Henri Barbusse - Le feu
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«On a même repêché en passant un sergent qui s’tassait dans un trou et qui n’osait pas en sortir, vu qu’il avait été commotionné. On l’a engueulé; ça l’a remis un peu et l’ nous a remerciés: l’ sergent Sacerdote i’ s’app’lait.
– Mais ta blessure, mon vieux frère?
– C’est aux oreilles. Une marmite – et un macavoué, mon ieux – qui a pété comme qui dirait là. Ma tête a passé, j’peux dire, entre les éclats, mais tout juste, rasibus, et les esgourdes ont pris.
– Si tu voyais ça, dit Fouillade, c’est dégueulasse, ces deux oreilles qui pend. On avait nos deux paquets de pansements et les brancos nous en ont encore balancé z’un. Ça fait trois pansements qu’il a enroulés autour de la bouillotte.
– Donnez-nous vos affaires, on va rentrer.
Farfadet et moi nous nous sommes partagé le barda de Volpatte. Fouillade, sombre de soif, travaillé par la sécheresse, grogne et s’entête à garder ses armes et ses paquets.
Et nous déambulons lentement. C’est toujours amusant de ne pas marcher dans le rang; c’est si rare que ça étonne et ça fait du bien. Un souffle de liberté nous égaie bientôt tous les quatre. On va dans la campagne comme pour son plaisir.
– On est des promeneurs! dit fièrement Volpatte.
Quand on arrive au tournant du haut de la côte, il se laisse aller à des idées roses.
– Mon vieux, c’est la bonne blessure, après tout, j’vas être évacué, y a pas d’erreur.
Ses yeux clignent et scintillent dans l’énorme boule blanche, qui oscille sur ses épaules – rougeâtre de chaque côté, à la place des oreilles.
On entend, du fond où se trouve le village, sonner dix heures.
– J’me fous d’l’heure, dit Volpatte. L’temps qui passe, ça n’a pu rien à faire avec moi.
Il devient volubile. Un peu de fièvre amène et presse ses discours au rythme du pas ralenti où déjà il se prélasse.
– On va m’attacher une étiquette rouge à la capote, y a pas d’erreur, et m’ mener à l’arrière. J’ s’rai conduit, à c’ coup, par un type bien poli qui m’dira: «C’est par ici, pis tourne par là… Na!.. mon pauv’ ieux.» Pis l’ambulance, pis l’ train sanitaire avec des chatteries des dames de la Croix-Rouge tout le long du chemin comme elles ont fait à Crapelet Jules, pis l’hôpitau de l’intérieur. Des lits avec des draps blancs, un poêle qui ronfle au milieu des hommes, des gens qui sont faits pour s’occuper de nous et qu’on regarde y faire, des savates réglementaires, mon ieux, et une table de nuit: du meuble! Et dans les grands hôpitals, c’est là qu’on est bien logé comme nourriture! J’y prendrai des bons repas, j’y prendrai des bains; j’y prendrai tout c’que j’trouverai. Et des douceurs sans qu’on soit obligé pour en profiter, de s’battre avec les autres et de s’démerder jusqu’au sang. J’aurai sur le drap mes deux mains qui n’ficheront rien, comme des choses de luxe – comme des joujoux, quoi! – et, d’ssous l’ drap, les pattes chauffées à blanc du haut en bas et les arpions élargis en bouquets de violettes…
Volpatte s’arrête, se fouille, tire de sa poche, en même temps que sa célèbre paire de ciseaux de Soissons, quelque chose qu’il me montre:
– Tiens, t’as vu ça?
C’est la photographie de sa femme et de ses deux garçons. Il me l’a déjà montrée maintes fois. Je regarde, j’approuve.
– J’irai en convalo, dit Volpatte, et pendant qu’ mes oreilles se recolleront, la femme et les p’tits me regarderont, et je les regarderai. Et pendant c’ temps-là qu’elles r’pouss’ront comme des salades, mes amis, la guerre, elle s’avancera… Les Russes… On n’ sait pas, quoi!..
Il se berçait au ronron de ses prévisions heureuses, pensait tout haut, déjà isolé parmi nous dans sa fête particulière.
– Bandit! lui cria Fouillade. T’as trop d’ chance, bou Diou d’ bandit!
Comment ne pas l’envier? Il allait s’en aller pour un, ou deux ou trois mois et pendant cette saison, au lieu d’être exposé et misérable, il serait métamorphosé en rentier!
– Au commencement, dit Farfadet, je trouvais drôle quand j’entendais désirer la «bonne blessure». Mais tout de même, quoi qu’on puisse dire, tout de même, je comprends, maintenant qu’ c’est la seule chose qu’un pauvre soldat puisse espérer qui ne soit pas fou.
On approchait du village. On contournait le bois. A la corne du bois, soudain une forme de femme surgit à contre-jour. Le jeu des rayons la délimitait de lumière. Elle se dressait debout à la lisière des arbres, qui formaient un fond de hachures violâtres – svelte, la tête tout allumée de blondeur; et on voyait, dans sa face pâle, les taches nocturnes de deux yeux immenses. Cette créature éclatante nous dévisageait en tremblant sur ses jambes, puis brusquement elle s’enfonça dans le sous-bois comme une torche.
Cette apparition et cette disparition impressionnèrent Volpatte qui en perdit le fil de son discours:
– C’ t’une biche, c’te femme-là!
– Non, dit Fouillade qui avait mal entendu. C’est Eudoxie qu’elle s’appelle. J’la connais pour l’avoir déjà vue. Une réfugiée. J’sais pas d’où qu’elle d’vient, mais elle est à Gamblin, dans une famille.
– Elle est maigre et belle, constata Volpatte. On y f’rait bien une p’tite douceur… C’est du fricot, du véritable poulet… Elle a quequ’chose comme z’yeux!
– Elle est drolle, dit Fouillade. A tient pas en place. Tu la vois ici, là, avec ses cheveux blonds en haut d’elle. Pis, partez! Plus personne n’y est. Et tu sais, elle connaît pas l’danger. Des fois, a bagote presque en première ligne. On l’a vue naviguer sur la plaine en avant des tranchées. Elle est drolle.
– Tiens, la r’voilà, c’t’apparition! A nous perd pas des yeux. Ce s’rait-i’ qu’on l’intéresse?
La silhouette, dessinée en lignes de clarté, embellissait en cette minute l’autre bout de la lisière.
– Moi, les femmes, j’m’en fous, déclara Volpatte, repris totalement par l’idée de son évacuation.
– Y en a un, en tous cas, dans l’escouade, qui s’en r’ssent salement pour elle. Tiens: quand on parle du loup…
– On en voit la queue…
– Pas encore, mais presque… Tiens!
On vit pointer et déboucher d’un taillis, sur notre droite, le museau de Lamuse comme un sanglier roux…
Il suivait la femme à la piste. Il l’aperçut, tomba en arrêt, et, attiré, il prit son élan. Mais, en se jetant vers elle, il tomba sur nous.
En reconnaissant Volpatte et Fouillade, le gros Lamuse poussa des exclamations de joie. Il ne songea plus sur le moment qu’à s’emparer des sacs, des fusils, des musettes.
– Donnez-moi tout ça! J’suis r’posé. Allons, donnez ça!
Il voulut tout porter. Farfadet et moi nous nous débarrassâmes volontiers du fourbi de Volpatte, et Fouillade consentit, à bout de forces, à abandonner ses musettes et son fusil.
Lamuse devint un amoncellement ambulant. Sous le faix énorme et encombrant, il disparaissait, plié, et n’avançait qu’à petits pas.
Mais on le sentait sous l’empire d’une idée fixe et il jetait des regards de côté. Il cherchait la femme vers laquelle il s’était lancé.
Chaque fois qu’il s’arrêtait pour arrimer mieux un bagage, pour souffler et essuyer l’eau grasse de sa transpiration, il examinait furtivement tous les coins de l’horizon et scrutait la lisière du bois. Il ne la revit pas.
Moi, je la revis… Et j’eus bien cette fois l’impression que c’était à l’un de nous qu’elle en avait.
Elle surgissait à demi, là-bas, à gauche, de l’ombre verte du sous-bois. Se retenant d’une main à une branche, elle se penchait et présentait ses yeux de nuit et sa face pâle qui, vivement éclairée par tout un côté, semblait porter un croissant de lune. Je vis qu’elle souriait.
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