Lamuse.

Mais Lamuse, lancé dans l’espoir de boire enfin du vin, et dont la joue rougit, comme si le liquide y déteignait déjà doucement, s’empresse d’intervenir:

– N’ayez pas peur, c’est entre nous, la mère, on vous trahira pas.

Elle déblatère, immobile et aigre, contre le tarifage du vin. Et, vaincu par la concupiscence, Lamuse pousse l’abaissement et la capitulation de conscience jusqu’à lui dire:

– Que voulez-vous, madame, c’est militaire! Faut pas essayer de comprendre.

Elle nous conduit dans le cellier. Trois gros tonneaux remplissent ce réduit de leurs rotondités imposantes.

– C’est là vot’ petite provision personnelle?

– Elle sait y faire, la vieille, ronchonne Barque.

La mégère se retourne, agressive.

– Vous ne voudrez pas qu’on se ruine à cette misère de guerre! C’est assez de tout l’argent qu’on perd à ci et à ça.

– A quoi? insiste Barque.

– On voit que vous n’risquez pas vot’argent, vous.

– Non, nous ne risquons que not’ peau.

On s’interpose, inquiets du tour dangereux pour nos intérêts immédiats que prend ce colloque. Cependant la porte du cellier est secouée et une voix d’homme la traverse:

– Eh, Palmyre! clame la voix.

La bonne femme s’en va clopin clopant, en laissant prudemment la porte ouverte.

– Y a du bon! C’est j’té! nous fait Lamuse.

– Quels salauds que ces gens-là! murmure Barque, qui ne digérait pas cette réception.

– C’est t’honteux et dégueulasse, dit Marthereau.

– On dirait qu’tu vois ça pour la première fois!

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